Petit compte rendu de la réunion sur le Caroux qui s’est tenu à Béziers le 21 Juin 2008 à la maison de la vie associative, salle trouvée par le CAF Béziers. Ce compte rendu n’a pas vocation à être entièrement exhaustif et peut être amené à être compléter par d’autres participants à cette réunion.
Etaient présents une vingtaine de personnes.
La réunion s’est ouverte par une intervention d’Henri Blanc qui a rappelé son attachement au Caroux. Parmi les points à noter, Henri Blanc a clairement annoncé qu’il n’était pas question de ferrailler le Caroux. Cependant il est sceptique quand à l’appellation Terrain d’aventure pour qualifier l’escalade au Caroux préférant parler d’escalade de voies « montagnes » voir carrément de voies Carouxiennes. J’ai aussi noté cette phrase : « Le Caroux doit rester à portée des gens qui le grimpent »
Ensuite Daniel Cruz, président du CD 34 nous a exposé le projet.
Ce projet est dans les cartons depuis 1997 et a été plus ou moins accéléré par la mise en place de Natura 2000 qui a exigé l’inventaire des activités humaines sur le massif du Caroux, en particulier de l’escalade.
Suite à ça, l’ONF a cherché un interlocuteur référent pour gérer l’escalade. Le CD FFME s’est naturellement imposé.
La Convention TA a été proposé à l’ONF, qui l’a refusé. Une convention FFME/ONF a alors été rédigée mais n’est pas encore signée. Il s’agit d’une « convention autorisant l’usage des terrains domaniaux en vue de la pratique de l’escalade ». Il s’agit d’une convention générale, ensuite une convention secteur par secteur sera signée dans la quelle seront décrite précisément toutes les voies couvertes par cette convention.
Cette convention a une durée de 9 ans renouvelable.
Pour cela il faut faire un inventaire des voies, notamment du matériel en place, pour cela il y a mise en place d’une commission technique qui va assurer le suivi des travaux.
Les voies qui vont être étudiées par la commission sont au nombre de 240-250 (liste établie notamment par H. Blanc et JL Raynal)
Sur le massif du Caroux, il va donc y avoir :
- des voies conventionnées
- des voies non conventionnées.
Parmi les voies conventionnées, certaines qui peuvent se protéger naturellement seront nettoyées des pitons actuels, les autres seront plus ou moins équipées en fonction de l’avis de la CT.
Dans les voies non conventionnées, l’équipement actuel sera laissé tel quel.
La CT travaillera sur la base de fiches établies par des grimpeurs et comportent notamment un descriptif de la voie, le nombre de points en place, ceux qui sont estimés comme indispensable et/ ou mal placés et qui seront dans le cadre du conventionnement remplacé par des scellements. Les autres points seront enlevés.
Le cahier des charges provisoire fait état d’un certain nombre de points (précédemment énoncé par Daniel sur le forum) :
[quote=nielda]avant d’être équipées/déséquipées, les voies seront parcourues par les équipeurs afin de s’imprégner de la voie.
la réhabilitation respectera l’itinéraire et le nombre de points de l’ouverture.
le rééquipement se fera à l’identique, en respectant l’engagement antérieur le nombre de points dans chaque longueur.
aucun point ne sera rajouté y compris aux relais. (par exemple, en cas d’arbre au relais, on ne rajoute rien)
dans certaines voies, les points rajoutés au fil des ans, seront supprimés, ceci rendra tout son engagement à l’itinéraire et permettra de conserver sa configuration d’origine.
pour le remplacement des points vétustes, des points scéllés seront placés dans un rayon de 50 cm du point originel.
un balisage discret des chemins d’accès sera choisi en concertation avec les représentants d’Hérault Sports, principal partenaire institutionnel du CD34.
tous les travaux, quels qu’ils soient, ne se feront qu’apres validation de la commission de suivi technique.
celle ci assurera le suivi, le controle et la validation de chaque conventionnement.
Le premier secteur réhabilité serait « la Grande Paroi ».[/quote]
En ce qui concerne le calendrier, le CD espère fait les travaux à la grande Paroi d’ici la fin 2008 puis de laisser s’écouler quelques mois histoire d’avoir un maximum de retour de grimpeurs pour ensuite pouvoir corriger le tir si nécessaire.
Un exemple de fiche est montré. L’exposé se termine là et on passe aux questions. La discussion ayant été menée tambour battant, je n’ai pas eut le temps de noter toutes les questions et les réponses.
Tout d’abord, le but du réequipement/réhabilitation est avant tout d’éviter d’envoyer les grimpeurs « au carton » en enlevant les mauvais points et en les remplaçant par des points solides.
En ce qui concerne Natura 2000, son emprise au Caroux est uniquement sur du territoire domanial et non du territoire communal et 80% de l’escalade au Caroux se déroule sur un territoire ONF / Natura 2000. Hors des réserves Natura 2000, rien n’est interdit pour l’instant et deux sites sont à surveiller : la Main de Farrière et la Roque rouge qui pourrait faire l’objet d’une réserve.
Il a été mentionné qu’une voie ne peut pas être réequipée à l’identique, on va donc avoir « une revisite » de la voie.
Ceci a conduit à des questions sur l’éthique du réequipement notamment :
- Est ce que la volontée de mettre les nouveaux points dans un rayon de 50 cm des anciens est réaliste ?
- Les passages qui se font actuellement en artifs et qui peuvent être libérés : comment on les réequipe ? Doit on avoir un passage en libre obligatoire quitte à ce que cela fasse « exploser » le niveau de la voie ?
Autre temps, autre mœurs, le niveau et aussi les moyens techniques en escalade ayant évolués, on ne peut pas trop comparer les méthodes utilisées à l’ouverture de la voie et celle dont dispose le grimpeur actuellement.
La cas de la « Batarde » à la grande Paroi a été évoquée. Grosso modo dans cette voie, il y a une traversée d’une dizaine de mètres non protégeable et non protégée. Dans cette longueur le relais est composé d’un vieux spit de 8 et d’un piton, il y a ensuite un piton puis la traversée et ensuite un piton à la fin de la traversée : la question est de savoir comment on rééquipe ?
Toutes ces questions seront discutées au sein de la commission technique.
L’équipement se ferait en ring (scellement) et non en goujons même si il a été mentionné que cette dernière méthode serait plus rentable notamment en terme de coût puisque sa pose nécessite moins de travail. Les pitons n’ont pas été retenus comme équipement sur car le président du CD FFME engage sa responsabilité en cas d’accidents sur un site conventionné et que D. Cruz ne tient pas à engager sa responsabilité sur des points qu’il ne considère pas comme sûr NOTAMMENT au cours du temps puisque le massif du Caroux étant soumis à une influence maritime, les pitons peuvent être amenés à se corroder assez rapidement.
Le financement sera assuré par le conseil général de l’Herault.
Une question est restée sans réponse : pourquoi la grande Paroi a été choisie comme « site pilote » pour le projet, un site dans les gorges d’Heric, plus facile d’accès, aurait pu être choisi. Pour ceux qui ne connaissent pas le Caroux, les gorges d’Heric sont le site le plus fréquentés du Caroux, notamment par les grimpeurs et le plus sujet aux équipements sauvages, alors que la Grande Paroi, par son ampleur reste sans aucun doute un site mythique et sans doute un chouilla sensible et susceptible de heurter les sensibilités.
En ce qui concerne la question de Tetof, en l’état actuel du projet, il n’est pas possible de répondre.
La prochaine réunion de la CT aura lieu en Septembre.
Voilà pour ma part, les autres participants complèteront éventuellement mes omissions.