Avec une initiation solide, ça fonctionne bien. Je suis déjà parti avec des personnes qui avaient jamais fait de grande voie et ça s’est passé sans problème.
Ça me parait moins compliqué qu’avec 1 leader et 3 seconds, du moins.
Avec une initiation solide, ça fonctionne bien. Je suis déjà parti avec des personnes qui avaient jamais fait de grande voie et ça s’est passé sans problème.
Ça me parait moins compliqué qu’avec 1 leader et 3 seconds, du moins.
Dans un itinéraire rocheux facile comme la voie Normale du Mont-Aiguille, la progression la plus efficace, que j’utilise depuis de très nombreuses années, tout comme mes camarades, amis et collègues qui oeuvrent régulièrement sur ce même itinéraire, c’est un leader suivi à 25 m de son ou ses compagnons, encordés à la queue leu leu, distants les uns des autres de 3 à 4 m. Intervalle nécessaire et suffisant pour ne pas mettre des coups de pieds sur la tronche du suivant, mais pas plus (on n’est pas en randonnée glaciaire et une corde qui traine balaye tous les cailloux du monde).
Dans la voie Normale du Mont-Aiguille il y a de bons relais tous les 20/25 m avec un équipement récent et suffisamment de place pour une cordée de 3, 4, 5 (j’ai même fait pire, mais il ne faut pas le dire !).
Une progression « corde tendue » me semble impossible à cet endroit avec une cordée multiple, même si je vois souvent ce que je considère comme du « solo encordé » : toujours se demander ce qui se passe si un de mes seconds chute, même d’un mètre, lorsque je suis en train de grimper en tête en bout de corde avec un point tous les 15 maxi, que je ne contrôle pas la corde, voire que je ne vois pas mes seconds !
J’utilise une corde mutilabel pour l’ascension, comme je l’ai dit plus haut, 25 m entre le leader et le premier second (le supposé plus débrouillé à la fin). Quelques anneaux de bustes si besoin et le surplus de corde dans le sac avec le deuxième brin de 50 m pour le rappel.
Pour les encordements : premier et dernier avec noeud de 8 ou de chaise, les autres avec tête d’alouette au baudrier plus une potence de 50 cm pour un peu plus de mobilité et d’indépendance de chacun. Facile à confectionner, intervalles facile à régler à tout moment, consomme très peu de corde avec des noeuds énormes et bien sûr pas d’encordement sur mousqueton.
Au delà de la technique de corde, je serais plus inquiet sur la fréquentation et les turbulences générées pas un gros groupe relativement lent. Ceci dit vous ne serez probablement pas les seuls à générer des bouchons.
Essaie de te renseigner un peu sur la fréquentation et clairement je ne peux que te conseiller de trouver un moment hors weekend. Je l’avais fait une fois en semaine et on avait croisé quelqu’un venu relever un compteur de fréquentation. On était déjà à environ 70 personnes passées dans la journée et on était loin d’être les derniers.
Remarque légitime !
Les pics de fréquentations au Mont-Aiguille sont les week-ends de juin / septembre / octobre, avec plus de 100 personnes chaque jours dans la seule voie Normale, un peu plus les samedis que les dimanches.
Autrefois, les accumulations de neige se prolongeaient jusqu’à fin mai dans l’Entonnoir, la cheminée, les couloirs de descente et le bas du grand rappel, ne permettant guère une fréquentation intense avant juin et un équipement crampons / piolet indispensable. Depuis quelques années, la neige disparaît dès mi-avril.
En juillet / août c’est moins intense, les locaux (Grenoble / Chambéry / Lyon / Valence…) sont légitimement ailleurs ; c’est à cette période qu’on voit le plus d’étrangers.
Un départ très matinal est une garantie de tranquillité, mais l’attaque de la voie à 7:00 en face NW, ça pique !
SI on est à l’aise, si on connait bien l’itinéraire et la descente, si la météo est stable, attaquer la voie dans l’après-midi est une bonne solution et si c’est en fin d’après-midi, le coucher de soleil depuis le sommet est sympa (frontale indispensable, ce sera tout noir dans la gorge au bas du rappel !).
Il est rare d’être seul au Mont-Aiguille, y compris en semaine, mais les week-ends sont assurément à éviter.
Je rajouterais ptet aussi que j’espère que tu as de la marge technique, de leadership et de gestion de l’itinéraire @Josselin. J’imagine que leader 3 autres personnes sans trop de connaissance, ca rajoute de la charge mentale et de la difficulté, surtout si qq chose se passe mal…
J’ai eu la chance de faire la voie le 27 oct (semaine), et avec le froid, y’avait pas grand monde
Merci pour tous les conseils @B.A: pour l’encordement, je prends et ferais comme ca, c’est effectivement clair, simple et permet d’avancer vite. Pour le timing, mon idee était de ne pas me presser le matin et d’attaquer dans l’apres midi quitte a finir a la frontale.
@Tom_Clancy : j’ai la marge technique, pas de soucis la-dessus, et j’ai deja fait le mont aiguillile 2 fois donc si les rappels n’ont pas bouge dans les 5 dernieres annees, j’ai encore clairement en tete ou ils sont. Bien que tu nommes aussi le leadership (pour le cas ou d’autres liraient ce fil), oui tu as raison c’est un point important dans une telle entreprise. En l’occurence, sur ce type d’itineraire, avec cette cordée, c’est un point que j’ai considéré.
Du coup, pour la corde, je prendrai mon brin de 9.2 (corde a simple) et mon brin de 8.6 qui a 11ans le sac et qui me servira pour le rappel. D’un point de vu sécurité ca me semble bon (je n’imagine pas un brin de rappel rompre, et a la monte je suis a simple sur une corde a simple).
sinon tu y vas deux fois ou tu limites à 2 seconds, parce que cela risque de gâcher le plaisir à toi et ton équipe, et les autres si tu ne vas dans un itinéraire non fréquenté.
Au Mont Aiguille, le plus difficile avec des personnes peu aguerries est la descente. Ce n’est pas une grande voie facile mais du terrain montagne et un rappel pendulaire long qui compliquent les choses, à fortiori avec un seul leader qui ne peut donc pas être devant et derrière, parfois simplement pour rassurer.
Si on se pose des question sur la montée (et sur la corde), ça signifie probablement qu’on n’a pas le niveau de la course car la course se joue sur la descente. Il faut avant tout réfléchir et prendre en compte la descente car la descente augmente significativement la difficulté et l’engagement.
La nuit complique encore la descente « compliquée » du Mont Aiguille. Au fil de de la fatigue de la journée, les personnes peu aguerries progressent de moins en moins vite. Ils progressent également moins vite à la descente. Quand la nuit tombe dans la descente, ils vont quasiment s’arrêter de progresser à cause du stress. Gérer en sécurité le rappel pendulaire de nuit avec 3 personnes peu aguerries nécessite une expérience certaine du leader y compris dans la gestion de groupe en milieu vertical.
Hormis si on a l’habitude de progresser de nuit, c’est une mauvaise idée d’enviseager un final à la frontale.
Avec 3 personnes peu aguerries, les courses peu engagées avec une descente facile sont préférables. Il est également préférable de démarrer tôt pour avoir le temps, y compris pour prendre des repos et gérer des imprévus, sans risquer la galère d’un final à la frontale.
En grande voie classique oui.
Pour la voie normale du Mont Aiguille, surtout pas. Clairement, si tu veux utiliser cette solution pour le Mont Aiguille, je prendrais juste tes 2 brins de rappel, pour avoir un encordement à 25m et gérer plus facilement les transitions entre sections verticales et plus « roulantes ».
Il n’est pas vraiment question de progresser à la frontale. Je l’ai évoqué si on part du sommet après le coucher du soleil, soit à la louche 21:00 en juin / juillet/août, ce qui induit une nuit noire vers 21:30. En commençant à marcher vers 12/13 heures, ça laisse quand même pas mal de marge pour arriver au bas du rappel de jour, pour une course qui se fait classiquement en 5 à 7 heures, y compris avec une cordée multiple de gens inexpérimentés.
Tu as un peu de temps d’ici l’été et c’est des personnes proches: pourquoi ne pas leur enseigner quelques bases d’ici là ? Vous iriez tous avec plus de sérénité et peut-être même plus d’accomplissement donc plus de plaisir.
Ca ne pose pas de soucis pour un guide d’emmener ainsi 3 débutants et de finir potentiellement à la frontale: il connait l’itinéraire par cœur, les manips sur le bout des doigts et a l’habitude de gérer des groupes. Le Mont-Aiguille c’est quand même impressionnant, j’y ai déjà vu des personnes paniquées à la descente. Pour un alpiniste lambda gérer un groupe en plus de nouvelles manips c’est plus tendu, surtout si ça pousse derrière du fait de la fréquentation.
Même si c’est techniquement possible, ca va être compliqué à gérer : 3 cordes à gérer, des nouilles, des relais où vous serez 4…
Une cordée de trois et un équipier de plus pour une cordée de deux serait effectivement une solution + pratique…
N’avoir que 2 brins de 50m nécessitent de faire passer les 4 personnes sur le 1er rappel (30m) avant d’envisager de reprendre la progression pour rejoindre et équiper le grand rappel, avec donc une perte de temps significative. Idem après le grand rappel : ne disposer que de 2 brins de 50 m oblige à faire passer les 4 personnes avant de continuer. Au Mont Aiguille, c’est la descente qui prime. C’est donc la stratégie de descente qui dicte en grande partie les cordes.
A la montée et compte tenu de l’équipement, ça passe avec à peu près tous les formats de corde.
De toute façon, ses 3 cordes ne permettent pas d’équiper les 2 rappels en même temps.
J’explique surtout qu’il faut d’abord réfléchir sur la stratégie de descente. Hormis Rab line et autres ficellous, ça passera quasiment toujours à la montée qui est très équipée.
La descente est toujours beaucoup plus compliquée, et/ou beaucoup plus longue, avec des personnes peu aguerries, à fortiori avec 1 seul leader pour 4 personnes.
Compte des 3 personnes peu aguerries, il y a matière à y passer beaucoup beaucoup de temps sur les 2 rappels et le dernier bloc.
Et donc tu laisses tes 3 seconds peu aguerris se démerder avec leur rappel (même si tu les installes tous avant de descendre), sans plus aucun visu sur eux quand tu vas installer ton 2ème rappel ?
Perso je préfère prendre le temps. Comme tu dis, c’est merdique, autant ne pas rajouter des galères parce que tu n’es pas là pour diriger les opérations.
Je dit surtout, et à nouveau, qu’il faut avant tout réfléchir à la stratégie de descente. Ni plus, ni moins. Au Mont Aiguille, c’est la descente qui prime.
Je ne connais pas les 3 personnes et ne peut donc pas savoir ce qu’il est possible, ou pas, de faire. La descente du Mont Aiguille n’est pas la course la plus simple avec 3 personnes peu aguerries pour un seul leader pas/peu habitué à gérer 3 débutants dans ce type de course. Avec des débutants, il y a matière à passer beaucoup de temps, même se faire peur, y compris seulement sur le « grand rappel ». Descendre un rappel pendulaire de cette longueur après une longue journée n’est pas simple pour un débutant. Là, il faut en faire passer 3 ! Tu auras beau installer les 3 descendeurs sur la corde pour limiter les manips en l’absence du leader, il faut déjà que cela ne panique pas quand le leader sera 40m plus. Comme évoqué par @PiotrL il est déjà nécessaire de réviser les fondamentaux mais sur un vrai grand rappel un peu dans le vide.
Bien vu. Evidement à proscrire quand on a la charge de compagnons inexpérimentés !
Que feras-tu en bas s’il y a un problème au relai ? Un néophyte stressé, livré à lui-même est capable de tout inventer, y compris les pire aberrations comme se démousquetonner de son descendeur ou même quitter son baudrier comme je l’ai vu faire par un de mes étudiants de l’Ecole Centrale, pourtant pas réputé pour le dernier des benêts !
Il ne reste que 3 solutions :
. Mouliner les sacs de patates : peu agréable, voire traumatisant, avec frottement de la corde. A éviter, je ne le fais jamais.
. Descente classique avec autobloquant : implique une déjà bonne autonomie dans la pratique, surtout pour un rappel aussi impressionnant.
. Descente sur un brin fixe avec son descendeur (si possible tube avec gorge), contre-assuré (1/2 cab.) avec l’autre brin. Le leader descend classiquement le dernier. C’est la seule solution qui te permet de tout contrôler : le baudrier, l’installation du descendeur, la vitesse de descente, les encouragements de départ, un arrêt, voire un retour au relai (cheveux dans le descendeur par ex) et même un treuillage éventuel si problème majeur.
Je ne connais pas beaucoup de professionnels qui font les 2 rappels. Le premier rappel s’évite en désescalade, c’est bien plus rapide, surtout avec une cordée multiple et on évite les bouchons du premier rappel dangereux car très exposé aux chutes de pierres du couloir. Au 2ème rappel il y a une large terrasse et 5 emplacements et la réception en bas du rappel ne pose aucun problème. J’emmène régulièrement des personnes de tous âges qui font là le premier rappel de leur vie, sans aucune préparation préalable.
Avec 3 personnes inexpérimentées et un leader n’ayant apparemment pas l’habitude de gérer 3 débutants dans ce type de course ?
Il est plus judicieux d’enseigner le rappel dans une configuration « simple », permettant notamment de prendre le temps d’expliquer, de former, de pratiquer … sans la pression du temps, de l’ambiance et en pouvant dépanner facilement si cela « coince », voire même en contre-assurant facilement du haut une personne limite pour la rassurer.
Avec 3 débutants, c’est quasi-indispensable. On ne peut pas anticiper les réactions d’un débutant dans cette situation nouvelle pour lui, et donc avec 3 débutants on augmente significativement les risques « d’emmerde » ! Il faut tout de même être joueur pour faire débuter le rappel à 3 débutants en les lançant dans un rappel pendulaire de 45 m après une longue journée et avec un seul leader. Je ne dis pas que c’est impossible. Mais ça ne semble pas le meilleur conseil à donner à une personne venant poser des questions élémentaires sur un forum.
Tu n’as pas lu ce que j’ai écrit juste au-dessus, en réponse à @Florence_B.
Quant à emmener de complets débutants en montagne qu’on découvre à 7 heure du mat’ sur un parking, en particulier au Mont-Aiguille, c’est effectivement le casse-croûte habituel des professionnels de la chose. Et loin de moi l’idée de réfuter le principe évident de former, d’enseigner, de préparer… je l’ai fait durant plus de 40 ans.