Cordée égarée sur la Dibona...!

[quote=« J2LH, id: 1625317, post:60, topic:143637 »]

Peut être… Finalement.

Mais il y a des gens qui pensent vraiment comme ça alors…[/quote]

et dans un futur pas si lointain à mon avis ce sera obligatoire à moins qu’on ait tous une puce de géolocalisation avant…

Posté en tant qu’invité par Poke:

On appelle ça un téléphone maintenant :slight_smile: :smiley:

J’hallucine ! se perdre dans la Dibona ? téléphoner et se faire hélitreuiller, en plus ! on a bien raison de dire que ce n’est plus comme avant. Les petits jeunes actuels sont élevés dans un cocon et ne savent plus se prendre en charge. De mon temps, on n’avait pas de portable et on ne s’en portait pas plus mal. Quand on se perdait, on se débrouillait pour se retrouver malgré les grosses, les knickers et le topo dans l’élastique du casque. Il est vrai que maintenant, les casques n’ont plus d’élastique. Tout fout le camp. J’ai bien fait d’arrêter avant cette dégénérescence.

Posté en tant qu’invité par ceillac:

Ok, on sent que TProut était énervé .Mais était il nécessaire de le disqualifier en lui donnant du « champion"par ci et par là ?
Etre un champion (ou pas)n’a aucun rapport avec la justesse (ou pas) de son intervention. C’est comme si on disait que le style et les fautes d’orthographe de Poke nuisent à la fluidité de sa pensée, impossible non ?
Maintenant il y a déjà eu de nombreux échanges sur C2C sur ce thème et à chaque fois on tombe sur cet argument : » ils ont bien fait, il vaut mieux être vivant que mort", ce qui est ,au mieux une bêtise et au pire un sophisme…En présentant les choses ainsi, bien sur que tout le monde fait le choix des vivants!
Le choix est en réalité: faire un effort pour jouer au jeu alpinistique et rentrer tard , mouillé, gelé, affamé, ému avec qq crampes et beaucoup de souvenirs, et donc extrêmement vivant,
ou rentrer sans avoir joué, au sec et en hélico, et vivant aussi.
La problématique est donc :vivant \ vivant mais vivant comment, et pas du tout vivant\mort comme essayent (ou même pas d’ailleurs, j’ai un doute) de faire croire certains .
Redescendre, bivouaquer, se tromper, être autonomes et s’engager, perdre du temps et son chemin et gérer ses erreurs, le tout dans un joli paysage, tout cela est consubstantiel au jeu alpinistique et tue rarement les joueurs.
Sinon, il n’y a rien de grave à jouer à autre chose: escalades courtes mais dures , équipées, murs, rando, etc…ce que je conseille à aiaiaille, plutôt que d’appeler d’avance les secours pour leur dire qu’il existe :slight_smile:

Posté en tant qu’invité par cm:

Ca c’est un montagnard

Samedi 25 août 2001 (LE MONDE)

Second sommet du monde après l’Everest, le K2 est un mythe pour les alpinistes. En 1939, Fritz Wiessner rate de peu la première ascension, inaugurant une série de malchances, de conflits et de drames qui, depuis, nourrissent la légende. C’est un instant où l’histoire bascule, une fraction de seconde où ce qui pouvait arriver ne sera plus. Une corde qui se tend.

Le 19 juillet 1939, peu avant 7 heures du soir, deux silhouettes se détachent à 8 370 mètres d’altitude, au-dessus de l’énorme étrave de glace qui forme l’ultime défense du K2, le deuxième sommet du monde. L’homme de tête, qui vient de surmonter une harassante longueur de rocher, lève les yeux vers ce point désormais tout proche, à 8 611 mètres d’altitude. Seules l’en séparent des pentes de neige débonnaires qui rougeoient dans la lumière du couchant. L’homme, c’est Fritz Wiessner, alpiniste allemand de grande classe, émigré aux Etats-Unis. Le temps est au grand beau, Wiessner, sans doute, est entré dans cette zone d’attraction du sommet, ce point de non-retour où plus rien ne peut retenir l’alpiniste aimanté par la cime.

Combien de temps faudra-t-il ? Trois heures, quatre peut-être. Il faudra lutter encore contre la somnolence, aspirer comme un poisson agonisant cet air trop pauvre qui brûle les poumons, remuer à chaque pas les orteils engourdis par le froid qu’un sang épais n’irrigue plus. Il faudra marcher de nuit, descendre à la lueur de la pleine lune. L’homme devant raisonne, calcule, dans le brouillard intérieur de l’hypoxie, le manque d’oxygène. Mais la corde de chanvre qui lui serre la taille se tend. Derrière lui, le second s’est arrêté. Voilà l’instant où tout bascule.

Le compagnon de cordée, c’est Pasang Dawa Lama. Oui, un lama, un moine bouddhiste. Un Sherpa du Népal. Le K2, perdu aux confins du Cachemire et de la Chine, se trouve en terre musulmane. Mais, pour porter des charges en altitude, personne n’égale les Sherpas, et les Occidentaux qui, au tournant du siècle, sont partis à la « conquête » des géants de la Terre ont pris l’habitude de recruter à Darjeeling ces petits hommes souriants, nés dans les hautes vallées proches de l’Everest, acclimatés de naissance à l’altitude. Pasang Lama est bouddhiste. Il vient d’un pays où, la nuit, on jette des pierres sur les ponts pour en chasser les esprits malins. Il croit que les montagnes sont les demeures des divinités. Il a peur de la nuit près des sommets. « Tomorrow, Sahib, tomorrow. » Il n’ira pas au sommet du K2 ce soir-là.

« Pasang fut inébranlable dans sa décision », racontera Fritz Wiess-ner à Kurt Diemberger (lequel devra par la suite, on le verra, prendre lui aussi une décision terrible près du sommet du K2). « L’idée de me séparer de lui et de continuer tout seul me tenta un moment ; mais je n’aurais jamais fait une chose pareille. »

On a appelé le K2 la « montagne des montagnes ». C’est une pyramide de 5 kilomètres de large et de 3,5 de haut, une masse de gneiss, de schistes et de granit équivalente à 37 Cervins, flanquée à l’ouest d’un pyramidon blanc, l’Angélus. Il faut imaginer son sommet non comme un lieu physique, point de rencontre de cinq arêtes montant de la Chine et du Pakistan, mais comme une bulle. Un espace de non-vie aux confins de la strato-sphère, où l’air pèse trois fois moins qu’au niveau de la mer, où le vent frappe avec la violence du jet-stream. Tous les alpinistes qui, plus tard, parviendront à en redescendre exprimeront à leur manière cette sensation que nulle autre montagne au monde, pas même l’Everest, ne procure avec cette intensité. Chantal Mauduit (parvenue au sommet le 4 août 1992) se laisse surprendre par la nuit, s’endort, parle à ses orteils. Elle rejoindra sa tente au matin, à demi aveugle et léthargique. Plus tard, elle comparera cela à l’ivresse des profondeurs : dans le grand blanc aussi, la vie tient à un souffle. Greg Child (sommet le 20 août 1990) écrira : « Le K2 est une mise à l’épreuve, une personnification géologique de l’angoisse. L’escalader est une confrontation permanente avec la peur de la mort. » Christophe Profit (sommet le 15 août 1991) parlera d’un instinct de fuite, d’une folie qui sauve. D’autres, piégés dans la sphère létale, ne sont pas revenus pour raconter les forces qui s’épuisent ou le vent polaire qui cloue sur place. Pour la première fois, ce 19 juillet 1939, deux hommes sont arrivés aux limites de la bulle. Lorsque Fritz Wiessner et Pasang Lama font demi-tour, ils croient encore que tout est possible, qu’il y aura une nouve! lle tentative, des renforts. Mais l’histoire a basculé! . Bientôt, Pasang Lama laisse échapper les crampons. La descente, sur des pentes glacées vertigineuses, devient délicate. Les deux hommes ne regagnent leur tente qu’à 2 h 30 du matin. Le lendemain, ils se reposent. A 7 900 mètres d’altitude, Fritz Wiessner prend un bain de soleil, nu !

Le 21 juillet, ils partent tôt, pour une nouvelle tentative, mais sans crampons, sur la neige glacée, l’ex-traordinaire technique de Fritz Wiessner ne peut rien. Il est pourtant l’un des meilleurs alpinistes de son temps. Né à Dresde en 1900, il a réussi dans les années 1920 des escalades et des ascensions qui le placent parmi les précurseurs du 6e degré. En 1929, il a émigré aux Etats-Unis. Naturalisé américain, il dirige une entreprise de produits chimiques. Aux Etats-Unis et au Canada, il a réalisé de magnifiques premières, éblouissant ses compagnons. « Il était tellement en avance que nous ne comprenions même pas ce qu’il faisait », dira l’un d’eux. Au K2, il a mis sur pied une logistique impeccable, visionnaire. Huit camps avec des duvets, des matelas pneumatiques, des réchauds, du pétrole, de la nourriture sont échelonnés s! ur l’arête dite des Abruzzes, haute comme dix tours Eiffel. Dans chacun d’eux, il faut pouvoir tenir deux semaines en cas de tempête.

Il est adepte d’une escalade by fair means : peu de pitons en montagne, pas d’oxygène au K2 : « L’escalade sans moyens artificiels avait toujours été mon idéal, expliqua-t-il en 1984 à l’écrivain David Roberts. Je ne voulais pas de radio en montagne. » L’absence de radio est un grave handicap. Si Wiessner, du camp 9, pouvait contacter les camps inférieurs, il dirait que le sommet est proche, qu’il faut des crampons. Sans nouvelles, au contraire, ses compagnons peuvent imaginer le pire. C’est précisément ce qui se produit.

Le 22 juillet, Wiessner descend avec Pasang Lama. Certain de remonter le lendemain, il abandonne son duvet. Au camp 8, il ne retrouve que Dudley Wolfe, un milliardaire de quarante-quatre ans passionné de régates, le sponsor de l’expédition. Ce n’est pas l’alpiniste le plus expérimenté du groupe, mais il a du courage et de l’énergie à revendre. Il a été le seul à suivre Wiessner au-dessus de 7 000 mètres d’altitude. Au camp de base, Chappel Cranmer et George Sheldon, deux étudiants de vingt et un ans, ne pensent qu’au retour, Eaton Cromwell communique son anxiété à ses compagnons, et Jack Durrance, un guide de vingt-huit ans animé d’un féroce esprit de compétition, ne supporte pas mieux l’altitude que les autres. Jour après jour, Fritz Wiessner a découvert qu’il ne pouvait compter que sur les neuf Sherpas! . Au camp 8, Dudley Wolfe est furieux. Il est bloqué là, à 7 700 mètres d’altitude, depuis une semaine, et personne n’est arrivé du bas. Depuis deux jours, il est à court d’allumettes, réduit à boire l’eau de fonte sur le tapis de sol.

Le 23 juillet, le trio descend vers le camp 7. Dans un passage raide, Wiessner prend la tête pour tailler des marches dans la glace, Wolfe titube et le déséquilibre. Les trois hommes chutent à une vitesse folle, culbutant sur la pente. « Je n’avais pas peur, racontera Wiessner. Je pensais simplement que c’était idiot que cela se termine ainsi. Heureusement, j’avais encore mon piolet. La neige devint plus molle, je le plantai aussi fort que je pus. Je ressentis un choc fantastique. J’eus l’impression d’être cassé en deux. A l’époque, j’étais incroyablement costaud… »

LE pire est évité, mais ce que voit Wiessner lorsqu’il arrive au camp 7 le pétrifie : les provisions sont éparpillées dans la neige, les duvets et les matelas pneumatiques ont disparu. Après une nuit glaciale, Wolfe, trop fatigué pour continuer, reste pour attendre de l’aide. Wiessner et Pasang Lama reprennent la descente pour ne trouver, de camp en camp, que la même désolation : de la chaîne mise en place pendant des semaines, il ne reste plus rien. Le 25 juillet, Fritz Wiessner parvient au camp de base à bout de force et furieux : que s’est-il passé ? « Qu’est-il arrivé aux vivres, pourquoi avoir descendu les duvets ? », demande-il. Durrance accuse les sherpas, élude les questions, puis, devant l’insistance de Wiessner, s’emporte : « Ça suffit Fritz, nous en avons assez parlé comme ça… »

Ce qui s’est passé ? Sans doute un cocktail d’inexpérience, de malchance, de malentendus, sur fond de débandade : alors que Wiessner se trouvait encore en altitude, trois des quatre alpinistes du camp de base, démoralisés, ne pensaient qu’à rentrer chez eux. Jack Durrance a ordonné de commencer à rapatrier le matériel le plus précieux, les duvets, et de « déshabiller » un camp sur deux. En altitude, son instruction a été mal interprétée. Les Sherpas, ne voyant pas revenir la cordée de tête, ont craint le pire. Le jour même où Wiessner et Pasang Lama parvenaient à proximité du sommet, trois Sherpas sont montés en direction du camp 8 et ont lancé des appels. Personne n’a répondu. Ainsi, le 20 juillet, tandis que Fritz Wiessner prenait son bain de soleil, rêvant encore du sommet, l’expédition évacuait la ! montagne, le laissant pour mort.

Au camp de base, Fritz Wiessner comprend l’étendue du désastre. Il ne s’agit plus désormais que de sauver Dudley Wolfe, qui agonise à 7 500 mètres d’altitude. Quatre Sherpas montent aussi vite qu’ils peuvent. Le 30 juillet, ils parviennent au camp 7. Dudley Wolfe est encore en vie, mais il délire. Incapable de bouger, il baigne dans ses excréments. Aux Sherpas qui tentent de le convaincre de redescendre, il répond : « Demain. » Les Sherpas redescendent au camp 6. Le surlendemain, après une journée de tempête, trois d’entre eux remontent secourir le sahib. On ne retrouvera jamais leur trace. Dudley Wolfe, Pasang Kikuli, Pinsoo et Kitar sont les quatre premiers morts du K2.

Tout aurait pu s’arrêter là. Exploit ou tragédie, on aurait rangé l’affaire au rayon des « presque », des « trop tôt ». Wiessner serait resté comme l’auteur d’un de ces brouillons de l’histoire, à côté de Mallory, disparu en 1924 alors qu’il montait vers le sommet de l’Everest, et dont le corps a été retrouvé en 1999, trois quarts de siècle plus tard, à 8 200 mètres d’altitude. On aurait glosé sur l’audace et la malchance de ce visionnaire, onze ans avant l’Annapurna, « premier 8 000 ».

MAIS Fritz Wiessner n’avait pas fini sa descente aux enfers. Lorsqu’il arrive à New York, la guerre est déclarée en Europe. Mauvaise pioche. L’American Alpine Club, loin de saluer son exploit, ouvre une enquête. Il ne fait pas bon être d’origine allemande en 1939. Le rapport dénonce des faiblesses dans l’organisation de l’expédition, des erreurs de jugement : le « coupable » n’est pas nommé, mais clairement identifié. Le courage dont Fritz Wiessner a fait preuve s’est retourné contre lui, sa folle entreprise rappelle trop celles des alpinistes allemands dont les nazis surent exploiter le fanatisme, comme dans la face nord de l’Eiger en 1938. Un jour de 1940, Fritz Wiessner est convoqué au FBI. Deux agents l’interrogent, tentant visiblement de vérifier des tuyaux : pourquoi fait-il du ski près de la frontière canadienne ? Est-il vrai qu’il n’ai! me pas Roosevelt ? Fritz Wiessner répond, puis sonde les deux agents du FBI. Qui les a renseignés ? Un membre de l’American Alpine Club… Ecouré, il démissionne, en novembre 1941.

Pendant vingt-cinq ans, Fritz Wiessner est resté un paria pour l’alpinisme américain officiel. Réhabilité en 1966, il ne revit Jack Durrance qu’en 1978, lors d’un banquet en l’honneur des alpinistes américains qui venaient, enfin, de réussir le K2. « La rencontre fut glaciale », a raconté David Roberts (Moments de doute, éd. Guérin, Chamonix). Puis on fit une ovation à Fritz Wiessner. « Toute l’assemblée se leva sauf Jack Durrance, qui resta assis, l’air renfrogné. »

Fritz Wiessner est mort en 1988. Jusqu’au bout, il resta hanté par son choix de 1939 : « S’il fait beau, si la nuit s’annonce aussi clémente, avec cette lune et cet air si calme… je me désencorde et je continue seul, imaginait-il en 1984, face à David Roberts. Je peux cependant faire preuve d’une certaine faiblesse si je sens que cette décision risque de faire souffrir mon compagnon. Il avait si peur, il m’attendrissait, et je me sentais redevable. C’était un camarade pour moi, et il s’était montré si dévoué. »

Posté en tant qu’invité par cm:

D’accord avec François,

les jeunes ne pensent qu’au téléphone et à l’hélico quand 3 nuages arrivent…

et la SC aussi. Plus ils volent, plus ils sont contents (aux frais du contribuables). Sinon, ils verraient les choses autrement

Ca aussi, ce sont des vrais, pas des trapannelles

Vendredi 31 août 2001 (LE MONDE)

Cet été, deux solitaires se sont unis pour gravir le K2. Jean-Christophe Lafaille et Hans Kammerlander ont emprunté la voie ouverte par un Slovène un brin mythomane, Tomo Cesen.

Tomo Cesen a peut-être été le plus grand alpiniste du XXe siècle. Entre 1986 et 1990, ce Slovène aujourd’hui âgé de quarante-deux ans a accumulé une série d’ascensions solitaires de plus en plus époustouflantes : osées, rapides, limpides, sur des itinéraires de très haute difficulté. Mais Tomo Cesen est peut-être tout simplement l’un des plus extraordinaires affabulateurs de l’histoire de l’alpinisme. Ses récits comportent tant d’incohérences ou tant de points communs (aucun témoin, nuages empêchant quiconque de l’apercevoir pendant les ascensions, pas de traces, pas de photos…) qu’il ne se trouve aujourd’hui presque plus personne pour parier un mousqueton sur la validité de ses ascensions.

Tomo Cesen se trouvait au K2 pendant le terrible été 1986 (Le Monde du 30 août). Il affirme avoir grimpé, seul, toute une nuit, sur l’éperon sud-sud-ouest, pour rejoindre la voie classique d’ascension, vers 7 800 mètres d’altitude. Repoussé par une tempête de neige et des vents violents, il dit être redescendu le 4 août par l’éperon des Abruzzes, ayant ainsi ouvert une nouvelle voie, en solitaire, dans un temps presque incroyable, dix-sept heures pour gravir 2 800 mètres de paroi. Mais quelque chose cloche dans son récit : il n’a rencontré personne en redescendant. Alpiniste ou mythomane génial, il a laissé sur le K2 une trace de fantôme : une voie qui porte toujours son nom quinze ans plus tard.

Cet été, la voie Cesen a été le théâtre d’une rencontre marquante, peut-être l’un de ces hasards qui font les grandes cordées. Réunis, par la loterie des permis d’ascension, dans une même expédition, Jean-Christophe Lafaille et Hans Kammerlander visaient tous deux la première ascension en solo du K2, (depuis qu’en 1955, Walter Bonatti a renoncé à ce projet faute de budget, la première solitaire n’a jamais été vraiment tentée). C’est ensemble qu’ils sont parvenus au sommet, le 22 juillet vers 14 h 30. Pour comprendre l’intensité de cette rencontre, et les projets que, peut-être, elle annonce, il faut remonter dix ans en arrière, retracer l’itinéraire de ces deux alpinistes de grande classe.

Jean-Christophe Lafaille a aujourd’hui trente-six ans. Il a accumulé depuis une douzaine d’années, dans les Alpes et l’Himalaya, un palmarès remarquable, qui en fait sans conteste l’un des meilleurs alpinistes en activité aujourd’hui. Il est natif de Gap et garde l’accent chantant des Alpes méridionales. C’est un petit gabarit, une boule de muscles, explosif, brillant grimpeur de rocher, excellent glaciairiste. Il s’est fait connaître au milieu des années 1980 dans des compétitions d’escalade. Son « apprentissage » de l’Himalaya a été brutal. En septembre 1992, il s’est retrouvé pour la première fois au pied de l’un des géants de la terre, et quel géant ! La face sud de l’Annapurna, une muraille de plus de 3 kilomètres de haut, dont la démesure, conjuguée aux premiers effets de l’altitude, l’a d’abord accablé. Mais le calme de son mentor Pierre Béghin, un grand frère sûr et laconique, l’a aidé à apprivoiser cette montagne inhumaine. Béghin était en effet, à quarante et un ans, l’un des plus expérimentés des himalayistes français. Jean-Christophe n’avait que vingt-sept ans et, pour tout bagage, quelques solos marquants dans les Alpes.

L’accident s’est produit à 7 200 mètres d’altitude. Pierre et Jean-Christophe venaient de prendre la décision de la retraite lorsqu’un ancrage de rappel a lâché. Pierre est tombé sans un mot. Jean-Christophe, perdu dans la paroi immense, a hurlé, longtemps. Puis il est resté prostré, des heures, avant de décider de survivre. Seul, sans corde, il est parvenu à redescendre dans la tempête, frôlé par les avalanches. Le médecin d’une expédition slovène (eh oui, les Slovènes sont de grands arpenteurs d’Himalaya !) l’a vu arriver au camp de base, cinq jours après l’accident, hagard, le bras fracturé par une pierre. Sur un film tourné par les Slovènes, on le voit décharné, jeter vers la caméra un regard de bête traquée tandis que le médecin lui fait une piqûre de morphine.

Jean-Christophe avait juré de ne pas remettre les pieds en montagne. En fait, dès l’automne suivant, il réussit son premier 8 000, le Cho Oyu. Et en 1995, il revient à l’Annapurna. Parce que sa douleur est là… Il a échoué cette année-là. Mais, de l’épreuve surmontée, il tient, sans doute, une endurance hors du commun. Il a aujourd’hui gravi sept 8 000. C’est un professionnel aguerri, qui forme les futurs guides à l’Ecole nationale de ski et d’alpinisme de Chamonix. Rationnel, à l’écoute de ses sensations et de ses limites, il affirme s’accorder une grande marge de sécurité. En prévision du K2, il s’est entraîné depuis le printemps, enchaînant chaque jour trois à quatre heures de vélo et de course à pied. « Au sommet, dit-il, j’avais de bonnes sensations. j’étais bien. Je n’avais pas! la tête à l’envers. »

Mais il reste cette blessure secrète, dont il ne parle presque plus. Jean-Christophe reconnaît que le traumatisme de la mort de Pierre n’est pas pour rien dans son incapacité à retrouver un compagnon de cordée.

Hans Kammerlander, a fait ses premières armes en Himalaya avec Reinhold Messner. C’est un solide Italien de quarante-quatre ans, qui ne parle que le dialecte allemand du Sud-Tyrol, un skieur redoutable qui a monté ses skis sur nombre de 8 000. En 1996, il a gravi l’Everest en un temps record (seize heures depuis le camp de base !). Il a chaussé ses skis au sommet et seul le mauvais enneigement ce printemps-là l’a empêché de réaliser la première descente intégrale. Il a aujourd’hui gravi treize des quatorze sommets de plus de 8 000 mètres. A ce stade, aucun alpiniste à ce jour n’a résisté à la tentation du « grand chelem » himalayen. Mais le sommet qui manque au palmarès de Kammerlander, c’est le Manaslu. Et ce sommet-là lui rappelle des souvenirs trop douloureux.

C’était au printemps 1991, pendant la guerre du Golfe. Les effets des gigantesques incendies des puits de pétrole du Koweit se faisaient sentir jusque dans l’Himalaya. Lorsque Hans faisait fondre de la neige, raconte-t-il dans son autobiographie, de la suie se déposait sur les bords de la gamelle. La météo était capricieuse. Des orages éclataient à une altitude où ils étaient jusqu’alors rarissimes.

Hans Kammerlander avait organisé cette expédition au Manaslu pour un groupe d’amis du Sud-Tyrol. Le 10 mai, il a fait une tentative, seul, jusqu’à l’arête sommitale, où un vent violent, annonciateur de tempête l’a repoussé. Il est redescendu vers ses deux amis, Carlo, qui avait rebroussé chemin le matin et Friedl, qui n’avait pas quitté la tente. Quand il est arrivé au camp, Carlo avait disparu. Il a retrouvé son corps sur un pont de neige à demi-écroulé, une centaine de mètres plus bas. Carlo était sorti faire des photos. Il a perdu un crampon et chuté. Une mort absurde, inacceptable.

Dans la tempête qui éclate alors, Hans reprend la descente, abattu, avec Friedl. Il n’y a plus ni nuit ni jour. Soudain, Hans ressent un picotement dans sa boucle d’oreille. L’orage se déchaîne, il se jette à plat ventre dans la neige pour échapper à la foudre. "Un coup sourd retentit, comme si quelqu’un, près de moi, avait battu la neige avec une planche. Un courant me traverse, qui me laisse abasourdi. Dans l’obscurité de la tempête, il y a de brefs instants où l’on voit comme en plein jour, comme si, brutalement, on allumait devant mon visage un puissant projecteur."Hans n’a plus qu’une pensée, fuir. Mais la corde reste tendue, il hurle : "Friedl, viens, bon sang !"Rien. Alors Hans rampe vers son compagnon. "Il ne bouge pas, il ne respire plus. Ses yeux me fixent. Friedl est mort."Foudroyé.

Sur ce jour où sont morts ses deux amis, sur la culpabilité qui l’assaille, il garde une grande pudeur. Aujourd’hui, il pense qu’il ne retournera pas au Manaslu. « Ce n’est pas que j’ai oublié, non, mais dix ans ont passé, dit-il au téléphone. Si je revois cette montagne, tous les mauvais souvenirs vont refluer. Et la peur… »

Cet été, Hans Kammerlander est retourné pour la troisième année consécutive au K2. Aux premiers jours de juillet, il a retrouvé Jean-Christophe Lafaille et s’est acclimaté avec lui sur la voie Cesen. Très vite, ils ont estimé que les conditions cette année rendaient trop risquée une ascension solitaire. « Il n’avait pas neigé de tout l’hiver, explique Lafaille. Du coup, la neige avait une consistance bizarre, pulvérulente. Au dessus de 6 000 mètres d’altitude, on avait l’impression de nager dans du polystyrène, de la polenta… »

Ce 20 juillet, les deux solitaires ont décidé d’unir leurs forces, profitant d’un créneau météo prévu, depuis Chamonix par le « routeur » de Jean-Christophe, Yann Giezendammer. « Nous n’avions pas quitté le camp de base depuis dix minutes qu’une gigantesque avalanche partie du sommet, a balayé toute la face, remontant sur le versant d’en face, raconte Lafaille. Ni Hans ni moi n’avions jamais vu ça. Ça nous a mis un bon coup de pression… »

Pendant deux jours, ils ont brassé, parfois jusqu’à la taille, dans la neige liquide. Le 21 juillet, vers 14 heures, ils ont planté leur petite tente sur l’Epaule, vers 7 800 mètres d’altitude, au pied du couloir où Walter Bonatti survécut à son bivouac d’horreur, en 1954. Le 22, ils sont partis vers le sommet à 5 heures du matin. L’éperon des Abruzzes, dans le passage dit du col de la Bouteille, était d’abord très sec, contraignant les alpinistes, rejoints par un Coréen et un sherpa, à jongler entre le rocher et la glace raide. Puis, vers 8 300 mètres d’altitude, la neige instable a refait son apparition. « Nous étions quatre à nous relayer pour faire la trace, poursuit Lafaille. C’était de la natation, nous ne progressions plus que de 40 mètres de dénivelée par heure. » Les deux autres alpinistes utilisaient de l’oxygène. Ils avaient du mal à suivre Hans et Jean-Christophe, qui n’en avaient pas…

Au sommet, à 14 h 30, ils se sont embrassés. Ce qui s’est noué là n’appartient qu’à ces deux solitaires hantés par des histoires vieilles de dix ans. Mais ils parlent de leur rencontre avec le même enthousiasme. « Partir avec un homme comme lui ? Mais j’y vais tout de suite ! » dit Hans dans son mauvais italien. « On avait du mal à se comprendre, mais pourtant on a beaucoup échangé, dit Jean-Christophe. On a un feeling très proche. Dommage qu’il ait terminé… »

Pendant les journées d’attente au camp de base, Jean-Christophe a raconté à Hans son expérience heureuse au Manaslu, l’an passé. A-t-il convaincu Hans ? « Je ne sais pas, dit l’intéressé. J’ai besoin de deux ou trois mois pour réfléchir. Mais pourquoi pas… J’ai un peu perdu la main en rocher, mais avec Jean-Christophe, je me verrais bien partir pour une belle paroi. »

Au sommet, Hans a chaussé ses skis. Tenté quelques virages avant de renoncer : trop dangereux. « Ce n’était pas mon jour. J’étais fatigué, barbouillé. » Jean-Christophe est redescendu le premier. « Vite, très vite. C’est mon optique : passer le moins de temps possible en haute altitude. » Le soir, dans la tente, ils ont appris par radio que le Coréen était tombé. Le lendemain, en redescendant, ils sont passés non loin de son corps.

Jean-Christophe Lafaille cherche ses mots pour décrire l’impression unique que produit le K2 : « C’est une montagne superbe, immense, qui t’écrase. Ici les risques sont palpables, on les visualise. Pour rejoindre le pied de la paroi, on marche sur le glacier Godwin-Austen, où un ami espagnol a retrouvé le corps de Maurice Barrard, il y a deux ans. C’est à un quart d’heure de marche des tentes où l’on vit pendant deux mois. Et chaque fois que je l’ai emprunté, j’y ai retrouvé des débris humains, un bassin, des vêtements, des chaussures. Toute l’histoire de cette mon! tagne te pèse sur les épaules. »

joli récit, mais c’est quoi le rapport ?

oué, tout ça pour dire que uiaaiaïe est peut être un nazi!

point godwin pour cm

[quote=« Francois, id: 1625391, post:63, topic:143637 »][/quote]
C’est vrai que ça devient chiant la montagne, il n’y a plus de tragédie. Tout fout le camp et c’était bien mieux avant avec de vrais hommes… " Ich kann nicht mehr… " ça, ça avait de la gueule en 36, vu au téléscope ! dégénérescence de la race…Tonton, tu nous racontes encore une fois Vincendon et henry…

je ne le disqualifie pas du tout, c’est juste qu’il expose des « fallait faire ci, fallait faire ça » comme si tout le monde avait une expérience sans faille. Mais comme le malheureux l’a expliqué, ils débutent donc ça arrive de faire des conneries.

Complètement d’accord, ça me rappelle des souvenirs

Tu généralise à peine trop mais juste à peine, c’est sur que certains sont élevés dans un cocon mais cela est vrai dans chaque génération.
En te lisant, faut croire qu’avant on était des durs, des braves et que maintenant les jeunes sont irresponsables de leur acte et incapables de se prendre en charge. Si tu penses ça, c’est navrant…
J’ai commencé doucement la montagne à 22ans et je pense que ma responsabilité, ma prise en charge et mes motivations sont les mêmes que celles d’un jeune du même âge il y a 20 ans.

Maintenant on porte plus de chaussettes en grimpant ! quel drame, t’as vraiment bien fait d’arrêter…

C’est a mon tour de me faire incendier ou bien ?

François adore provoquer en écrivant des trucs qu’il ne pense pas du tout (surtout qu’il y en a qui mordent à l’hameçon) :stuck_out_tongue:

Faut y aller à la louche… que dis-je, à la brouette. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, plus c’est gros, plus ça mord. Je me dis toujours « Ce n’est pas possible, ça ne va pas passer… » Mais si, ça passe !
J’en suis toujours baba.

[quote=« catherine, id: 1625471, post:71, topic:143637 »]

François adore provoquer en écrivant des trucs qu’il ne pense pas du tout (surtout qu’il y en a qui mordent à l’hameçon) :P[/quote]

Le problème c’est qu’on connaît pas François, mais qu’on en connaît un paquet qui tiendraient ces propos au 1er degré.

on saisit sa sortie, allez hop !

ben il va falloir qu’il écrive la suite de martine et les parpillons alors !

il faut qu’ils créent aussi un nouvel itinéraire (pour la montée)

sans parler de la couzy desmaison

une variante alors, sinon il faudrait que j’en crée un paquet aussi, dont celui ci…

Faut espérer ce soit de l’humour, comme les provocs de François, et sans le diktatcon d’un Tprout/TroudC… La pollution des forums (comme de n’importe quel débat), c’est cet esprit binaire à la bitemydick, le bien le mal, le vrai le faux, le noir le blanc, et chacun pensant être du bon côté de la farce (pour ceux qui veulent systématiquement faire porter le chapon). « I’m smart you’re dumb, I’m big you’re little, I’m right you’re wrong, and there’s nothing you can do about it… ». Ça fait un peu cours de récréation ! Mais y’a toujours des gonzes de 20 à 70 balais qu’ont jamais quitté le CE2.

[quote=« cm, id: 1625427, post:66, topic:143637 »]les jeunes ne pensent qu’au téléphone et à l’hélico quand 3 nuages arrivent…
et la SC aussi. Plus ils volent, plus ils sont contents (aux frais du contribuables). Sinon, ils verraient les choses autrement[/quote]

Heureusement, que plus ils volent plus ils sont contents. C’est leur boulot ! Et qui a dit qu’il était interdit de prendre du plaisir dans son taf ? S’ils volaient moins, et si ça les faisait iehc, ils seraient 100 fois moins efficaces. Je l’ai déjà écrit dans un forum : faut voir la détresse dans les yeux d’un PG ramenant un cadavre en bas pour comprendre qu’ils font tout pour arriver au plus vite, quelles que soient les conditions, le niveau technique des gusses en galère, et la réalité de la galère. Mais ça, évidemment, c’est pas facile à comprendre pour les yakafaukon champions du binaire (sans nécessairement connaître la musique…).

Ouais, ça peut énerver. Mais c’est pas le lieu ou le point de l’hélitreuillage qui compte, c’est la raison de l’intervention de l’hélico. Tu peux aussi bien te faire hélitreuiller depuis un trottoir à 50 m de chez toi.

Merci à uiaaiaïe d’avoir eu le courage et l’humilité de partager son expérience. Et il est vivant, c’est le principal.

[quote=« ceillac, id: 1625412, post:64, topic:143637 »]Le choix est en réalité: faire un effort pour jouer au jeu alpinistique et rentrer tard , mouillé, gelé, affamé, ému avec qq crampes et beaucoup de souvenirs, et donc extrêmement vivant,
ou rentrer sans avoir joué, au sec et en hélico, et vivant aussi.

Redescendre, bivouaquer, se tromper, être autonomes et s’engager, perdre du temps et son chemin et gérer ses erreurs, le tout dans un joli paysage, tout cela est consubstantiel au jeu alpinistique et tue rarement les joueurs.[/quote]

Le problème est: a-t-on réellement encore le droit de faire tout cela en montagne? Sans que les secours ne se déplacent? Il me semble que le rapport au portable et la facilité à appeler les secours actuellement a changé la donne.

Une anecdote qui m’est arrivée il n’y a pas si longtemps que ça (3 ou 4 ans) m’a fait beaucoup réfléchir sur ce problème:

comme souvent en ce qui me concerne en montagne :rolleyes: , erreur d’itinéraire dans la descente d’une traversée, on galère bien et finalement on préfère remonter au sommet pour reprendre l’itinéraire correct; on y arrive au coucher du soleil et on décide donc d’y bivouaquer pour entreprendre la descente le lendemain.
Mon compagnon de cordée pense qu’il vaudrait mieux appeler nos amis au camping en bas pour les prévenir qu’on ne rentrera pas le soir. Manque de bol: son portable ne fonctionne plus, impossible de l’allumer. Et personnellement, n’ayant pas encore la culture « portable » et le mien étant d’acquisition récente (on m’avait dit qu’il en fallait un pour appeler les secours en montagne :stuck_out_tongue: ), je n’avais dessus aucun numéro utilisable, ni ceux des amis en bas, ni celui du refuge d’où on était parti :rolleyes: . Par précaution, je l’éteins complètement pour qu’il fonctionne encore en cas d’urgence.

On descend comme prévu le lendemain où cette fois-ci on prend le bon itinéraire, mais le mauvais temps arrivé pendant la nuit nous fait prendre pas mal de précautions et on redescend donc lentement.

Et surprise! (ou pas?), lorsque le temps se lève un peu en fin de matinée, on voit arriver l’hélico du PGHM. On s’est regardé un peu penauds en se demandant s’il venait pour nous et on a fait le N avec les bras. Ils se sont assurés que c’était bien nous qu’ils recherchaient (pour l’anecdote, ils ont crié nos noms au haut-parleur et mon compagnon a écrit son nom à la pointe du piolet dans la neige) et ils sont repartis.

Je suis allée au PGHM le lendemain pour m’excuser d’avoir fait déplacer un hélico pour rien. Mais ensuite je me suis posée la question sur ce que j’aurais dû faire, le seul numéro que j’avais étant celui des urgences. A l’époque, dans ma façon d’aborder la montagne, il ne m’étais même pas venu à l’idée de l’utiliser puisqu’il n’y avait aucune urgence: nous n’étions ni blessés, ni malades et la course n’était pas difficile (surtout par l’itinéraire normal :stuck_out_tongue: ).
A posteriori et sachant que le mauvais temps allait arriver, si j’avais appelé les secours, ils auraient sûrement insisté pour venir nous chercher, nous privant effectivement de ce que Ceillac a appelé « le jeu alpinistique », qui laisse tant de souvenirs :slight_smile:

Moralité: pour avoir le droit de se perdre en montagne, il faut maintenant obligatoirement avoir non seulement un portable, mais l’utiliser pendant la course pour prévenir et rassurer les amis, et insister pour qu’il ne préviennent pas les secours en cas de bivouac imprévu (maintenant, j’ai tout plein de numéros dans mon portable :wink: ).

J’avoue que je regrette l’époque où je partais en totale liberté en montagne, sans prévenir personne, sans savoir toujours d’ailleurs où je voulais aller et ce que j’allais faire, me fiant à l’instinct du moment et sachant que de toute façon, personne n’allait se soucier de savoir où j’étais pendant plusieurs jours :slight_smile: .
Est-ce encore possible dans notre société de plus en plus informatisée et contrôlée?

Je vous laisse sur ces réflexions philosophiques :stuck_out_tongue: .

Bonne journée à tous.
P’tit’ étoile.

Posté en tant qu’invité par tprout:

T’as raison Crupillouze, ne change rien,on est rien que des pollueurs de forums, binaires et en primaire…des cons dictateurs et en plus je cause pas l’anglais donc tout faux!!! Sous couvert du discours branchouille et universel genre « tout se vaut,qui t’es pour donner ton avis »,tu ne dis pas grand chose de passionnant voire pas grand chose tout court…Que mon post ait été désagréable peu importe, il avait le mérite de l’indignation…et t’as pas du comprendre celui de cillac qui était tout sauf dogmatique.et plus sympa que le mien…C’est pas grave, continue à ne rien entendre et à servir la soupe au pôvre aiaillaille qui la boira avec humilité…il gagnera ainsi en expérience et deviendra donc un vrai montagnard comme toi,rompu à l’exercice de la dissertation et au maniement de l’esprit…Je te laisse, j’ai mon cours d’anglais , et toi t’as le brevet à réviser