Effet des reseaux sociaux sur la pratique de la montagne (fréquentation, bivouac)

Selon les refuges, il y a des conditions d’annulation, genre 48h à l’avance.

Ce qui se comprend, si tu prévois 60 repas et que personne se pointe c’est un peu con.

Pour organiser un tour cet été à six personnes / 5 refuges, je m’y suis pris mi mai.
Ds les Encantats, c’était déjà blindé, six semaines avant.
En Ariège, je suis passé par une centrale de réservation, il m’a fallut changer mes dates pour trouver un créneau.
Et sur place, malgré de bonnes conditions météos, les refuges n’étaient qu’à moitié plein, je n’ai pas compris. Ss doute l’un d’eux avait une forte affluence ponctuelle et bloquait la possibilité globale…
Bref, la prochaine fois, j’essayerai de réserver 3 mois avant, mais ca ne simplifie pas !

Ça va devenir un nouveau marronnier, la surfréquentation.
Mon avis du moment sur la question :

  • Les réseaux sociaux ont beaucoup d’effets négatifs, mais il n’y a pas de raisons valables d’amalgamer tous les effets : ce n’est pas parce qu’ils participent a décérébrer la population que ceux qui en suivent les tendances sont forcements des idiots.

  • Le problème des réseaux sociaux sur la surfréquentation est avant tout l’effet de buzz : un grand nombre de personne va avoir accès à une nouvelle idée sympa de destination au même moment. C’est tout a fait normal et même humainement louable d’avoir envie de visiter un lieu qui a l’air d’avoir apporté du plaisir a d’autres. C’est pas forcément une démarche consumériste, égocentrique ou « panurgienne ».

  • La montée du niveau de vie de pays de grande population comme la chine et l’inde forment de nouveaux problèmes de capacité pour les pays à fort pouvoir d’attraction. Là il y a clairement des nouveaux équilibres à trouver pour les destinations les plus demandées.

  • Faire payer quand la surfréquentation devient un problème me laisse des sentiments mitigés : d’un coté, je trouve normal de financer la protection des sites. De l’autre, je trouve dommage que la solution à un problème de consommation s’inscrive dans le même modèle. Par ailleurs, cela laisse une fois de plus tous les droits aux riches et aucuns aux plus pauvres.
    La généralisation de la réservation et de la limite dans les coins les plus problématiques me parait beaucoup plus égalitaire. Elle permet également aux personnes qui n’en ont aucune envie d’éviter d’aller s’entasser dans un coin sur-fréquenté. Ça bloque la spontanéité et c’est très dommage, mais ca permet de développer un peu sa créativité. Ou son cardio d’ailleurs.

  • Le coût des parkings est la plupart du temps ridicule par rapport aux investissements pour construire et entretenir une route de montagne d’une part (valeur du service) et du cout financier du transport en véhicule personnel d’autre part.
    Même sans aucune installation ni service, faire payer les véhicules, ce n’est vraiment pas un problème financier. Faire payer plus les van et les camping car, ça ne devrait pas être un problème financier non plus. Les véhicules personnels dégradent beaucoup plus les biens communs (stabilité du climat, pollutions en tout genre) que les transports publics, il est légitime de leur attribuer des frais plus grands et d’essayer de favoriser au contraire, les solutions dont l’impact est moindre.
    A noter que je possède une voiture, et que je n’aime pas non plus découvrir une nouvelle barrière avec péage sur un parking, mais en réfléchissant 5 min, je me dit que ce n’est pas si grave.

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Je suis totalement d’accord. Merci de l’avoir resumé comme ça.

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Non.
Mais quand tu t’aperçois qu’avec les années, le nombre de sites de départ qui deviennent payants (et sans équipements nécessitant de gros investissements) est en constante augmentation, ça devient un problème à mon sens; sachant que l’entretien des routes ne relève pas des communes qui encaissent le coût du stationnement.
Route = fréquentation libre, donc lourde. Un péage ne résoudra rien, tant que la route subsiste. Il me semble que dans un cadre d’aménagement du territoire et de régulation de la fréquentation, il faut trouver autre chose, quitte à être radical.

Pour ce qui est de la réservation des refuges par internet, en fait on se retrouve souvent dans une situation identique à « avant »; il n’y a que ce mode de résa, souvent tout est complet depuis longtemps quand tu vas voir sur le site de résa, mais si par hasard tu te pointes quand même, il y a de la place dans le refuge. Cherchez l’erreur…
En termes de régulation et d’optimisation, c’est pas vraiment réussi.
Il faudrait avoir l’avis de gardiens de refuge, avec des fréquentations différentes, pour se faire un point de vue.
Je garde l’impression que ça passe maintenant par internet parce que dans notre société maintenant tout passe par là, mais qu’au final, à part libérer les gardiens de leur téléphone, ce système ne résout ni ne régule rien.

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Oui ça m’est arrivé.
À moins de mettre une taxe lapin, je ne vois pas comment l’empêcher.

Pour les restos avec réservation sur internet, il y a souvent une taxe lapin.

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Ça libère aussi un peu les clients, car on voit directe si c’est complèt.

Si la voie est communale, c’est bien la commune qui paie l’entretien. Elle peut avoir des subventions pour ça, mais c’est tout de même dans son budget. Il n’y a que si le parking est desservi par une route départementale que la commune n’a rien à payer.

Bernard

ça arrive, mais souvent par chez nous c’est des départementales.
Et ces accès auparavant libres deviennent de plus en plus payants, pour des motifs qui souvent… ne tiennent pas la route !

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Ben justement.
Un des effets, c’est que comme tu vois que c’est complet, tu vas ailleurs, pour t’apercevoir qu’en réalité, du fait des défections, y’avait de la place.

Oui, mais si on avait appelé le gardien, ça aurait été la même chose. On pourrait eventuellement augmenter les arrhes, mais sinon, pas grande chose à faire.

D’accord avec ça et c’est valable aussi pour les randonneurs on n’a pas forcément envie de monter en refuge en plein orage ou de commencer un trek de 7 jours avec prévisions pourries 80% du temps. C’est peut-être compliqué pour les gardiens mais c’est comme ça.

Édit : pour avoir lu un peu la suite je suis d’accord que c’était mieux par téléphone et d’ailleurs je fonctionne encore comme ça quand c’est possible.

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la France est la championne mondiale pour le mille-feuille administratif et les milliards de dépenses qui en découlent…
Si la route est communale, c’est la commune
Si la route est départementale, c’est le Département
Si la route est nationale, depuis 2007, ce sont les D.I.R. (directions interdépartementales des routes)
Si la route est internationale, c’est l’ETAT, mais on a un exemple avec la N116 (Perpignan Puigcerda) que le Département a demandé à gérer directement

Et je ne vous raconte pas qui fait quoi au niveaux des sentiers et des pistes, des GR, etc.

Ce qui est chouette, c’est que les réseaux sociaux concentrent la fréquentation touristique sur des « spots » et à côté de ça, personne !
Malheureusement les sentiers qui ne sont pas sur et autour de ces « spots » sont de plus en plus mal entretenus…
Soyez de vrais citoyens et retournez vous contre vos élus pour les alerter et les responsabiliser !

Ouh là là comme c’est compliqué dis donc

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44 messages ont été scindés en un nouveau sujet : Entretenir les sentiers qui disparaissent ?

Et pour en revenir aux problèmes de surfréquentation induits par les réseaux sociaux, si on laisse disparaître les chemins, notamment communaux (on en a perdu le quart en 50 ans et cela s’accélère en grande partie par défaut d’entretien des communes), on va nécessairement augmenter l’érosion sur ceux qui restent, au lieu de disperser la foule.

Sur ce point, je ne parviens pas à trancher :
Vaut-il mieux éparpiller les populations et ses impacts environnementaux sur l’ensemble d’un territoire, afin de rendre ces impacts moins flagrants ?
Ou vaut-il mieux concentrer les populations et l’érosion sur certains secteurs bien déterminés, afin de préserver le reste du territoire de référence ?

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Si on parle des sentiers et de leur renfermement ou de leur érosion, pour un sentier donné, il y a un optimum de fréquentation.
L 'idéal serait de repartir les gens de façon à ce que chaque sentier soit au plus proche de cet optimum.
Bon d’accord, c’est concrètement infaisable !
Mais on peut essayer de s’en approcher…

Question intéressante mais je pense qu’il peut y avoir des biais psychologiques :

  • les « autoroutes » deviennent la norme et ensuite il devient « normal » pour la population de voir la nature dégradée, érodée, pelée
  • la nature intacte devient un graal et cela pousse chacun à partir à la recherche de son petit Eldorado secret connu de lui seul

En dehors de l’éducation et la connaissance, point de salut

Ce débat ne marche que si chaque individu a un poids sur l’environnement égal. Or, parfois, un seul individu qui se comporte mal a plus d’impact négatif que des dizaines ou des centaines qui se comportent très bien.

Après, il y a un certainement un effet de seuil propre a chaque endroit. C’est sûr que les endroits où il y a du monde jour et nuit, à tout moment de l’année où presque, ne se régénèrent jamais.