Doubler/être doublé en grande voie

Bonjour,
Nouveau sur ce forum mais lecteur du forum et des topos depuis des années je viens aujourd’hui vers vous pour vous demander votre avis (constructif si possible…)
J’ai en effet récemment eu une petite mésaventure en doublant une cordée de 3 personnes TRÈS (trop?) lentes et je m’interroge sur ma propre pratique.
L’idée n’est pas forcement de décortiquer mon cas particulier mais de lancer le débat.
Alors, doubler en grande voie, possible ? comment ? quelles conditions ? aspects sécurité (y compris avec respect de l’horaire/ la nuit/ tout ça), question du partage du relais ? question également sur la rencontre pratiquants débutants Vs. confirmés ? Des retours d’expérience de votre part ? être doublé ou se faire doubler telle est aussi la question…
Merci d’avance à ce qui ont des éléments de réponse.

C’est au bon vouloir de ceux qui sont devant et ceux qui ne sont pas contents de devoir patienter n’avaient qu’à se lever plus tôt en considérant qu’il était tout à fait possible qu’ils ne soient pas les premiers dans la voie. Quand on double une cordée ça retarde la cordée doublée.

Doubler se fait vite fait, bien fait (sans déranger).

On laisse doubler une cordée qui sait manifestement bien faire.

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Et sans que la cordée doublée ne soit obligée d’attendre… ben voyons…

Fair enough, c’est un point de vu qui se défend.
Je veux quand même pointer le déséquilibre dans le retard potentiel subit quand la cordée derrière est retardée de presque 2 heures alors qu’en doublant ,une cordée rapide et débrouillarde (relais supérieur sur becquets afin de « dégager » plus vite par ex) retardera la cordée lente (de toute manière) de genre 10/15 mins.

ça dépend bien sûr des situations, on ne peut pas généraliser

2 minutes si on y met de la bonne volonté

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Salut,

J’aimerais bien avoir plus de détails sur ta mésaventure si c’est possible (histoire de répéter la même erreur que toi)

Il y a plein de paramètres:

-Si la voie est péteuse et rectiligne je ne m’engagerais pas sous une autre cordée
-si je me fait rattraper à vitesse grand V par une cordée derrière je trouve un endroit propice pour leur demander s’ils veulent passer devant
-si la cordée de devant avance, qu’on est pas pressé sur l’horaire petite pause vue/goûté pour temporiser
-si trop de monde dans la voie je pars sur mon plan B ou C que j’avait pensé à faire si trop de monde dans la voie que je voulais faire.
-si on veut pas exploser l’horaire et sortir on colle la cordée de devant mais bon ça c’est pas cool :smiley: ou on double en finissant/empruntant des voies à côté si possible

Dans tous les cas faire attention aux croisements des cordes (frottements, noeud etc.)

L’avantage d’avoir une cordée devant c’est qu’elle peut montrer la voie, les relais, les erreurs à pas faire , etc. (je dis pas qu’il faut suivre aveuglément une cordée devant nous!)

Le désavantage c’est les chutes de pierres…

Dans notre cas précis nous avons mis 10 minutes car la cordée doublé était paniquée à l’idée de partager « leur » relais et nous avons dû improviser (en sécurité) le relais inférieur ET le relais supérieur car nous avons vu que les faire attendre d’avoir fini la longueur « classique » était trop demandé… après cette première courte longueur nous n’avons pris le large immédiatement

Bien plus, parce que ça suppose que le 1er de la seconde cordée demande à la première cordée de ne pas s’engager dans la longueur suivante en attendant qu’il fasse monter son second. La cordée doublée ne pouvant s’engager dans la voie qu’une fois que les deux grimpeurs de la cordée doublante sont passés… Une bonne demi-heure.

@J2LH : dsl de me répéter

Nous étions dans L1 et nous voyons une cordée de 3 dans L3, nous la rattrapons rapidement et sommes pris dans le « bouchon » entre L4 et L8.
Au niveau de L8 nous leur demandons si nous pouvons les doubler et ils sont juste furieux de notre demande; ils nous font également comprendre qu’ils ne se sentent pas à l’aise pour partager « leur » relais. nous improvisons un relais à coté sur des becquets voyant que ce sont des débutants assez stressés, nous avons également doublés en empruntant une voie alternative pour qu’ils puissent commencer à partir en parallèle si ils le voulaient.
Il faut voir qu’il est presque 16h et que au sommet de la voie (13 longueurs) nous avons encore 40 minutes de scrambling pour atteindre le sommet puis 1h de scrambling en descente et encore 1h sur un sentier, bien sur nous avions des frontales avec nous « au cas ou » (pas utilisées). Globalement la paroi n’est pas péteuse.
Alors oui nous aurions pu (dû?) démarrer plus tôt mais en grimpant à une vitesse normale le timing était tout à fait raisonnable.

Par principe je ne double pas sauf si on m’y invite. On est pas à la mine.

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L’idée de départ de mon message était plus de partager les meilleures pratiques à ce sujet. Après on peut juste dire « il ne faut jamais doubler » je peux entendre ça aussi (sans forcement être d’accord ;))

Non pas obligé, tu peux grimper en simultané la même longueur en clippant les même points et en veillant à ne pas croiser les cordes pour minimiser la gêne. Déjà fait, un guide devant nous nous l’avait proposé car son client était lent. Pas obligé de poireauter au relais mais il faut que tout le monde soit d’accord et que ça se fasse dans la bonne entente.

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L’idée étant de communiquer et de se gêner le moins possible, ce que tu as fait. Après entre les cordées qui n’ont pas le niveau de la voie, donc lentes et stressées et les cadors sur la pente descendante qui courent dans les voies en petit 5… Ça peut vite se compliquer (pire, j’ai vu une école grande voie dans l’été indien un dimanche d’août, un coup à se faire lapider…) . Le plus agaçant étant les mecs qui s’imposent au relais sans un mot. Doubler ca veut dire que la 1ere cordée va être à l’arrêt 20mn (sauf manœuvres potentiellement dangereuses).

Par ailleurs je ne trouve pas ce sujet abordé sur ce forum, ou vous avez des liens ?
J’ai trouvé ces ressources, en anglais, qui ont pas pas mal d’ éléments de réflexions sur le sujet .

https://www.ukclimbing.com/forums/rock_talk/overtaking_people_on_multipitch_routes-99452

Comme répondu par d’autres plus haut, je pense que ça dépend de la situation.

Dans le meilleur des mondes, les gens plus lents devraient (ne sont pas obligés mais devraient) avoir le bon sens et la courtoisie de laisser passer une cordée manifestement bien plus rapide (comme sur la route: tous les gens ne sont pas courtois :slight_smile: pourtant certains qui roulent à 40 km/h sur une route autorisée à 80 km/h, c’est surchiant)

Après il appartient aussi au doubleur d’être non seulement courtois, de ne pas imposer son dépassement de manière risquée et pas sympa, de demander, et surtout d’évaluer le temps gagné/le temps perdu par les autres.

J’ai déjà été dans les deux situations, en arête: une fois, dans la traversée des Breithorns, on a doublé une cordée au début de la partie grimpante, donc au début du 3ème sommet. Arrivés au 5ème et dernier sommet, la cordée doublée n’était pas encore arrivée à ce fameux 3ème sommet… Et à la base, ils ne voulaient pas nous laisser passer. Je trouve dommage…

Inversement, je me suis déjà faite doubler en montagne ou en GV. Si les personnes vont clairement plus vite, pas de soucis. D’ailleurs je déteste avoir des gens aux trousses, donc je suis la première à proposer de passer :slight_smile: Par contre (déjà vécu aussi), des gens qui te font perdre du temps et te mettent en danger pour te doubler et finalement ne pas aller plus vite, c’est vraiment désagréable! D’où le fait que je parle d’évaluer le temps gagner. Est-ce que dépasser va te faire gagner 20 minutes ou 2h? Pour 20’ (chiffre au bol), est-ce que ça vaut vraiment la peine de stresser les autres ou est-ce que ça ne serait pas mieux de faire une pause casse-croute?

Donc en bref je pense que chacun devrait y mettre un peu du sien et en discutant on arrive souvent à trouver la meilleure solution pour tous.

Malheureusement, en montagne comme ailleurs, il y a de tout… :slight_smile: Et donc ça ne se passe pas toujours comme dans un monde idéal! :wink:

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Oui c’est possible. Comment ? Pour moi, d’abord répondre à la question " sommes-nous vraiment plus rapide ? Un peu d’observation ne nuit pas : la cordée de devant est dans une longueur plus dure que les précédentes par exemple. C’est un peu normal de la rattraper. Faire attention aux a priori : ils sont trois donc plus lents que nous à deux. Si on constate vraiment la diff de vitesse et qu’on est décidé à doubler, choisir la bonne longueur : la plus rectiligne possible facilite bien les choses. Puis engager le dialogue ne peut qu’aider et si on s’y prend bien la cordée doublée ne sera nullement gênée. Une cordée lente est lente aussi aux relais. Si les deux y sont quand tu arrives, tu te vaches vite fait, tu enleveras tes chaussons plus tard , tu avales le mou et ton second part. Il grimpe vite et arrive au relais quand le leader de l’autre cordée est dans la longueur suivante. Il poursuit et arrive quasi en même temps que le leader. Il s’installe très vite et tu pars avant l’autre second. Temps d’attente de l’autre cordée nul. Si le timing n’est pas aussi bon, c’est toi qui suivra l’autre second. Mais ca ne change pas vraiment. Si la cordée lente ne veut pas attendre ensuite, elle fait pareil et l’ecart grandit petit à petit. Mais ça suppose evidemment son accord et de l’entente sinon c’est vite le bordel voire la foire d’empoigne. Et dans ce cas, tu prends des risques en faisant de la corde tendue et en supposant que tu ne seras pas confronté à des gens qui se mettent à avoir des attitudes dangereuses soit tu attends soit tu renonces.

Je n’ai jamais hésiter à laisser doubler, je pense qu’il faut être arrangeant.
Pourtant, une histoire… :

Une des dernières fois où on m’a doublé, tout s’enchainait bien jusque là, avec 2 cordées devant nous, avec 1 ou 2 longueurs entre chaque, et tout le monde au même rythme. De mémoire, il devait y avoir qq chose comme 14 longueurs, et on avait du en faire une demi douzaine.
Comme on se faisait « talonner, » on a décidé de faire une pause sur un vague palier où il semblait possible de se doubler.
aussitôt au dessus, les rapides se sont gourés d’itinéraire, et fait tomber de grosses pierres que mon équipière a reçu.
Ca s’est fini avec le PGHM…

C’est comme sur la route, certains se croient meilleurs parce qu’ils vont plus vite, mais en fait ils ne sont que des chauffards inconscients.

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Comme cela a été dit plus haut à plusieurs reprises, doubler ou être doublé est inhérent à notre pratique et dépend de tellement de facteurs !
Difficulté et longueur de l’itinéraire, aisance des participants (doubleurs et doublés), présence d’itinéraires parallèles, zones propice pour doubler ou être doublé sans se gêner et sans prendre ou faire prendre de risques, moment de la journée, etc.
Je note que personne n’a évoqué le « doublage » en descente qui est très souvent le point crucial de la course où je constate que c’est là que se perd généralement le plus de temps, par manque d’expérience dans la progression et les manoeuvres de cordes.
Pour avoir eu l’occasion de grimper dans différents pays, j’ai l’impression que c’est en France qu’on a le plus de problème pour accepter d’être doublés. Les Anglais ou les Russes, par ex, réputés pour être plutôt lents, partant tard et capables de passer beaucoup de temps (parfois de jours) pour sortir une voie, se laissent doubler avec plaisir, à une seule condition : hors de question d’utiliser leurs relais ou leurs équipements, ce que j’approuve et applique systématiquement (personne sur mon relais !).
Anticiper, analyser la situation (donc avoir un minimum de « métier ») et surtout une bonne dose de courtoisie, de modestie et d’éducation sont les clefs du partage.

B.A.

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