Je sais je sais. Je lui proposais juste les deux choix possibles pour entrer en contact en privé.
Cherche témoignages sur la préparation des courses
[quote=« Rupicapra rupicapra, id: 1137223, post:41, topic:108237 »]
Je sais je sais. Je lui proposais juste les deux choix possibles pour entrer en contact en privé.[/quote]
Toi, oui, mais tu ne le lui dit pas
Bah c’est ps grave, il neige dehors
Ben pas chez moi…
Pire volontiers un mail, merci à tous pour vos remarques… Ici il neige et je test le ski-béquilles…new style!!!
Posté en tant qu’invité par pire:
Voilà je t’ai expédié une bafouille
J’ai eu l’occasion de faire de la montagne (essentiellement du ski de rando) dans des « destinations lointaines » ou les prévisions météo sont peu fiables et les sources d’informations sont peu abondantes voir quasi-nulles pour certains sommets.
C’est sans doute sur ces montagnes loin des sentiers battus que mes diverses compagnons et moi avons vécu nos plus beaux moments en montagne : dénicher un accès, imaginer un itinéraire une fois au pieds des difficultés, faire face à une météo imprévisible, c’était de l’aventure avec un grand A.
Nous avons pris pal mal de buts, dont certains mémorables, mais quel bonheur lorsque nous parvenions au sommet de la montagne convoité. C’est comme si la nature nous avait ouvert ses portes, les unes après les autres, pour nous laisser pénétrer dans son royaume. Et c’était d’autant plus jubilatoire lorsque nous étions déjà à notre 2e ou 3e tentative.
De retour dans les Alpes, je ne retrouve plus ce sentiment. En préparant un temps soit peu ses sorties, il devient presque impossible de buter. C’est agréable dans le sens ou on s’évite des galères mais en même temps, il manque un peu de piment, ce petit quelque chose qui donne toute sa saveur aux sommets exotiques.
On pratique donc la montagne dans ces coins reculés de manière très différente qu’en Europe. C’est surtout un autre rapport au temps consacré à une montagne que l’on apprend.
Pour ma part ce n’est pas la difficulté intrinsèque des itinéraires qui m’intéresse mais le voyage vers l’inconnu, la découverte de la ligne logique (donc la plus facile) entre le monde des hommes et celui des cimes. Et j’ai été comblé avec ces sommets lointains.
Si jamais ça t’intéresses tu cliques sur la photo du texte.
[right]Et comment y fsaient les journaleux avant le Weeeb ?[/right]
merci l’insomniaque…zoli texte
C’est le début de la préface d’Escalades dans les Alpes par Edward Whymper.
Tu peux aussi télécharger le PDF et divers versions epub ou commander la version livre de poche ici :
Escalades dans les Alpes
Dans ce livre, ou dans « Mes Escalades » de Mummery par exemple, on lit souvent de récits de galères voire de buts dans le brouillard ou le grand mauvais : bah oui pas tellement de prévisions météo à dispo à l’époque alors ils allaient voir…
[quote=« âlex, id: 1137885, post:49, topic:108237 »]
[quote=« Colnais, id: 1137847, post:47, topic:108237 »]Si jamais ça t’intéresses tu cliques sur la photo du texte.
[/quote]
C’est le début de la préface d’Escalades dans les Alpes par Edward Whymper.[/quote]
Et tu as tout le livre à lire sur le merveilleux site vers lequel le lien pointe et aussi la possibilité de le télécharger en PDF et de faire d’autres recherches…
Posté en tant qu’invité par France05:
Pour moi, les 2 évolutions majeures que représentent l’incroyable mobilité des participants et la quantité astronomique d’information disponible révolutionné la pratique:
Regarde Whymper: pour gravir la Verte, il lui fallait gravir les Jorasses (il avait p’être tord mais ‹ est ce qui a fait): qu’est-ce que cela nous dit: ben pas de photos existantes, pas de météo (il l’a pas vue), pas de topo (il a « loupé » le sommet des Jojo).
Combien de fois les « vieux » alpinistes revenaient d’année en année sur le même secteur: la connaissance des massifs était si faible que ils ne lâchaient pas l’affaire parcequ › ils capitalisaient sur leur savoir pour réussir.
Combien de guidos se baladaient d’un massif à un autre, voire d’un pays à un autres? Pas convaincus? Enlève les 10 guidos connus pour être allés un peu partout jusque dans les années 40 (grosso modo avant Rébuffat et l’ENSA), que reste-il? Que des locaux .
- récent, relis les fameux bivouac de Bonnatti: prévisions météo inexistantes même pour les meilleurs!
Et un autre truc qui change: la qualité des secours: souviens-toi de Vincendon et Henry, avant, tu partais mais on allait pas trop te chercher…même à 5km de Cham’ et alors si t’étais pas natif du coin…
Dernière réflexion: l’écrasante majorité de sommet conquis par (ou avec l’aide) des gens du coin: bien sur c’est évident de dire cela mais aujourd’hui tu planifie aussi vite un séjour à KKalymnos/Thailand qu’une voie à CHam en venant de Paris. 50 ans avant c’étaient quelques culottés comme Pierre Alain qui allaient se faire une première de ouf à la Meije, 100 ans avant c’étiat quasi que des Anglais qui allaient excusivement à Cham’ et utilisaient des guides.
Y’aurait aussi à parler du poids, de 'esprit compétitif et du matériel… bref le sujet est loin d’être clôt
Au fait, tu veux écrire un book?
Merci France05, non loin de moi de réécrire l’histoire, le fil rouge étant les moyens de communication pour les infos en montagne avant, aujourd’hui et qui sait demain (d’ailleurs il faut que je creuse ct’affaire…) vos mots me donnent pleins d’idées, c’est chouette.
Arvi
Posté en tant qu’invité par JPCC:
Avant internet, on rêvait soit sur des courses mythifiées par le bouche-à-oreille ou par les topos (j’ai par exemple un vieux « Vallot » qui date de 1947) et récits d’aventure, soit sur des montagnes qu’on avait sous les yeux. Plus c’était difficile plus on essayait d’obtenir des infos (photos ou descriptifs, dans des récits, des revues, cartes postales…), sinon on essayait à vue.
La deuxième étape , c’était la programmation. Plus la voie était difficile et en altitude, plus il fallait faire de courses « d’entraînement », donc il fallait prévoir des congés assez longs et s’énerver les week-ends de mai-juin si l’on habitait pas trop loin des montagnes.
Enfin le jour J, on disait « on y va », sauf si les signes météos n’étaient pas favorables (et contrairement à ce que disent certains, cela marche ; le problème, c’est pour les courses sur plusieurs jours, où l’observation du ciel le jour J ne permet aucune prédiction fiable en montagne au-delà de à J+1).
Et tout cela avait un petit parfum d’aventure tout à fait plaisant, même quand on prenait des buts météo ou des galère d’itinéraires
En effet, Whymper s’est arrêté à la Pointe… Whymper et n’est pas allé jusqu’à la Pointe Walker, le point culminant. Dans son récit :
[quote]Au delà, nous voguâmes à pleines voiles et nous atteignîmes le sommet des Grandes Jorasses à une heure de l’après-midi. Une violente tempête régnait dans ces régions élevées ; des nuées orageuses, fouettées par le vent, s’accumulaient autour des sommets et nous enveloppaient de tourbillons de brume ; séparés du reste de l’univers, nous pouvions nous croire suspendus entre le ciel et le globe terrestre que nous apercevions par échappées, sans trop savoir auquel des deux nous appartenions.
Ma patience se lassa avant que les nuages eussent disparu, nous descendîmes donc sans avoir atteint le but de notre ascension. Nous suivîmes d’abord la petite arête qui descend du sommet que nous avions gravi, puis nous primes, à son extrémité supérieure, le couloir de glace situé à la gauche de cette arête, et complètement blanc.[/quote]
c’est pas très clair s’il avait vu qu’il n’était pas vraiment au sommet (dans le brouillard ils ont pas du voir que l’autre sommet était plus haut) ou si en fait il s’en fichait un peu des Grandes Jorasses (dans le livre cet épisode tient dans 3 paragraphes) et n’était intéressé que par un repérage de l’Aiguille Verte (le but de l’ascension c’était les Jorasses ou la vue sur la Verte ?).
Un truc qui transparaît pas mal dans ses récits c’est qu’à l’époque ils passaient aussi pas mal de temps en repérages et en tentatives pour trouver le meilleur chemin. Par exemple pour le Cervin, il n’a réussi qu’à la 8e tentative. Et à chaque fois ça impliquait pas mal de déplacements… à pied. C’est sûr qu’aujourd’hui avec les topos, la voiture, les vidéos sur internet, etc. il y a moins besoin de chercher.
A noter tout de même que le terrain de jeu est encore vaste aujourd’hui et que de nombreuses personnes gardent cet esprit de découverte en faisant des repérages, des études sur carte (voire sur photos satellites avec Google Maps/Earth, les photos aériennes IGN etc.), en « allant voir »… Tout n’est pas encore dans les topos !
C’est ce que je faisais en Argentine (avec des cartes au 100 000 qui ne donnent que les courbes de niveau). Certains appellent ça de l’alpinisme d’exploration. Je trouve que Gino Buscaini est un de ceux qui en parle le mieux, par exemple dans son livre sur l’alpinisme en Patagonie.
[quote=« âlex, id: 1137885, post:49, topic:108237 »]C’est le début de la préface d’Escalades dans les Alpes par Edward Whymper.
Tu peux aussi télécharger le PDF et divers versions epub ou commander la version livre de poche ici :
Escalades dans les Alpes[/quote]
Un livre bien agréable à lire dans un style de rédaction un peu ancien.
Ce qui est intéressant avec le net c’est q’en faisant des recherches ont peut tomber sur des photos (blog,forum…) d’un passage compliqué qu’on appréhende ou des photos des conditions du moment, la gueule de la corniche, la taille de la rimaye ou des seracs cette année…
Ca me sert bien aussi pour l’orientation. Avec un peu de recherche, je trouve des photos d’amateurs de tels ou tels montagne sous différent angle. Ca, plus l’étude de la carte ça me permet d’encore mieux visualiser un itinéraire et l’ensemble d’un massif, du coup sur place je gagne du temps. Voilà un point qui pour moi est assez positif.
Posté en tant qu’invité par Malacara:
Avant les topos… on allait déjà à Canossa.
Janvier 1077, Col du Mont-Cenis.
« Les montagnes élevées dont les cimes touchaient les nuages, et par lesquelles passaient le chemin, étaient couvertes de masses de neige et de glace tellement monstrueuses qu’aucun cavalier, aucun homme à pied ne pouvait faire un pas sans danger sur les pentes raides et glissantes… Le roi loua donc quelques personnes qui connaissaient le terrain, des gens du cru, familiers des sommets abrupts, pour marcher devant sa suite sur les rochers escarpés et les immenses névés, et faire tout ce qui était possible pour rendre cet horrible chemin plus facile à parcourir pour ceux qui les suivaient. Ceux-ci avançaient tantôt à quatre pattes, tantôt en s’agrippant aux épaules de leurs guides, parfois le pied de l’un deux dérapait sur le sol verglacé, il tombait en glissant sur une bonne partie de la pente. Cependant, la reine et sa cour furent assises sur des peaux de bœuf et traînées par les guides de montagne. Les chevaux ont pu être, pour une partie d’entre eux, descendus à l’aide de dispositifs spéciaux, tandis que d’autres étaient tirés par les pattes qu’on leur avait attachées. Mais parmi ceux-ci beaucoup succombèrent, beaucoup furent gravement blessés, quelques-uns seulement sortirent indemnes de ce péril »
Chronique de Lambert d’Hersfeld
c’est déjà pas mal, je n’avais pas ça dans le gharwal
[quote=« Pacau, id: 1136555, post:1, topic:108237 »]Et aussi de montagnards « technologistes »
Comment et sur quels sites ils préparent leurs courses?
Professionnel ou amateur, comment utilisent-ils le net ?[/quote]
Je ne vais pas tout dévoiler, mais le net m’a permis de progresser énormément sur tout ce qui n’est pas effort physique, alors que je ne fais pas beaucoup de montagne (par exemple je ne suis pas sorti aujourd’hui et je ne sortirai pas avant ce WE alors que les conditions s’améliorent et que tout le monde sort).
Je compense ma faible activité par une étude plus fine de la montagne grace aux infos trouvées sur le net, permettant de faire de belles choses quand même.
En gros je suis capable de ne plus jamais buter (en changeant d’objectif chez moi sans le dire), mais des fois je fais plus ou moins exprès pour le folklore et pour faire semblant d’en avoir chié (« j’ai dû m’y prendre à 3 fois pour faire ce sommet », etc).