Echauffement...mental

Posté en tant qu’invité par thierry 31:

parfois je suis pas motivé pour faire une perf mais au fur et à mesure de l’aprés-midi(par exemple)je me sens bien et la motiv arrive , alors je me demande si il ne faudrait pas que je m’échauffe mentalement ,mais je sais pas comment.

Quand tu n’as pas la motivation pour faire une perf alors recherche le plaisir. Si durant la séance le plaisir laisse la place à l’envie de tenter, super, sinon, tout ne sera pas perdu.
Tu peux aussi t’interdire de dessert tant que tu n’as pas fait de perf, F. Legrand a utilisé cette méthode un temps. Chacun fait comme il le sent, pour cette méthode il vaut mieux être gourmand.

Posté en tant qu’invité par ghisino1:

la motivation est un désir, tu ne peux pas t’imposer de désirer quelque chose…donc pour cela rien a faire autre que attendre le bon moment, ou chercher des sites et des voies qui te donnent envie…

par ici et par là par contre on peut lire des choses sur l’état d’activation psychophysique, ou « arousal ». Le bon état d’activation va te permettre la meilleure performance…

en très petit c’est possible d’y jouer sans besoin d’un psy du sport, par exemple :
-cherchant de développer une routine avant-essai, genre mettre les chaussons seulement quand t’es déjà encordé prêt à partir, toujours pied gauche d’abord.
A toi de développer la tienne, l’important, je crois, c’est de créer un lien inconscient entre le bon état d’esprit pour l’essai, et la routine, pas les gestes en soi…
-en contrôlant volontairement la respiration. Par exemple : voie de dalle à équilibres, expirations douces et longues pour se relaxer; voie avec départ bien physique à grimper vite, expirations violentes en contractant les abdos au max, pour s’« énerver » (aussi utile de savoir agir sur ça dans la voie)

Posté en tant qu’invité par zorg:

C’est pour cela qu’on dit : " pas de bras, pas de chocolat" :stuck_out_tongue:

Perso la motivation de faire une perf est la même que la motivation de grimper tout court. Et quand je ne suis pas motivé ou pas en forme (ça va avec!) j’arrete de grimper et je vais faire autre chose!
L’idée c’est de savoir pourquoi on se démotive (trop fatigué, froid, chaud, mal au doigt,envie t’aller voir ta belle,…)et de trouver le bon équilibre dans le rythme de grimpe.
Avec cela, Je suis stable sur le plan motivation et l’envie de perfer!

à mon avis, faut pas se forcer, et effectivement privilegier autre chose: le plaisir simple, ou emmener l’appareil photo, il m’est deja arrivé de me forcer à ne pas grimper pour retrouver 10 fois plus de motivation pour la fois prochaine, et ça a marché à chaque fois!Perso, je regarde le topo, je joue avec les noms, les lignes, le nom des ouvreurs, les photos, sur internet pour obtenir des infos, enfin bref, pour recuperer de l’energie positive, de la motivation, de l’envie.
thierry31, si tu etais venu à la falaise avec un objectif dans ta tête depuis la veille, ça aurait mieux marché? Quand je vais sur une falaise, j’ai toujours un objectif, et même un objectif de rechange. ça veut pas dire, loin de là que je réalise toujours mes objectifs, mais le but est d’arriver à la falaise gonflé à bloc, et de s’adapter au cas où! :stuck_out_tongue:

En ce qui me concerne « l’échauffement » mental est largement aussi important que l’échauffement musculaire, avant de me lancer pour de bon j’ai besoin de faire au moins une voie bien en dessous de mon niveau max.
Objectif : prendre un peu de hauteur, voir le gaz, sentir la roche, la forme du jour, le type de prises, sentir que « ça tiens »…bref se mettre en confiance pour prendre un max de plaisir en grimpant. La perf viendras d’elle même si je me sent bien, avant tout je suis la pour prendre du plaisir et celui çi n’est pas proportionnel au grade franchis. Grimper à l’aise, en se sentant bien et en donnant le meilleur de soit même c’est le meilleur moyen de garder la motivation. Y aller à reculons ou parce-que « il faut » c’est le meilleur moyen de se faire mal…

Posté en tant qu’invité par thierry 31:

merci pour vos réponses
Y a de ce que je penses dans ce que vous dites.
Pour en revenir au fait de se faire plaisir,je trouve le plaisir quand je grimpe « bien »,c’est-à-dire quand je suis bien ,détendu,quand je trouve que c’est facile aujourd’hui etc ,et ça ne rime pas avec perf forcément. Mais on a tous des emplois du temps chargés (travail ,bénévolat,famille ,autres passions …)et parfois j’ai un crénau un après-midi avec un pote ,et si je le loupe ,et bien cette semaine je grimpe pas , alors parfois on se sent obligé.Bon bien sur c’est pas le bagne d’aller grimper et encore moins de voir copain.Mais du coup ,je suis pas remonté à bloc et c’est là que c’est intérressant parce que je ne sais pas pourquoi ,mais si la motiv arrive ,elle est plus forte que si je l’avais depuis la veille ou un truc comme ça .Enfin je sais pas si je m’explique bien .
Bref bonne grimpe

Posté en tant qu’invité par ghisino1:

hypothèse

peut être que tu souffres un peu l’attente et le sens d’anticipation…la veille t’a une grosse envie de grimper, et pas n’importe comment, de bien grimper.
D’un coup te voilà avec de la pression, il y a toi-même-la-veille qui te demande la performance…mais toi-même-aujourd’hui, tu ne sais pas si t’es capable de satisfaire cette attente, t’es même un peu gêné par ce gars de-la-veille, tu n’est plus à l’école, le temps des examens est fini, il fait chier ce type qui te demande d’atteindre un certain niveau…finalement, tu préfèrerais de ne pas grimper aujourd’hui, de louper l’examen et faire autre chose.

(j’ai exagéré pour rendre ça plus clair).

moi je souffre un peu de ce mécanisme de « démotivation par trop de motivation et d’attentes » quand j’essaye trop longtemps une voie ou un bloc après travail, proche de chez moi. Normalement ça se passe comme ça :
-Les premier contact avec le « projet » ça va. Je me motive, je pense aux mouvements le long de la journée, je cherche de m’entrainer de façon spécifique.
-Un jour ça arrive que je me sens relativement proche de la réussite, je tape peut être un bon essai ou je trouve une nouvelle méthode, mais je n’emporte pas l’affaire ce jour là.
-Depuis ce jour, les attentes se font plus importantes. La veille je sais que j’irais dans de secteur ou falaise à essayer mon petit projet, je me sens en forme, la météo annonce des bonnes conditions…j’imagine une victoire facile, échauffe essai et hop! Croix dans la poche…
-Me voilà devant le bloc (ou voie). Je me suis échauffé, je suis prêt pour l’essai. Je pars et…merde! ça n’est pas devenu plus facile. Je grimpe peut être même pire que la dernière fois. Fait chier. J’abandonne en ayant pas donné le 100%
-De ce moment là le « projet » est la source d’une légère angoisse chaque fois que je me rend dans cet endroit pour grimper… Si je n’essaye pas, je refuse de me mettre en jeu et ça me fait chier. Si j’essaye, j’ai envie que ça termine vite et j’ai la tenue mentale pour un nombre très limité d’essais (10 en bloc, 1 en voie).
-Enfin je perd l’entrainement spécifique sur ces mouvements, j’y grimpe de pire en pire. Ma seule opportunité de réussite devient oublier le projet pendant un bon moment, monter de niveau de façon générale, et re-essayer quand il ne sera plus à mon limite, mais plutôt à ce niveau ou je fais des croix en journée…

dans ton cas je n’ai pas d’antidote.
Pour ma part, l’antidote c’est chercher la croix après travail en vacance : d’un coté le sens d’urgence m’aide à m’investir à fond (« si je ne fais pas la voie maintenant, faudra attendre un an »). D’un autre coté, l’incertitude de ce type de pratique m’enlève la mauvaise pression (« t’es proche de la croix mais ce n’est pas donné, ça pourrait te prendre 1 essai en plus comme 20. Mais t’a que une journée de grimpe, donc ce n’est pas grave si tu ne réussi pas, l’important c’est de faire les meilleurs essais possibles et de partir d’ici sans rien à te reprocher »).
Résultat, mes meilleures croix après travail je les ai faites en vacance, souvent le dernier ou avant-dernier jour, et pas en sites connus pour la cotation facile…mais ce n’est pas fini : un des meilleurs souvenir de grimpe dans les dernières 12 mois c’est une voie que je n’ai pas eu le temps et le niveau de terminer…mais rien que la progression que j’ai ressenti au cours des essais et la conscience d’avoir essayé « a muerte » m’ont fait plaisir.

Posté en tant qu’invité par thierry 31:

[quote=« ghisino1, id: 1034702, post:8, topic:100376 »]

hypothèse

peut être que tu souffres un peu l’attente et le sens d’anticipation…la veille t’a une grosse envie de grimper, et pas n’importe comment, de bien grimper.
D’un coup te voilà avec de la pression, il y a toi-même-la-veille qui te demande la performance…mais toi-même-aujourd’hui, tu ne sais pas si t’es capable de satisfaire cette attente, t’es même un peu gêné par ce gars de-la-veille, tu n’est plus à l’école, le temps des examens est fini, il fait chier ce type qui te demande d’atteindre un certain niveau…finalement, tu préfèrerais de ne pas grimper aujourd’hui, de louper l’examen et faire autre chose.

(j’ai exagéré pour rendre ça plus clair).

moi je souffre un peu de ce mécanisme de « démotivation par trop de motivation et d’attentes » quand j’essaye trop longtemps une voie ou un bloc après travail, proche de chez moi. Normalement ça se passe comme ça :
-Les premier contact avec le « projet » ça va. Je me motive, je pense aux mouvements le long de la journée, je cherche de m’entrainer de façon spécifique.
-Un jour ça arrive que je me sens relativement proche de la réussite, je tape peut être un bon essai ou je trouve une nouvelle méthode, mais je n’emporte pas l’affaire ce jour là.
-Depuis ce jour, les attentes se font plus importantes. La veille je sais que j’irais dans de secteur ou falaise à essayer mon petit projet, je me sens en forme, la météo annonce des bonnes conditions…j’imagine une victoire facile, échauffe essai et hop! Croix dans la poche…
-Me voilà devant le bloc (ou voie). Je me suis échauffé, je suis prêt pour l’essai. Je pars et…merde! ça n’est pas devenu plus facile. Je grimpe peut être même pire que la dernière fois. Fait chier. J’abandonne en ayant pas donné le 100%
-De ce moment là le « projet » est la source d’une légère angoisse chaque fois que je me rend dans cet endroit pour grimper… Si je n’essaye pas, je refuse de me mettre en jeu et ça me fait chier. Si j’essaye, j’ai envie que ça termine vite et j’ai la tenue mentale pour un nombre très limité d’essais (10 en bloc, 1 en voie).
-Enfin je perd l’entrainement spécifique sur ces mouvements, j’y grimpe de pire en pire. Ma seule opportunité de réussite devient oublier le projet pendant un bon moment, monter de niveau de façon générale, et re-essayer quand il ne sera plus à mon limite, mais plutôt à ce niveau ou je fais des croix en journée…

dans ton cas je n’ai pas d’antidote.
Pour ma part, l’antidote c’est chercher la croix après travail en vacance : d’un coté le sens d’urgence m’aide à m’investir à fond (« si je ne fais pas la voie maintenant, faudra attendre un an »). D’un autre coté, l’incertitude de ce type de pratique m’enlève la mauvaise pression (« t’es proche de la croix mais ce n’est pas donné, ça pourrait te prendre 1 essai en plus comme 20. Mais t’a que une journée de grimpe, donc ce n’est pas grave si tu ne réussi pas, l’important c’est de faire les meilleurs essais possibles et de partir d’ici sans rien à te reprocher »).
Résultat, mes meilleures croix après travail je les ai faites en vacance, souvent le dernier ou avant-dernier jour, et pas en sites connus pour la cotation facile…mais ce n’est pas fini : un des meilleurs souvenir de grimpe dans les dernières 12 mois c’est une voie que je n’ai pas eu le temps et le niveau de terminer…mais rien que la progression que j’ai ressenti au cours des essais et la conscience d’avoir essayé « a muerte » m’ont fait plaisir.[/quote]
T’as tout compris c’est ça .Le problème est donc de se retrouver constament dans l’état d’esprit du mec en vacances et de tout donner sans « s’exiger » un résultat.

[quote=« ghisino1, id: 1034702, post:8, topic:100376 »]

hypothèse

peut être que tu souffres un peu l’attente et le sens d’anticipation…la veille t’a une grosse envie de grimper, et pas n’importe comment, de bien grimper.
D’un coup te voilà avec de la pression, il y a toi-même-la-veille qui te demande la performance…mais toi-même-aujourd’hui, tu ne sais pas si t’es capable de satisfaire cette attente, t’es même un peu gêné par ce gars de-la-veille, tu n’est plus à l’école, le temps des examens est fini, il fait chier ce type qui te demande d’atteindre un certain niveau…finalement, tu préfèrerais de ne pas grimper aujourd’hui, de louper l’examen et faire autre chose.

(j’ai exagéré pour rendre ça plus clair).

moi je souffre un peu de ce mécanisme de « démotivation par trop de motivation et d’attentes » quand j’essaye trop longtemps une voie ou un bloc après travail, proche de chez moi. Normalement ça se passe comme ça :
-Les premier contact avec le « projet » ça va. Je me motive, je pense aux mouvements le long de la journée, je cherche de m’entrainer de façon spécifique.
-Un jour ça arrive que je me sens relativement proche de la réussite, je tape peut être un bon essai ou je trouve une nouvelle méthode, mais je n’emporte pas l’affaire ce jour là.
-Depuis ce jour, les attentes se font plus importantes. La veille je sais que j’irais dans de secteur ou falaise à essayer mon petit projet, je me sens en forme, la météo annonce des bonnes conditions…j’imagine une victoire facile, échauffe essai et hop! Croix dans la poche…
-Me voilà devant le bloc (ou voie). Je me suis échauffé, je suis prêt pour l’essai. Je pars et…merde! ça n’est pas devenu plus facile. Je grimpe peut être même pire que la dernière fois. Fait chier. J’abandonne en ayant pas donné le 100%
-De ce moment là le « projet » est la source d’une légère angoisse chaque fois que je me rend dans cet endroit pour grimper… Si je n’essaye pas, je refuse de me mettre en jeu et ça me fait chier. Si j’essaye, j’ai envie que ça termine vite et j’ai la tenue mentale pour un nombre très limité d’essais (10 en bloc, 1 en voie).
-Enfin je perd l’entrainement spécifique sur ces mouvements, j’y grimpe de pire en pire. Ma seule opportunité de réussite devient oublier le projet pendant un bon moment, monter de niveau de façon générale, et re-essayer quand il ne sera plus à mon limite, mais plutôt à ce niveau ou je fais des croix en journée…

dans ton cas je n’ai pas d’antidote.
Pour ma part, l’antidote c’est chercher la croix après travail en vacance : d’un coté le sens d’urgence m’aide à m’investir à fond (« si je ne fais pas la voie maintenant, faudra attendre un an »). D’un autre coté, l’incertitude de ce type de pratique m’enlève la mauvaise pression (« t’es proche de la croix mais ce n’est pas donné, ça pourrait te prendre 1 essai en plus comme 20. Mais t’a que une journée de grimpe, donc ce n’est pas grave si tu ne réussi pas, l’important c’est de faire les meilleurs essais possibles et de partir d’ici sans rien à te reprocher »).
Résultat, mes meilleures croix après travail je les ai faites en vacance, souvent le dernier ou avant-dernier jour, et pas en sites connus pour la cotation facile…mais ce n’est pas fini : un des meilleurs souvenir de grimpe dans les dernières 12 mois c’est une voie que je n’ai pas eu le temps et le niveau de terminer…mais rien que la progression que j’ai ressenti au cours des essais et la conscience d’avoir essayé « a muerte » m’ont fait plaisir.[/quote]

+1 : très bonne introspection… je ne sais pas pour les autres mais moi, je me retrouve bien dans ton analyse.
Pas de solution miracle pour moi non plus ; si ce n’est que je me permets d’imaginer les mouvements les plus appropriés au terrain UNIQUEMENT dans les périodes ou je suis détendu et réceptif à cet effort cognitif (de plus c’est plaisant et donc très productif) et ça peut se produire 1 jour avant de grimper comme 1 mois avant…
Du coup, je me refuse de me mettre « en pression » le reste du temps car l’obsession guette ! pour moi, le moteur dans ma grimpe (et parfois dans mes réussites) c’est le plaisir :wink:

Posté en tant qu’invité par ghisino1:

@Barjavel

pour moi ce n’est pas l’obsession le problème, au contraire obsession et plaisir sont intimement liés : j’aime m’entrainer, chercher (sans réussite :smiley: ) de faire un régime et descendre à 65 kilos, j’aime avoir un objectif, j’aime penser et repenser aux mouvements d’une voie.
Si pendant une vacance je me mets à un projet je deviens encore pire, c’est la planification en détail de chaque moment de la journée, et j’aime ça…ça me donne un sens de contrôle sur moi même, de discipline, de volonté, qui amplifie le sens de contrôle sur mon corps qui me donne plaisir dans l’acte même de l’escalade*

le problème ce n’est pas l’obsession comme j’ai dit, mais plutôt, dans un certain sens, ne pas avoir une bonne excuse en cas de défaite.
Voie/bloc trop accessible, trop souvent en conditions, trop bien essayé, moi trop en forme…tout semble favoriser la réussite, mais il faut ajouter l’envie de se mettre réellement en jeu (à moins que ça ne soit pas si dur que ça, que le truc se laisse grimper en relative souplesse, ou avec quelque petit erreur…).
En ce cas mon approche typique revient à ne pas essayer à fond pour remettre la question à demain…d’un coup je donne le 100% sans hésitations soit quand il y a un sens d’urgence et ce n’est pas possible de retarder encore (derniers jours d’un vacance, mais aussi par exemple bloc ou voie qui sont en bonnes conditions que 2-3 fois par an) soit quand j’ai l’excuse prête (j’ai trop grimpé le jour d’avant, mes potes font aussi mal que moi dans le bloc/voie, je viens de commencer à travailler le truc et je n’ai pas encore fait trop de bons essais, etc.)

*(peut être que j’y prends un si grand plaisir parce que en dehors de l’escalade je suis désordonné, approximatif, aléatoire, faible en envie…mais de ma position, je ne comprends pas trop ceux qui font une séparation entre « plaisir » et « jouer sérieux »…pour moi le truc énorme de l’escalade comme de tout autre sport c’est bien le décalage entre engagement psychophysique ìhaut et enjeu réel nul…comme dit un pote, « jouer sérieusement un jeu pas sérieux ». Donc, dans la grimpe totalement « à la cool » il y a plein de trucs bien qui se passent, je dirais plus à coté de l’escalade que dans l’acte en soi, mais quelque chose manque…bon je retourne au taf)

Posté en tant qu’invité par thierry 31:

[quote=« ghisino1, id: 1034805, post:11, topic:100376 »]@Barjavel

pour moi ce n’est pas l’obsession le problème, au contraire obsession et plaisir sont intimement liés : j’aime m’entrainer, chercher (sans réussite :smiley: ) de faire un régime et descendre à 65 kilos, j’aime avoir un objectif, j’aime penser et repenser aux mouvements d’une voie.
Si pendant une vacance je me mets à un projet je deviens encore pire, c’est la planification en détail de chaque moment de la journée, et j’aime ça…ça me donne un sens de contrôle sur moi même, de discipline, de volonté, qui amplifie le sens de contrôle sur mon corps qui me donne plaisir dans l’acte même de l’escalade*

le problème ce n’est pas l’obsession comme j’ai dit, mais plutôt, dans un certain sens, ne pas avoir une bonne excuse en cas de défaite.
Voie/bloc trop accessible, trop souvent en conditions, trop bien essayé, moi trop en forme…tout semble favoriser la réussite, mais il faut ajouter l’envie de se mettre réellement en jeu (à moins que ça ne soit pas si dur que ça, que le truc se laisse grimper en relative souplesse, ou avec quelque petit erreur…).
En ce cas mon approche typique revient à ne pas essayer à fond pour remettre la question à demain…d’un coup je donne le 100% sans hésitations soit quand il y a un sens d’urgence et ce n’est pas possible de retarder encore (derniers jours d’un vacance, mais aussi par exemple bloc ou voie qui sont en bonnes conditions que 2-3 fois par an) soit quand j’ai l’excuse prête (j’ai trop grimpé le jour d’avant, mes potes font aussi mal que moi dans le bloc/voie, je viens de commencer à travailler le truc et je n’ai pas encore fait trop de bons essais, etc.)

*(peut être que j’y prends un si grand plaisir parce que en dehors de l’escalade je suis désordonné, approximatif, aléatoire, faible en envie…mais de ma position, je ne comprends pas trop ceux qui font une séparation entre « plaisir » et « jouer sérieux »…pour moi le truc énorme de l’escalade comme de tout autre sport c’est bien le décalage entre engagement psychophysique ìhaut et enjeu réel nul…comme dit un pote, « jouer sérieusement un jeu pas sérieux ». Donc, dans la grimpe totalement « à la cool » il y a plein de trucs bien qui se passent, je dirais plus à coté de l’escalade que dans l’acte en soi, mais quelque chose manque…bon je retourne au taf)[/quote]
Je ressens les choses de la meme façon .
je ne me fout pas de la cotation ,de bien grimper ,d’avoir des projets ,de progresser ,l’escalade sportive est un sport.C’est comme faire un match de rugby et prndre 40 pions et dire « ouais mais je joue pour le plaisir »,non quand on fait un match c’est pas pour se faire rouster.
Par contre pour l’escalade en montagne ,là les critères ne sont plus du tout les meme.
Bon je dis ça mais je ne grimpe que dans le 6

Posté en tant qu’invité par ghisino1:

enfin il y a aussi l’habitude et la banalisation de ce qu’on fait.

je me rappelle quand j’etais gosse et j’avais une journée de ski ou une belle rando en montagne prévue pour le jour d’après…j’etais si excité que je ne dormais pas!

si tu grimpes depuis rélativement peu (moins de 4-5 années) et malgré une grande passion ça arrive pas trop souvent (1 fois semaine ou moins) une journée de grimpe est un évenemment extraordinaire, et dans mon expérience c’est largement suffisant à te conditionner negativement…

[quote=« ghisino1, id: 1034805, post:11, topic:100376 »]@Barjavel

j’aime m’entrainer, chercher (sans réussite :smiley: ) de faire un régime et descendre à 65 kilos, j’aime avoir un objectif, j’aime penser et repenser aux mouvements d’une voie.
Si pendant une vacance je me mets à un projet je deviens encore pire, c’est la planification en détail de chaque moment de la journée, et j’aime ça…ça me donne un sens de contrôle sur moi même, de discipline, de volonté, qui amplifie le sens de contrôle sur mon corps qui me donne plaisir dans l’acte même de l’escalade*[/quote]

Ok !
pour moi aussi, la grimpe est source de motivation pour tout type d’effort (comme ceux que tu listes dans ton post) mais je me refuse que cette occupation n’envahisse trop ma vie familiale ou professionnelle…
Ce qui me gène (pour l’avoir vécu plus jeune sur d’autres disciplines comme le ski ou l’aéronautique), c’est le coté « obsessionnel » que peuvent prendre de telles passions.
Aujourd’hui je suis plus sage (car plus vieux ?) mais je profite… j’apprécie pleinement ET SEREINEMENT toutes les bonnes choses et les bons moments que m’apporte ce sport.

ce qui est bien dans cette discussion, c’est la sincerité des propos face à ses propres limites, l’analyse est super les gars! :slight_smile:
ghisino 1, je me demande si tu ne preferes pas le chemin au but. Perso, pour eviter la peur, la tension, la pression, et ça ne marche en general que succintement, je décide de travailler LONGTEMPS la voie (tout est bien entendu relatif!), car la pression me vient à partir du moment où je tape un essais, jamais avant. du coup, je travaille toujours avec grand plaisir les mouves, les sections, les clippages, les repos et quand je me sens 95% au point, quand je sens que ça peut faire malgré le côté rési qui est dur à analyser lui, et bien je commence à taper mes essais. Du coup j’ai moins de pression aussi parce que je suis sûr de moi. Et en général, je tape peu d’essais.
en gros, avant c’etait Une montée vite fait pour au moins 5 essais, et maintenant c’est plutot 5 montées pour un ou deux essais! Là, c’est pour simplifier mon analyse bien entendu, mais c’est de cet ordre là!

Posté en tant qu’invité par ghisino1:

?
je ne sais pas, ou au moins, je sais que quand j’arrive à vraiment aimer le chemin (y compris les chutes, ce qui n’arrive pas toujours) tout va bien, la pression devient beaucoup plus gérable.

D’ailleurs j’espère d’aimer le chemin de plus en plus, car la motivation qui se nourrit exclusivement des objectifs et des succès, pose sur des bases instables et est vite source de frustrations (rien de plus frustrant que arriver à la falaise et se dire qu’il fait X semaines que tu ne grimpes pas un Xx et qu’il faudrait en faire un pour te confirmer dans ton niveau, de ressentir cette obligation de produire un résultat…il y a dejà le taf pour ce genre de dynamique et c’est plus que suffisant)

dans mon cas c’est bien là la piège.
C’est quand je suis convaincu d’être 95% au point ou même 100% au point, pas dans le sens que j’ai juste les bonnes méthodes et j’ai fait chaque pas, mais que j’ai tout ce qu’il faut : la bonne marge sur les traits durs, la rési, le bon niveau d’apprentissage des mouvements…mais, je n’ai pas encore fait la voie, ou le bloc.
A ce point là l’enchainement devient pour moi un affaire bureaucratique dans lequel j’ai tout à perdre : si j’enchaine je ne me démontre rien de nouveau, si je n’enchaine pas, bien, ça veut dire que peut être je me sur-estime…je voudrais que la voie ou le bloc soient si faciles que on pourrait me tirer dessus et j’enchainerais quand même, mais malheureusement entre les voies qu’on peut à peine faire en un moment de perfection et les voies qu’on pourrait faire en solo sas beaucoup risquer, il y a un bon écart de difficulté…

« Travailler » trop la voie ne m’aide pas, même au contraire : en falaise, il faut que je tape le 1er vrai essai quand l’affaire est loin d’être gagné, ou que j’arrive à me convaincre que la voie est vraiment dure. Il faut que je pars en me disant plus ou moins « je vais voir comment ça va cet essai ci », ça ne m’empêche pas de bien exécuter et de tirer comme un porc.

vu qu’on est en temps de championnats du monde de foot, ma faiblesse mentale ressemble un peu à celle typique de certains clubs qui jouent très bien en ligue des champions contre les adversaires difficiles, et en championnat ils peuvent faire des matchs nuls (en tous les sens) ou même perdre contre des équipes de province…

Posté en tant qu’invité par cyanobacteria:

[quote=« Lutin, id: 1034072, post:2, topic:100376 »]Quand tu n’as pas la motivation pour faire une perf alors recherche le plaisir. Si durant la séance le plaisir laisse la place à l’envie de tenter, super, sinon, tout ne sera pas perdu.
Tu peux aussi t’interdire de dessert tant que tu n’as pas fait de perf, F. Legrand a utilisé cette méthode un temps. Chacun fait comme il le sent, pour cette méthode il vaut mieux être gourmand.[/quote]
bjr, franchement je l’ai rencontré le mois dernier François Legrand, et il etait sympa mais pas trs epais(…) ,pour certains c’est naturel pour d’autres ça peut avoir effet inverse à mon avis de se priver de dessert…et demotiver plus qu’autre chose, le mieux pour remonter dans le niveau de forme ,c’est de grimper ou faire toute activité avec des gens de bon niveau et avoir l’envie de les imiter tout bonnement ,je pense !

Posté en tant qu’invité par thierry 31:

En foot ou rugby etc ,quand tu perds ,tu perds contre meilleur que toi ,l’ADVERSAIRE .En grimpe tu joues dans les deux équipes mais tu n’est supporter que d’une seule.

le chemin est aussi bon que le but pour moi, et pour moi, taper des essais quand je suis au point, c’est comme tester mon degré de lucidité, mon niveau d’analyse, bref me mettre en face de mes propos. Et c’est bien là où la pression peut venir, soit un peu, moyen etc… :frowning: en tout cas, cette etape est importante car elle valide ou non mon schéma mental et physique, ce qui est l’etape qui me fera encore plus progresser, ou me remettre plus en question dans le but d’être plus ok la fois d’apres! je grimpe depuis 23 ans, et je sens bien que cette phase est importante car je n’ai plus 12 cartouches, donc je me base plus sur mon experience pour taper le moins d’essais possible, faut que je me ménage! et c’est aussi la meilleure conclusion possible. n’a t’on pas choisi l’escalade AUSSI parceque soit on reussit, soit on rate la voie, il n’y a aucune autre alternative de réussite? :rolleyes: Là, je parle de perf bien sûr, pas de plaisir simple (comme le fait de travailler cette fameuse voie). En fonction de mon degré de forme, je choisis la voie en fonction de mes capacités à la faire assez vite, et quand je suis en forme, je me tape des projets plus durs où je souffrirai plus, qui demandera plus dans tous les compartiments, car je me sentirai prêt, mais ça, c’est pas souvent! :lol:

Posté en tant qu’invité par ghisino1:

perso, si j’ai compris : non.

si je voulais ça, j’aurais fait des compétitions (soit on gagne soit on perd, selon des règles bien claires)
Au contraire j’ai toujours évité les compets officielles en tous les sports que j’ai pratiqué

en escalade, même si on doit passer par l’enchainement, le concept de « réussite » est assez flou, relatif et au moins en partie modifiable par l’individu…comme en tout sport ou il n’y a pas de tournoi, prix, classement…ou les seul enjeux sont l’estime de soi même et éventuellement la considération des autres.

exemples:
-machin a fait quelques 7a à vue, et il lui faut 4 montées pour enchainer un 7b : un premier jour il fait un très bon essai flash tombant tout en haut, et deux essais moins bons car il est mort; le week-end suivant il enchaine à la première montée en plaçant les dégaines.
Selon sa façon de voir l’affaire soit c’est une réussite (« quand même 7b, en plus je l’ai fait sans dégaines en place ») soit c’est une débâcle (« j’aurai pu la flasher, je suis tombé comme un con au dernier pas dur »).

-machine grimpe depuis 6 mois. Elle vient d’enchainer son premier 5c à vue en falaise et son assureur l’annonce à tout le monde pendant quelques jours. Suite à cette nouvelle on observe deux types de réaction : ceux qui la félicitent vivement et remarquent que c’est une étape importante pour une débutante, et ceux pour les quels il s’agit quand même d’un 5c (rien d’intéressant donc)

-encore machin : il emporte à la journée ce 7c qui lui semble, honnêtement, un peu facile. Il se renseigne mieux car il pense que le topo se trompe, et on lui apprend qu’il y a un trait « à convention » : il a pris une écaille interdite, un peu dehors de la ligne des spits. Encore, ça peut être une ascension pas valide, mais aussi un joli 7b/+

-Adam Ondra enchaine son 50ème 9a (ou plus). Certains célèbrent le dieu de l’escalade, d’autres réagissent avec ennui (ah euh d’accord mais c’est quand qu’il essaye biographie à vue?)

-machin cette année a fait un 7c au cimai et un 8a à rodellar. selon certains la perf réussie c’est le 7c, selon d’autres le 8a

(à vous de continuer la liste…)