Posté en tant qu’invité par J.Marc:
Pour avoir initié pas mal de débutants, je peux te dire qu’on ne débute pas dans le 6 (bien sûr, il y a toujours de petits génies, mais je ne parle pas des exceptions).
Je te parle ici de l’escalade en falaise (oublions les SAE).
Les premières séances se déroulent dans le 4 (ou le 3 avec les enfants) ; on passe au 5 (en second) après 2 à 5 séances suivant les aptitudes ; mais le 5c en tête arrive rarement avant 10 à 20 séances. Le 6 peut s’essayer en second en même temps, mais bien souvent le 6a en tête attendra la deuxième saison. Ceux qui vont plus vite, outre des prédispositions, bénéficient en général d’un entraînement assez dense (style 2 séances par semaine).
Ce qui est important de savoir, c’est qu’à tout niveau, il s’agit d’escalde ; ceux qui prétendent que l’escalade comence au 7 (ou même au 6) n’ont rien compris ; à partir du moment où une voie te pose un problème, que tu vas résoudre par tes propres moyens, tu es un grimpeur. Regarde un grimpeur de 8 au taquet dans une 8c : il n’a pas meilleure allure que le grimpeur de 5 qui pédale dans une 6a… A notre niveau limite, on est tous égaux, et c’est pourquoi on se fait tous autant plaisir.
Pour les grandes voies, grosso modo, si les longueurs sont homogènes dans le 4 (respectivement 5,6) on côte AD (resp. D, TD) ; il y a donc un petit décalage (historiquement, le 4ème degré signifiait difficile, donc D). Il existe beaucoup de voies AD, mais ce sont généralement des voies montagne (terrain d’aventure ; on pose soi-même la majorité des protections). Mais en cherchant bien, on trouve quelques AD modernes (toutes équipées), notamment dans les voies Cambon (Ecrins) ou en Suisse (les topos Schweiz Plaisir en resencent bon nombre). Dans le D (du 5, donc), il y a beaucoup plus de choix ; faire une grande voie moderne sans dépasser le 5c est chose courante un peu partout.
Pour les dévers en 8… désolé mais là je ne joue pas ! Mais ça te montre ce que l’entraînement permet de faire.
Ah oui, et pour les cordelettes ? si possible pas autour du coup ; mais sur une plaquette (ou « spit ») : ses bords sont trop coupants pour qu’on puisse en descendre en rappel ; on passe alors la corde dans la cordelette. Ce qui n’est pas nécessaire sur un relais équipé pour le rappel (maillon rapide en place). Si en grimpant tu trouves une cordelette sur une plaquette, c’est qu’un gars y a fait réchappe ; pour garder le moral, oublie qu’il a pu y prendre un but, et supppose qu’il a seulement pris la pluie… La cordelette peut aussi servir à relier deux points douteux d’un relais pour en redescendre (toujours en rappel).