Choix de corde

Posté en tant qu’invité par fred:

Je dispose d’une corde à simple de 60 m ce qui me barre l’accès à bon nombre de voies en montagne en +sieurs longueurs. Aussi je veux en acheter une plus longue. Mais j’hésite entre une corde à simple et une corde à double ( rappel de 100 m ).

Merci par avance de vos conseils …

Fred

Posté en tant qu’invité par J.Marc:

Les longueurs des grandes voies atteignent souvent 40 voire 45m ; ces voies se redescendent parfois en rappel, mais de toutes façons en cas de réchappe la descente en rappel s’impose, d’où nécessité d’une corde à double de 100m.

Les cordes simples de 70m sont quant à elles très pratiques en falaise, où l’on trouve de plus en plus souvent de relais à un peu plus de 30m de hauteur ; mais insuffisantes en grandes voies.

Autres bonnes raisons de choisir une corde à double pour la montagne :

  • possibiité de grimper en flèche (cordée de trois) ;
  • mousquetonnage alterné des deux brins (pour diminuer le tirage, et pour moins solliciter les points en terrain d’aventure) ;
  • passage d’artif (on peut se faire bloquer sur un brin pendant qu’on clippe l’autre).

Un dernier détail : pour profiter pleinement d’une corde à double, il faut un dispositif d’assurage qui sépare les brins ; huit et demi-cab à éviter ; donc tube + plaquette, ou reverso (déjà longuement discuté sur ce forum).

Posté en tant qu’invité par Polo:

Je trouve le message de J.Marc très pertinent et me contenterais d’ajouter le TRE comme dispositif d’assurage (voir autre sujet sur ce forum)

Posté en tant qu’invité par Arnaud Saint Léger, camptocamp:

En artif, on utilise depuis quelques années des cordes à simple.
En effet, se faire prendre sec sur un brin de corde à double induit un effet poulie sur ce point, et donc une force à peu près deux fois supérieur à celle du poids du grimpeur
Alors qu’avec la corde à simple, on laisse clipé la corde dans le point inférieur et on se vache directement sur le point, ce qui ne soumet que le simple poids du grimpeur sur le point.
David a fait des fiches techniques très complètes au sujet de l’artif :
http://escalade.camptocamp.com/categorie17.html

Posté en tant qu’invité par Claude:

J’ai pas compris. Pourquoi ne peut-on pas cliper un brin de corde à double au même momment qu’une corde à simple ?

Posté en tant qu’invité par Ciza:

Aucun doute là dessus une corde à double de 100 m (rappel de 50 m donc) est nécessaire en montagne, ce pour trois raisons essentielles.

  1. Si un brin est abimé par une chute de pierre il en reste toujours un de sain.
  2. On peut mousquetonner alternativement chaque brin pour réduire le tirage et ménager les points d’assurage en cas de chute (force de choc moindre du à l’elasticité de la corde de diamètre généralement 7.5 à 8).
    3)On peut faire des rappels de 50 mètres ce qui est appréciable dans un enchaînement de rappels.

De plus si tu choisis deux brins de 50 m au lieu d’une corde d’un seul morceau de 100 m (moi j’ai coupé monrappel de 100 m pour en faire deux cordes) tu pourras t’alléger le jour où les 100 m ne seront pas nécessaires et s’ils le sont tu pourras partager la charge de la corde avec ton coéquipier. Appréciable.

a+

Posté en tant qu’invité par Claude:

Ciza a écrit:

  1. On peut mousquetonner alternativement chaque brin pour
    réduire le tirage et ménager les points d’assurage en cas de
    chute (force de choc moindre du à l’elasticité de la corde de
    diamètre généralement 7.5 à 8).

Un plomb sur du 7.5 en simple : voila qui doit garantir des belles poussées d’adrénaline :slight_smile:
Je suppose qu’il fallait lire de 8.5 (ou 8.1) à 9 ?

Pour les voies montagnes il n’y a aucun doute sur l’intérêt de la corde à double. Par contre sur les voies sportives modernes, je suis revenu sauf cas particulier à la corde d’attache. C’est plus leger, un peu plus simple pour les manips et ça fait moins de noeuds. Il reste rare de devoir faire des rechapes et si exceptionnellement on doit faire un rappel sur un seul goujon de 12 récent, ce n’est pas la fin du monde.

Posté en tant qu’invité par Christophe:

Le plus dur est de couper la corde. Cela peut faciliter les choses de faire réaliser l’opération par un amis. :slight_smile:

Posté en tant qu’invité par J.Marc:

Claude a écrit:

Pour les voies montagnes il n’y a aucun doute sur l’intérêt
de la corde à double. Par contre sur les voies sportives
modernes, je suis revenu sauf cas particulier à la corde
d’attache. C’est plus leger, un peu plus simple pour les
manips et ça fait moins de noeuds. Il reste rare de devoir
faire des rechapes et si exceptionnellement on doit faire un
rappel sur un seul goujon de 12 récent, ce n’est pas la fin
du monde.

Si je comprends bien, pour une voie moderne de 10 longueurs de 40m, dans laquelle tu prends la pluie en 8ème longueur (est-ce si rare ?), bien dalle et impraticable mouillée, tu vas redescendre en 15 rappels de 20m, et laisser 8 maillons ou cordelettes dans la voie… Moralité, le choix de la corde dépend aussi de la météo ! Pour les grandes voies près de chez moi - Jura ou Alpes suisses - je préfère la corde à double (et le parapluie).

Posté en tant qu’invité par J.Marc:

Aïe, va falloir que je me recycle…

Posté en tant qu’invité par Ciza:

Tu fais encore partie de ces grimpeurs qui ne savent pas faire de rappel éjectables ou de diverses manoeuvres laissant un relais propre ?

Posté en tant qu’invité par Ciza:

Couper une corde est une opération extrèmement simple. J’explique.
Tu prends un vieux couteau de cuisine que tu chaufes sur la flamme de ta gazinière et tu appuis sur la corde à l’ndroit de la coupe. La corde se coupe et est soudée dans la même opération.
C’est ce que j’ai fais et je recommencerai si nécessaire.
a+

Posté en tant qu’invité par J.Marc:

Certes, je ne sais pas tout faire (comme 100% des grimpeurs dailleurs !). Peux-tu préciser la technique que tu utiliserais dans le cas de figure que j’évoquais ?

Juste un détail : si en sus l’orage gronde, la meilleure méthode, c’est LA PLUS RAPIDE. Et pour moi, ça veux dire corde de 100m, avec au pire un maillon rapide.

Posté en tant qu’invité par fred:

Merci pour tout.
Achat d’un rappel de 100 m hier soir

Clôture de ma question …

Fred

Posté en tant qu’invité par Ciza:

Pour la rapidité je suis d’accord avec toi. Rappel le plus long possible et maillons rapides.Encore faut il en avoir quelques uns. Je connais peu de grimpeurs, même en grandes voies de montagne, qui partent avec 15 maillons rapides.

Sur broches il n’y a pas de problème pour faire des réchappes simples (sur un seul point bien entend, mais dans l’urgence …).

Sur plaquettes j’épuiserai mes maillons rapides, puis mes cordelettes, toutes sauf une que je garderai pour faire une serie de réchappes sur cordelette et noeud Dufour ou rappel éjectable avec noeud de tisseran gansé, par exemple. Trop long à détailler ici, mais bien expliqué sur www.escaladeavranches.fr.st rubrique « tecnique/rappels éjectables ».
a+

Posté en tant qu’invité par Claude:

J.Marc a écrit:

Si je comprends bien, pour une voie moderne de 10 longueurs
de 40m, dans laquelle tu prends la pluie en 8ème longueur
(est-ce si rare ?), bien dalle et impraticable mouillée, tu
vas redescendre en 15 rappels de 20m, et laisser 8 maillons
ou cordelettes dans la voie… Moralité, le choix de la corde
dépend aussi de la météo ! Pour les grandes voies près de
chez moi - Jura ou Alpes suisses - je préfère la corde à
double (et le parapluie).

  • 10*40m = 400m. Proportion des grandes voies de plus 400m, disons 1/10
  • Prendre la pluie : la météo à 24h est tout de même assez fiable. Probabilité de se prendre la pluie : disons 1/20, et encore faut être joueur.
  • Impraticable mouillée. De mémoire je me suis pris 4 fois la pluie en grande voie (dont 2 sportives) et ça ne m’a jamais empéché de sortir. Je propose 1/5 pour la proportion de voie insortable sous la pluie.

Au total, on en est déjà à une sur mille, sans compter que les rappels ne constituent pas toujours la seule réchappe possible. Par exemple dans le secteur des Buis à Presles, on peut rentrer à pied par la vire médiane. En gros ça va m’arriver une voie dans ma vie.
De toute façon, j’ai toujours 5m de cordelette dyneema sur moi. Laisser 8 petits anneaux n’est donc pas un problème insurmontable.

Posté en tant qu’invité par Rom:

Question d’ignorant en grande voie mais vous les laissez où les cordellettes ? J’imagine une dalle et bien je ne vois pas bien où les accrocher. Idem pour les maillons ? Si c’est sur pitons je comprends mieux, c’est ça ?
C’est tentant les voies de plusieurs longueurs mais à quelle cotations commençent elles ? Le minimum que j’ai vu c’est D et D+ et de mémoire ça correspondait à des cotes longueurs variant de 4 à 6. Pour l’instant je me limite au 5 (c’est pas énorme mais je m’amuse bien) le 6 m’ayant laissé un douleureux souvenir à l’épaule. Ce serait intéressant pour les débutants des voies de plusieurs longueurs avec des cotes plus basses pour gouter aux grandes voies.

Autre reflexion : 4 et 5 c’est le bas du tableau mais ça donne déjà pas mal de sensations. Hors j’entends dire dans les sites 4,5,6 voies pour débutants. Pour les stages d’escalade que j’ai pu voir c’est niveau 6b minimum. Quand je vois les 6 je me pose pas mal de questions alors au dessus je me demande comment on peut grimper. Quand une copine regarde une voie équipée sous un rocher (8 qqchose) et me demande comment on peut grimper à l’envers je ne sais plus quoi dire. Alors dites moi comment fait on ??? Le pire est quand je lis « je me balade en tong dans le 8 » (ou qqchose d’approchant, peut être sandales) ! Mais comment font-ils ?

Posté en tant qu’invité par J.Marc:

Attention, Claude, tu manipules des probabilités qui ne sont pas indépendantes… plus une voie est longue, plus on y passe de temps, et plus la météo risque de changer en cours de route ; et plus la voie est longue, plus tu risque de tomber sur une longueur bien dalle - et c’est souvent équipé espacé la dalle - impraticable mouillée. Calcul à revoir !
Et pour info, à propos de la météo à 24h, ce matin grand soleil, et prévisions de la météo locale de 7h optimistes (nuageux mais sec) ; résultat, sur mon rocher préféré : dès 11h, de vraies giboulées de mars (avec la grêle en prime) ; bon, d’accord, c’était en Alsace…

En pratique, partir avec une corde à simple pour une voie sportive de 3 à 4 heures, OK ; au delà, la corde à double me parait plus prudente.

Sinon, d’accord pour la cordelette, j’en ai toujours suffisemment en fond de sac.

Posté en tant qu’invité par J.Marc:

Pour avoir initié pas mal de débutants, je peux te dire qu’on ne débute pas dans le 6 (bien sûr, il y a toujours de petits génies, mais je ne parle pas des exceptions).

Je te parle ici de l’escalade en falaise (oublions les SAE).

Les premières séances se déroulent dans le 4 (ou le 3 avec les enfants) ; on passe au 5 (en second) après 2 à 5 séances suivant les aptitudes ; mais le 5c en tête arrive rarement avant 10 à 20 séances. Le 6 peut s’essayer en second en même temps, mais bien souvent le 6a en tête attendra la deuxième saison. Ceux qui vont plus vite, outre des prédispositions, bénéficient en général d’un entraînement assez dense (style 2 séances par semaine).

Ce qui est important de savoir, c’est qu’à tout niveau, il s’agit d’escalde ; ceux qui prétendent que l’escalade comence au 7 (ou même au 6) n’ont rien compris ; à partir du moment où une voie te pose un problème, que tu vas résoudre par tes propres moyens, tu es un grimpeur. Regarde un grimpeur de 8 au taquet dans une 8c : il n’a pas meilleure allure que le grimpeur de 5 qui pédale dans une 6a… A notre niveau limite, on est tous égaux, et c’est pourquoi on se fait tous autant plaisir.

Pour les grandes voies, grosso modo, si les longueurs sont homogènes dans le 4 (respectivement 5,6) on côte AD (resp. D, TD) ; il y a donc un petit décalage (historiquement, le 4ème degré signifiait difficile, donc D). Il existe beaucoup de voies AD, mais ce sont généralement des voies montagne (terrain d’aventure ; on pose soi-même la majorité des protections). Mais en cherchant bien, on trouve quelques AD modernes (toutes équipées), notamment dans les voies Cambon (Ecrins) ou en Suisse (les topos Schweiz Plaisir en resencent bon nombre). Dans le D (du 5, donc), il y a beaucoup plus de choix ; faire une grande voie moderne sans dépasser le 5c est chose courante un peu partout.

Pour les dévers en 8… désolé mais là je ne joue pas ! Mais ça te montre ce que l’entraînement permet de faire.

Ah oui, et pour les cordelettes ? si possible pas autour du coup ; mais sur une plaquette (ou « spit ») : ses bords sont trop coupants pour qu’on puisse en descendre en rappel ; on passe alors la corde dans la cordelette. Ce qui n’est pas nécessaire sur un relais équipé pour le rappel (maillon rapide en place). Si en grimpant tu trouves une cordelette sur une plaquette, c’est qu’un gars y a fait réchappe ; pour garder le moral, oublie qu’il a pu y prendre un but, et supppose qu’il a seulement pris la pluie… La cordelette peut aussi servir à relier deux points douteux d’un relais pour en redescendre (toujours en rappel).

Posté en tant qu’invité par J.Marc:

D’accord sur le principe, mais :

  • combien de grimpeurs savent faire un rappel éjectable ?
  • pour le réaliser vite et en toute sécurité, il faut pratiquer régulièrement ; tu te fais un Dufour une fois par semaine ?
    On m’a déjà montré, mais je trouve cette pratique trop risqué ; je préfère laisser maillons, cordelettes, mousquetons de dégaines…