Dépendance

Posté en tant qu’invité par ghisino1:

ces derniers jours, je m’interroge (pour des raisons qui n’ont pas d’intérêt ici) sur comment expliquer à une personne inconnue la place et l’importance que l’escalade prend dans ma vie, en un seul mot.

Finalement je n’ai trouvé un mot plus adapté que « dépendance ».
« Passion » est un mot plus gentil, mais moins parlant : pour moi c’est primordial que mon interlocuteur comprends tout de suite que cette activité occupe la plus part de mon temps libre, qu’elle conditionne ma vie sociale (de façon positive et négative au même temps), qu’elle monopolise parfois mes pensées et mes intérêts, que je ne peux pas être heureux et épanoui si j’en suis privé, et enfin que si j’en serais privé, je finirais très probablement pour la remplacer avec une autre obsession/addiction.

ensuite en cherchant « dépendance sport » sur google je trouve une vaste littérature sur le sujet…

ce post ne veut pas être un cri d’alarme (j’aime ma dépendance, je suis persuadé que ça soit la meilleure chose qui me soit arrivée!) mais plutôt un thème de discussion.

pour vous, l’escalade (ou l’alpinisme, ou autre) est une dépendance? Vous êtes accros?
Vous voyez ça de façon positive ou négative?
Vous revendiquez un « droit » à cette dépendance?

bon a vous d’y réfléchir, si le sujet vous intéresse!

Posté en tant qu’invité par en 1 mots:

Vitale

Pour moi aussi le feu sacré me consume toujours.

Presque 30 ans à être accros à la hauteur, la nature, la liberté, l’endorphine, le geste, le caillou, l’ambiance entre pote, etc, etc…
Mais l’addiction a son effet néfaste dans le temps qu’elle prend à la pratiquer et l’absence familiale qu’elle génère.

Je n’ai pas cette chance d’être une famille de grimpeur où les gamins s’amusent aux pieds des voies pendant que papa et maman s’envoient en l’air (façon de dire :wink: ).
La grimpe dans mon couple fait partie des concessions que l’on peut s’accorder mutuellement.

Un pote me disait " si je ne m’occupe pas de moi, je ne peux pas m’occuper des autres". C’est aussi mon cas. Alors je continue à m’éclater dans la grimpe et ainsi, je suis plus concentré sur l’attention que je porte à ma famille.

Je sais aussi m’arrêter quand il le faut, pour faire face au chose de la vie (boulot, travaux de la maison, etc…) car après tout, l’amusement n’est pas une priorité. Mais arrêter la grimpe: Jamais!

Voilà, …en gros…

Posté en tant qu’invité par sisso:

pour moi l’amusement est une priorité, la vie est fait pour s’amuser, pour s’éclater…
Bon je dit çà du haut (bas?) de mes 21ans, je pense que j’ai pas vraiment quité l’enfance

La grimpe mais surtout la montagne, c’est pour moi un moyen de me vider physiquement et mentalement.
C’est aussi grace à ça que je prends conscience qu’il faut que je respecte mon corps, je suis fumeur voir gros fumeur, mais grace aux bavantes j’ai pris conscience que l’un ne pouvait pas allez avec l’autre, alors certe je fume encore mais moins.
J’aime pas la course à pied mais je me force pour entretenir la machine, je vais au taf en vélo même quand il pleut ou que j’ai pas le gout tout ça pour être prêt.
Et pour l’esprit, ben surmonter ses peurs, c’est bon pour le moral et ça redonne confiance en soi.
Mon seul regret c’est de ne pas avoir attrapé le virus plus tôt.
J’ai de la chance mon amie partage ma passion, un peu moins que moi certe, mais quand même un peu.

Non, c’est mon équilibre !

« dépendance » est assez bien choisi pour moi aussi.
depuis un an et demi que j’ai repris, la place que prend l’escalade dans ma vie: c’est crescendo.
quand je grimpe c’est immersion totale du corps et de l’esprit, l’humeur est meilleure en rentrant et l’arthrose du dos se tait un moment. Le soir d’une sortie, je refais les voies dans mon pieux (faut dire qu’en Ariège la qualité des couennes et GV c’est top moumoute!) De plus les deux dernières sorties je suis allé dans le 7 ème ciel/niveau pour la première fois et c’était une expérience tellement incroyable (la continuité de l’effort, les prises si petites, ce monstre devers, le rythme des mouvement …)que j’ai l’impression d’avoir pris une dose de drogue forte. Ma vie est déjà si bien rempli (1 chérie,3 enfants, un ferme en montagne) que c’est du bonus pour moi, je le prend comme tel. il ne faudrait pas non plus que çà me fasse souffrir par frustration de ne pas grimper( maque de temps,de compagnon, la pluie…).mais bon il me tarde la prochaine…

Posté en tant qu’invité par jgjkldsds:

addiction … :confused:

Bon sujet…

Une dépendance a aussi comme caractéristique… qu’il est très difficile de le reconnaitre quand on est dedans… Ou alors, c’est un mot qu’on admet (pour son coteé positif: « je suis un passionné »…), mais dont on ne réalise pas toutes les conséquences…

J’ai l’impression que l’on prend réellement conscience de tout ce que cela implique quand les circonstances de la vie font que l’on doive un peu lever le pied (blessure, maladie… ou plus positivement: rencontre amoureuse, naissance…). C’est parfois alors une redécouverte d’autres plaisirs de la vie, d’autres enrichissements…

Après, viens le plus dur: trouver un équilibre. Car lever un peu le pieds, ne veut pas dire qu’on est plus passionné. Mais rien ne vaut l’équilibre dans la vie…

Surtout en escalade.

Posté en tant qu’invité par ghisino1:

[quote=« Le Dahu, id: 1084893, post:9, topic:104744 »]Bon sujet…

J’ai l’impression que l’on prend réellement conscience de tout ce que cela implique quand les circonstances de la vie font que l’on doive un peu lever le pied (blessure, maladie… ou plus positivement: rencontre amoureuse, naissance…). C’est parfois alors une redécouverte d’autres plaisirs de la vie, d’autres enrichissements…[/quote]

+1

pour moi cela arrive forcement en des circonstances négatives ou quand même de conflit, car petit à petit j’ai modelé ma vie autour de mon addiction : par exemple j’ai commencé un doctorat dans une nation et dans une ville qui ont un milieu grimpant énormément plus riche que là où j’ai grandi…en conséquence de ce chox, presque tout ce qui m’arrive de positif en ce moment arrive par biais de l’activité.
Par ex si je vais voir une belle expo d’art ou de photo, c’est une grimpeuse qui m’emmène…loin de moi de cultiver activement un tel intérêt, même si au final j’y prends mon pied!

faut aussi dire que par nature je suis timide et l’appartenance à une « sub-culture » m’aide énormément a dépasser ce problème : si vous me voyez entre inconnus au pied d’une falaise et après à un évènement social plus ordinaire, vous auriez du mal à croire qu’il s’agit de la même personne!

en tout cas blessures à part, pour moi la source de conflit #1 est le boulot (ou mes études si vous voulez) :
-si mes collègues font du sport à midi, j’évite par peur de me blesser (il est arrivé qu’un d’eux s’est luxé une épaule en jouant…ça m’a bien refroidi)
-je suis dégouté (envieux) de tout collègue qui montre un intérêt sincère par notre secteur scientifique, alors que mon intérêt #1 est un autre et « notre secteur scientifique » vient après pas mal d’intérêts secondaires!
-dans 1 an ou moins je devrais soutenir, il est temps de définir clairement mon « projet professionnel » et on me fait suivre des séminaires pour m’aider…
bien donc, c’est clair que soit mon futur métier regardera de proche ou de loin l’escalade et son marché, soit je veux travailler le moins de temps possible pour atteindre le salaire « X », ou tenter une double profession (genre : libre profession dans ma filière « naturelle » et à coté, ouvreur de salle/be/collaborateur occasionnel d’un fabricant…n’importe). Là le conflit se fait lourd : c’est un conflit (potentiel, pour l’instant) entre moi et la réalité du marché du travail…et encore, un conflit entre mes futurs moyens économiques, et la possibilité d’avoir des enfants et de les élever de façon digne, sauf changer ma copine actuelle pour une héritière ou une super-manager…etc etc…

[quote]dans 1 an ou moins je devrais soutenir, il est temps de définir clairement mon « projet professionnel » et on me fait suivre des séminaires pour m’aider…
bien donc, c’est clair que soit mon futur métier regardera de proche ou de loin l’escalade et son marché, soit je veux travailler le moins de temps possible pour atteindre le salaire « X », ou tenter une double profession (genre : libre profession dans ma filière « naturelle » et à coté, ouvreur de salle/be/collaborateur occasionnel d’un fabricant…n’importe). Là le conflit se fait lourd : c’est un conflit (potentiel, pour l’instant) entre moi et la réalité du marché du travail…et encore, un conflit entre mes futurs moyens économiques, et la possibilité d’avoir des enfants et de les élever de façon digne, sauf changer ma copine actuelle pour une héritière ou une super-manager…etc etc…[/quote]

salut
j’étais comme toi à une époque , totalement accro à la grimpe. Aimant aussi bcp la montagne je voulais faire guide, bien loin de mes études d’ingénieur (jai decouvert la grimpe en ecole d’ingé sinon je serais allé à l’ENS) . J’y ai bcp réfléchi et finalement une carrière de prof me semblait plus adaptée. Bcp de temps libre, la possibilité de faire ce que je veux, quand je veux. J’ai passé l’agreg de physique et j’enseigne à présent en math sup à annecy. Le bohneur quand on aime la montagne. Un choix de vie totalement équilibré entre temps passé au boulot et temps libre, ds une région merveilleuse en plus (pas le top pour la grimpe pure cependant, mais c’est un choix, avant j’étais à aix en pce). Les difficultés st bien sur d’avoir l’agreg avec un bon rang et d’obtenir la « bonne » mutation (le plus difficile) mais je ne regrette absolument pas mes choix et les années de boulot intense que cela a représenté.
bonne grimpe:)
bruno

tout a fait, en arrivant à annecy j’ai découvert le ski de montagne, le parapente, autant d’activités merveilleuses qui se sont rajoutées à la grimpe et l’alpi comme piliers de ma vie, ac bien sur ma chérie:)

la grimpe est une addiction pour moi aussi, et avec le temps c’est devenu vitale.

Heureusement que j’ai rencontré ma chérie grâce à la grimpe, car sinon il y aurait de sacré concession à faire, et cela deviendrait dur à en faire la pars des choses :slight_smile:

… sympa pour elle :lol:

erreur de post

bon les drogués, ecoutez didier berthod, il parle de sa dépendance à la grimpe
http://escalademag.free.fr/sons/PT06-Temoin%20Didier%20Berthod.mp3

il a trouvé une solution : il a tout arrété et a trouvé une autre drogue ( religion )

Posté en tant qu’invité par ghisino1:

moi je crois que quand t’es vraiment accro, au point que la plus part de tes fréquentations sont des grimpeurs ou amis de grimpeurs, c’est vraiment dur de trouver une chérie dehors de la grimpe!

Réfléchis :
-statistiquement, tu rencontres moins de gonzesses non-grimpantes que de grimpeuses.
-tes codes de comportement et d’expression sont influencés par le milieu, et probablement sont peu parlantes pour quelqu’un qui vient de « dehors ».
-être accro de la grimpe est un bon argument de vente face à une nana qui a la même addiction…un peu moins face à une qui est accro de shopping, par exemple.

:smiley:

Posté en tant qu’invité par JPB:

Le sexe , c’est bien … mais , avec le rocher , tu es rarement déçu !

Au pire , quand tu as besoin d’un assureur , un copain/copine , ça peut faire l’affaire . Mais ensuite , au retour , les deux sont trop brûlés pour faire autre chose que de lire le Grimper .

L’amitié de la corde a quelques vertus .

Ahhhh la falaise de Buoux. Je la grimpe par tous les trous…

[quote=« La Baltringue, id: 1085060, post:16, topic:104744 »]erreur de post

bon les drogués, ecoutez didier berthod, il parle de sa dépendance à la grimpe
http://escalademag.free.fr/sons/PT06-Temoin%20Didier%20Berthod.mp3

il a trouvé une solution : il a tout arrété et a trouvé une autre drogue ( religion )[/quote]

La drogue c’est moche…