Débuter de manière autodidacte

J’ai un budget serré.
Je suis déterminé à vouloir marcher sur un glacier
Je souhaite faire le Bishorn classé facile en course de neige. Longtemps considéré comme le 4000 le plus facile des Alpes selon le topo du site altitude rando.

Ma question étant la suivante :
Je comprends qu’on à besoin d’un « tibloc » et d’un « microtraxion » pour le mouflage.

Est ce possible d’utiliser des techniques de noeud pour remplacer ces outils ?

tout à fait il y a 20 ans ces deux outils n’existaient pas, tu les remplace par un assemblage poulie ou mousqueton + nœud bloquant (prussik ou machard). Par contre c’est un peu plus laborieux

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Pas aussi optimiste…
J’ai essayé de remonter en exercice, la neige gèle vite (en qqs secondes si on est ds la crevasse) sur le noeud qui se sert, et il est impossible de le défaire.

Merci pour cette réponse, contente de savoir que c’est possible, ya plus qu’à s’entraîner à le faire vite…

Ce qui n’est pas clair c’est comment tu souhaites faire ce sommet ? Pour évoluer sur glacier il faut (sauf exception…) être au moins 2. Le Bisshorn est bien crevassé par exemple. Le matos de mouflage ne sert à rien sinon. Ton compagnon de cordée a aussi un « budget serré » ?
Mais sinon, oui, on peut faire un mouflage sans tibloc ou micro-trac. Dans tous les cas, il faut connaître et s’entraîner, ça ne se réalise pas dans l’urgence.

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Le tibloc existait déjà depuis qq années en 2001 : Corde ou pas corde?
La poulie traxion date aussi de ces années là, mais je ne sais plus si elle existait déjà en 2001.

A mon avis, et cela ne regarde que moi, comme on dit, il ne faut pas se polariser sur les techniques de mouflage.

L’important, c’est d’abord de bien progresser corde tendue. Si c’est bien le cas, tu pourras la plupart du temps enrayer la chute (avec par exemple une chute qui est stoppée au niveau des aisselles).
Si malgré tout, le second chute en crevasse l’ IMPORTANT C’EST D’ARRÊTER ET DE BLOQUER LA CHUTE !
Les manips pour retenir et bloquer la corde sont, à mon avis les plus importantes. Après, le second peut remonter par lui-même, ou tu peux trouver de l’aide pour le tracter s’il est inconscient. D’accord, il vaut mieux connaitre les techniques de mouflage, mais il faut avant tout :
1/ progresser de manière à éviter la chute
2/ s’entrainer à arrêter et bloquer une chute.

Maintenant, une microtraction, un tibloc, ou un machard, se sont tous des autobloquants, les différences tiennent :
A la facilité de mise en œuvre
au rendement (qui dépend de la résistance de friction).
au prix
au poids
etc …

Il est possible de faciliter la mise en œuvre en portant un autobloquant à demeure sur le baudrier, etc …

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3/ télécharger une photo/schéma d’un mouflage sur son téléphone et la ressortir en cas de besoin.

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Si on n’est pas sûr de soi, le mieux (à mon avis) est encore d’en avoir une version imprimée grand format (a4 ou a5), plastifiée, dans une poche facilement accessible.
Pas très lourd et moins de soucis qu’avec une photo sur le téléphone (batterie, écran tactile, retrouver où est rangé la photo…).

Le tout en n’oubliant pas de réviser les manœuvres de temps en temps.

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Tiens au passage, j’dis ça j’dis rien, mais dans l’urgence on n’y est pas tout à fait disponible : en pleine lumière sur un glacier, un écran de téléphone peut sembler éteint lorsque la luminosité n’est pas réglée au max…
C’est bête à dire mais on a cru mon téléphone cassé alors qu’il s’agissait peut être juste de ça (parce qu’au réveil à l’hosto il fonctionnait parfaitement…).

(Ce qui n’empêche pas une impression, au contraire, je n’ai pas assez confiance en ces petites bêtes fragiles, perso…)

Digression pour digression, info bis en cas de téléphone inactif : il est bon de connaître par cœur les numéros des personnes que l’on souhaite prévenir en cas d’urgence… Ma mémoire n’en contenait que 3, et seul le dernier a répondu : collègue de boulot en l’occurrence, qui s’est tapé la joie de l’annonce du drame :unamused:

Bonjour.
Pour ma part je n’ai jamais rencontré de gens qui ont sortie quelqu’un.e d’une crevasse en mouflage triple. par contre la majorité des gens de mon entourage (et même plus) sont, je pense, incapable de realiser cette manip de facon efficace, moi y compris, même après plusieurs école de neige. Même de realiser un encrage et de basculer le poids il y en a pas beaucoup autour de moi en qui j’ai confiance sur ça… Je suis extrêmement d’accord avec fredoche. L’essentiel je dirais:

  1. Bien s’encorder
  2. savoir progresser et être réactif en permanence ( s’est crevant)
  3. enrailler la chute, faire un encrage solide et basculer le poids,
  4. Voir ton compagnon et demander de l’aide si possible a ce moment là (en t’assurant sur la corde).

Si tout le monde savais faire ça deja…

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Mieux que l’image sur téléphone, j’ai mis sur mon kit de mouflage, un schéma de mouflage de Petzl plastifié clipé à ma microtraxion. C’est plus rapide que de retrouver l’image et je peux garder les gants et c’est vite vu. Dans la panique, le marinier c’est galère même entrainé!

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Le mariner, mouflage etc. c’est épatant sur le papier et en démo où tu choisis soigneusement ta crevasse pour que ça fonctionne impec.
In situ, c’est une autre affaire et si, tout seul, tu arrives à sortir un type d’une crevasse avec un de ces systèmes, je te paie le Champagne, sans blague ! Bon courage !
Alors que faire ?
Le mieux est de ne pas tomber dans une crevasse et donc de progresser de façon adéquate, comme indiqué plus haut.
Si toutefois on y tombe, deux solutions:
Si on est plusieurs, traction directe.
Si on est seul, bloquer la corde et appeler les secours (en attendant, on peut toujours s’amuser à faire un mouflage, pour s’occuper).
Mais si on progresse de façon adéquate, à moins d’être dans l’axe de la crevasse, on ne tombera pas bien loin (1 ou 2 m).

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Surtout qu’il faut d’abord bloquer la chute, puit installer le mouflage ds le froid et le stress tout en ne lachant pas.
La plupart des « chutes » ne sont qu’une jambe à travers un pont de neige, c’est facile à gérer. Une vraie rupture de pont de neige, c’est une situation souvent difficile - et qui ne pardonne pas l’erreur.

A tous points de vue (budget / sécurité), le mieux, c’est de s’inscrire dans un club (fédé… ), le moins cher possible (au minimum, l’assurance sera sans doute couverte par la cotisation)

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Euh…ça vaut pour tout le monde le coup de la bouteille de champagne par bonhomme remonté sur mouflage ou juste pour illiaque? Parce que ça peut m’intéresser ton affaire

Mouflage classique à savoir faire par coeur, et s’entraîner, ça ne sert pas qu’aux autres.
Shéma du mouflage triple dans le sac (moins facile,moins « obligatoire »,et avec le stress demande plus de réflexion)
Fredoche a raison, la priorité c’est de pouvoir/savoir arrêter la chute de suite, mais le mouflage est essentiel aussi, et avoir des automatismes.
Une histoire que je raconte souvent quand j’ai des stagiaires avec moi au CAF : il y a déjà pas mal d’années, en sortie entre amateurs j’avais 2 débutants sur ma corde, malgré ma consigne à ce moment là le 3eme a couru au moment de passer un pont de neige, il est tombé (pendait 3m en dessous plein vide,et 3m au-dessus d’une rivière souterraine, ambiance…), le 2eme est parti comme un boulet de canon sur la glace, et j’ai retenu les 2, uniquement car j’avais été très vigilant, en anticipant aussi. Mouflage des 2, le 2eme collé par-terre, le 3eme hurlant… Si je n’avais pas retenu la chute, tu imagines le scénario catastrophe, tous noyés. Mouflage rapidement fait à la microtraxion, mais si le 3eme était dans l’eau, la rapidité d’exécution aurait été encore plus importante, ça aurait été sympa avec des petites cordelettes.
Perso je ne sors pas avec quelqu’un qui n’a pas de microtraxion, et ceux qui m’ont menti en prenant des cordelettes sont blacklistés. Oui, ça peut remplacer, mais c’est plus galère, incomparable. Si tu as la vie de quelqu’un au bout de la corde, ça n’a pas de prix.

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Perso, j’ai bcp + peur sur glacier depuis que je me suis formé.
Pourtant je pense être assez au point sur le moufflage.
J’ai trouvé la remontée autonome épuisante, alors que je faisais déjà de la spéléo depuis plus de 20 ans (les bloqueurs d’appoints ne sont pas à la hauteur des bloqueurs spéléos, les noeuds fonctionnent mal ds le froid et l’humidité)

Bcp de gens voient les crevasses comme qq chose d’anodin, alors que comme dit Lashemale, même vivant on peut être coincé dans de l’eau froide, dans un endroit trop étroit pour manoeuvrer, etc…

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Pas mal de choses ont été dites (maîtriser l’arrêt et l’installation de l’ancrage est primordial, la corde toujours tendue est vitale…), mais un truc simple à retenir:
Sur glacier, plus il y a de monde sur ta corde, mieux c’est ! une cordée de 4 voire plus a bien plus de chance d’arrêter et récupérer une chute qu’une cordée de deux, ou le risque majeur est la chute simultanée de deux.
La cordée de deux est vraiment la configuration la plus délicate! … (et le solo, à bannir…). C’est souvent pourquoi on fait des noeuds de freinage sur la corde lorsqu’on est deux et qu’il y a assez de neige pour que ça freine. Mais il faut alors idéalement un second brin parallèle sans noeuds, car les noeuds compliquent la manip de mouflage évidemment.

Le mieux est vraiment de te débrouiller pour trouver une formation « en live », par un pro ou un bénévole expérimenté.

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On parle beaucoup de mouflage, mais les deux bases en glacier restent :

  • Un bon encordement (ça a été dit), c’est à dire 15m plus des noeuds de freinage si cordée de 2, et corde tendue. Plus évidemment savoir réagir à une « chute » et faire son ammarage.
  • Remontée sur corde en cas de chute ! Manip primordiale à bien maîtriser qui est bien plus efficace que le mouflage.
    Le mouflage est à réserver à des cas finalement assez rares : personne inconsciente pendue à la corde ou autre situation d’urgence absolue. Et débutant à remonter, sans blessures. En cas de blessures on préférera toujours mettre la personne en sécurité sur un pont de neige ou fond de la crevasse, et appeler les secours, pour éviter d’aggraver la blessure.

Pour ce qui est du matos, aujourd’hui partir avec deux autobloquant textile me paraît une aberration. La poulie traction est abordable, et en terme de confort et de sécurité c’est un plus indéniable :wink: Par contre savoir faire les bons noeuds pour remplacer des autobloquant mécanique type tibloc est une excellent option !

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