Digressions sur la chute en escalade, les années 60/70

Je voudrais juste souligner que la chute peut faire partie de la routine sur certains profils de voie, verticaux à déversants et tout du moins avec un plan de réception sans trop d’accidents de terrain. Pour le grimpeur lambda, son profil de la voie est fréquemment plus difficile à gérer en-deçà de la verticale ( vires, becquets, cheminées par exemple, ou encore présence de volumes ou de macros en SAE).

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@Yeti83 La couenne, normalement, c’est fait pour progresser dans le but de faire un jour des grandes voies d’escalade pure ou de montagne

Ca c’est ta perspective (et la mienne aussi) mais il y a d’autres grimpeurs avec une pratique non moins légitime pour lesquels la performance en couenne est un but à soi. Récemment, j’étais étonné d’entendre que Stefano Ghisolfi, un des plus forts grimpeurs du monde, n’avait jamais fait une voie de plusieurs longueurs avant d’attaquer une « compete de grande voie » avec des prises en resin vissées dans le mur d’un barrage.

Pour eux, chuter fait bien partie du jeu (et pas qu’en moulinette, et pas que dans le 7/8 non plus).

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Justement, si j’ai passé beaucoup de temps à grimper en terrain d’av ou en montagne, j’ai souvent du mal à donner tout en couenne (et même en salle) alors que si je viens de faire beaucoup de couenne ou de salle j’arrive sans souci à me remettre en mode « grimper sans tomber » quand il le faut.

Je pense pas être unique dans ce sens là.

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En même temps leurs « couennes » font parfois 80m, voire plus

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Oui, mais bon, c’est quand-même étrange qu’il n’ait jamais promené ces chaussons dans le Verdon etc.

Après, chacun fait comme il veut.

Ce n’est pas une condition sine qua non, à la progression, mais un facteur limitant.
Et à propos de l’échec, Churchill disait que « Le succès, c’est d’aller en échec en échec sans perdre son enthousiasme. »
C’est hélas trés vrai en escalade car l’apprentissage se fait essentiellement en sortant de sa zone de confort.
On peut progresser sans chuter mais jusqu’à une certaine limite, variable selon les individus et souvent malheureusement assez basse quoiqu’il en soit.

La question, c’est est ce qu’on veut se priver d’un outil puissant de progression, et qui n’apporte pas que des progrès mais également du confort et de l’aisance en tête (et personne ne crache dessus).

C’est pour cela que j’ai dit que la clef est d’être capable d’objectiviser les risques associés à une chute :

  • Avoir peur d’une chute sans risques est une erreur (certes humaine, mais une erreur).
  • Ne pas avoir peur d’une chute risquée (est une erreur pire encore)
  • Ne pas faire la différence entre les deux, et céder à ses habitudes en est une aussi.

Il faut être capable d’analyser le terrain, ce n’est pas si compliqué, et… réfléchir en conséquence.

Est on obligé de chuter ? Bien sûr que non.
Est-ce mettre des batons dans les roues si l’on désire progresser ? Bien sûr que oui.

C’est quoi un niveau normal ? Et pour qui ? Est ce qu’il y a une définition d’un niveau normal ?

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J’ai un copain niveau 7C bloc qui ne s’est jamais encordé, enfin pas encore ! Quand je lui dit que c’est dommage, qu’il passe à côté de quelque chose de formidable, il me répond " Tu veux pas que j’aille faire le Mt Blanc tant qu’on y est ?"

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Ça me parait pas déconnant, quand on fait du bloc.
Quoique certains blocs assez hauts se travaillent avec une corde.

On passe également probablement à côté de quelque chose de formidable lorsque l’on ne fait pas du 7C bloc :innocent:

tout à fait, ça dépend beaucoup de qui.
Et il y en a qui n’ont, de manière naturelle (innée ?), pas peur de chuter.

En effet, ce serait risqué de tenter le Mont Blanc tant qu’on n’est pas à l’aise dans le 8B bloc.

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:rofl: :joy:

C’est pas pareil
En bloc 8b, tu es en-dessous des 12 m
Pour le Mt Blanc, il faut plusieurs fois dépasser les 12m !

j’en connais effectivement qui ont un très bon niveau en bloc, mais sont très mauvais marcheurs… Déjà 15 minutes de marche d’approche, c’est long pour eux :sweat_smile:

En SAE oui, ca disparait sur une site naturel. Pourtant j’ai la peur de vide en dehors de grimpe (en téléphériques par exemple).
En ce que concerne la chute je n’aime pas du tout. Tu fait 50 « bonnes » chutes et le 51-eme peut t’amocher à vie (mon astragale est d’accord). Mais cela n’empeche pas de grimper en faisant attention de ne pas chuter.

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que veux tu dire par niveaux normaux?

Jusqu’à 6a

On est en 2024, pas en 1980!
Et le fait de rester « bloqué » au 6a est justement un symptome de l’incapacité a atteindre une intensité suffisante pour progresser.

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Je vais laisser @Francois te répondre on verra si je me suis trompé ou pas.

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Quel rapport en regard des années 80 et aujourd’hui ?

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Ce qui a changé, c’est que dans les années 70/80, on faisait des longueurs cotées 6B 6C actuel avec 2 ou 3 points d’assurance sur 30 mètres
Et on tombaient jamais, valait mieux pas
Aujourd’hui, les mêmes longueurs sont protégées par 10/12 spits et yen a qu’ils arrivent à se caguer dessus lorsqu’ils ont les pieds 1 mètre au dessus d’un spit et qui préfèrent se larguer comme un gros sac pour mieux recommencer le passage difficile !
A part ça rien n’a changer
Je suis d’accord avec ce qui a été dit plus haut, les vols dans du 6A/6B, ça peut vite engendrer des blessures qui vont durer longtemps
Au dessus, je sais pas, j’y suis pas encore

Tu racontes n’importe quoi et tu le sais très bien. Il y a nombre de voies de 5/6 où on peut voler sans se blesser.

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