Equipement des relais en grande voie sportive

On trouve en grande voie sportive 3 principaux types de relais sur plaquette :

  1. Deux points, pas de chaîne, le point du bas équipé d’un anneau ou maillon rapide.
  2. Deux points reliés par une chaîne, avec un maillon rapide ou un maillon sur le point du bas
  3. Deux points, pas de chaîne, un maillon ou anneau à chaque point

Le cas 1 qui a tendance à se généraliser peut sembler l’idéal mais indirectement a été la cause d’au moins un accident qui aurait pu être dramatique parce que le grimpeur qui s’est un jour retrouvé face à un relais sans chaîne mais tellement peu familiarisé avec ce type de relais a fait une erreur en le reliant et ça s’est terminé par une chute de 10m (merci la vire en dessous). Pour les équipeurs j’imagine qu’un relais avec chaîne c’est lourd à monter dans la voie.

Pour les rappels le cas 2 nécessite de mettre et laisser une cordelette au relais, la cordelette pourrit sur place et doit être changée régulièrement. Pas génial non plus donc.

Le cas 3 me semble parfait, à la fois le grimpeur doit équiper son relais à la montée et peut descendre sans rien laisser.

Vous en pensez quoi ?

que si les maillons sont trop désaxés (+de 20 cm) , ça vrille la corde à mort …

chez moi dans le sud, on trouve souvent ( en fonction des sites, à fortiori si l’équipement est ancien) 2 broches aux relais, non reliées, celle du bas étant à l’horizontale pour laisser passer librement la corde…

dans le cas de relais spités (je suppose qu’on parle de ça ici ??) la solution 3 semble bien ( en considérant que les points sont axés le plus possible), mais pour le cas de relais sur pitons, ça n’irait pas du tout… m’enfin, je doute que l’on trouve souvent ce genre de configurations avec des pitons…

Pourquoi pas le rappel directement dans le maillon?? C’est le cas 1 qui nécessite de laisser une cordelette pour relier les points.

Comme l’écrit Pierrolefou, les maillons doivent être assez proches, et sur une ligne horizontale; les plaquettes Fixe avec anneau fonctionnent bien pour cela.
La « méthode Piola » me paraît excellente: 2 points reliés avec une cordelette + un maillon sur le point du bas, la cordelette suffisamment longue pour permettre le passage de la corde dans le maillon et la cordelette sans qu’il y ait frottement entre celle-ci et la corde; le rappel est ainsi passé dans 2 points plutôt qu’un: maillon et cordelette.
Et tout grimpeur de grande voie devrait se promener avec un peu de cordelette de rechange (et un couteau!, suisse de préférence :lol: ), et les connaissances techniques nécessaires pour équiper un relais correctement au cas où…

justement, plus les points sont placés à l’horizontale, plus ça vrille…
en fonction de la qualité du caillou, il n’y plus trop d’intérêt de placer 2 points, car s’ils sont trop proches (pour justement éviter le vrillage), si l’un d’eux pète, ça fait péter l’autre… ( le goujon ne sort pas du trou, mais arrache une plaque de rocher … si l’autre point est trop près, ben …) …
mais bon, avant d’arracher un goujon bien placé dans une partie de rocher sain, va falloir se lever de bonne heure …

je ne connaissait pas la méthode « Piola » mais ça me semble pas mal, mais mettre les deux points à 30/40cm l’un au dessus de l’autre me parait tout à fait judicieux … avec un maillon sur chaque… et on évite ainsi de devoir laisser une cordelette qui va effectivement pourrir un jour où l’autre…

Il y a encore un relais (que je n’aime pas): deux points (plaquettes bien coupantes) sans maillon. Pourtant c’est indiqué dans le topo comme « relais de rappel ». On est obligé de mettre la corde dans la cordelette.
J’ai vu aussi que le maillon est sur la cordelette mais pas sur un des points.

Posté en tant qu’invité par marcomaroc:

« méthode Piola »: joli troll les gars

[quote=« KatyaT, id: 1173622, post:5, topic:110481 »]Il y a encore un relais (que je n’aime pas): deux points (plaquettes bien coupantes) sans maillon. Pourtant c’est indiqué dans le topo comme « relais de rappel ». On est obligé de mettre la corde dans la cordelette.
J’ai vu aussi que le maillon est sur la cordelette mais pas sur un des points.[/quote]

si la cordelette est récente, pas de souci pur un rappel …
si elle est pourrie, ben tu laisses un maillon ou un mousqueton dans la plaquette… ou tu change la cordelette…
mais je t’avoue que ce n’est pas une solution d"équipement très judicieuse quand le relais sert pour une redescente en rappel prévue dans la logique de la course …

S’il faut sacrifier un « maillon rapide », celui de Camp (EPI) made in China va très bien, moins cher que lse originaux de Péguet que j’utilise normalement.

Théoriquement il ne faudrait pas utiliser de maillons non EPI mais certains le font et tant qu’il n’y a pas de chute dessus, ce qui n’est pas le cas en rappel sauf rupture d’un point doublé, l’effort sur le maillon rapide est très faible.

Tu m’as l’air bien compliqué, pour ce qui n’est qu’un nouvel avatar d’une vieille discussion, presque un troll !!!

  • si les points sont bétons, un moustif à vis avec un cabestan sur chaque brin sur chaque point, et basta ! Inutile de les relier davantage, juste régler la tension des deux brins. Plus important, poser un point de renvoi au dessus, pour éviter le risque de chute de facteur 2 au départ du relais, j’ai eu connaissance d’accidents récents de ce type emportant des relais a priori béton (sur arbre par exemple). S’il n’y a pas de point assez proche, c’est l’utilité d’une poignées de coinceurs ou de friends.
    Engin d’assurage en position sur le corps et relié au baudrier, puisque la corde vers le grimpeur part vers le haut, et comme ça si on grimpe en réversible pas besoin de changer le système, on gagne du temps (intérêt du Reverso ou autre outil équivalent). On perd l’effet plaquette, il est vrai généralement inutile dans le cas d’une cordée en réversible de grimpeurs normalement dégourdis. On peut aussi le fixer à l’un des deux points, il faudra alors le fixer ensuite au baudrier de celui qui sera l’assureur à la prochaine longueur, ce qui peut se faire avec le Reverso en un seul mouvement avec le mousqueton déjà en place sur le « fil » d’acier. Le second devenu premier continue avec le matériel récupéré, éventuellement complété par celui resté à l’ancien premier. Pendant la manip le nouveau premier est constamment maintenu assuré par l’ancien, donc inutile pour lui de se vacher, mais ce n’est pas interdit non plus, un brin sur un des moustifs à vis ou une vache s’il en a une déjà en place pour les rappels à venir.

Si on ne grimpe pas en réversible (en tenir compte dans le clipage du point de renvoi) on passe les brins du second dans les moustifs des points sous ceux du premier et on les fixe de même par un cabestan. Lorsque le second tient le premier dans le Réverso, celui-ci après récupère les dégaines et les mousquetons à vis du relais précédent pour le relais suivant, libère ses points et commence à grimper.

  • si les points ne sont pas bétons il faut penser TA, donc les trianguler avec de la sangle solide, ou mieux de la vraie corde au moins de rappel (8 minimum)
    utile : un brin prêt d’avance avec un moustif à vis à chaque bout, on fait un noeud au milieu avec un gros mousqueton à vis après avoir triangulé, et on attache tout sur ce gros mousqueton. Ce que d’aucuns appellent le « relais américain »
    d’autres préfère une vache entièrement double,avec les noeuds centraux pour éviter trop de jeu en cas de rupture d’un point
    un brin ou une vache double et un outil d’assurage par grimpeur, évidement.
    Pour les fans respectifs de ces méthodes, on peut aussi utiliser la plaquette, ou le demi-cabestan.

Pour les rappels, s’il n’y a rien, cordelette par précaution. Jamais de rappel en passant directement la corde dans un spit, ça cisaille vite ! Soit on sacrifie un des maillons rapides qu’on doit toujours avoir sur soi, soit on sacrifie un bout de cordelette, que l’on doit aussi toujours avoir sur soi.

C’st du moins ce qu’on enseigne actuellement aux stages CAF d’initiateurs d’escalade, dont nous avons eu un compte rendu récemment par un participant lors d’une séance de recyclage de début de saison.

Commentaires perso :

  • pour les grands angoissés, ou avec des débutants pas trop dégourdis, on peut mettre un machard par sécurité car on n’a pas l’effet plaquette du Reverso à cause du point de renvoi.
  • utiliser des dégaines au relais au lieu de mousquetons à vis présente trois inconvénients : consommation inutile de matériel, complexification de l’installation, et surtout risque de sortie de la corde nouée sur un mousqueton à doigt courbe si la tension n’est pas constamment maintenue.
  • lorsque on ne grimpe pas en réversible, la première tâche du second après être installé est de relover la corde en oreilles de coker sur ses brins, le temps ainsi utilisé évitant tout problème ultérieur n’est jamais du temps perdu. C’est au premier de récupérer le matos sur le baudrier du second.
  • le parage au départ de la première longueur est vital.
  • la manip d’aide aux second par un mouflage rapide ou en traction grenouille peut être utile …
  • les Reverso 2 et assimilés exige un mini mouflage avec de la cordelette pour donner du mou à un second coincé, schéma sur le site de Petzl

Sous réserve de l’opinion contraire exprimée de façon modérée :rolleyes:

Ah zut, j’ai inversé le cas 1 et le cas 2, du coup ce que je dis n’a aucun sens (qui a dit « comme toujours » ? )

[quote=« ridgepo, id: 1173612, post:3, topic:110481 »]La « méthode Piola » me paraît excellente: 2 points reliés avec une cordelette + un maillon sur le point du bas, la cordelette suffisamment longue pour permettre le passage de la corde dans le maillon et la cordelette sans qu’il y ait frottement entre celle-ci et la corde; le rappel est ainsi passé dans 2 points plutôt qu’un: maillon et cordelette.
Et tout grimpeur de grande voie devrait se promener avec un peu de cordelette de rechange (et un couteau!, suisse de préférence :lol: ), et les connaissances techniques nécessaires pour équiper un relais correctement au cas où…[/quote]
C’est justement en descendant d’une voie Piola équipée de cette façon que je poste ce message, comparée à la voie précédente que j’avais faite qui était équipée avec 2 points et 2 maillons sans avoir besoin de relier les points à la descente (et sans problème de vrillage de corde). On peut toujours dire « yaka » changer la cordelette mais on ne peut que constater que c’est rarement fait et je préfère croire aux solutions concrètes qu’aux voeux pieux. Ajouter une anneau c’est une solution durable, changer la cordelette c’est la changer encore le jour où on refait la voie.

En cascade ou TA, j’ai toujours vu préconier des points au maximum au mieux l’un au dessus de l’autre, pour limiter au maximum le choc en cas de rupture de l’un d’eux (mais bien sur pas sur le même morceau de glace pour la cascade !)
Pour le couteau, je n’ai rien contre les couteaux suisses, mais je préfère les couteaux petzl que l’on peut mousquetonner sur soi à portée de main !

Pas avec les plaquettes Fixe munies d’un anneau.

Lequel?

???

:smiley:

J’ai vu en Italie une voie avec rappel possible grâce à de belles broches inox, non scellées mais vissée sur gougeon:
très joli matos et disposition telle que la corde coulisse bien.

ça devait être vachement haut !

Raumer (entre autres) fait du beau matos inox mais c’est cher!!!

Imaginez le nombre de voies qu’on pourrait équiper pour le prix d’un stade de foot où les supporters se tapent sur la figure lors des matches.

[quote=« baghirati, id: 1173776, post:14, topic:110481 »]

ça devait être vachement haut ![/quote]
:lol: J’ai de la chance de ne pas avoir écrit 10mm.

Ou le prix d’une SAE

[quote=« Pierrolefou, id: 1173627, post:7, topic:110481 »]si la cordelette est récente, pas de souci pur un rappel …
si elle est pourrie, ben tu laisses un maillon ou un mousqueton dans la plaquette… ou tu change la cordelette…[/quote]
Vas deviner - est-ce que sa couleur initiale est pale ou elle est pourrie.
Si la corde passe dans un maillon sur la plaquette pas de problème (je ne crois pas trop que ce spit va sauter). Par contre je n’aime pas mettre mon poids sur une cordelette « elle est bonne, t’inquiètes pas il y a du monde sur cette voie ».

Enfin qui peut répondre: on ne met pas la corde dans le spit parce que c’est difficile à rappeler ou parce que la corde s’abîme? La cordelette s’abîme encore plus. Donc en principe elle doit être changée après chaque utilisation (je parle d’une cordelette qui est en tension sous le poids du grimpeur).

Perso, je ne m’en fais pas trop non plus.

Si je ne veux/peux pas laisser un bout de cordelette à chaque rappel et si l’ancrage semble être béton,
je fais descendre les coéquipiers avec les 2 points reliés puis, j’enlève le matos qui relie les 2 points et je descends sur un seul point.

A tout prendre, ça fait perdre du temps mais le second peut éventuellement attacher le rappel au relais suivant.

Une plaquette 10 ou 12 mm, c’est béton, c’est du luxe, comparé à descendre sur un piton et encore plus un coinceur.

Certes, c’est moins bien que 2 points, mais qui n’est jamais descendu, en couenne par exemple, sur un seul point?
Qui n’a jamais effectué de chutes en couenne dans un départ de voie engagé, sur un seul point, avec un assez gros facteur?

Rappelons qu’un rappel sollicite normalement très peu le point d’ancrage: guère plus de 2 kn (deux fois son poids) avec les secousses.

Ensuite chacun sa conception de la grimpe et du niveau de sécurité qu’il exige.

[quote=« KatyaT, id: 1173832, post:18, topic:110481 »]

[quote=« Pierrolefou, id: 1173627, post:7, topic:110481 »]si la cordelette est récente, pas de souci pur un rappel …
si elle est pourrie, ben tu laisses un maillon ou un mousqueton dans la plaquette… ou tu change la cordelette…[/quote]
Vas deviner - est-ce que sa couleur initiale est pale ou elle est pourrie.
Si la corde passe dans un maillon sur la plaquette pas de problème (je ne crois pas trop que ce spit va sauter). Par contre je n’aime pas mettre mon poids sur une cordelette « elle est bonne, t’inquiètes pas il y a du monde sur cette voie ».

Enfin qui peut répondre: on ne met pas la corde dans le spit parce que c’est difficile à rappeler ou parce que la corde s’abîme? La cordelette s’abîme encore plus. Donc en principe elle doit être changée après chaque utilisation (je parle d’une cordelette qui est en tension sous le poids du grimpeur).[/quote]

entre une couleur passée par le soleil (qui soit dit en passant change également la texture et la souplesse de la cordelette) et un brin neuf de couleur pâle, y’a quand même une sacrée différence …

pour info, j’ai récupéré des brins de cordelette que j’avais utilisé pour équiper des relais, qui ont passé 3/4 ans au cagnard du sud, dont la gaine, rouge au départ, était blanche et raide… quelle ne fut pas ma surprise en voyant l’âme dans un état quasi intact…
il faut que je recontacte Ptetbenquoui pour qu’on fasse des essais traction, et je vous tiendrai au courant…

d’autre part, une cordelette ( contrairement à une sangle) est structurée comme une corde, à savoir qu’une gaine protège une âme … donc si la gaine n’est pas coupée au niveau de la plaquette, ou si la cordelette n’est pas écrasée ( car prise en tenaille entre la plaquette et le mousqueton du guguss qui vient faire son relais et qui ne pense pas à placer son mousqueton SOUS la cordelette) il n’y a pas de raison de s’alarmer outre mesure… une cordelette de 5mm est donnée pour 500 à 600 daN de résistance, on s’en sort quand même pas trop mal …