Je crois que la problématique des cotations vient aussi du changement de niveau des pratiquants : en moyenne, le niveau en escalade pure a augmenté - pour ne pas dire explosé ces 20 dernières années, le niveau physique aussi. Par contre le niveau de lecture d’un itinéraire, la marge de sécurité en terrain à chamois, etc a clairement baissé.
Du coup, comme à la fin des années 70 où les itinéraires en glace ont vu leur cotations se réduire par l’arrivée des nouvelles techniques, il faudrait baisser le niveau des cotations d’ensemble des voies d’escalade pure. Ce qui était Très Difficile à mon époque n’est que Difficile pour un grimpeur d’aujourd’hui. A contrario, les grands itinéraires de montagne paraissent plus difficile, les pratiquants n’ayant pas été à la chasse au chamois ou aux morilles avec leur famille étant enfants.
Concernant la disparité des cotations en fonction de l’ouvreur, de l’époque et de la région, je rejoins les autres. Une TD Piolat de 80 dans le Mont Blanc est très clairement trop difficile pour moi. Une TD Cambon récente en Oisans, je ne prendrais pas les chaussons, faut être clair là-dessus. Je suis un grimpeur d’Oisans un peu gros, du coup, les passages peu raides en mauvais caillou de l’Oisans, bien campé sur les pieds, je maîtrise pas trop mal. Les passages plus physiques et raides du Mont Blanc, les deux pieds à plat, c’est trop dur pour moi.
L’immense ambition de C2C était pourtant d’harmoniser tout cela, de globaliser. Quoiqu’en dise @Bubu aujourd’hui. C’est manifestement pas possible et c’est ce qui génère l’incompréhension. Une TD Béatrix des débuts est clairement plus exigeante qu’une TD Béatrix récente qui sera elle-même plus exigeante qu’une TD Cambon. C’est comme cela, faut juste le savoir.
Ensuite, il faut un peu d’humilité : celui qui ne circule pas souvent en grosse (exemple de @Thierry_A, va trouver l’escalade même basique difficile par les changements de repère.
Et passer à côté d’un enchaînement logique de prises peu se faire très facilement, même dans des faibles niveau 5-6. Ce dimanche, un copain est complètement passé à côté d’un passage et du coup cramé dans le cerveau a du redescendre pour se faire remplacer en tête. Ben oui, il a pas pris les prises dans un 5c qui est devenu plus dur et la suite avec un espace entre les points est devenu horriblement difficile. C’est bien évident. Sauf qu’en second tous les deux, je lui ai trouvé l’enchaînement de prises (que notre leader de toute façon surfort n’avait pas vu) qui ramenait la côte à un truc gentil suivi de 4, d’où l’espacement des points. Pour ma part, je ne recote jamais à la hausse un itinéraire en me disant que je ne devait pas être en forme, qu’il me manque un apprentissage ou que je suis passé à côté d’un truc.
Pour ma part, après 25 ans de voies pas très difficiles en amateur, je trouve clairement une surenchère des cotations et une volonté de surcôter évidente. On va être clair, le pilier Chèze vers les débuts de mon activité en 95 ou 96 ne m’a laissé aucun souvenir, c’est vraiment une voie pour débuter. La Meije par la VN en 1997 pourtant côtée AD+ dans le Rébuffat, ben c’est une entreprise autrement plus difficile qui laisse plus de souvenir.
Ah, et l’horaire de référence sur la Meije, c’est 12h de refuge à refuge dans le Rébuffat. M’étonnerai que ça ait beaucoup changé. 13h, c’est pas rapide, mais pas déconnant pour autant.