Non, à mon humble appréciation, on trouve tous les niveaux de tourisme partout. Certains hébergements en Amérique Latine qui nous paraissent effectivement cheap, sont bien des hébergements « de luxe » pour le coin. Ce ne sont pas des crevards, mais des « bourgeois » (pour rester au niveau de cette discussion) locaux en majorité, les renseignements étant plutôt « confidentiels », du moins pas les renseignements qui s’échangent entre routards. La principale contrainte est qu’il faut souvent une voiture pour y accéder. Enfin la classe quicos s’est grandement développée au Chili et en Argentine, issus de la classe populaire, ils ne sont pas « racistes » au sens de ce que l’on entendait chez les habitants de Lo Curro … De même, par exemple en Bolivie, les hébergements vraiment bas de gamme ne se trouvent pas dans les guides ! Il s’agit souvent dans les bourgades de lieux de passes d’ailleurs. A El Alto, il ne faut pas s’étonner de payer à l’heure, ne pas s’enrouler dans les draps et fermer la porte à clef !
Enfin bon, je ne connais que la Bolivie, l’Argentine et le Chili pour y être resté un peu (loisir et/ou pro) et avoir pratiqué ces types de loisirs et d’hébergements. Ce peut être différent ailleurs.
Moi j’aime bien Binamé, surtout quand il n’est pas avec les Root’Secours … Mais c’est sur que tes groupes bénéficient du label punk sans mièvrerie la plus certaine ! Les vieux groupes se sont embourgeoisés au possible, ils ne sont plus vraiment fréquentables sauf pour qui fait du tourisme petit-bourgeois dans des pays moins développé économiquement que le nôtre.
Par ailleurs, je ne crois pas que le Pisco soit une drogue. Si tu es invité par des locaux qui te proposent du tabac, de la coca ou du Pisco (pour ne pas dire plus …), tu ne dois certainement pas dire non, je me trompe ? Pour ma part, même dans un cas où il y n’avait qu’un seul verre de Pisco sur la table seulement pour moi tellement l’hôte était pauvre, je n’ai certainement pas refusé !
Enfin concernant ton positionnement tranché sur le contexte politico-culturel d’un pays, je le trouve un peu excessif (et c’est un euphémisme !). Au Chili, par exemple, on trouve des chauffeurs de collectivos ou de taxi qui adorent leur tata et regrettent bien la période où il était aux manettes. Alors quoi ? Ces gens de la plèbe ont-ils tord ou raison ? En Bolivie, tu croiseras aussi des habitants des yungas, noirs de peau, pas franchement contents de leur président issue d’une communauté indienne de l’altiplano …
En fait, pour avoir pris de vraies claques sur des contresens et des incompréhensions du contexte de certaines communautés ou catégories professionnelles lors de discussions par là-bas, je me garde bien aujourd’hui d’émettre un jugement ! D’ailleurs, j’essaye de plus en plus de n’être qu’un spectateur, je ne suis pas né dans ce pays et n’en maîtrise absolument pas les différents aspects. Ce n’est pas de la dérobade, c’est juste une évidence au vu de ma qualité de simple extérieur. Je donne mon point de vue dans les discussions en expliquant comment ça se passe dans mon pays, mais je ne vais pas parler des grèves qui secouent la Bolivie par exemple. Trop compliqué de se prononcer en n’ayant que les informations parcellaires de l’interlocuteur qui est en face de toi. Lui-même n’a qu’une partie de la vision du problème. Et toi, si tu ne fréquentes qu’une frange de la population toujours la même, ben, tu n’auras qu’une information partielle et partiale.
Des droits d’entrée dans des lieux en Amérique Latine, on en trouve pléthore … Ce peut-être le pauvre agriculteur qui ne mange pas à sa faim qui fait payer une misère pour accéder à un parking ou à un site d’escalade … Alors quoi, que fais-tu ? Par principe de liberté bourgeoise, tu ne payes pas ?
C’est aussi un choix que d’aller au Pisco, non ? Tu as le choix d’y aller ou pas. Comme au Mont Blanc, comme ailleurs.