Ce post a le mérite de préciser les voies de financement de l’escalade sportive : des équipeurs qui oeuvrent avec passion et enthousiasme en libéral, sur fonds propres, ou qui assure la maitrise d’oeuvre d’une collectivité ( CT, Club, commune…) via un emploi rémunéré. La commande du travail d’équipement peut se doubler on non de la commande du topo associé, qui est à la fois signature de l’artiste et mode d’emploi de la falaise et de ses sites ( historique de l’équipement, réglementations diverses, info nature…).
Les topos d’escalade traditionnellement rétribuaient le travail de l’équipeur " bénévole" ou rémunérait celui de l’équipeur pro. Et devenait au fil du temps une rente de situation. Jusqu’à ce qu’une nouvelle instance ou une personnalité forte, s’arroge le « droit » de rééquiper un site ou d’éditer un nouveau topo. En gros, la filiation topo = moyens financiers pour le équipement, s’estompe dans le temps et en général devient source de conflits : jalousie, concurrence entre les ouvreurs, existence de topos « marrons », crise de droits d’auteurs et tout ce que nous avons pu lire ici avec ce que font des entreprises d’édition plus ou moins pirates sur les grands sites internationaux. Problème aussi quand l’équipement d’un site " propriété " d’un ouvreur forte gueule ( heu, doucement les flingues, je pense à un pb actuel dans ma région. Pas d généralisation…
), ne correspond plus aux standards d’équipement d’un loisir ouvert à un grand nombre.
Il est de tradition en escalade de reconnaitre l’inspiration de l’ouvreur et le travail de l’équipeur. Mais la loi dit que l’ouverture d’une voie n’est pas une oeuvre de l’esprit. Les usages des nouvelles génération de grimpeurs, même si la tradition alpine " de reconnaissance de l’oeuvre" perdure dans le milieu, font que l’achat des topos , la constitution d’une bibliothèque, cette quote part pour participer à l" l’effort de guerre", le plaisir de connaitre un site et les gens qui ont œuvré ici, et surtout de découvrir les voies… devient très secondaire face à la frénésie de consommer au moindre prix de l’escalade et des performances.
Je ne vois pas comment interdire la constitution de ̶to̶p̶o̶s̶ répertoire de voies par les pratiquants eux même. L’industrie du disque a du trouver les parades , l’escalade doit faire de même. Et les solutions individualistes me paraissent complètement inadaptées.
Deux solutions :
- Oui à une quote part, parfaitement identifiée dans une ligne budgétaire fédérale, du cout de la licence fédérale. Ce qui veut dire que tous les grimpeurs sont licenciés, une gestion centralisée. Et une communauté se soude autour de son projet
- Accès payant via des vignettes individuelles " style ski de fond" vendues à l’entrée des sites ou offertes à l’achat du topo du site.
Plus d sites, plus de voies, plus de points : Le nombre des grimpeurs de couennes explose, le nb de site de couennes s’accroit, la standardisation " sans risque" des équipements devient une nécessité .Les grimpeurs de couennes sont-ils prêts à participer au financement de leur pratique de masse ?