Dans les années 60/70, les spits n’existaient pas, il fallait planter un piton pour se protéger dans un passage difficile…
Parfois, loin du dernier point d’assurance, bloqué sur le bras gauche il fallait choisir au plus vite le bon piton, une cornière, un extra plat, court ou long ?
Souvent cette position inconfortable dans des passages très difficiles ( 6b, 6c de nos jours) entraînait des fatigues musculaires suivies de tremblements que nous appelions " faire la machine à coudre "
Cette réaction, mélange de peur et de position musculaire inconfortable, était courante même chez les meilleurs grimpeurs de l’époque, tous ceux qui ont ouvert les plus belles voies aujourd’hui célèbres
Un seul exemple, la Snoopy à Alefroide ouverte avec un seul piton sur 300 m et en chaussures rigides !
Aujourd’hui, 7 a 10 spits par longueur soit environ 80 points d’assurance au total !
Tout ça pour dire que la peur de la chute a évoluée au fil des ans
Il y a 60 ans, les grimpeurs avaient peur lorsqu’ils devaient planter 1 piton à 15 ou 20 m au dessus du dernier point d’assurance, aujourd’hui, on analyse la peur de monter les pieds 2 m au dessus d’un spit qui pourrait retenir un buffle de 300 kg !
Je pense que la peur, ce que tu appelles " baisse de moral " est fonction de l’âge auquel tu as commencé l’escalade
Il est rare que des jeunes de 14/15 ans aient peur alors que chez des jeunes adultes de 18 ou 20 ans, cela est beaucoup plus courant
Bon, si cela peut t’aider a perdre cette baisse de moral lorsque tu dépasses 6 m de hauteur, je t’invites à lire " le diable des Dolomites " de Tita Piaz
Et un dernier conseil : évites de regarder en arrière lorsque tu grimpes mais uniquement vers le point suivant et l’angoisse va disparaître définitivement
Tiens nous au courant de la progression
Digressions sur la chute en escalade, les années 60/70
Si seulement ça suffisait!
Je suis pas trop d’accord avec ce que tu écrit
Apprendre à faire des vols n’est pas une nécessité absolue pour progresser en escalade, en tout cas pas pour tout le monde
C’est très courant chez des jeunes ou moins jeunes qui passent du statut de débutant complet à un niveau extrême en très peu de temps, de 5a à 7 b en moins de 2 ans par exemple
Pour ceux, les plus nombreux, qui vont stagner dans le 5c/6A toute leur vie et feront néanmoins de nombreuses courses difficiles en haute montagne, l’intérêt de faire de nombreux vols dans une salle ne leur convient pas forcément.
On pourrait en débattre ! Mais ce n’est pas le sujet ici. En l’occurrence il est question d’une peur qui empêche le grimpeur ou la grimpeuse de se libérer.
On ne parle pas de progresser mais bien de s’en détacher.
apprendre à voler est une OBLIGATION pour grimper en sécurité
quelqu’un qui n’a jamais volé de sa vie, le jour ou cela lui arrivera, tombera comme un sac, se fera mal, voir très mal, et sera paniqué le jour où il se trouvera à nouveau limite dans un passage
voler, ça s’apprend, et ça reste en mémoire pour peu que l’on en refasse à l’occasion
pour info, savoir voler m’a sauvé la mise lors de plusieurs monstrueuses gamelles en voie non équipée, gamelles d’origine multiples, erreurs d’itinéraire, casse de prises, coinceurs d’artif qui lâchent, etc,
et pour info aussi, ma liste de course dépasse largement celle de pas mal de guidos en activité (je peux bien me la péter des temps en temps, vu que je peux … )
choisissez une voie un peu raide en falaise équipée en scellement (pas un surplomb, ça ne sert à rien, c’est juste du saut à l’élastique …), prenez une vieille corde et des vieilles dégaines (pas trop vieilles quand même …) montez assez haut dans la voie pour avoir assez de corde pour que le vol soit amorti par la longueur mise en jeu (15 - 20 m c’est bien, moins c’est très sec), et volez !
ça vous apprendra ce qu’il faut faire lors d’un vol, s’écarter un peu de la paroi au besoin, pas trop, regarder où on va atterrir, contrôler la position du corps en l’air (c’est le plus dur) et amortir l’arrivée avec les jambes
si vous faites cela de temps en temps, vous garderez les réflexes de la chute et vous limiterez les dégâts le jour où vous volerez sans le vouloir
et cela apprendra à votre assureur à bloquer une chute correctement, et ça vous apprendra à avoir confiance dans votre assureur … (et réciproquement / inversez les rôles …)
si vous êtes licenciés (ou pas), n’hésitez pas à demander de l’aide à des grimpeurs compétent et aguerris , des BE, ou des guidos
cela me fait penser d’ailleurs que, charité bien ordonnée commençant par soit même, ça fait longtemps que je n’ai plus volé, et que c’est pour cela que je commence à me crisper quand le point s’éloigne sous mes pieds
demain, école de vol …
Bof…
Inutile de se m… le ciboulot de la sorte, ça n’en vaut pas la peine !
Crevendioux, au vu de ta liste de sorties montagne, je vois que tu fait partie de la seconde catégorie de grimpeurs que je citais plus haut, les 5c/6A à vie et je vois pas l’interêt de s’entraîner à chuter dans du 5c, un terrain souvent peu vertical et entrecoupé de vires ou terrasses !
A moins d’être passionné des fractures et traumatismes divers, aucun intérêt
Je persiste a dire que l’entraînement au vol ne concerne que les grimpeurs qui souhaitent performer dans le très haut niveau, en dessous du 6b, c’est stupide
D’ailleurs mes nombreux amis qui ont eu la chance de réaliser les plus grandes premières des Alpes ne sont jamais tombés de toute leur vie
Par exemple, Bonatti, Livanos ou Demaison n’ont jamais fait des séances pour apprendre à tomber et ils ont pourtant ouverts des milliers de longueurs difficiles et engagées
Le post initial fait état d’un grimpeur débutant qui dit avoir le vertige lorsque il est au dessus de 6/7 mètres en salle !
On lui répond qu’il devrait apprendre à chuter alors que c’est ça qui l’effraie, c’est comme si tu disais à un alcoolique qui souhaite se soigner "Il faut que tu apprennes à boire en grosse quantité sans te rendre malade "
Pour toi ou pour certains qui ambitionnent le haut niveau, cela se tient car la limite est toujours le moment où on ne tient plus : la chute devient donc la seule issue d’usage et on remonte en selle. Effet de mode ou mode de progression que l’on rencontre souvent en salle, accompagnée parfois d’effets sonores saisissants.
Cependant pour revenir à la formulation-même de laura-g qui, sans pour autant l’écarter, n’évoque pas la peur de chuter mais avoir peu de goût pour celle-ci, sa question telle que posée oriente vers d’autres pistes.
Ta démonstration péremptoire ne semble d’ailleurs pas convaincre tout le monde…
Pas forcément : simplement le fait qu’il y a l’urgence d’une nécessité (celle de poursuivre) à laquelle on ne peut apporter les réponses dans le délai, d’où la décision de stopper.
Je suis sur que Laura-g devrait faire du bloc que ce soit en salle ou à Fontainebleau
Le solo sans corde, c’est la meilleure façon de se concentrer sur le geste technique sans penser au risque de chute surtout lorsque la chute est confortable, matelas ou sable …
A mon avis, ce sera plus profitable que de lire des ouvrages sur le mental mais elle peut faire les 2, abondance de biens ne nuit pas.
C’est « marrant », moi j’ai plus peur de la chute en bloc qu’encordé…
Ca peut venir de la confiance en l’assureur/se, aussi non?
Encordé tu confie ta vie à celui ou celle qui t’assure
En solo, tu es seul maître à bord
Et puis au début tu peux faire des blocs de 3 m de haut, quand tu risques de sauter de 2 m, difficile d’avoir peur ?
Elle a dit avoir peur à partir de 12 m.
Perso je lui conseille pas du bloc de plus de 12m et je ne vois pas bien en quoi du bloc de 3m l’aiderait.
Le bloc, c’est le solfège de la musique
On peut s’en passer mais il faut être doué
Je sais pas si tu as fait du bloc dans ta vie mais souvent tu te surprends à aller plus haut que prévu, l’esprit de conservation se développe très vite
Je ne connais pas de pratiquants de blocs qui pourraient se faire peur 1 m au dessus d’un spit ( en salle dans le 5/6A ) alors qu’ils n’ont pas peur les pieds à plus de 3 m de haut du sol
D’ailleurs il serait intéressant d’avoir l’avis de la plaignante mais apparemment, elle est plus la !
Elle a pas parlé de ça non plus. Elle a juste parlé de hauteur. 12 m.
Ni 1 ni 3 ni 5
12
Donc si tu lui mets des spits tous les 30 cm, elle aura peur au bout de 12 m soit après avoir mousquetonner 35 dégaines ?
Si c’est le cas, faut changer de sport mais je ne crois pas que ce soit ça, laissons la nous donner des précisions si vraiment elle est intéressée par ce problème très rare
Mais qu’est ce que tu racontes. Elle a jamais parlé de spit. Ni même de grimper en tête. Juste de hauteur.
Laisse tomber, je suis pas psy moi
salut, moi non plus j’suis pas psy, mais je maintient que faut pas laisser la peurs ou le stress prendre les commandes, sinon c’est foutu, y’a plus qu’a rentrer a la maison…et le plus simple c’est quand même le plaisir, la joie qui nous aides a passer tous les difficultés, la joie sous toutes ses formes !
C’est exactement ce que j’ai dit un plus haut
Chuter dans des moulinettes en 7/8 ou en dessus, lorsque qu’on est jeune et souple pour éviter les traumatismes, on peut comprendre
S’entraîner à chuter pour aller faire la traversée de la Meije ou du Cervin, ça serait stupide surtout à 60 ans ou plus
La couenne, normalement, c’est fait pour progresser dans le but de faire un jour des grandes voies d’escalade pure ou de montagne
Mais pour certains, c’est devenu un sport à part entière avec des règles spécifiques dont la chute est nécessaire voire indispensable
Je crois que cette discussion est très intéressante mais sans rapport avec le sujet initial, la jeune fille étant débutante, elle n’est concernée par aucune des 2 catégories ci dessus
Il semble que son problème soit réglé puisque qu’elle n’intervient plus sur ce sujet
C’est effectivement bien à contre courant !
Je me souviens de l’époque où, à part pour les demi-dieux qui formaient l’élite, la chute était non seulement un échec, mais une faute morale.
Celui qui tombait avait présumé de ses forces, avait essayé de péter plus haut que son c**.
Donc on ne tombait pas… et on ne progressait pas non plus.
Tomber fait partie du processus pour progresser vers les niveaux moins « normaux », et acquérir la marge qui justement sera synonyme de sécurité et de maîtrise dans ces niveaux normaux, en terrain sensible (montagne ou GV un peu sauvage) où la chute est à éviter.
D’accord avec ça.
Ci-dessous un peu de lecture sur le sujet.
(résumé : H. Findlay recommande d’apprendre la chute comme un des éléments de la pratique de l’escalade, et en particulier, de ne pas s’en tenir à des exercices de chutes trop artificiels, mais au contraire de pratiquer la chute en situation, reproduisant les conditions réelles : pendant un mouvement difficile par exemple. Pour elle, la maîtrise du déroulement de la chute dans ces conditions fait partie de l’apprentissage : car il permet le déclenchement des bons réflexes dans la configuration de la chute, que celle-ci soit attendue ou pas ; c’est aussi une clé pour engager des mouvements dans lesquels on préfèrerait ne pas chuter, mais dans lesquels la chute reste toujours possible pour toutes sortes de raisons dont toutes ne sont pas du ressort du grimpeur (prise qui casse…). Enfin, H. Findlay donne des indications sur le rôle de l’assureur (qui a lui aussi son apprentissage à faire)