[quote=« joall, id: 1845388, post:52, topic:166677 »]
Je suis partisan du plaisir avant tout ! d’une pratique intelligente je n’ai pas d’idéal sacro-saint, juste me faire plaisir sans emmerder mes voisins ![/quote]
Le plaisir certes je t’en souhaite beaucoup mais pas à n’importe quel tarif…
La pratique « intelligente » qui semble te convenir doit tenir compte des risques à aborder et équiper ( à ta mode et donc fonction de tes compétences peut être très pointues dans ce domaine technique ) une voie de plusieurs longueurs par le haut dans certains terrains (parfois miné en dehors de la trajectoire de la voie désirée). Je veux parler, entre autre, des risques de chutes de pierre sur ceux qui on le « malheur » de trainer à l’aplomb de tes agrès sur lequel tu vas évoluer, et qui, eux aussi hélas, sont dans une pratique « intelligente », à leur sauce, sans « idéal sacro-saint », pour" se faire plaisir" et bien entendu "sans la moindre volonté d’emmerder leurs voisin(e)s.
Le hasard et les circonstances font parfois mal les choses.
Un exemple : cette conne de loterie des pierres qui tombent( et qui blesse ou tue parfois) sans trop savoir pourquoi (dans mon cas à cause d’un « zozo » qui se « promenait » en sommet de falaise dans une éthique de pratique « intelligente » sans idéal sacro-saint, juste pour se faire plaisir sans emmerder ses voisin(e)s) à fait qu’un de mes enfants dans les bras de sa mère, à l’époque, ont faillit y laisser leurs vies respectives. Cela s’est joué à quelques seconde et décimètres près. La beauté de la vie et le plaisir à la vivre, je parle de celles « des autres », ne tient parfois qu’à un jeu de « hasard » au pied de ces parois que nous convoitons tous.
Et quand la bauche est parti vers son destin c’est souvent trop tard pour réfléchir au pourquoi du comment.
Juste quelques idées ( complètement désuète j’en conviens par les temps qui coure) d’avant les année 1980 ( ou le piton était -parfois- rare et « roi ») pour tenter de se donner confiance et parcourir (systématiquement) des voies « en tête » ( et surtout bien équipé) même légèrement au dessus de ton niveau ( sinon il y a l’accessoires type perche à mousquetonner) :
quand (à l’époque de mes début donc) après avoir modestement grimpé et ramé sur des dizaines de longueur (dans ce que l’on appelait pas encore « T.A. » ou « moule » ou TRAD), derrière un ou des ( vaillants et respectés) « premiers » de cordée et qu’un jour un « premier » de cordée estimait que tu pouvais te lancer en tête dans une voie en dessous de ton niveau maximum (le V+ de l’époque car faut mais péter plus haut que son cul dans certaine circonstance) il était fortement conseillé ( et imposé) aux futurs apprentis " premier de cordée" :
- de ne pas « s’engager » n’importe où n’importe comment n’importe quand ( pas de bigophone relié en prise directe au PGHM à l’époque)
- de tout faire pour éviter la chute et arriver vivant au sommet.
- de « tirer » sur tout ce que l’on peut attraper ( de « solide » ) pour arriver en haut.
- d’utiliser ( ou de placer) tout les points d’assurance possibles qui se présentaient ( beaucoup de piton à l’époque)
- de ne pas ( jamais) tenter de « jaunir » un point d’assurance dans les passages difficiles. Plutôt "tirer au clou " pour « assurer » l’objectif ( le sommet) que de risquer (bêtement) une chute qui peut avoir de lourde conséquence dans certains profils de terrain et en certaines circonstances.
- et donc de se " fifiter" sur les points d’assurance, car oui, nous avions un « fifi » quasiment à demeure sur le pontet du baudrier (mais jamais de longe par contre).
Et pour cela il fallait ( c’est complètement « ridicule » j’en conviens à notre belle époque (b)ubuesque) :
- tenir fermement la " dégaine" ( qui se s’appelait pas « dégaine » jusqu’à une certaine l’époque) à pleine main et donc « clippé » sur le point d’assurance considéré.
- se « fifiter » sur la dégaine et ensuite seulement mousquetonner ( correctement) la corde.
- souffler, soliloquer, se calmer et se reposer (un peu et pas trop longtemps)
- ré-organiser son matériel ( la paire de mousqueton du bon coté hein…) en vu de repartir ( à l’assaut) en visant, si possible et visible, le point suivant et en reprenant son courage à deux mains (sans oublier de se dé-fifiter…la gag mille fois répété ) le tout sous le regard (angoissé) de son « second » s’il est encore en vu.
Autre avantage du « fifitage » sur le blocage par le second de cordée : tu sollicites moins le second de cordée et aussi nettement moins le point d’assurance ou de progression C. Voir "l’effet poulie " expliqué ici vers 2:50 mn :
Donc pour l’acquisition d’une certaine " autonomie" en tête offre toi un « fifi »
Ou alors un gros crochet à goutte d’eau( deux usages en un)
Et hop lance toi ! Toutes les belles et grandes voies « raisonnable » et bien équipés ( comme de bien entendu) que tu convoites seront à porté de main et de chaussons. Personne ne t’en voudra si tu as fait un ou des points d’aides dans des passages qui défrisent ton niveau maximum. En tout cas pas moi. Ce qui compte c’est le sommet et de toujours revenir vivant et debout à la maison pour narrer tes aventures.
ps : petite anecdote au passage : celui qui m’a un jour « botté le cul » pour passer en tête s’appelait Claude Bénézech. J’étais parti en habituel ( mais pas éternel) et confiant « second » avec lui dans une voie difficile à l’époque, à Presles, quelque part à gauche des « Chrysanthèmes ». L’Aventure quoi. Claude Bénézech avait presque 30 années de plus que moi à l’époque.
Il venait de faire la première longueur de la voie en tête. J’arrive au relais et il m’annonce, tout à trac, qu’il était fatigué et que je devais passer devant.
Je ne voulais évidemment pas y aller. Refus d’obstacle caractérisé.
Il me lance un ultimatum: c’est « ça » ou se prendre un « but » et aller boire une bière.
J’aimais pas la bière. Ni les « buts ».
J’ai fait toutes les longueurs en tête jusqu’au sommet à la va comme-je-te-pousse sans problème.
Je la revois cette deuxième longueur comme si j’y étais plus de trente années plus tard.
Merci à lui et à beaucoup d’autres « Anciens » compagnons de cordée donc j’ai oublié hélas les noms pour certains.
les « éternels seconds » nous déclame Bubu l’im-(CouO)bu(t).
Ou est le problème à être « second » ?
ll t’embête ton « éternel » « second » qui t’assure ?
« On » ne se fait pas « tirer » en « second » au dessus de " son niveau".
Le « premier » à besoin du « second » et vice-versa.
Nous sommes, une fois encordés, Solidaires.
Mais je ne sais pas si ce mot « solidaire » a encore un sens ici pour certains.
Nous ne faisons qu’un(e).
Une Cordée.
Donc , je me repète, un grand merci au « premiers » de cordée d’une lointaine époque pour m’avoir fait passé quelques pas bien au dessus de mon niveau donc trop difficile pour moi et de m’avoir ensuite mis en confiance et poussé à passer devant.