Pour ma part beaucoup de retours nocturnes après de trop longues courses d’alpi.
Et un bivouac imprévu à la descente du Täschhorn.
Partis à 3 pour l’arrête S du Täschhorn. Tout se passe bien à la montée. On est à peu près dans les temps. Au sommet, on décide de descendre sur l’autre versant vers la Kinhütte. Et là… tout dérape!
Aucune préparation de l’itinéraire de descente, tard en saison (septembre), topo hors d’âge des années 70 (le glacier a bien changé). On commence la descente droit dans la pente pour se retrouver au dessus des gros seracs… Bien joué! Bon a va quand même ouvrir le topo. Il faut remonter pour reprendre le bon itinéraire qui contourne ces seracs. On arrive ensuite sur un replat du glacier qui se révèle être un véritable champ de mines mais recouvert de neige bien molle en plein après midi… Résultat je passe dans un pot. Encore du temps de perdu pour sortir du trou. Le temps file et on se retrouve à louvoyer dans un terrain crevassé/merdique et à finir par tirer des rappels de 25m (eh oui on n’avait qu’un seul brin de rappel) sur abalakov dans de la glace vive pour rejoindre la langue terminale du glacier. Il fait nuit quand on arrive à s’extirper du glacier. On décide de passer la nuit sur la moraine. On sait que le refuge n’est plus très loin mais on a assez merdé, donc repos!
Fatigués, plus d’eau, plus grand chose à manger, pas de sac de couchage. On se pose sur la corde, on met les pieds dans le sac à dos pour se protéger au maximum du froid, et c’est parti pour une longue séance de claquage de dents. A l’aube on se remet en route et on retrouve le sentier de la Kinhütte pas loin de notre lieu de bivouac. 1 heure après on est au refuge pour prendre un café chaud et prévenir les proches que tout va bien. Le gardien avait observé notre périple. Je pense qu’il nous a pris pour de bons touristes. Et il avait raison.
Moralité: préparer son itinéraire de descente avec un topo à jour. Appeler le refige pour avoir des infos sur les conditions. Eviter l’impro et la fuite en avant. On aurait mieux fait de descendre par l’itinéraire de montée.
On a bien fait de bivouaquer à la sortie du glacier. Déjà sur la moraine on a caillé mais sur le glacier je n’imagine pas.
Pas une seconde nous n’avons envisagé d’appeler les secours. Certes on n’était pas dans une position confortable mais personne n’était blessé et techniquement on maîtrisait notre descente même si compte tenu de la configuration du glacier on progressait très lentement.
Ca fait des souvenirs…