"Buou" ou "Buouxe" (j'ai honte)

Pas un parigot ne sait me répondre. Ou plutôt si, tous ont un avis mais ça ne converge pas vraiment…

biouxe ?

Buouxe, voire biouxe, mais là ça me semble un peu exagéré (comme les 4m de neige).

3m50 : on s’était mis d’accord !

Passe un coup de fil rapide à quelqu’un du coin, la mairie, par exemple, et tu sauras comment on prononce là bas.

[quote=« Michmuch38, id: 969997, post:5, topic:94738 »]

Passe un coup de fil rapide à quelqu’un du coin, la mairie, par exemple, et tu sauras comment on prononce là bas.[/quote]

ouais mais là, c’est le fou rire assuré à l’autre bout du fil…
Alors je préfère me planquer derrière mon écran, sous un pseudo,…

Ça se prononce comme Chamonix ?

t’as grillé ton joker « d’appel au public »

C’est effectivement l’usage chez les grimpeurs, et en français c’est l’usage qui fait la loi, nous dit l’Académie

Toutefois il s’agit d’un mot occitan, et en langue d’oc, normalement,

  • toute les lettres se prononcent
  • le son « u » n’existe pas, le « u » se prononce « ou »
  • le « x » se prononce le plus souvent « che » ou « tche », sinon c’est quelque chose proche du « r » ou du « j » espagnol
    donc Buoux devait se prononcer Bou’o’ou(t)che, avec l’accent tonique sur le « o » (tout comme la Meije vient de « medjorn » (midi) avec l’accent tonique sur le « o »)

La traduction est probablement « buis », mais avec une orthographe fantaisiste du à l’écriture en français. Mon dico francais-occitan est en Maurienne, mais en regardant de mémoire du coté du catalan, qui est un rameau détaché de la langue d’oc mais avec 95% du lexique et toute la grammaire commune, « buis » se dit « boix », qui se prononce « botche ».

À rapprocher de Buis-les-Baronnies, qui n’est pas si loin, et rien à voire avec Chamonix, qui n’est pas dans la même aire linguistique.

De façon générale, dans les Alpes du Sud en zone occitane, les consonnes finales se prononcent, mais les exceptions sont nombreuses : Pelvou(x), Queyra(s), Ristola(s), …
Dans les Alpes du Nord en zone franco-provençale, c’est l’inverse, les consonnes finales sont en général atones. Chamonix, c’est ChâmÔni, où le A vient de loin, pas pincé à la parisienne ; la Forclaz, c’est la Forcle, à la rigueur, la Forcla, mais surtout pas la Forclaze, idem pour les autres terminaisons en -EX, -AZ, -OZ. Oh, les parisiens, c’est le bleu de Gé, bon diou, pas le bleu de Gêxe :P.

[quote=« Valmag, id: 970025, post:10, topic:94738 »]

De façon générale, dans les Alpes du Sud en zone occitane, les consonnes finales se prononcent, mais les exceptions sont nombreuses : Pelvou(x), Queyra(s), Ristola(s), .[/quote]
Parce que les « s » correspondent à des pluriels sur des voyelles finales muettes. Quant à Pelvoux, es tu sur que les anciens ne disaient pas pel-vo-ou-(t)che et que la prononciation actuelle n’est pas seulement le résultat de la francisation par l’école ?

Ah non, le doublon dialectal de Pelvoux, c’est Pervoz (Z atone !). La prononciation nord-occitane tch s’appliquait à l’ancien nom de la commune la Picho et la francisation a conduit à la Pisse, d’où la récupération du nom du sommet, Pervoz francisé en Pelvoux. Voir http://www.vallouimages.com/pelvoux.htm

Au Moyen Âge, Biol, Biolis, Buols évoluant en Bious, Buous (le S final se prononce), puis francisé en Buoux. Il ne s’agit donc pas d’une variante du buis. Plus avant, les auteurs divergent, mais le bouleau, latin betulus, a une certaine cote, sans faire l’unanimité.

En tout cas, vu de Genève, quand les grands reporters du 13h de TF1 disent « ChamoniXE », ca fait bien rire.

[quote=« Valmag, id: 970036, post:12, topic:94738 »]

Ah non, le doublon dialectal de Pelvoux, c’est Pervoz (Z atone !). La prononciation nord-occitane tch s’appliquait à l’ancien nom de la commune la Picho et la francisation a conduit à la Pisse, d’où la récupération du nom du sommet, Pervoz francisé en Pelvoux. Voir http://www.vallouimages.com/pelvoux.htm[/quote]

Je connais très bien l’Abbé Raymond, né à Pelvoux, Curé de St André d’Embrun, 87 ans à ce jour.
Nous avons longuement parler des noms de lieux et de leur prononciation, il en ressort que:

Pelvoux se prononce exactement :

Pel-Ou, tout comme Crévoux se dit : Crè-Ou.

[quote=« Valmag, id: 970051, post:13, topic:94738 »]

Au Moyen Âge, Biol, Biolis, Buols évoluant en Bious, Buous (le S final se prononce), puis francisé en Buoux. Il ne s’agit donc pas d’une variante du buis. Plus avant, les auteurs divergent, mais le bouleau, latin betulus, a une certaine cote, sans faire l’unanimité.[/quote]
Je m’incline, la longueur de l’ensemble des voyelles me paraissait d’ailleurs excessive pour correspondre à buis. Mais ça veut dire que la dentale du milieu de betulus a sauté, alors qu’elle est restée en catalan (bedolls), et qu’en sautant elle a laissé les voyelles se cumuler.
Enfin bon, aujourd’hui c’est bien « biouxe »

Intéressant !
Dans le Chablais (Haute Savoie), le lac d’Arvouin se prononce « ar-ouin ».
Et vers la Tête de Bostan, y a l’Avouille (je sais pas si le « v » se prononce) qui fait face à l’Aouille du Criou (sans « v »).

[quote=« âlex, id: 970178, post:17, topic:94738 »]

Intéressant !
Dans le Chablais (Haute Savoie), le lac d’Arvouin se prononce « ar-ouin ».
Et vers la Tête de Bostan, y a l’Avouille (je sais pas si le « v » se prononce) qui fait face à l’Aouille du Criou (sans « v »).[/quote]
v <=> u dans bien des cas

par ici Buoux, c’est Buoux quand a l’origine d son nom, je penses que cela vient qu’a partir de 1420 l’histoire du fort, du village et de la famille Buoux-Pontèves se confond et reste à élucider.

mais bon se n’est que mon avis d’Oppedois…

Oui. En d’autres lieux, les mêmes noms ont donné Péouvou, Crau, Craou, etc.
Le V ne traduit qu’un élargissement de la racine de départ mais qui correspond tout de même à une fine nuance locale de prononciation. On a des variations similaires autour du nom de l’arolle (pin cembro) jusqu’à elve, ervou, eouvou

L’Aouille du Criou, c’est l’Aiguille du Rocher.

Quant à la famille de Buoux-Pontèves, elle a pris le nom du lieu comme très souvent.

Ceci dit, pour reprendre le titre du sujet, il n’y a pas à avoir honte de mal prononcer. Comme la prononciation résulte, comme l’a bien dit Freenours d’usages locaux, lesquels résultent souvent d’une longue évolution linguistique, il est normal que l’on se plante dans un nouveau lieu.