Posté en tant qu’invité par âlex:
On a l’impression que pour vous, c’est relatif au niveau de chacun : pour un skieur moyen, l’incertitude quand à la maitrise de la situation va arriver plus vite que pour un skieur pro (typiquement cette histoire de première fois sans les roulettes…). D’où peut être des notions d’« extrême » un peu rapides dans le grand public qui n’a pas vraiment de repères solides en la matière.
perso, ca m’écorche un peu la bouche de parler de « sports extremes » d’une part pasque le terme est complètement galvaudé par toutes ces utilisations abusives des médias ou des sportifs eux-mêmes (quand on voit ce que certains appellent « extreme », on a du mal à imaginer comment ils désigneraient certaines autres activités autrement plus hallucinantes).
J’aime bien cette vision du sport extreme comme une pratique « aux limites » d’un sport qui en soit n’a rien d’extreme (typiquement le ski ou l’escalade). Mais ca implique aussi que cette notion d’extreme evolue avec la vulgarisation de la pratique (d’où ma dernière question). Bon exemple de Bubu à propos du Glacier du Milieu qui devait représenter un challenge plus que respectable lors de la première, avant guerre, alors que maintenant c’est une classique. Après tout, « extreme » ca veut dire que c’est le point ultime jusque la atteint dans la pratique. La fameuse limite des possibilités humaines.
En fait j’ai l’impression que ce qui est vraiment « extreme », c’est plutot le fait d’innover et d’aller chercher des limites encore jamais tutoyées. C’est le fameux déclic mental. Faire un truc super dur mais qui a déjà été fait, c’est déjà moins dur.
Je suis pas pratiquant mais j’aime bien fureter sur le site de la French BASE Association (http://fba.base-jump.org/). Visiblement pour beaucoup d’entre vous, le BASE n’usurpe pas sa réputation de sport extrême. Ce qui est marrant c’est que la question a déjà été posé sur leur forum, et la réponse qu’il en ressortait etait que « non, c’est pas extreme » (encore cette histoire de point de vue différent d’un individu a l’autre, vous me direz). D’ailleurs ce sport subit aussi quelques problèmes de croissance avec de plus en plus de gens qui veulent en faire (surement attirés par cette image d’extreme et libérés du déclic mental par les pionniers de l’activités) alors qu’il n’ont surement pas ou pas encore assez de marge pour ca. Une dérive notable : des stages d’initiation au BASE sont organisés par un fabricant américain de matos, Basic Research, style initiation UCPA à l’alpinisme. T’allonges les dollars et on t’emmène sauter en Norvège…
Ne se dirige-t-on pas vers un encadrement de plus en plus accru des activités « extremes » avec par conséquent un controle toujours plus présent des autorités et un déchargement de la responsabilité individuelle alors que tout ceci devrait resté une démarche hautement personnelle ?