De l'utilité des DVA

Pour éviter de polluer ce fil et pour ceux qui voudraient débattre du cas de l’airbag:

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Mes élucubrations intellectuelles sur le DVA tiennent en deux points:
1/ Molière. Les femmes savantes
« Oui, mon corps est moi-même et j’en veux prendre soin:
Guenille si l’on veut; ma guenille m’est chère «
2/ Si ma guenille qui m’est chère dépend de 850g de matériel, je n’hésite pas longtemps, vu que quand on est mort, on n’a plus trop l’occasion de gloser sur DVA ou pas DVA.
Ajoutons que en 90 je me suis fait coffrer bien comme il faut et sans DVA en vertu du principe que l’avalanche, c’est pour les ploucs incapables d’interpréter les signes et que l’électronique n’a rien à foutre en montagne.
J’ai radicalement changé d’avis depuis.
En lisant un sujet connexe sur l’air bag, j’ajoute que le critère DVA n’entre pas en ligne de compte dans le choix des courses.

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C’est bizarre comme approche, est-ce que tu fais la même chose pour le casque ?
Perso, à partir du moment où j’en possède un, pourquoi me priverais-je de l’avoir branché sur moi ?

Je ne parle pas d’un risque négligeable mais d’un risque nul.

Ca fait des décennies qu’il n’y a pas une formation où on n’entend pas « Vous constaterez que sur l’échelle européenne du risque il n’y a pas de risque 0, c’est parce que le risque 0 n’existe pas » mais c’est une bêtise.
Le risque 0 n’existe pas pour l’échelle du risque parce que ce sont des massifs vastes qui sont envisagés. A l’échelle d’un itinéraire le risque 0 existe. (et d’ailleurs si c’est risque 0 un jour, c’est risque 0 toujours)

Le jour où je serais pris dans le circuit des Tannes et Glacières au Margeriaz je changerais d’avis mais ce n’est pas pour demain. Pourtant en club je ne le ferai pas sans DVA, pelle et sonde. Avec peut-être 15° de pente, 20° au plus raide, je doute même que la station ait un PIDA.

Je te rejoins, et de toute façon tous ceux qui n’ont pas vécu un vrai secours (et pas qu’un entrainement comme la majorité) sont dans la poésie et sont déconnectés de la réalité de l’intervention, la vraie, celle où ta vie, ou celle d’un autre sont vraiment en situation critique, voire très critique, et quand en plus c’est un enfant qui est « dessous » et bien t’es mal, très mal, pendant que le temps tourne…
Donc lire toutes ces « approximations » sur le DVA ça fait peur. Autant passer à autre chose.

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Qu’est-ce que tu veux avoir comme avalanche dans des pentes de 15° ??

Je plus ou moins la même chose avec tous les elements quand je fais mon sac pour une course oui. C’est pas comme ça qu’on oublie rien ? Pour la trilogie, je me fais parfois la réflexion que je n’ai aucune chance de l’utiliser mais je la prends quand même par convention.

Je suis d’accord avec toi, je fais essentiellement du ski de rando en Chartreuse. Ca se résume au Charmant Som, sa piste de ski abandonnée, aux pistes du Sappey, et quelques pentes <15-20° confidentielles par-ci par-là mais toujours en forêt. Parfois Chamechaude, mais toujours lorsque le risque est <=2.

Je ne sors pas non plus lorsque le risque est >3, même dans ces iti. Je n’ai pas le tryptique DVA-pelle-sonde, mais par contre le casque si (arbres obligent). Suis-je inconscient ?

Je ne renie pas l’utilité du tryptique, mais pour quelqu’un qui a ma pratique, je ne suis pas certain de son utilité…

Ce qui me fait tiquer ici (« par convention ») et d’ailleurs dans pas mal d’autres messages, c’est l’individualisme de la réflexion.

Même si sur TON itinéraire tu penses être à un risque 0 qui ne nécessite pas le DVA, des personnes peuvent être prises dans une avalanche juste à côté et là, pour ta conscience, je te souhaite d’avoir ton équipement pour aider aux recherches (situation vécue).

On prend son DVA pour soi mais aussi et surtout pour les autres.

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Hum, @J2LH fait le distingo entre risque négligeable et nul. Chamechaude par risque 2, le risque n’est pas nul :
image

Ceci dit, je ne présume pas de ton inconscience.

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En effet, j’ai oublié de préciser que je m’arrêtais en haut de l’ancienne piste de Chamechaude. Je suis trop nul en ski de rando pour le passage sous la Folatière.

Je lisais que certains rechignent à porter un casque. Uniquement en ski ou pour toute autre activité ?
Perso, en 5 ans j’en suis à mon 3ème casque grimpe/alpi (Les 2 précédents ont pris un pet’ qui les a fissuré ou percé), et 2ème casque de ski (Chute contre une pierre, gros gnon dessus mais visuellement pas fracturé, dans le doute c’est comme les casques de moto -> Poubelle). Je suis convaincu - vaincu peut-être pas encore - de l’utilité des casques.
Je pense que quand les conditions l’exigent (bera >1, choix de l’itinéraire, ski hors piste/rando, alpi hivernal, …), le dva et le reste sont à prendre, et l’airbag si possible.

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Il y a quelque chose qui ne va pas dans ton raisonnement. Dès que tu as potentiellement des pentes avalancheuses par risque 4 ou 5 elles le sont aussi par risque 1, le risque ne sera jamais nul. Les pentes qui ne partent qu’à partir d’un certain niveau de risque ça n’existe pas. Si tu ne prends pas de DVA par risque 2 tu dois pouvoir y aller sans DVA par risque 5. Si tu prends un DVA à partir d’un certain niveau de risque tu le prends aussi par risque 1. Il n’y a que dans les endroits où les pentes sont clairement insuffisantes que tu peux te permettre de ne pas prendre de DVA. Il y a des « plateaux » skiables où il va falloir une sérieuse surrection avant d’y voir une avalanche.

Ca c’est la même erreur, ça n’a rien à voir avec le niveau de risque, uniquement avec les pentes. Si une pente a 1 chance sur 10.000 de partir par risque 1 et 1 chance sur 10 de partir par risque 5 tu prends le DVA dans les deux cas. Une pente qui aura 0 chance sur 10.000 de partir par risque 1 aura aussi 0 chance de partir par risque 5. Sur ce genre de pente, plus sûres que la plupart des pistes, on peut quand même se passer de DVA.

Je peux parfois avoir ce raisonnement, prendre mon équipement pour ce genre de situation. Mais ça dépend, il y des endroits où vraiment tu ne risques même pas de te retrouver dans cette situation.

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il y a quand même un élément qui change énormément en fonction du BRA, c’est l’ampleur des avalanches potentielles et donc la distance qu’il faut garder par rapport aux pentes à plus de 30°
A partir du moment où on parle de ski de rando on est rarement très loin de pentes >30°
J’ai en tête un accident survenu en Suisse lors d’une formation avalanche du CAS, il s’étaient fait prendre par une avalanche de très grande ampleur qui est allé bien au delà de ce qu’il avaient anticipé.
Et à mon idée par risque 5 même la route pour accéder au départ n’est pas sûre…

Exactement, ça me rappelle une autre discussion tient …

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Petite expérience perso, je me suis personnellement fait ensevelir partiellement en janvier 2015 dans une zone de pente inferieur a 30° proche du fort Lenlon dans les Hautes-Alpes vers Nevache / Briançon.
Nous étions 3 sur la zone mais tous en solo, pour une sortie chill relax.
Avec des distances entre 50 et 100m, on a été prit ensemble suite à des détonations qui se sont répercuté dans la vallée.
J’ai eu du bol, m’a tête n’a pas était ensevelie et après un temps qui m’a semblé interminable j’ai pu m’extraire de mon trou et rejoindre un second qui lui aussi a pu s’en sortir seul. Ensemble on a pu retrouver le troisième avec le DVA. Cela aurait pu être diffèrent.

Egalement sur le sujet avalanche et DVA,
Elle date un peu mais je me permets de partager une vidéo de WINTERACTIVITY a propos d’une mésaventure

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Il ne faut pas se poser de questions, si l’endroit où tu vas peut être atteint par une avalanche par risque 5 tu prendras un DVA même par risque 1.
Si l’endroit ne peut pas être atteint par une avalanche même par risque tu as le droit d’avoir un DVA même par risque 1. Mais tu comprendras que d’autres fassent un choix différent sans pour autant prendre un risque.

Si c’est la vidéo présente la pente dont tu parles, elle me semble largement à + de 30 ?

Il ne s’agit pas de la même pente, la vidéo vient de la mésaventure de Michael Bimboes sur le domaine de Courchevel. Sans DVA, là aussi, l’histoire n’aurait pas été la même.

Le problème c’est de déterminer jusqu’où l’avalanche peut aller, et c’est loin d’être évident.

J’ai en tête un accident survenu lors d’une formation avalanche du CAS où le groupe s’est fait ramasser alors qu’il passait (loin mais pas assez) au pied d’une grande pente où une grosse avalanche est partie, il y a eu au moins un mort.
Si tu est relativement loin, le risque de faire un déclenchement à distance est assez faible (quoique parfois on est surpris…) donc il faut vraiment ne pas avoir de bol mais par risque 4 (et je ne parle même pas du 5) il peut y avoir beaucoup d’avalanches spontanées.