J’ajouterai : plus il y a de distance, mieux c’est aussi.
Débuter de manière autodidacte
Comme souvent, l’important est d’adapter la technique (non, je ne parlerai pas de l’autobloquant avant ou après le descendeur. Zut, je viens de le faire) sans être dogmatique. C’est le cas de la longueur d’encordement qui dépend de la situation. C’est là que l’expérience et/ou l’apprentissage sont profitables.
Tout à fait d’accord, Soit la victime est consciente, soit elle ne l’est pas (sans considérer le cas ou elle est en panique comme dans l’exemple de @laschemale ). Si elle est consciente, le plus facile est qu’elle remonte toute seule. Donc il est au moins aussi important de maitriser une technique de remontée sur corde que le mouflage. Or, la remontée sur corde n’est malheureusement pas toujours incluse dans les formations Glacier.
Bien sûr, en considérant une cordée composée d’alpinistes expérimentés et/ou formés. En réalité, qu’elle est la proportion de sorties ou l’un, au moins, des participants est néophyte ?
[Edit modération : mise en forme des citations]
Bonjour Iliaque,
Beaucoup de réponses très justes t’ont déjà été données !
Je ne connais pas le Bishorn, ni vraiment ton niveau, et bien évidemment, en Alpinisme, il ne faut pas confondre l’engagement et la difficulté technique.
Par contre, je ne veux pas jouer les briseurs d’ambiance, mais comme l’ont dit certains de mes prédécesseurs, avec mon expérience, cela me parait utopique de penser pouvoir réaliser un mouflage, sans un minimum d’entrainement.
Et d’autant plus, si tu ne possèdes pas le matériel le plus adapté, comme les poulies autobloquantes ou les Ti-bloc.
Après, c’est à toi de voir
Salut, je vous remets une couche prévenance issue de précédents posts de moi-même ou de complément de @Oobert :
Toute chute en crevasse n’est pas un événement anodin s’agissant de la sortie de crevasse.
Remontée par une tête de mouflage de celui ou ceux resté(s) à l’extérieur
Sauf à n’avoir que peu d’expérience en montagne, on ne tombe pas dans une crevasse sur un glacier tout en glace. Les crevasses sont visibles, la glace vive (de glacier) n’est pas un matériau piégeux comme peut l’être la neige, on ne se jette pas dans les crevasses normalement. La configuration chute en crevasse sur glace vive (= frottements faibles) n’existe statistiquement pas. On ne tombe pas en crevasse sur le bas de la mer de glace mais dans un environnement plutôt neigeux. Ce qui change tout.
Et même sur la glace, les frottements sont généralement faibles, mais …
- dès tu as un angle (genre t’es tombé dans une crevasse), les frottements augmentent.
- dès la corde touche la glace avec une tension (genre quelqu’un est pendu au bout de la corde), elle va marquer rapidement la glace et augmenter les surfaces de contacts, les frottements augmentent encore …
Dans la neige, c’est même tellement pire, qu’un simple nœud sur une corde laissée traînante derrière toi peut te bloquer en cas de chute = l’objet de cette étude.
Dès qu’une corde est tendue sur une lèvre de crevasse, à fortiori en neige, sortir son collègue relève d’une tâche ardue. Et, sans mouflage bien monté (grosse multiplication), ou capacité de traction conséquente : c’est mort : vous ne sortirez pas votre collègue. Il devra sortir seul.
Ne pas négliger l’aspect psychologique : vous étiez en environnement neigeux… Pour les collègues qui ne sont pas tombés, psychologiquement, ça change beaucoup également car ils prennent conscience qu’ils sont dans un champ de mine. De l’image du glacier immaculé tout blanc qu’ils avaient 5 mn avant, ils ont maintenant dans la tête un environnement où il n’y a que des ponts de neige foireux. Mine de rien, ça inhibe les déplacements autour du pot. Tout ça en ayant un camarade avec lesuel ils ne peuvent pas communiquer et qui se trouve dans une position délicate.
S’entraîner est très important, ça permet de mécaniser certains gestes et libérer des neurones pour d’autres choses.
Remontée depuis le fond de la crevasse
Il faut vraiment être déjà tombé volontairement ou non dans une crevasse pour comprendre que :
- tu arrives dans un endroit tout sombre et anxiogène,
- les sons ne passent pratiquement pas, il faut compter faire les manips de part et d’autre juste sur l’entraînement,
- les paquets de neige lourde et humide que t’as sur le dos pèsent un âne mort,
- se nettoyer, se retourner, le cas échéant : enlever les skis sans les perdre, les sécuriser …
- et déjà avoir froid et trembler dans un air bien qu’à seulement 0 degré,
- mais avec 100% d’humidité et de la glace autour n’ayant qu’un objectif : achever sa transition de phase,
- l’adrénaline redescend, elle t’avait bien vasodilaté au début aggravant les choses, la neige t’ayant bien humidifié, et tu n’étais pas forcément bien vêtu au soleil, là-haut …
- mettre un bloqueur sur la corde sous les tremblements de ton corps,
- que tu remontes ou qu’on te remontes, le passage de la lèvre est très physique, la corde a profondément entaillé la lèvre et tailler cette neige lourde avec tes skis ou ton piolet à coup de gestes fatigués et imprécis n’est pas des plus indiqués pour l’intégrité d’une corde de 8 mm tendue comme un string sur les fesses de Kardashian …
Et personnellement, si je suis certain de savoir encore monter un mouflage efficace, je suis plus que pas certain de pouvoir remonter seul …
Encore une fois, s’entraîner régulièrement comme il est conseillé est la solution qui permet de ne pas être démuni en cas d’accident. Le matériel est aussi un élément crucial : s’il est long et compliqué à mettre en oeuvre, si son efficacité est relative : vous grevez vos chances de réussite.
Ca m’est arrivé: saut de crevasse dans une zone très chaotique. Saut avec une différence de niveau entre départ et réception, zone de réception en pente vers la crevasse, gros sac au départ d’une semaine en haute montagne. J’ai foiré ma réception, chute sur un pont de neige un peu plus bas. Un peu groggy, je m’appuie sur les bras pour me relever, le pont lâche, je pars la tête la première dans le noir, persuadé que les deux autres membres de cordée allaient finir avec moi au fond de cet immense trou sombre et froid. Une gosse douleur et tout s’arrête. Je pends tête en bas, je ne vois arien, mes lunettes sont pleines de neige, j’ai le souffle coupé comme si j’étais tombé dans le l’eau glacée. Quand je reprends mes esprits, je réalise que mon pied droit s’est coincé et a arrêté la chute. La corde qui se tend soulage ma cheville et je peux dégager pied, chaussure et crampon avec le piolet. Le groupe me tracte au sommet. La lumière, la chaleur et une grosse gueulée du guide - sa manière à lui d’exprimer sa peur. C’était en 1989, et depuis, je n’ai jamais réussi à être serein sur un glacier…
Avec le recul, il aurait clairement fallu mieux assurer ce saut. Mais il y en avait eu déjà un bon nombre avant toujours un peu plus délicat et j’aimais vraiment pas ça, il aurait fallu assurer le long passage des 3 cordées, on s’était levé vraiment très tôt, on était en route depuis un sacré moment, la cabane n’était plus trop loin, on était jeunes et on faisait ce que le guide nous disait de faire…
Il faut vraiment être déjà tombé volontairement ou non dans une crevasse pour comprendre que :
- tu arrives dans un endroit tout sombre et anxiogène,
- les sons ne passent pratiquement pas, il faut compter faire les manips de part et d’autre juste sur l’entraînement,
- les paquets de neige lourde et humide que t’as sur le dos pèsent un âne mort,
- se nettoyer, se retourner, le cas échéant : enlever les skis sans les perdre, les sécuriser …
- et déjà avoir froid et trembler dans un air bien qu’à seulement 0 degré,
- mais avec 100% d’humidité et de la glace autour n’ayant qu’un objectif : achever sa transition de phase,
- l’adrénaline redescend, elle t’avait bien vasodilaté au début aggravant les choses, la neige t’ayant bien humidifié, et tu n’étais pas forcément bien vêtu au soleil, là-haut …
- mettre un bloqueur sur la corde sous les tremblements de ton corps,
- que tu remontes ou qu’on te remontes, le passage de la lèvre est très physique, la corde a profondément entaillé la lèvre et tailler cette neige lourde avec tes skis ou ton piolet à coup de gestes fatigués et imprécis n’est pas des plus indiqués pour l’intégrité d’une corde de 8 mm tendue comme un string sur les fesses de Kardashian …
Excellent résumé!
Oui, mais il faut des preuves, et je veux des photos.
Si tu es seul, tu auras autre chose à faire que de prendre des photos et si tu prends des photos, c’est que tu n’es pas seul. Donc je ne m’engage pas beaucoup !
c’est ce que j’allais dire, c’est trop injuste
Soit loin d’être des cas assez rares. Ca peut être pas loin des 100% des clients qui tomberaient sur la corde d’un guide par ex.
Pas si facile que ça, il n’y a rien de très technique mais c’est long.
Principalement le 1er jour pour accéder à la cabane de Tracuit (et le petit pas en rocher dessous).
Il y en a d’autres de plus facile, par exemple le Breithorn, les 4000 de Saas Fee ou le gd Paradis.
Pour le mouflage, il faut en plus du Tibloc et microtraxion une poulie (à roulement) si tu es en cordée de 2 car sinon tu n’arrives pas à tirer, avec le frottement sur le mousqueton.
En cordée de 3 ça va (si y’en a qu’1 qui chute dans la crevasse).
À noter que si le gars dans la crevasse est conscient, on peut aussi lui envoyer une anse de mou de corde pour le remonter sur sa µtraction
Pourquoi est-ce + efficace ?
J’ai essayé les deux, le mouflage me semble obtenir un résultat à 100% alors que la remontée sur corde me semble aléatoire… Si mon équipier tient la corde et ne vient pas m’aménager la lèvre de la crevase, pas dit du tout que je la franchisse !
Merci de modifier ta citation ce n’est pas moi qui ai écrit ça ^^
la meilleure technique pour remplacer ces outils c’est de partir par beau temps un jour de forte afluence avec un téléphone qui tient la charge
mais tu passe pour un con
L’affluence est toujours forte au Bishorn, surtout le week-end.
Vu les crevasses du glacier, s’il fait moche t’y va pas, même avec le matos de mouflage.
Le téléphone sert pas à grand chose pour les secours car y’a pas de réseau depuis un peu avant Tracuit.