Circonstances de l'accident à l'Aiguille du Midi

Posté en tant qu’invité par Alpinos:

Ils ont bien mis des gendarmes pour éviter le camping sauvage… pourquoi pas en mettre un à la sortie du tunnel qui empêcherait les touristes non équipés (piolet-crampons) de franchir le portique ? Comme ça on pourrait équiper la descente de cordes fixes…

[quote=« Simon Emonin, id: 1651087, post:34, topic:146250 »]L’évolution « corde tendue » a quand même fait ses preuves […].
Cette technique est un outil, s’il est mal utilisé autant ne pas l’utiliser oui ![/quote]
Ah cette fameuse notion de « corde tendue », il y aurait tant à dire.
Je rencontre (de plus en plus souvent) dans les courses classiques, généralement rocheuses, des cordées qui annoncent qu’elles ont fait tout ou partie de la course « à corde tendue » : J’en reconnais certains dans des compte rendus du courses c2c où j’étais présent.
Mais ce qu’ils oublient de préciser, c’est qu’en réalité, ils ont fait du « solo encordé », avec allègrement un intervalle de 30 voire 50m entre chaque membre de la cordée et hardi petit qu’on grimpe ensemble quel que soit la difficulté du passage franchi à un instant T par l’un ou l’autre, sans aucun contrôle possible de ce que fait l’autre (parfois sans aucune visibilité sur le compagnon) et bien sûr, sans aucune chance de réagir à la moindre chute de l’un ou de l’autre. Quant aux points d’ancrage utilisés (ou non) ça et là, ils empêcheront peut-être la cordée d’aller ensemble jusqu’en bas (pas si sûr), mais ils n’éviteront pas l’accident.
Sans parler de la corde qui balaye tous les cailloux du monde pour le plaisir de ceux qui sont derrière.

[quote=« B.A., id: 1651131, post:42, topic:146250 »]Ah cette fameuse notion de « corde tendue », il y aurait tant à dire.
Je rencontre (de plus en plus souvent) dans les courses classiques, généralement rocheuses, des cordées qui annoncent qu’elles ont fait tout ou partie de la course « à corde tendue » : J’en reconnais certains dans des compte rendus du courses c2c où j’étais présent.
Mais ce qu’ils oublient de préciser, c’est qu’en réalité, ils ont fait du « solo encordé », avec allègrement un intervalle de 30 voire 50m entre chaque membre de la cordée et hardi petit qu’on grimpe ensemble quel que soit la difficulté du passage franchi à un instant T par l’un ou l’autre, sans aucun contrôle possible de ce que fait l’autre (parfois sans aucune visibilité sur le compagnon) et bien sûr, sans aucune chance de réagir à la moindre chute de l’un ou de l’autre. Quant aux points d’ancrage utilisés (ou non) ça et là, ils empêcheront peut-être la cordée d’aller ensemble jusqu’en bas (pas si sûr), mais ils n’éviteront pas l’accident.
Sans parler de la corde qui balaye tous les cailloux du monde pour le plaisir de ceux qui sont derrière.[/quote]

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[quote=« B.A., id: 1651131, post:42, topic:146250 »]

[quote=« Simon Emonin, id: 1651087, post:34, topic:146250 »]L’évolution « corde tendue » a quand même fait ses preuves […].
Cette technique est un outil, s’il est mal utilisé autant ne pas l’utiliser oui ![/quote]
Ah cette fameuse notion de « corde tendue », il y aurait tant à dire.
Je rencontre (de plus en plus souvent) dans les courses classiques, généralement rocheuses, des cordées qui annoncent qu’elles ont fait tout ou partie de la course « à corde tendue » : J’en reconnais certains dans des compte rendus du courses c2c où j’étais présent.
Mais ce qu’ils oublient de préciser, c’est qu’en réalité, ils ont fait du « solo encordé », avec allègrement un intervalle de 30 voire 50m entre chaque membre de la cordée et hardi petit qu’on grimpe ensemble quel que soit la difficulté du passage franchi à un instant T par l’un ou l’autre, sans aucun contrôle possible de ce que fait l’autre (parfois sans aucune visibilité sur le compagnon) et bien sûr, sans aucune chance de réagir à la moindre chute de l’un ou de l’autre. Quant aux points d’ancrage utilisés (ou non) ça et là, ils empêcheront peut-être la cordée d’aller ensemble jusqu’en bas (pas si sûr), mais ils n’éviteront pas l’accident.
Sans parler de la corde qui balaye tous les cailloux du monde pour le plaisir de ceux qui sont derrière.[/quote]

et concrètement sans corde tendue tu fais comment? tu passes 15 jours dans les itinéraires? la corde tendue en rocher ou en glace (avec des points) si tu te débrouilles bien ça craint pas tant, en pente de neige c’ est un autre débat. En tous les cas il y a des itinéraires ou tu peux clairement pas tirer de longueurs éternellement.

[quote=« B.A., id: 1651131, post:42, topic:146250 »]Mais ce qu’ils oublient de préciser, c’est qu’en réalité, ils ont fait du « solo encordé », avec allègrement un intervalle de 30 voire 50m entre chaque membre de la cordée et hardi petit qu’on grimpe ensemble quel que soit la difficulté du passage franchi à un instant T par l’un ou l’autre, sans aucun contrôle possible de ce que fait l’autre (parfois sans aucune visibilité sur le compagnon) et bien sûr, sans aucune chance de réagir à la moindre chute de l’un ou de l’autre. Quant aux points d’ancrage utilisés (ou non) ça et là, ils empêcheront peut-être la cordée d’aller ensemble jusqu’en bas (pas si sûr), mais ils n’éviteront pas l’accident.
Sans parler de la corde qui balaye tous les cailloux du monde pour le plaisir de ceux qui sont derrière.[/quote]

comme tous les outils que l’on a en alpinisme, il faut savoir l’utiliser convenablement.

Je pourrais tres bien prendre l’exemple et annoncer
« Combien de fois ai-je vu de grimpeur/alpiniste faire l’erreur de s’assurer ou fixer les anneaux de corde sur les portes matériel de leur baudrier reduisant leurs chances de survies à neant en cas de chute »
De la à dire qu’il faut renoncer au baudrier, il y a un monde non?

Ce n’est pas parce qu’un outil ou une technique est mal utilisée qu’il faut pour autant y renoncer

Posté en tant qu’invité par zobi la mouche:

Pourquoi parlez vous de « corde tendue » ?
Cette arête ne se descend généralement pas « corde tendue », mais avec un encordement court et quelques anneaux à la main. C’est tout de même la base de la progression dans ce type de terrain « facile ». L’encordement est rallongé progressivement en arrivant sur le glacier jusqu’à être un encordement pour glacier facile avec crevasses.

:lol: Enorme la blague !
A moins que… :confused:

C’est bien ce que je dis, la notion de « corde tendue » et les règles de sécurité qui vont avec ne sont pas les mêmes pour tout le monde.
Pour moi (et eu égard à la qualité et aux compétences éminentes de ceux ont pu me l’enseigner il y a bien longtemps, je crois savoir que je ne suis pas le seul, heureusement), corde tendue sur glacier (plat ou presque), c’est 15/20m entre chaque membre de la cordée. En rocher facile, arêtes, neige raide, c’est 3 à 5m, rarement plus et éventuellement, sous conditions, quelques anneaux à la main (2 à 3m maxi). A ajuster bien évidement en fonction du niveau du plus faible de la cordée.

Le terme « corde tendue » est utilisé pour 2 types de progression bien différente :

  • progression sans point, avec la corde bien tendue : on ne peut retenir qu’une chute du second, ou une chute en crevasse (sur du assez plat si c’est le gonze amont qui tombe)
  • progression avec points, sans faire de relai (sauf de temps en temps pour que le leader récupère du matos ou passe en second) : dans ce cas, ce n’est pas nécessaire que la corde soit bien tendue.

On est bien d’accord, ce sera fonction du niveau de la course et profil des passages, ainsi que du niveau des protagonistes, particulièrement du second. De là à avoir 30 à 50m de corde libre…

Posté en tant qu’invité par zobi la mouche:

[quote=« Bubu, id: 1651153, post:49, topic:146250 »]Le terme « corde tendue » est utilisé pour 2 types de progression bien différente :

  • progression sans point, avec la corde bien tendue : on ne peut retenir qu’une chute du second, ou une chute en crevasse (sur du assez plat si c’est le gonze amont qui tombe)[/quote]
    Le terme « corde tendue » n’est pas bien choisi pour désigner ce type de situation ou celle de l’arête de l’Aiguille du Midi.

Pour l’Arête de l’aiguille du Midi, on commence par s’encorder en N comme sur un glacier, puis on enkite un peu de corde dans le sac à dos, on fait des anneaux de bustes en montant éventuellement plusieurs étages (avec nœuds), et enfin on prend quelques anneaux à la main avec un encordement à quelques mètres.
C’est de très très loin le plus polyvalent qui permet d’ajuster très rapidement et facilement la longueur de corde en fonction des besoins. La sécurité est en partie liée à la capacité du leader à ajuster facilement la longueur de la corde en fonction des besoins, tout en assurant la sécurité du second. Quand, il y a un court passage difficile, la progression n’est plus simultanée. Le 1er de cordée (à l’arrière sur l’Arête), donne progressivement quelques mètres à son second pour lui permettre de franchir ce passage plus difficile, alors que lui même est à l’arrêt et l’assure (ou est prêt à sauter de l’autre coté). Ensuite le 1er de cordée rattrape son second tout en ravalant sa corde.

En arrivant sur le glacier, il suffit de lâcher les anneaux de mains et de défaire tout ou partie des anneaux de bustes (intérêt des anneaux en étages avec nœuds) pour avoir un encordement classique en N adapté à la progression sur glacier.

Posté en tant qu’invité par Mathis7407:

Corde tendu avec micro traction sur les points mis en place ! une Base !! Une nouvelle révolution…

Rien de nouveau dans cette technique utilisée déjà avec un Ropeman, il y a bien longtemps. C’est vrai qu’avec une mini ou une micro-traction, c’est plus pratique et ça file mieux. Mais ca reste une solution anecdotique très ponctuelle eu égard aux nombres d’appareils embarqués, au poids et au prix de la micro-traction !

Posté en tant qu’invité par zobi la mouche:

Pour descendre de l’Arete de l’Aiguille du Midi ?
On peut également arrêter de raconter des conneries. C’est plus simple et coûte moins chers.

Tout dépend des conditions!
En été où elle est souvent en glace et que les cordes fixes ont été enlevées, elle est à prendre au sérieux!

La preuve!

En hiver où il y a des cordes et généralement une véritable tranchée, OK… Encore que, au mauvais endroit (là où c’est raide), un mec qui glisse avec ses godasses de ski et qui balaye tous ceux qui sont devant lui, ça peut faire des dégâts!
A mon humble avis, en sortant en plus de l’environnement douillet et aseptisé de la benne et de Chamonix, on aurait tort de prendre ce passage à la légère! Perso, comme d’autres mais ce n’est pas une consolation, j’y ai fait le c… en doublant n’importe comment sur les bords à droite et à gauche, des gens qui lambinaient un peu, avec le recul je regrette…

Posté en tant qu’invité par microtraxion:

une base, une base… une connerie plutôt on dirait : http://www.petzl.com/files/all/product-experience/SPORT/PE-MICROTRAXION-SP-FR.pdf (page 11)

risque d’arrachement de le gaine et coupure de la corde!

Posté en tant qu’invité par la baltringue:

d’accord avec zobi la mouche.

de toute façon, l’assurage ne semble pas en cause puisqu’on parle de rupture de corniche.

Posté en tant qu’invité par zobi la mouche:

[quote=« jmt64000, id: 1651332, post:55, topic:146250 »]Tout dépend des conditions!
En été où elle est souvent en glace et que les cordes fixes ont été enlevées, elle est à prendre au sérieux!

La preuve!

En hiver où il y a des cordes et généralement une véritable tranchée, OK… Encore que, au mauvais endroit (là où c’est raide), un mec qui glisse avec ses godasses de ski et qui balaye tous ceux qui sont devant lui, ça peut faire des dégâts!
A mon humble avis, en sortant en plus de l’environnement douillet et aseptisé de la benne et de Chamonix, on aurait tort de prendre ce passage à la légère! Perso, comme d’autres mais ce n’est pas une consolation, j’y ai fait le c… en doublant n’importe comment sur les bords à droite et à gauche, des gens qui lambinaient un peu, avec le recul je regrette…[/quote]
Et c’est quoi le rapport avec la poulie traction.

Je n’ai descendu qu’une trentaine de fois cette arete en 10 ans => je ne connais pas toutes les conditions.
Mais, je n’ai jamais tiré des longueurs ou fait de la corde tendue !! J’utilise l’encordement que j’ai indiqué au dessus.

[quote=« B.A., id: 1651160, post:50, topic:146250 »]

On est bien d’accord, ce sera fonction du niveau de la course et profil des passages, ainsi que du niveau des protagonistes, particulièrement du second. De là à avoir 30 à 50m de corde libre…[/quote]

50m de corde libre en rocher sans point intermédiaire, je me demande concrètement où tu as pu réellement voir ça, ça devait tirer et frotter de partout. 10, 15 ou 20m, peut-être…

[quote=« lessoy, id: 1651053, post:27, topic:146250 »]

[quote=« LousticBis, id: 1651047, post:23, topic:146250 »]Je m’interroge comment justifier équiper cette arête qu’en hiver pour les skieurs et pas en été pour les alpinistes …

:)[/quote]

Imaginons un instant le touriste de base à la aiguille du Midi en short basket et un peu téméraire…
Il se dirait pas de problème pour descendre l’arête et là il se retrouverait sur un glacier.
Et alors combien de secours quotidien pour aller récupérer un touriste égaré sur Midi-Plan, un autre qui ne se sent pas remonter?[/quote]
D’accord avec lessoy pour l’équipement de l’arête, la Vallée Blanche est une sortie à ski qui se veut à la portée de tout le monde si encadrée, ce n’est pas le cas l’été.

Si j’ai bien compris, la rupture de corniche se serait produite bien après la descente de l’arête, l’équipement - ou pas - de cette arête serait sans corrélation à la cause racine du drame (sujet du post).
Si l’hypothèse de la rupture de corniche s’avère exacte alors il peut sembler probable que les trois alpinistes se soient trouvés à proximité de la rupture de pente sans soupçonner l’existence ou la taille de la corniche, ainsi aucun des trois n’aurait pu retenir la chute de l’un d’entre eux (il y a très peu de pente côté S mais un guide a des réflexes).
Les corniches sont un piège à alpinistes expérimentés, il suffit de compter les meilleurs qui se sont fait attraper (S. Brosse par exemple…), rares sont ceux qui ont la chance de s’en sortir.

Savez-vous s’il existe sur internet une explication théorique sur la rupture de corniche, les angles de glissement en cas de rupture ? Il ne faut pas nécessairement se retrouver au dessus du vide pour être emporté par la rupture de corniche me semble-t-il.