Débat sur l'éthique de l'ouverture depuis le bas

Alors moi, quand je me retrouve dans un passage torride avec un trou de crochet devant le nez et le prochain spit à perpète, découvrant ainsi que l’ouvreur était tranquillou en baskets sur son étrier et « m’impose » de m’engager (et pas lui), je râle…

Comme d’habitude me direz-vous :slight_smile:

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Travailler en moul’ des voies trad dures c’est plutôt une pratique moderne, et assez compréhensible vu l’engagement de certaines voies notamment sur le Grit au Peak District. Mais on s’en fout un peu de ça dans ce contexte vu que ça ne laisse pas (trop) des traces.

En faisant ce que vient faire ici Mipi : de l’éducation, de l’information et en expliquant pourquoi il est préférable de faire ainsi.

La plupart des gens qui manquent d’éthique le font par ignorance, ou manque de connaissances…

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Je préfère ne pas choper des tiques.
Et ça m’arrive même de tirer au clou. Quelle honte…

Oui, car ça permet de comprendre la logique de placement des points, et d’anticiper l’exposition ou le cheminement.
Quand on se demande pourquoi la voie passe comme ça alors que c’était plus simple et plus joli de louvoyer, on se rend compte parfois que les points sont bien alignés entre les 2 relais, et qu’ils ont été placés pendus sur une statique. L’équipeur n’a simplement pas voulu s’embêter à chercher à placer les points le mieux possible (pas le temps, plus risqué, etc). Une fois qu’on l’a compris, on ne recherche plus les bons passage en essayant de rester près des points, voire on saute des point en posant des friends.
Tout ceci peut être indiqué dans le topo, mais ce genre d’info manque souvent.

Peut-être que l’ouvreur a également louvoyé entre les points lors de l’ouverture, mais a fait l’effort de les aligner pour éviter tout tirage. Grimper droit entre les points n’est pas toujours la meilleure stratégie et un soupçon de lecture de rocher permet d’augmenter le plaisir du parcours.

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Dans ce débat, il y 2 problématiques bien différentes

  • Point de vue du répétiteur : En théorie l’éthique a une répercussion sur le plaisir d’une voie (points mieux placés quand on ouvre du bas, avec l’éthique de Mipi il n’y a pas de passages blocs horrible etc…)
    En réalité, c’est très théorique, il n’y a pas de règles. Des bijoux, des bouses horribles, il y en a dans tous les styles. Entre une voie Piola, Fara, mussatto ou Beatrix, ou des frères Remy, franchement il y a de tout (notamment avec ces derniers !) Je crois pas que ce soit le style qui soit primordial, mais plutôt la personnalité de l’ouvreur (on son humeur le jour de l’ouverture)

  • point de vue ouvreur-équipeur : Clairement le style a son importance, car l’éthique stricte pronée par Mipi limiterait drastiquement le nb d’ouvertures… Et donc préserverait des lignes.

Pour être mauvaise langue, on pourrait surtout voir dans cet appelune volonté un peu malthusienne d’empêcher les zotres d’ouvrir dans leur style, pour se garder du terrain de jeu à soi. Bof…

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Mouais bof. Ouvert du bas, tu as aussi des trucs très imparfaits, l’ouvreur s’est trompé en partant à droite alors qu’en faut s’était bien mieux au final à gauche. C’est parfois très dur d’anticiper du bas

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100% d’accord, j’ai d’ailleurs grimpé plus de voies mal équipés du bas, que du haut…
si l’ouvreur a 2 chiffre de marge dans le niveau qu’il grimpe, tu ne vis pas forcement la meme experience que lui en repettant
après d’accord avec Michel sur le fait que d’engager ou exposer une voie équipé du haut, ca n’a pas trop de sens.

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moi j’aime bien les passages bloc :sweat_smile:

Au lieu de râler, tu ferais mieux de garder ton souffle pour la suite !

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C’est vrai que je me disais jusqu’à présent qu’en ouvrant du bas les points seraient forcément mieux placés, mais en lisant ton message on peut effectivement se demander si le fait de bosser la voie et déchiffrer les mouvements sur une stat jusqu’à avoir une parfaite compréhension de l’enchaînement ne peut pas aboutir à un équipement plus judicieux dans certains cas… après tout quand on est dans son niveau à vue on fait rarement ce qui est optimal

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C’est exactement mon avis.

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Je n’ai pas compris le message initial comme une vraie opposition entre « ouvrir du bas » et « ouvrir du haut », mais plutôt un appel à faire la distinctions entre plusieurs définition d’une « ouverture du bas ». ça me parait assez sensé, un peu comme faire la différence entre grimper à vue, en libre, ou en tirant au point.
Alors que pour le coup, « ouvrir du haut », à part les circonvolutions lexicales entre « ouvrir » ou « équiper », j’ai l’impression qu’il n’y a pas quinzes options différentes.

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Déjà je ne dirais pas que c’est un manque d’éthique mais que chacun à la sienne . Eut égard aux phénomènes dont je faisais allusion . C’est pas à ces gens là que tu donneras des cours d’éthique . Et ils ne font que ce qu’ils veulent . C’est plus facile de tordre une enclume à coup de rhubarbe plutôt que de les plier à ta vision de l’aménagement global d’un secteur .
Et quand tu as affaire à ce genre de phénomène, ça passe, jusqu’à ce que l’un déséquipe les abus de l’autre . Et c’est là qu’on sort le popcorn .
Ça repart en vrille sur ce thème dans ma falaise fétiche…

Ah mais tout à fait !
Mais quand on connait d’autres voies de l’ouvreur, on fait vite la différence.
De plus les types de défauts d’équipement du bas ou du haut sont souvent différents.
D’ailleurs certains équipeurs (du haut) corrigent le placement des points après avoir grimper leur voie. C’est bien qu’il n’a pas pu tout anticiper en étant pendu sur une stat.

Je n’ai pas fais cette remarque pour critiquer. C’est juste que quand on sait comment s’est passé l’équipement, on peut anticiper les types de défauts possibles, voire probable si on connait d’autres voies du même équipeur équipées avec la même méthode.
Ce n’est pas fondamental, mais ça fait partie des choses que j’aime connaitre sur une voie.

Faut-il encore prendre le temps de faire ça, en plus de la purge, des AR sur la stats, etc. En grande voie avec 2h d’approche, pas sûr que beaucoup de voies aient été équipées avec autant de souci sur le placement des points. C’est souvent lors d’un rééquipement 20 ou 30 ans plus tard qu’il y a des corrections.

Ah ben non . Tu as évolué depuis la discussion dédié.
Le mot ouverture avait pour toi une notion de valeur.
Maintenant tu résumes l’ouverture à l’enchaînement ou au pire à y grimper dedans .

Tu es en désaccord aussi avec ce que dit Mipi et beaucoup d’autres …

C’est simplement ce que j’ai entendu de la part de centaines de grimpeurs et alpinistes depuis plus de 30 ans, je n’ai rien inventé.
C’est juste sur c2c que j’ai découvert que des grimpeurs avaient une autre définition de l’ouverture.

Encore aujourd’hui, j’ai vu que Pascal Faudou parle d’ouverture du bas pour les voies équipées depuis le bas. Et d’équipement pour les voies équipées du haut. Alors qu’il aurait pu écrire « ouverture du haut », mais non, il a réservé le terme « ouverture » aux voies équipées depuis le bas. Nouvelles grandes voies Verdon 2022 2023

Non non, je donne toujours plus de valeur à une ouverture par rapport à un équipement. Ainsi, j’excuse plus facilement un défaut dans une voie ouverte (du bas) que dans une voie équipée (du haut).

Tu veux dire de la destruction d’éthique et de la triche ?

équiper du haut ça ne vaut pas forcement dire balancer la corde depuis le haut la falaise, et percer des points quand ça nous chante.
La majorité des voies que j’ai pu équiper en passant par le haut, j’ai grimpé dans la zone en moule (avec un assureur ou avec un bloqueur) quelques fois pour être sur d’avoir bien trouvé la ligne qui vaut le coup, ensuite je regrimpe en moule avec une craie autour du cou, et je fais une croix la ou je pense que ca serait bien de clipper/ ou d’etre protegé. Ensuite du sol je regarde si ca fait sens, on en discute/ avec le copain qui refait la meme chose. On vérifie ensuite que la zone est solide, et que l’espacement correspond a quelque chose de raisonnable/dans l’esprit de ce qu’on veut faire, que les points ne zig zag pas, on prend le recul pour comprendre que la ou ca sonne bon n’est pas enfaite un gros bloc en équilibre, etc.
En procédant ainsi on a toute le chances de pas trop se louper (et ca permet aussi d’eviter d’équiper des voies moches, car la si on se rend compte que c’est nullos, on a pas ferraillé pour rien)

Apres il y a des voies ou il n’y a pas besoin de reflechir autant, et en rappel ca suffit bien, genre une voie ou y a un bac tous les 2m, faut pas reflechir trop fort pour savoir ou mettre le point.

Partir du bas offre une belle aventure a l’ouvreur, si il part du haut s’est bien son problème. Si il a déjà passé N heures a sortir la falaise de la crasse, ca ne fait plus trop sens de repartir du bas, comme si de rien n’était. Par contre au pied d’une face majeure…

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