Au niveau du sol.
On voit que les couches contenant des gobelets, datant du début de l’hiver voire de l’automne, sont bien en dessous de la base de la plaque.
Reste à trouver la date de la couche contenant du sable.
La dureté de la neige.
C’est la base de la plaque qui est partie.
A gauche et à droite, ce sont 2 tests de la colonne réalisés dans la zone autour de la plaque (zone restée en place). Le trait rouge correspond à la base du bloc qui est parti (s’il n’y pas de trait rouge c’est que rien n’est parti, test négatif).
Test de propagation à la scie. Les 3 tests sont négatifs.
Il y a eu un épisode de sable au début du mois d’avril - du sable sur les voitures à Sallanches - et il y en a eu un autre en février. Compte tenu de la quantité de neige, je pense que le sable date de début avril et la plaque de la mi-mars. Une couche fragile persistent (PWL) s’est formée pendant l’anticyclone de février avec environ 2 mètres de neige depuis le mi-mars.
Je ne vois pas quelque chose d’incompatible est ce que dit avec ce que dit Pierre Muller.
Ce qu’il s’est passé c’est qu’une petite coulée de neige froide est partie très haut, et a provoqué une surcharge dans une zone fragile. Cette neige a dû appuyer sur ce qu’on appelle la gâchette qui a fait partir une vieille plaque.
Gâchette que le poids d’un skieur (incomparable avec celui de la neige) n’aurait probablement pas suffit à déclencher.
Ca fait penser à une cascade comme mentionné dans les BERA de Savoie :
Elles sont faciles à déclencher mais restent généralement peu épaisse (cassure 20 à 40 cm) et mobilisent peu de neige. Cependant un départ de ces relatives petites plaques peut localement provoquer, en cascade, une épaisse et vielle plaque reposant sur de vieilles sous-couches de grains anguleux. Elles sont, elles, généralement très difficiles à déclencher mais peuvent exceptionnellement provoquer une avalanche de grande ampleur.
Sauf que j’ai donné des éléments en plus qui ne sont pas compatibles avec ce scénario.
Maintenant on a même 3 profils nivologiques effectués sur la zone de l’avalanche.
Sur le profil à 3100m, il va falloir expliquer où se trouve les couches formant la vieille plaque censée être présente depuis mi ou fin décembre (il y a peut être dans le manteau une structure de plaque présente depuis fin décembre, mais elle n’apparait pas dans les couches qui ont été emportées).
Au dessus de la couche de neige sablée, on a des couches avec particules reconnaissable => ce sont forcément des chutes récentes, correspondant aux chutes de début avril et du 7 avril.
La couche contenant du sable est probablement celle tombée lors de l’épisode de sable de début avril.
Les 2 couches homogènes de grains fins en dessous sont alors forcément issues des 1 à 2m de chutes qui ont eu lieu en mars.
Désolé, dans le profil à 3100m, parmi les couches qui ont été emportées, il n’y a plus de place pour une vieille couche présente depuis fin décembre.
En soi, ce n’est pas très important, on a le droit de faire des erreurs bien sûr. Et je n’ai rien contre ce monsieur.
Par contre, je vois que, comme d’habitude concernant tout ce qui concerne la nivo et la gestion de risque, certains (toujours les mêmes) me sont tombés dessus lorsque j’ai émis une objection :
Pour moi, après 1 mois et demi d’anticyclone, puis 1 mois avec de grosses chutes donnant plus de 2m en cumulé par endroits, quand je vois une plaque épaisse qui est déclenchée, le plus probable en première approche est que la plaque a emporté tout ou partie des couches formées par les grosses chutes, et rien d’autre.
Des couches plus anciennes pourraient avoir été emportées aussi. Sauf que à la louche, l’épaisseur devrait être plus importante. Ca me parait donc moins probable. Et c’est simplement ce que j’ai dit :
J’ai simplement utilisé mon esprit critique pour éviter de prendre une infos pour argent comptant sans la recouper avec d’autres sources.
Mais visiblement, pour certains c’est mal d’exercer son esprit critique. Mais j’ai l’habitude, ça fait plus de 20 ans que ça dure sur c2c.
et qu’on compare avec ce qu’on voit sur le terrain.
Mais on fait rarement des sondages profonds, longs à faire et qui ne sont pas forcément transposables à d’autres endroits.
Dc difficile d’en tirer une retour d’expérience qui éviterait un autre accident de ce type (risque 2 , accident par bonnes conditions sur un itinéraire ultra classique)
Sans doute. Néanmoins on peut aussi apprécier que le retour d’expérience fasse prendre conscience de la complexité de la construction du manteau neigeux : ce qui inviterait à se questionner davantage au-delà de la simple lecture du BRA juste la veille et pour un itinéraire donné.
Avant la diffusion des DVA, nous avions coutume de consigner sur un carnet les épisodes météo précédents pour nous faire une idée du « mille-feuilles » sur lequel on allait évoluer. Quelques sondages aux abords d’une zone critique, même sommaires, pouvaient nous conforter ou nous suggérer de faire un détour.
PS : on pourrait ajouter de regarder la carte pour déterminer la trace la plus prudente.
Salut Robertin
Je suis un peu surpris par ton commentaire "avant la diffusion des dva "
Tu parle des années soixantes ? Sans être indiscret t’a quel age ?
Parceque mon premier dva ( on disait arva a l’époque) perso je l’ai reçu en 1975 ,l’autophon jaune ,dit vs 68
Un peu plus tard pour moi, début rando en 1981 et premier DVA en 2005. Des copains avaient des Pieps vers les années 88. Au début il y avait un peu d’embarras à cause des fréquences.
Échanges constructifs, et je suis gré à @Bubu d’exercer son esprit critique !…. Parce que le coup de la vieille couche fragile enfouie qui lache et que c’est la faute à pas de chance, oui ça arrive au printemps, mais pas à tous les coups !
Je voudrais revenir sur le :« risque 2 , accident par bonnes conditions sur un itinéraire ultra classique) »:
N’oublie t’on pas un peu vite que sur une échelle de 1 à 100, un risque 2+ peut correspondre à 40, et que pour peu que MF ait été un poil optimiste, et bien on se situe vite autour de 50!!
Il me semble que chez le randonneur moyen, risque 2 est devenu : cool, c’est safe…!!!
Le niveau de risque influe avant tout sur le choix de la course au départ.
Eventuellement; les remarques peuvent influer le comportement sur place, mais ce qui doit prédominer une fois la course choisie, c’est ce qu’on voit sur place. Y-a-t-il des indices de risque particulier ?
Qui renoncerait aux dômes de Miage avec le BRA qui était annoncé ?
C’est bien le souci : dans « risque faible » il y a risque et que pèse parfois un niveaude risque face à un biais de confirmation pour une envie de skier dont le niveau est à 4 ou 5 ?
@Frankycham pour compléter ton interrogation, le DVA ça existe depuis un moment, mais sa généralisation c’est autre chose. On a le même phénomène avec le casque, et qui sait, un jour peut-être avec l’airbag.
J’ai attaqué la rando avec mon père en 92, il en avait entendu parlé, mais personne dans ses compagnons n’en avait. Et pour ma part j’ai dû en acheter un vers 97 ou 98. Quant à l’utiliser, on a souvent jugé que « là ça ne valait pas le coup ». Il n’est devenu systématique que bien plus tard au final.
Niveau 2, c’est risque limité. Niveau 1, c’est risque faible.
Je ne vois pas pourquoi on parlerait de risque faible pour niveau 2. Il suffit de consulter l’échelle des risque pour savoir à quoi correspond chaque niveau.