Équipement sur goujons de voies peu équipées dans le Valjouffrey

Je découvre cette info (*), publiée en juillet 2016 sur Facebook, mais datant de septembre 2015.

[quote]Compte rendu complet Comité de Pilotage du parc national des Ecrins du 29/09/15

Demande de Pascal Huss sur Valjouffrey :

  • Rééquipement du pilier sud est de la tête de Ferrand
    Le pilier Sud-est, escalade de 400 mètres cotée TD, sur du bon rocher en général, a été ouvert en 1970.
    Peu fréquenté, car peu équipé, Pascal Huss souhaiterait le rééquiper aux normes actuelles : 14 longueurs à rééquiper d’environ 30 mètres chacune avec pose de 2 points à chaque relai + quelques points par longueur en laissant des emplacements pour mettre sangles sur béquets et des coinceurs.
    Matériel qui sera mis en place : gougeons + plaquettes de 10 mm.
    Après présentation de la demande par Pascal Huss, le CoPil a émis un avis favorable au rééquipement de cette voie. Cet avis sera remonté au directeur pour suites à donner.
    Une préconisation de la part du Parc national des Ecrins sera à prendre en compte concernant le balisage en cairn du sentier d’accès, pour limiter les « divagations » de grimpeurs et éviter le dérangement d’espèces patrimoniales ( lagopèdes, bartavelles…).

  • Rééquipement de la voie du coeur à la pointe du Vallonnet
    La pointe du Vallonnet, située dans la vallée du Valjouffrey, est parcourue de belles voies en bon rocher.
    L’équipement des voies ne correspond plus aux normes actuelles. Ayant rééquipé en 2014 le pilier sud, Pascal Huss souhaiterait rééquiper la voie du Coeur : 8 longueurs à rééquiper d’environ 35 mètres chacune avec pose de 2 points à chaque relai + quelques points par longueur en laissant des emplacements pour mettre sangles sur béquets et des coinceurs.
    Matériel qui sera mis en place : gougeons + plaquettes de 10 mm.
    Après présentation de la demande par Pascal Huss, le CoPil a émis un avis favorable au rééquipement de cette voie. Cet avis sera remonté au directeur pour suites à donner.
    Comme précédemment, une préconisations de la part du Parc national des Ecrins sera à prendre en compte concernant le balisage en cairn du sentier d’accès pour limiter les « divagations » de grimpeurs.
    [/quote]

  • Une voie TD- / P3 : Voie du Coeur. 4 pitons et 2 chevilles autoforeuses en place avant l’équipement.

  • Une voie TD / P4 - Pas d’équipement en place selon le Guide du Haut Dauphiné.

Ces deux voies ont été ouvertes en 1970, et ont été ou seront équipées en P1+ (pas besoin de coinceurs si on a un peu de marge), en plein coeur du Parc des Ecrins.
On peut constater une fois de plus que la Convention Escalade du PNE ne permet pas de protéger les voies peu équipées.
La politique du parc semble être désormais d’autoriser à mettre toutes les voies peu équipées « aux normes actuelles », c’est à dire P1 ou P1+ comme on a pu le constater ailleurs (Voie des Lézards à la Pointe Thorant , Pilier S du Vallonnet).

Je savais déjà pour la voie du Coeur, mais je n’avais pas de source en ligne.

(*) J’ai trouvé cette info en recherchant sur google des récits de parcours du Pilier S de la Pointe du Vallonnet, dans l’espoir qu’un récit évoque le rééquipement sur chevilles autoforeuses dans les années 80 ou 90, les plaquettes ayant été rapidement démontées par la suite.


Pour éviter de choquer les âmes sensibles, j’ai modifié le titre de la discussion pour une version politiquement correcte.
Le titre original était : « Massacre de voies peu équipées dans le Valjouffrey »

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Zut, deux voies de plus en moins ! Je n’avais ps eu le temps d’y aller !

A noter que l’argumentaire se mord un peu la queue : c’est pas assez fréquenté, il faut rééquiper. Si c’est fréquenté, il faut bétonner la marche d’approche car les grimpeurs divaguent (et si beaucoup divaguent, on a un problème environnemental et d’érosion). Du coup, j’ai un doute : le souhait du parc, c’est augmenter la fréquentation ou la baisser ? C’est sanctuariser et mettre sous cloche entre des itinéraires « autorisés », le reste verboten ? Autant dire qu’il n’y a plus de sports de pleine nature, mais juste des cheminements aménagés et sécurisés pour traverser un zoo …

La suite qu’ils n’ont pas anticipé avec un texte pareil : j’ai un accident et mon assureur vicelard qui ne veut pas payer lui se retourne contre le parc qui a autorisé une amélioration de l’itinéraire pour « le mettre aux normes » (avec des coinceurs …) … Du coup, autant le passer tout de suite en escalade sportive et tailler le sentier à la pioche … et on crée de parfaits grimpeurs incapables de suivre un cheminement faiblement marqué ce qui justifiera demain de goudronner jusqu’en haut pour ne pas qu’ils se perdent.

Et certains vieux diront : ces jeunes cons ne savent plus rien ni ne sont autonomes … Mais ce sont les vieux cons qui auront mis en place les conditions de ce cirque ! Merci d’avance !

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Je vais finir pas croire que tes détracteurs ont raison.
Sinon pour info la majorité des voies à l’Envers des Aiguilles sont équipées sur le modèle que tu critiques

Je ne crois pas que la problématique pour le PNE par rapport à ces voies soit d’y amener plus de gens.

Et le fait que les sentiers du Parc des Ecrins soient balisés et aménagés ne me donne pas l’impression de me balader dans un zoo mais de pouvoir admirer un environnement fragile préservé.

Ah non, la plupart des voies de l’Envers sont en P2+, c’est à dire qu’il n’y a rien dès qu’il y a une fissure, y compris dans les crux, et donc rien dans la longueur si c’est possible. Mais les relais sont équipés.
Mais surtout, elles ont été ouvertes dans ce style (sauf exception ?).

le forum est un media très difficile pour débattre, travailler et trouver des compromis.

Mais d’où sort cette incitation à la discussion en face à face ?

Là, on ne parle pas des gros sentiers que l’on trouve sur des cartes, mais des cheminements balisés avec des cairns pour accéder au pied des voies.

A l’Envers la majorité des passages obligatoires sont en dalle , avec l’évolution des coinceurs à came les passages en fissures même les plus durs peuvent se passer en A0 , en gros plus ton porte monnaie est important ( vu le prix de ces coinceurs) plus tu peux tricher.
En Oisans le terrain est différent et se prête moins au style d’équipement du massif du Mt Blanc , et je suis persuadé que MP aurait choisi l’option de Pascal Huss .
Tu devrais revenir une trentaine d’années en arrière , à l’époque ou JMC en avait fini avec les itinéraires les plus engagés d’Oisans, et partir dans une voie TA muni des coinceurs de l’époque pour te rendre compte vraiment de ce que pouvait être l’Aventure

La notion d’aventure n’est pas la question centrale. Le probleme c’est de conserver la capacite de grimper dans un certain style, en l’ocurence en posant ses propre protections (plus la recherche d’itineraire qui va avec).

@ Proto: En réclamant « la pose de points aux relais et dans les longueurs », le pb de la recherche d’itinéraire ne se pose plus !
Si la tendance est clairement à l’aseptisation, les grimpeurs perdront à terme toute capacité à rechercher l’itinéraire dans le terrain montagne…c’est peut-etre l’évolution inéluctable de l’alpinisme moderne.
En revanche, multiplier les cairns dans les approches peu évidentes est une bonne idée. Personne ne s’en plaindra !

Le problème c’est que l’avis, au sujet du terrain d’aventure, de grimpeurs qui tiennent pas debout n’est pas crédible … un peu comme si les prix littéraires étaient jugés par des illettrés!
Pour donner un avis sur l’éthique de l’alpinisme et de l’escalade il faut être (ou avoir été) performant et pas uniquement un tartarin théoricien qui se la pète dans le 5a :joy:

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Les vieux cons, dont je fais partie, prenaient les voies dans l’état où ils les trouvaient et ne demandaient rien à personne.

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ils grimpaient sans faire de polémique et trouvaient tout matos en place solide … bienvenu ! c’est exact!
Les jeunes autonomes sont encore nombreux … juste ils sont en DTS en hiver dans les Jorasses … ils cherchent pas à savoir si la voie est P2+ ou P3 dans des massifs riquiqui !
grosso modo ils font comme les anciens ils grimpent à leur limite, en essayant de pas y laisser leur peau (mais ça marche pas toujours) !
Faut pas désespérer … ceux qui feront l’alpinisme de demain ne vont pas aller faire leur apprentissage dans des bouses en Tata … ce que vous voulez protéger c’est justement un terrain pour les vieux qui veulent se faire croire qu’ils sont encore alpinistes!

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Bonjour, effectivement c’est protéger un terrain de jeux qui est peut-être justement plus sympa dans son état d’origine pour la plus part de ceux qui fréquente ces « massifs riquiqui » un peu plus sauvages que le massif du Mont-Blanc. Je serai curieux de savoir combien sont les nombreux « jeunes en DTS dans les grandes Jo en hiver qui risquent leur peau », j’ai peut-être une mauvaise appréciation du pratiquant lambda.

Ils sont pas des milliers certes mais ils sont l’actualité de l’activité … surtout ils n’ont aucune inquiétude que l’on aseptise leur terrain de jeu par un ajout de goujons :stuck_out_tongue_winking_eye:
Un peu comme en athlétisme si on parle de 100m on parle moins de 10 secondes
Dès qu’on parle éthique de l’alpinisme … l’élitisme pointe son nez …
si on est juste dans le plaisir de prendre du bon temps (tout à fait justifiable et louable … et de nombreux vieux alpinistes ne se cantonnent plus que dans ce domaine) on reste dans les standards de l’aseptisé (voire en SAE), sinon on appartient au groupe des Tartarins théoriciens !
Pour avoir une idée de ce qu’il est souhaitable à notre activité … le blog de mussate est assez parlant (ou la dernière voie à la pelle de Arnaud) … mais bon avant tout il faut grimper et pas dans le 5 :stuck_out_tongue_winking_eye:

Modération c2c : suppression d’attaques personnelles.

Je vais vous aider en citant Stéphane Benoist concernant la walker :

Pour avoir eu la chance de grimper 2 fois la Walker en hiver, mars 1997 et février 2012, je confirme qu’il vaut mieux : bien se préparer mentalement, bien faire son sac et partir dans des conditions météo irréprochables. A la louche je dirais qu’on peut compter 5 à 7 cordées par décennie. Une ascension de cette nature se rêve pendant plusieurs années, et si on a la chance de pouvoir la réaliser, cette véritable épreuve, s’inscrit dans la chair pour le restant de nos jours.

Si c’est la condition sine qua non pour être alpiniste ça réduit drastiquement les effectifs, c’est certain! héhé
Dans le Valjouffrey en question que vous trouvez « riquiqui », si on empreinte la Couzy-Demaison en FN de l’Olan on est un tartarin théoricien? Pourquoi les pratiquants qui grimpent dans le 5 n’auraient plus le droit de poser des coinceurs?

Parler de septième degré est synonyme de second degré…méa culpa

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Comprendre
« Comme moi, bandes de blaireaux !
Moi (avec une majuscule ?) je suis légitime pour m’exprimer, tandis que vous les blaireaux du petit niveau, vous ne l’êtes pas… »

Non ?

Oui, d’autant qu’en 2012 Stéphane était avec un client, et qu’ils avaient fini dans la tempête…
ON est dans le borderline là, c’est le très haut niveau mondial. Très peu d’alpinistes sont éligibles à ce genre d’ascension. C’est bien de rêver, mais pour le commun des alpinistes, c’est quand même sain d’être conscient de ses possibilités.
L’alpinisme ne se résume heureusement pas au très haut niveau mondial, et j’ajoute que Stéphane sait aussi initier des grimpeurs à l’autonomie dans des terrains adaptés. Il le fait même très bien…
Le niveau ne résume pas l’activité, bien heureusement (pour moi par exemple)
Y a toute une gamme d’itinéraires de tout niveau à appréhender chacun suivant son rythme, tout en progressant quand même : c’est pas la peine de pousser les jeunes au suicide dans la face nord des Jorasses…c’est pas un passage obligé non plus.

tu parles de qui la, de toi?

par ailleurs (et c’est plus important), tu te contredits en pretendant d’une part qu’il faut asseptiser et equiper (des lignes globalement facile) parce que c’est ce que les pratiquants veulent et d’autre part que seuls les top performers peuvent donner leur avis quant a l’evolution de la pratique.