À y faire bien attention je ne pense pas que notre désaccord soit aussi profond qu’on pourrait le croire. Là où je te rejoins, c’est que s’entraîner à voler n’est pas nécessaire pour progresser dans le 5ème, et début de 6ème degré. Par contre je n’irais pas jusqu’à appeler cela stupide (je n’ai pas non plus changé d’avis depuis si peu )
En effet il y a d’une part le fait de progresser, et d’autre part le fait de progresser plus ou moins rapidement vers un objectif. Ce que j’affirme c’est qu’en apprenant à chuter et en acceptant de forcer jusqu’à la chute tôt dans l’apprentissage, on progresse plus vite, pas qu’on ne progresse pas du tout si on ne le fait pas.
Par exemple ça me paraît difficile d’atteindre le 7a/b en un temps réduit (1 à 2 ans de pratique) sans aller jusqu’à la chute dès que le profil des voies permet de le faire sans risque. D’ailleurs j’insiste qu’on peut largement chuter sans se faire mal dans du 5sup, y compris sur des falaises où les points sont « éloignés » par rapport aux standards modernes (exemple de Cormot en Bourgogne).
Il y a plusieurs raisons à cet effet accélérateur de progression, entre autres le fait de qu’en forçant jusqu’à la chute, on augmente la sollicitation musculaire, ou encore que le fait d’essayer un mouvement qui semble impossible et de tomber permet d’avoir des sensations qui améliorent la compréhension de notre corps, des positionnements qui fonctionnent ou pas, et parfois… de ne pas tomber et se rendre compte qu’un mouvement qui semblait impossible est en fait tout à fait possible.
Je précise que le fait de vouloir atteindre un certain niveau rapidement ne relève pas forcément d’une question d’ego, ça peut être tout simplement parce qu’on brûle d’envie de découvrir le plaisir de la grimpe dans certaines voies, plaisir qui selon moi est démultiplié et de plus en plus fréquent à partir du 6sup/7a. On peut vouloir progresser vite pour pouvoir aller mettre les doigts dans La Rose des Sables à Buoux par exemple, ou autres voies aux mouvements et à l’ambiance d’anthologie, sans avoir besoin d’attendre 5 ans, ou parfois plus.
Dernier ajout : ce n’est qu’une vision possible de la pratique de l’escalade et en aucun cas je ne prétends que c’est la seule, ou la meilleure.