Une fois de plus, j’utilise cette page comme tribune pour véhiculer un sujet qui doit être porté à la connaissance de tous les grimpeurs / équipeurs, en premier lieu pour information, mais aussi pour lancer le débat.
Les faits : C2C, forum connu de tous, qui met à disposition des outils de partage d’informations entre pratiquants de sports de nature, a récemment changé le mode d’inventaire des sites de couenne. D’une simple information des caractéristiques générales des sites, il est à présent possible d’y associer les voies en créant une page spécifique à chacune d’elle.
Aux dires des membres bénévoles de Camptocamp-Association, de nombreuses perches ont été tendues en direction d’une association d’ouvreurs (ECI38) et de la ligue FFME ARA (LAURA) sans jamais obtenir de réponse permettant l’engagement d’un dialogue constructif. La réaction de l’ECI 38 a consisté en un appel des ouvreurs pour le retour à l’inventaire « simple » des sites (notamment, enveloppé dans quelques autres revendications secondaires). La réaction de la LORA semble plus directive encore, mais le communiqué de C2C reste vague à ce sujet.
Communiqué C2C : Communiqué de Camptocamp-Association concernant les demandes de l'ECI et de la LAURA
Appel ECI38 : http://www.eci38.fr/appel-des-ouvreurs/
Mon point de vue sur ce débat sans réel débat jusqu’alors : on se trouve là face à des intérêts « privés » de quelques équipeurs, opposés à un enjeu de partage d’informations garantie par la licence Créative Commons, non lucrative et garantie détachée de tout intérêt personnel ou privé.
Pourquoi n’avoir pas dès le début dénoncé l’inventaire des grandes voies, qui font également partie des topos papier, qui eux aussi s’avèrent être souvent la première source d’information pour le renseignement du site ? Cela me fait penser au phénomène NIMBY : quelqu’un peut dénoncer qu’une ligne de TGV passe devant chez lui, tout en empruntant régulièrement ce moyen de transport. Quel équipeur n’a pas utilisé une fois dans sa vie les services forts utiles rendus par ces sites (C2C, SkiTour, Gulliver…) ?!
Car cela m’amène à un second point : souvent, et même si la liste des voies est publiée de manière exhaustive sur internet, le grimpeur est fétichiste et aime à passer des heures à rêver en feuilletant les pages de son topo, ou simplement le compter dans sa bibliothèque. Le topo est symbolique, il n’est pas qu’un vulgaire feuillet de papier, et une liste exhaustive ne remplacera jamais un vrai topo. La crainte des auteurs du manifeste me semble illusoire ! Je vois en revanche une attaque beaucoup plus forte de la part des éditions anglaises Rockfax qui plagie des topos entiers, avant de vendre de grosses compilations à des prix défiants toute concurrence. Mais Rockfax ne s’est pas encore attaqué à l’Isère, et trop peu à ARA…
Enfin, la restructuration du conventionnement des falaises (de couenne justement) en France conduit de plus en plus souvent à suivre un processus strict. Sans entrer ici dans les détails, le conventionnement se partage entre le conseil départemental et le comité départemental (CAF ou FFME). En définitive, l’équipement est garanti par ce dernier, et est financé en totalité par le Conseil Départemental, avant son inscription au PDESI. Tous les départements n’en sont certes pas au même stade, et certains (07, 26 et 34 par exemple) sont pionniers.
Ce mauvais procès intenté à C2C relève donc d’un débat insidieux, mélange d’égo et de mauvaises chimères qui nie la transition qu’opère notre société dans son ensemble…
Pour-qu(o)i équipe t-on ? Pour laisser son nom ou pour la grande communauté des grimpeurs ? Peut-être est-ce la première question à (se) poser…
Vive le libre partage des informations ! Longue vie à C2C !
N’hésitez pas à relayer ce message pour que débat soit lancé !