C’est moche mais c’est qui exactement ?
La vraie couleur du rocher qui apparaît quand il est « lavé » par l’eau qui suinte du trou ?
Ou au contraire des dépôts calcaires ?
Et comment l’éviter ?
(Le postarelais va bientôt s’éteindre, ça manque de branculage technique (© @flaps)…
Coulées blanches sous les spits/goujons
t’as pas une photo ?
C’est pas le lichen qui crève sous les coulées d’oxydation des plaquettes/spit/broche/résine/… et qui devient blanc ? (Style corail décédé).
Car toute la surface du rocher, même brossé, est tapissée de lichen microscopique. Tu vois bien la différence quand il y a un éboulement, la couleur n’est pas la même y compris dans les voies fréquentées.
c’est pas une question d’oxydation de la roche qui est différente entre la pierre exposée récemment à l’air, et le reste ?
Oui j’avais entendu cette explication ('fin plutôt que le lichen crevant on voit la vraie couleur du rocher).
Mais j’avais aussi entendu l’autre (dépôts de calcaire).
Je dirais ça. Pas qui suinte du trou mais qui suinte de la plaquette qui attire l’eau par capillarité. Même si elle a pas de cheveux.
Ce que j’ai compris :
Le calcaire est le plus souvent gris parce qu’il est recouvert d’un lichen tout fin qui est gris.
La coulée blanche sous un point est du au lichen qui meurt à cause du métal dissout dans l’eau de pluie quand elle passe sur la plaquette/broche. Les lichen en général sont en effet très sensibles à toute sorte de pollution, que ce soit dans l’air ou dans l’eau.
On voit alors la couleur naturelle du calcaire.
Pour une plaquette en acier zingué ou autre dépôt de métal de protection, l’acier est protégé parce que c’est le zinc qui se dissout à la place de l’acier. Mais ça signifie qu’il y a du zinc oxydé qui s’en va avec l’eau de pluie.
Pour une plaquette en inox, il y a beaucoup moins de métal qui est dissout, mais un peu quand même car ce n’est pas parfait, du coup la coulée blanche est bien plus ténue que pour une plaquette zingué à age égale de pose.
Dans les Calanques, ce lichen ne peut pas se développer à cause de l’air marin salé, et le calcaire n’est pas gris.
J’avais lu l’explication dans le topo du Verdon (55 ans 550 voies), que je n’ai pas sous la main à l’instant pour relire. C’était un peu du même type que ce qui est dit plus haut mais je ne me souviens plus s’il était question de lichen ou bien seulement de patine du rocher par les éléments.
Si quelqu’un qui a ce topo peut regarder pour nous éclairer…
Et pour une plaquette en bronze je vous fais pas le dessin de la coulée.
Aaah une troisième explication (pas très claire : le calcaire c’est du carbonate de calcium ( CaCO3 ) (au moins 50 %) et du carbonate de magnésium (MgCO3).
Le carbonate de calcium serait plus stable et donc plus présent en surface ?
Mais du coup ça explique pas l’histoire des spits.
Et puis le carbonate de calcium, c’est blanc pas gris.
Au delà de l’explication qui m’intéresse je suis curieux de connaître le temps approximatif pour que le rocher retrouve sa teinte grise, quelques dizaines d’années? je sais que c’est plus que quelques années et moins que quelques centaines d’années mais ça reste trop vague.
Ça se fait rapidement. A Lans en Vercors, une grosse écaille qui sonnait creux sur deux mètres carrés avait été purgée y’a ptet 2-3 ans. On voyait bien la différence de couleur. Ça ne se voit plus.
La couleur du rocher calcaire est différente sur une cassure fraîche et sur une face à l’air depuis longtemps. La raison principale c’est le développement de biofilms en surface (pas nécessairement des lichens) et dans certains cas, l’oxydation de matière organique et / ou de sulfures présents en petites quantités dans la roche peut aussi jouer.
Les phénomènes et leur cinétique seront différents si le rocher est à l’abri de la pluie (ex : sous un surplomb) ou pas. Pour les coulures sous les points, je ne suis pas sûr mais je suspecte que l’eau qui ruisselle sur le métal est légèrement modifiée chimiquement et ça influence le développement (ou la mort … ) de certains organismes des biofilms. On pourrait aussi imaginer que l’eau va déplacer les poussières résiduelles du perçage (en suspension ou par dissolution ) et les redéposer un peu plus bas. Ou un panachage de tous ces phénomènes ?
C’est pas uniquement sur le calcaire, y’a la même chose sur du granit aussi, tu vois aussi la couleur différente avec les éboulements
Pour le truc avec les spits, c’est ce genre de couleur blanche ?
Le calcaire est constitué en majorité de calcite CaCO3 mais peut contenir du carbonate de magnésium, généralement sous forme de dolomite CaMg(CO3)2. Si la proportion de dolomite est dominante, la roche s’appelle dolomie (logique … ) comme dans les Dolomites (re-logique ) et ça porte ce nom là en mémoire de Déodat Gratet de Dolomieu (re-re-logique …) qui en a découvert la nature.
les biofilms existent sur tous les types de roches. Sur la photo ci-dessus c’est apparemment du calcaire.
Ça n’explique pas la différence de couleur* sur les granits/gneiss/trachy-andésites.
(* sous les spits/scellements ou suite à un éboulement).
J’ai toujours pensé que c’était lié à l’écoulement de l’eau sous les points (principalement les broches scellées), que le métal favorisait la condensation durant la nuit, surtout les saisons froides… Mystère !..