Descendre dans une voie en moulinette pour regarder les prises

[quote=« J2LH, id: 1518668, post:20, topic:134038 »]

Mouais…[/quote]

C’est pas déconnant, sinon pourquoi on galèrerai à régler des mouvs qui passent tous seuls ensuite.

Tout dépend si on parle d’une gestuelle acquise et qui va servir dans de nombreuses voies, par exemple avoir acquis une bonne aisance en dulfer à force de pratiquer, ou si on parle de la gestuelle spécifique d’une voie (je ne parle pas d’une gestuelle inhabituelle) dont le corps se souviendrait, par exemple que sans réfléchir qu’on doit prendre une réglette à droite plutôt qu’à gauche.

Posté en tant qu’invité par ghisino1:

gros détail : la cotation en escalade sportive fait référence à la difficulté de la voie après travail, quand on la connait bien…
Je crois que la raison est que la logique intrinsèque de la pratique prime la recherche de la difficulté « fin à soi », et donc l’après travail (même si le pratiquant lambda s’en fout d’ouvrir des chantiers)…
il suffit de remarquer que à partir d’un certain niveau, beaucoup de voies sont equipées de « points de travail » : points d’assurage qui ne sont pas indispensables pour la sécurité, chiants à mousquetonner dans l’effort, mais fort utiles pour travailler un crux. On les utilise donc en « travaillant » et on les saute lors des essais d’enchainement…

à ma connaissance le seul système de cotation qui ferait référence à une montée « à vue » est la cotation trad anglaise (ex. E4 6a).
Bien que cette caractéristique de leur système soit contestée pour le plus haut niveau, elle a une plus forte logique dans le cadre de la pratique (d’une part il est un moins immédiat de travailler une longueur sur coinceurs que dans une falaise spitée, de l’autre si la voie est engagée on vraiment s’assurer de ne pas se mettre en danger, lors d’une 1ère montée…on risque quelque chose de plus que l’honneur…)

Je pense que l’inconscient a une part d’importance dans le fait de choisir la reglette de gauche ou celle de droite si le grimpeur est déja allé dans la voie (même des années plus tot). Juste assez pour lui permettre de potentiellement sortir la voie.
Faudrait l’avis d’un psy la pck on s’en sortira jamais xD

oui il existe, mais il est quand même plus rare que le à vue en falaise, quand tu peux atteindre 4 ou 5 prises d’un bloc les pieds au sol (pour un départ assis entre autre) c’est du flash. Ou du flash/à vue (ya bien des cotations 7a+/b pourquoi pas du flash/à vue xD [joke])

Sinon on s’en fou non? à quoi bon chercher à tout prix à savoir si c’est du flash ou du à vue? Hormis pour embaler la nana à qui tu conte ton exploit?

Paradoxalement, si on tiens compte du caractère hyper pointilleux du à vue, le niveau d’un grimpeur se voit plus sur du « après travail » que dans du à vue. Mais ça c’est au autre débat :slight_smile:

Sur le niveau après travail tu vois s’il grimpe fort, sur le niveau à vue tu vois s’il a du métier :wink: .

J’approuve

La cotation fait référence au niveau des grimpeurs qui ont ce niveau à vue et la passe à vue.

Une voie est 6a quand la grande majorité des grimpeurs qui habituellement passent les 6a à vue, donc on un niveau de 6a, la passent à vue.

La cotation est une estimation du niveau qu’il faut, à vue, pour la passer à vue.

Qui « à vue » verra?

Posté en tant qu’invité par ah ouais:

Pas forcement.

Imagine le cas d’une voie où il y une prise taillée bien cachée.

La prise a été taillée pour éviter un pas de bloc en 7b+ au milieu d’une belle longueur en 6a+.

A vue, la plupart des grimpeurs jusqu’au niveau 6b+/6c n’enchaine pas car ils ont besoin d’un repos sur le spit pour trouver la prise car la section se trouve à la sortie d’une zone sans position de repos.

Par contre des grimpeurs plus faibles grimpent cette voie à l’échauffe car ils connaissent l’existence de cette prise.

Alors quelle cotation ? 6a+ ou 6c

[quote=« J2LH, id: 1518659, post:18, topic:134038 »]jayjay_emr a écrit :

le corps se souvient des mouvs 

Ca je ne sais pas ce que ça veut dire.[/quote]

ça veut dire que quand tu bosses une voie même si tu n’as pas conscience de te souvenir des mouvs, ton corps les a appris, et donc les réalise plus facilement
pour cela qu’ on peut travailler une voie 6 mois après le dernier essai et que ça va bien dès le début.
je ne dirai pas comment ton corps fait cela car j’en ai aucune idée je le constate

Pourquoi taillée ?

C’est vrai qu’il il y a des prises cachées, des pas où on se dit « ah zut j’ai pas vu la prise sinon ça passait facile » mais ça fait aussi partie du niveau du grimpeur et de sa marge par rapport à la cotation. Le niveau du grimpeur c’est un niveau où il a une petite marge. Et puis si il ne voit pas la prise ça fait simplement partie des cas où on a « le droit » de rater une voie à son niveau, le niveau d’un grimpeur ce n’est pas le niveau où il réussit 100% des voies à vue.

Ca peut être simplement du à la progression générale

6 mois c’est encore assez court, je pensais à plusieurs années, le temps de tout oublier et même qu’on a déjà fait la voie. Ca m’arrive régulièrement en grande voie, je sais que j’ai déjà fait la voie mais je ne reconnais absolument pas telle ou telle longueur.

perso, ça m’arrive de retourner dans une voie un an ou deux après et de trouver « spontanément » la prise cachée que personne ne voit
pour moi, ça ne peut plus être « à vue »

et pour répondre à la question de départ, je pense que ce n’est plus du « à vue » si on a descendu la voie en moul’
(et que dire de voies uniquement accessible par le haut en rappel? )

Il faut accepter qu’elle ne seront jamais faites à vue :stuck_out_tongue: sauf si tu fais ton rappel les yeux bandés… :rolleyes:

Moi aussi, je peux parfaitement me souvenir de la voie ou pas du tout. Je ne dis pas que quand on retourne dans une voie après 3 ans c’était comme si on était à vue mais que parfois c’est comme si on était à vue parce qu’on ne se souvient pas de la voie.

on est d’accord
pour ma part il m’arrive trop souvent de ne pas me souvenir d’une voie grimpée récemment, mais en fonction de ce qu’on a dit sur la mémoire des gestes, j’ai l’honnêteté de me dire que ce n’est pas du « à vue »

tout comme si on repère la voie en descendant en moul’, il faut avoir l’honnêteté de se dire que c’est du flash

Conclusion parfaite.

Ma définition perso : /viewtopic.php?id=214474

[quote=« FLRT, id: 1346006, post:1, topic:120790 »]A vue :

  • jamais entendu parler des caractéristiques de la voie ;
  • jamais vu grimper quelqu’un dedans (ni vidéo, ni photo, ni réalité) ;
  • ne pas regarder les prises de la voie en redescendant de celles voisines.

Flash :

  • première montée dans la voie avec au moins un des trois points du « à vue » non respecté ;
  • ne pas toucher les prises de la voie en redescendant de celles voisines.

Voilà ma définition de ces deux termes.

J’ai par exemple rencontré deux grimpeuses Slovènes qui s’assuraient sans se regarder pour pouvoir tenter chacune leur chance « à vue ». Adam Ondra a dit à un collègue de ne pas s’échauffer en traversant en bas des voies à l’Oasis dans les Calanques car en touchant les prises, il ne pourrait plus faire de tentative « à vue ». Je pense que les grimpeurs médiatisés doivent être les garants de l’éthique comme l’est AO.

Pour ma part, je préfère le flash et tant qu’à faire, un bon gros flash bien téléguidé par les collègues ! Héhé[/quote]

Posté en tant qu’invité par Mémento:

[quote=« jayjay_emr, id: 1518723, post:31, topic:134038 »]

[quote=« J2LH, id: 1518659, post:18, topic:134038 »]jayjay_emr a écrit :

le corps se souvient des mouvs 

Ca je ne sais pas ce que ça veut dire.[/quote]

ça veut dire que quand tu bosses une voie même si tu n’as pas conscience de te souvenir des mouvs, ton corps les a appris, et donc les réalise plus facilement
pour cela qu’ on peut travailler une voie 6 mois après le dernier essai et que ça va bien dès le début.
je ne dirai pas comment ton corps fait cela car j’en ai aucune idée je le constate[/quote]
Le corps ( les muscles) ne se « souviennent » de rien si ce n’est des traumatismes qu’ils ont subi. La mémoire inconsciente d’un geste appris s’appelle « mémoire procédurale ou non déclarative » son siège se situe dans le cortex et dans le cervelet. C’est une mémoire très active sans que l’on fasse d’effort pour la convoquer. En escalade le fait de savoir se placer est le résultat du travail de mémoire procédurale qui compare la situation a des évènements déjà vécu. C’est pour ça que cette compétence ne s’installe qu’avec le temps et la multiplication d’expériences variées. Si on a déjà fait la voie, la mémoire procédurale n’aura aucun mal à trouver une ressource comparable et donc sans avoir conscience de se souvenir des mouvements, l’enchainement viendra plus spontanément. De toute façon le fait de savoir qu’on a déjà réussi la voie, qu’elle est subjectivement réalisable est un atout psychologique important, donc un " à vue" ne se valide qu’une fois.