Ecole de vol, ou non ? (résolu)

Posté en tant qu’invité par zobi la mouche:

[quote=« valcibiere, id: 1675349, post:69, topic:148252 »]Oui, car il est facile d’avoir un gymnase avec une SAE donc pratique pour les enseignants, il n’y a pas besoin « d’intellectualiser » pour comprendre cela ! :lol: En même temps les classes de neige ça existent aussi, tout comme les établissements scolaires situés en région montagneuse font faire du ski, entre autres, à leurs élèves ! :wink: :wink: :wink:
Plus « accidentogène »…car troisième activité la plus pratiquée en loisir (week end, vacances,…) en plus de ceux qui pratiquent dans les clubs, et dans la majorité des cas par des collisions… ;)[/quote]
Ben justement, les classes de neiges existent de moins en moins !

Par ailleurs, le législateur ne s’y est pas trompé. Le ski est resté une activité a environnement spécifique alors que ce n’est plus le cas pour l’escalade en salle ou même le couenne sportive. Tu devrais le savoir :

[quote]Article R212-7 Modifié par Décret n°2012-160 du 31 janvier 2012 - art. 1

Les activités s’exerçant dans un environnement spécifique impliquant le respect de mesures de sécurité particulières mentionnées à l’article L. 212-2 sont celles relatives à la pratique :

1° De la plongée en scaphandre, en tous lieux, et en apnée, en milieu naturel et en fosse de plongée ;
2° Du canoë-kayak et des disciplines associées en rivière de classe supérieure à trois conformément aux normes de classement technique édictées par la fédération délégataire en application de l’article L. 311-2 ;
3° De la voile au-delà de 200 milles nautiques d’un abri ;

De l’escalade pratiquée sur les sites sportifs au-delà du premier relais et « terrains d’aventure », déterminés conformément aux normes de classement technique édictées par la fédération délégataire en application de l’article L. 311-2, ainsi que de l’escalade en « via ferrata » ;
5° Quelle que soit la zone d’évolution :
a) Du canyonisme ;
b) Du parachutisme ;

c) Du ski, de l’alpinisme et de leurs activités assimilées ;

d) De la spéléologie ;
e) Du surf de mer ;
f) Du vol libre, à l’exception de l’activité de cerf-volant acrobatique et de combat.
http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006071318&idArticle=LEGIARTI000006547968[/quote]

=> Il ne faut donc pas en rajouter sur la supposé dangerosité, en réalité toute relative, de l’escalade en salle et de la couenne sportive. Ce n’est pas plus dangereux que la gymnastique, voir même bons nombres de sports avec contact sévères (rugby etc).

Ne pas accepter la chute est, bien évidement, un gros handicap pour progresser en escalade sportive. Pour aller au bout, il faut oublier la chute et se focaliser à 100,00% sur sa grimpe. Un enchainement ou un 'a vue" se joue parfois à très très peu de chose. Un pied mal orienté de quelques millimètres, une prise trop serré, une mauvaise respiration etc suffisent à se planter => Il ne faut rajouter l’angoisse de la chute.
Bien évidement, il faut évaluer, au préalable (avant d’y aller, les risques, ou non, de la chute. Mais, ce n’est pas non plus « rocket science ».

Oui, je sais.
Mais les « sorties ski » cela se fait quand même…du primaire à l’université !!! Et même sans avoir l’obligation (mais conseillé !) d’avoir un mono ESF !!! :wink:

Mais je pense que de se demander ce qui peut être fait ou non à l’Ecole, n’est pas le sujet de cette discussion…et qui plus est, ne nous appartient pas ! :mad:
C’est de « l’école de vol » que nous devons discuter et échanger ! :smiley:

Posté en tant qu’invité par zobi la mouche:

Tu le fais express ?

Mes propos consistent simplement a rappelé la relativité de la dangerosité de l’escalade (SAE et couenne) et donc de la chute. Ce n’est pas dangereux si on prend les précautions d’usages.

Par ailleurs, je rappele également l’évidence que la peur de la chute est un frein important a la progression. Si on souhaite progresser rapidement, il faut lever ce frein. Pour cela, la meilleure solution est de se prendre des plombs a chaque séance (déjà expliquée plus haut).

Salut ,
Je débute en escalade j’en fait donc en moul et en tête et je n’ai jamais volé et justement je me demandais si je devais faire une « école de vol » parce que c’est l’inconnu qui fait baliser.
J’ai tellement peur de ce que ça va donner que ma grimpe en tête est assez crispée.
Si pour certains l’école de vol est à proscrire quelles sont donc les solutions ?

Je peux te le retourner aussi…lol :wink: Tout comme la relativité dangerosité du ski, etc, etc,… :smiley: On est d’accord sur ça, et on peut donc passer à autre chose ! non ?!

Là dessus d’accord avec toi ! Mais je n’ai jamais dit non plus que l’école de vol enlevait un quelconque danger potentiel, mais seulement permet de s’y préparer, et de fait, j’associe cette démarche de préparation à une forme de « précautions d’usages »… :wink:
C’est peut être là que nos avis divergent…ou de ceux qui sont « contre » son intérêt.

Pas nécessairement non plus…

Bonne question ! Certainement vont-ils dire d’attendre que cela se fasse tout seul parce qu’on ne peut pas vraiment s’y préparer (cf. posts plus hauts), parce que…X raisons…mais cela au risque de te prendre la peur de ta vie (car ça n’aura pas été progressif, par étapes, et fait dans de bonnes conditions de sécu,…) voire même pire, d’avoir une mauvaise réaction et de se faire vraiment mal…à cause de toi, ou malheureusement à cause de l’assureur pas préparé à ça… :o :o :o
Mais bon attendons les autres « solutions » proposées, car sincèrement et objectivement je suis totalement preneur s’il y a mieux pour autant d’efficacité psychologique et technique ! :confused:

Bonjour,

lau80, si tu as peur de prendre tes premiers vols tu peux commencer par te lâcher au milieu de voies déversantes en moulinette en salle ; puis si c’est facile, te lâcher en tête au dessus du point en dévers en salle ; puis si ce n’est plus trop impressionnant, faire une école de vol avec ton club en falaise dans un secteur approprié (pas dans un spot de renfougne et d’off-width :rolleyes: ). Je me rappelle il y a une bonne vingtaine d’années… j’ai appris à marcher avant de courir. Enfin, quand tu auras la sensation de « gérer » plus ou moins tes vols, pense que les bons réflexes s’oublient vite, et on ne garde une certaine vivacité dans cette situation qu’à condition de prendre au moins un vol par an je dirais…

Concernant le débat précédent, je viens de lire la discussion en entier et j’essaie de synthétiser pour y voir clair, j’ai l’impression qu’on en arrive aux conclusions suivantes :

  • pour le grimpeur de tête : l’école de vol permet d’acquérir des réflexes qui éviteront au grimpeur de s’accrocher le pied sur un relief, de rayer la belle dalle avec ses dents, ou d’atterrir poignets en avant à la fin du vol… l’école de vol semble donc importante pour lui du point de vue sécurité (à condition de faire ça progressivement et de ne pas envoyer un débutant apeuré 3m au dessus du point dans un dièdre), et aussi du point de vue confiance en soi (peur de la chute = frein à la progression)

  • pour l’assureur : l’école de vol permet d’apprendre à dynamiser, à réfléchir sur son placement et de se rendre compte qu’aucun vol n’est anodin et qu’il serait bon d’être un peu plus attentif à son grimpeur et à la possibilité d’une chute lors des prochaines séances… l’école de vol est sûrement aussi importante pour lui que son grimpeur.

    Est-ce que cela résume correctement ce qui s’est dit dans les 5 dernières pages ? Auquel cas, la question initiale a eu sa réponse… Libre à nous d’ouvrir un débat similaire pour les chutes à ski, les entraînements ARVA, les chutes de judoka, les esquimautages des kayakistes (mon autre sport :wink: ), ou encore les freinages d’urgence dans les auto-écoles… :lol:

Ce n’est pas la fréquence d’apparition du risque qui est en question mais la fréquence des situations. C’est en répétant les chutes que le judoka apprend à les gérer, un grimpeur lambda n’a pas la possibilité matérielle de répéter des chutes.

Tu passerais plus de temps à lui apprendre à chuter qu’à lui apprendre à grimper, ce serait contre-productif. Et d’autant plus que les voies où tu peux te permettre une école de vol sont rarement celles où le grimpeur lambda évolue.

Tout à fait mais la fréquence des chutes n’est pas plus important pour l’assureur que pour le grimpeur et donc l’assureur est confronté un peu au même problème. Il me semble cependant bien plus rapide d’apprendre les bons gestes à l’assureur que de les apprendre au grimpeur, c’est surtout dans ce sens que l’école de vol est intéressante.

J2, j’ai vu tes réponses, on est d’accord… :wink:

:smiley: :smiley: :smiley: Mais alors ouvrir ces débats dans une autre discussion du style : « Comparaison de méthodes d’apprentissage dans les sports à risques », ou un truc dans ce genre :wink:

Je suis ok pour cette deuxième synthèse (cf. celle que j’ai faite en p.2) sur ce sujet qui restera malgré tout un éternel débat…mais qui finalement aura intéressé et fait échanger beaucoup d’entre nous !

Ceci étant je reste toujours preneur pour d’éventuelles autres « solutions différentes » aussi efficaces que l’école de vol… :wink:

Il me semble que j’ai appris à voler à peu près « proprement » en une ou deux séances max… c’est à dire pas grand chose par rapport aux innombrables séances de mes premières années d’escalade. Ensuite, vous l’avez dit, c’est en pratiquant que ça rentre et le grimpeur lambda (6a/b max, dont je fais parti) chute en moyenne 1 ou 2 fois par an ce qui est suffisant pour perfectionner ses réflexes et ne pas les oublier. Pour les spots d’école de vol, cela doit être très variable selon les régions… je suis originaire du sud de la France et les secteurs où l’on peut trouver des voies verticales sans trop de relief dangereux et sans dépasser le 5+ sont légions.

Posté en tant qu’invité par Vol ou pas:

Ben moi aujourd’hui pendant que vous étiez scotchés à vos ordi , je suis allé grimpé .
J’étais en canne et j’ai tenté un 6c+/7a . Il y avait pas mal de pas obligatoires avec des points un peu loin:
j’étais vraiment au taquet , et j’avais tellement pas envie de voler que je l’ai enchainé… :smiley:

Moi je suis pour "l’école de vol " . Mais il faut que le cobaye soit l’organisateur. :lol:

Quoi de plus normal

Lors des derniers échanges, nous sommes arrivés au point de dire que l’école de vol n’est pas forcément pour apprendre à « bien » chuter mais pour démystifier la chute. C’est un point particulièrement intéressant car il permet d’envisager des solutions autres que l’école de vol dans des situations que le grimpeur lambda pourrait retrouver.

En intro, disons que je ne suis pas un grimpeur mono-activité… Pour moi, le bloc, la grimpe sur spit, le TA ne font qu’un et se nourrissent les uns des autres.

Une solution alternative à l’école de vol est donc d’avoir l’occasion de grimper, grimper et grimper encore, et de travailler:

  • soit le bloc;
  • soit le TA.

Pour apprendre à chuter, faire du bloc est excellent car on est un peu dans l’exemple du judo: le côté technique est prépondérant et on va chuter 25 fois par séance. C’est donc une excellente école pour favoriser la concentration lorsque l’on grimpe et démystifier la chute. Bien sur, on n’apprend pas à bien chuter ou l’assureur à dynamiser. Mais, l’assureur apprend à parer au moins :wink:

Le TA est très bon également pour progresser en voies spittés. Cette fois-ci c’est l’inverse: je préconiserais de ne pas chuter au début mais de suivre le fil de la grimpe. On se rend vite compte qu’il y a plus de 3/4 m avec le dernier point. On flippe un peu, on met un point et on redémarre. Lorsque l’on se retrouve sur spits, on se dit que finalement, un point tous les 2/3m, c’est le grand luxe et qu’en plus, c’est super safe si on chute. Encore une fois, on démystifie la chute en comparant à une autre facette de la grimpe.

C’est la méthode empirique que j’ai utilisé. Je n’ai jamais fait d’école de vol. À part une cheville en vrac après un vol en TA, tous mes vols se sont toujours bien terminés :slight_smile:

Pour info, et en regard de nos discussions, on nous a signalé dans une autre discussion* la présence d’un site (La Fabrique Verticale) très intéressant…, et qui d’ailleurs rappelle et précise que, oui il faut apprendre à voler…et l’intérêt et nécessité que cela peut avoir :wink: :wink: :wink:

*Edit mod, précision : /viewtopic.php?pid=2014374

Salut, je ne vois pas bien en quoi la chûte en bloc contribue à « démystifier » le vol. Pour moi c´est un peu comme chuter à vélo pour ne plus craindre la chute à ski.

La seule façon de ne plus avoir peur de voler c´est de voler. E.g : au mur à chaque fin de voie (verticale ou déversante, on n´est pas non plus là pour se faire une cheville).
Hein, quoi? Ca a déjà été dit?

[quote=« FlicFlac, id: 1676260, post:96, topic:148252 »]

Salut, je ne vois pas bien en quoi la chûte en bloc contribue à « démystifier » le vol. Pour moi c´est un peu comme chuter à vélo pour ne plus craindre la chute à ski.

La seule façon de ne plus avoir peur de voler c´est de voler. E.g : au mur à chaque fin de voie (verticale ou déversante, on n´est pas non plus là pour se faire une cheville).
Hein, quoi? Ca a déjà été dit?[/quote]

Valcibière parlait de moyens alternatifs. J’essaie de voir ce qui a marché avec moi… C’est déjà pas mal.

Peut-être qu’une chute de 2/3 mètres en bloc toutes les 4/5 minutes durant toute ta séance de bloc vont t’aider à te concentrer sur ta technique plutôt que sur la peur de tomber?
L’idée est de ne plus penser au vol, juste à la technique pour évacuer cet aspect « stressant » de la grimpe. Je ne vois pas de meilleurs moyens de substituer la technique à l’appréhension.

Mais oui, l’école de vol a une autre approche: on vole pour montrer que le vol est sans conséquences. Cool. Ça ne t’aidera pas à penser technique et peut-être que dans un mouv’ exposé, l’appréhension va revenir et t’empêcher de le passer.

[quote=« JP13, id: 1675334, post:68, topic:148252 »]

+1

C’est vrai que je ne travaille pas les voies et que par conséquence je ne tombe pas souvent.
J’ai pris quelques vols quand même et toutes les fois où ça m’est arrivé, je n’ai rien vu venir.[/quote]

d’accord aussi avec ça. Un « vrai » vol ca ne s’anticipe pas. La prise pète, la main lâche, le pied zippe. Je défie quiconque de « réagir »
Après il y a le vol de « confort » du genre : j’en peux plus, attention je lache, où là on peut s’amuser à voler, mais bon c’est assez anecdotique.

Ce qui est inhabituel dans le vol en escalade pour un homo sapiens c’est de sauter ou tomber en arrière, il suffit de monter sur une chaise et de sauter pour comprendre : aucun problème en avant, en arrière par contre… le faire en bloc ou avec une corde c’est un peu la même chose, c’est bien de s’y habituer.

Il y a beaucoup de vrais vols qu’on voit venir, soit parce que le pas est aléatoire (un mouvement dynamique par exemple) soit parce qu’on est au taquet et il ne s’agit pas de vols de confort. Il est clair que dans ces conditions, craindre le vol n’est pas la meilleure façon de réussir le pas.

Préambule: Je vous avoue que j’ai la flemme de lire les 4 dernières pages avant de réagir à ce post.

Le problème n’est pas l’anticipation du vol, mais de se libérer de la peur du vol pour grimper plus « décontracté ».

Mon point de vue:

Une école de vol, dans le sens « séance de vol » n’est pas utile je pense. il vaut mieux dans ce cas la faire du saut à l’élastique ou de l’accrobranche.

Mais je pense quand même qu’il est utile de se forcer, de temps en temps, à prendre des vol au milieu d’une voie qu’on travaille quand on sens que cette peur du vol est bloquante.

Je pense pas non plus qu’il faille inciter les grimpeur débutants à prendre des plombs, mais plutôt attendre qu’ils en fassent la demande.

Donc pour répondre au premier post:

On peut très bien grimper en tête sans avoir fait d’école de vol.
Par contre si le grimpeur veut progresser, et qu’il en fait la demande parce qu’il sent que c’est un point qui le bloque dans la progression, alors oui c’est utile de lui faire prendre des vols pour qu’il se détache de cette impression d’insécurité.