Bivouac non prévu en montagne

Éperon frendo:
On se lève et on part environ 2h plus tard que l’horaire prévu du bivouac au plan de l’aiguille( au premier réveil il pleuvait et ciel bouché). On y va ou pas? ( on a quand même hésité longtemps : il fait maintenant beau et on est en forme ). OK on est parti.

Dans le premier tiers de la voie on se trouve derrière une cordée qui n’avance pas…on a attendu longtemps avant de les doubler ( environ1h de perdue )

Ensuite on se gourre d’itinéraires ( environ 1h de perdu )

Ensuite l’orage gronde , on se met à l’abri , ça passe mais le rocher à été légèrement mouillé ( encore 1h ou 2 de perdu )

On se dit, c’est pas grave, on dormira aux cosmiques

On se retrouve sur la pente de neige / glace à une heure déraisonnable. A la fin de cette pente ( il devait rester 3 ou 4 longueurs avant la fin de la voie) on constate qu’il va bientôt faire nuit. On est crevés, on décide donc de bivouaquer là .

Heureusement on avait un réchaud : on a fait du thé toute la nuit pour s’occuper et se réchauffer. Vue imprenable sur les étoiles. …

Le lendemain, excellent regel on finit la voie comme il se doit. .

Avec le recul, quelques erreurs de comises ( on avait pas pris de topo, partis trop tard, on aurait du doubler la cordée plus tôt ) mais d’autres sont des imprévus : la météo ( ils annonçaient grand beau la veille )…

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https://www.camptocamp.org/outings/1172045/fr/pic-n-des-cavales-salon-du-pret-a-saigner
Deux bonnes erreurs avaient été commises : un départ tardif et peu d’informations sur l’itinéraire de descente.

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Lire le récit de Marcel Maurice .
Le bivouac forcé c’est le non respect de l’article Numéro 1 aux anciens de sa génération : toujours tenir l’horaire que l’on s’est imposé et savoir renoncer et faire demi tour si ça dérape :wink:. La base quoi.
Merci Gaston Rebuffat .

Et tu fais demi tour comment si les imprévus arrivent justement dans une descente pas débonnaire ?
Exemples sans trop réfléchir (et de l’époque sans topos léchés type C2C) : descente noire de peuterey, descente Reynier des Bans. Et pas mal de choses en Jordanie ( celles qui sont rarement faites et topo Howard très succint).

Hors sujet !
Le bivouac « non prévu « c’est uniquement à l’eau fraîche de fonte ! :wink:
La c’est du bivouac « organisé » !
Merci pour le récit :+1: !

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Pure spéculation de salon , auquel j’ai renoncé, que de tenter de jouer a se faire peur après avoir réalisé une course ou avant de la faire .
Je fait parti d’une génération qui partait en montagne sous entraîné, sans météo fiable à plus de deux jours , sans portable, avec des topo succins coincé sous le casque et qui avait renoncé à porter des « valises » sur leur dos comme leur père .
Nous avons pris des risques inconsidérés en faisant des impasses sur le matériel minimum à embarquer en cas d’arrêt sur le parcours .
D’arrêt « Surprise » il ne pouvait pas y en avoir car les Affanasief , Bérault, Boivin Escoffier Renault etc… montrait l’exemple à suivre.
Ça passe point barre.
C’était l’époque de la Walker en Collant / basket ( entre autre joyeuseté ) .
A chacun sa pratique en fonction de ses moyens et de son époque.
Une autre façon d’aborder la montagne que j’admire et de la même génération que moi c’est celle de Mike Fowler et Paul Ramsden .
Des vraies bons qui ont su tracer leur chemin sans suivre les modes .
Trop fort les anglais .
PS Pour ce qui est de trouver son itinéraire il semblerai que certains se démerdent mieux que d’autre. L’instinct les guident :wink:

https://www.thebmc.co.uk/record-third-piolets-dor-bagged-by-fowler-ramsden-team-gave-ding-nepal

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Serait-ce cette sortie qui est mentionnée dans le premier message de la discussion ?
https://www.camptocamp.org/outings/1320052/fr/ailefroide-centrale-arete-de-coste-rouge-
Ça colle au niveau des dates et du sommet.

Euh… oui.
1.Les Moussaillons en Mars début vers 17 heures sans connaitre. Pire, la personne en tête (moi) était en grosses parce que blessée et ne pouvait mettre les chaussons. Avec 1 frontale pour 2.
2. On a commencé les Papillons en Juillet à 6 heures mais fait passer tout le monde devant nous. Puis j’ai passé 30 min sur un pas 5a expo. Puis on a pris la mauvaise descente. On a aussi bloqué la corde. Vers 3 heures nous avons décidé d’attendre le matin.

On a parlé le PHGM en les demandant si il y a une réchappe. Ils ne connaissaient pas et nous ont demandé à plusieurs reprises si besoin d’aide. On les a assuré que tout va bien. Mais ils nous ont rappelé le lendemain pour demander els nouvelles!

Depuis j’ai toujours ma frontale chargée + les piles.

Tu en as d’autres dans le genre? :wink:
Relis moi bien .
Encore une fois les options que j’ai prise pour conduire certains choix de ne pas m’arrêter pour un bivouacs ne regarde que moi.
Mais à deux reprises si j’avais renoncé à avancer ( le terme « forcer le passage« que j’ai employé inclus aussi cette démarche mentale ) et donc «accepté« un bivouac je ne serais pas là pour en parler.
Donc que chacun fasse avec ses moyens et son expérience .

Dans ce post, tu ne parles pas de toi, mais en général.
Ce que je comprends de ton propos, c’est que ceux qui font des bivouacs imprévus sont des nulos qui ne savent pas préparer une course en montagne, ne savent pas gérer le risque, et qui n’ont pas compris qu’il fallait mieux forcer la descente coute que coute.

Pour les moussaillons je me rappelle de ta fille demandant si on connaissait la voie sur le forum. A l’époque c’est moi qui t’avait appelé pour savoir si tu voulais qu’on monte vous balancer une corde. Je suis repassé dans le coin j’ai jamais vraiment pigé où vous avez dormi…

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Charmoz-Grépon, l’été dernier : on avait pris le matos de bivouac (!) avec la ferme intention de dormir au pieds de la vierge ou sur la vire à bicyclette. En pratique, on était trop juste dans le niveau et on a pas du tout réussi à monter jusqu’à là-haut.

Après moult galères, passages d’artif et autres expériences désagréables, nous arrivons à la brèche Charmoz-Grépon à la tombée du jour (donc à la fin de la moitié la plus facile, en gros). On se souvient vaguement qu’on peut réchapper à cet endroit là en tirant des rappels jusqu’en bas. Donc on se lance là dedans, à la frontale… et on découvre qu’il n’y a plus d’équipement en place et que ça ne passe pas partout. Evidemment, dans le noir, on finit par complètement se perdre.

Totalement crevés et en désespoir de cause, on finit par se faire un méga relais sur coinceurs et dormir au milieu de la face pendus dans nos vaches. Comme on avait pris nos duvets (et la fatigue aidant), ça n’a même pas été si désagréable. Et heureusement, ça ne parpinait pas trop de notre côté, contrairement à la Blaîtière juste en face qui a craché des pavasses toute la nuit.

Le lendemain, on a fini par bricoler une ligne de rappels qui nous a ramené jusqu’en bas.

Avec mon pote, on a pas mal réfléchi à cette épisode. Je crois qu’on a fait quelques conneries (comme par exemple ne pas mesurer l’engagement de cette course, ne pas se mettre des barrières horaires, grimper avec des sacs méga-lourds, etc.), mais on était finalement plutôt content de s’en être sortis tout seuls et sans conséquences.

On a bien fait de prendre la frontale (je la prend toujours!), mais je ne suis pas sûr que l’idée du bivouac au sommet était si lumineuse. Nos sacs étaient lourds (genre 8-10kg), du coup on grimpait comme des veaux, et ça nous a plombé toute la course… Et comme la nuit était pas froide, on s’en serait sortis en dormant simplement avec une petite doudoune. Voyager léger a du bon, aussi…

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Ce que tu interprètes.
Fin de la discussion en ce qui me concerne .

C’est clairement aussi ce que je comprends.
En gros soit on est comme toi et on renonce ou on prend une marge énorme ou on force coûte que coûte, soit on est des nullos car pas capables de forcer une descente…

Surtout pas ! Soit comme tu dois être :wink:

Bonne option mais difficile à mettre en œuvre avec un téléphone dans la poche pour certains .

La marge standard c’est le respect de ce que l’on s’est fixé . Plus elle est « énorme« et mieux c’est
Si ce que tu as prévu de faire en deux heures tu le fait en une c’est que tu avances comme un avion.

Au retour mais surtout pas à l’aller.
Question de lucidité et donc de contexte .
Que te reste il sous le pieds ?

La question de la « marge« ( dans tout les sens du terme) revient ici .
Stop ou encore ? Crucial.

Si c’est toi qui le dit :wink:
On est tous le nullos de quelqu’un.

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Peut être devrais-tu arrêter de patauger …
Je considère les personnes sachant faire le point sur une situation ( donc décider de bivouaquer) bien plus sécures que le « descente coûte que coûte » à ta manière.
En fait c’est clairement un critère pour lequel je refuserais de partir avec quelqu’un ( benne à telle heure, femme à telle heure, boulot à telle heure).

A l’opposé de ma pratique.

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Autre temps autres mœurs :sweat_smile:
Et dire que les Cassin et Le couple Livanos dormaient le samedi soir assis sur les vires des socles des parois dans les dolomites parce qu’ils n’avaient que le dimanche pour grimper ( et s’entraîner).
Fin de la discussion ( pour moi)

C’est sûr que le portable à l’instar du piton a ouvert la voie…
Nos pionniers auraient sans doute fait pareil s’ils l’avaient dans leur poche dans ces moments-là…
Comment savoir?
Peut-on leur prêter dans le doute, un plus grand courage, une plus complète autonomie ou un sens plus exacerbé de l’engagement?

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Chacun fait comme il veut. Personnellement, n’aimant pas les bivouacs, ni prévus, ni improvisés, il m’est arrivé maintes et maintes fois de « forcer le passage « comme vous disez, sans que cela me soit apparu spécialement dangereux moyennant bien sûr les précautions habituelles.

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Y aurait il des études sur les conséquences qu’opère la possession d’un portable concernant certaines décisions cruciales sur la conduite d’une course en montagne qui s’est mal terminé ? .