Best of des bonnes nouvelles ou des histoires drôles en montagne

Posté en tant qu’invité par lisa:

whaou, quelle aventure !!!

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Posté en tant qu’invité par Aurélien:

La crampe

21h00, nous voilà déjà couché au refuge du Soreiller -nous avons pris avec ô grande difficulté les 2 couchettes sur lesquelles aucun vêtement n’était posé-.

21h15 dans un demi sommeil, j’ouvre un œil, une bande de « petit vieux » commence à envahir le dortoir. Leurs paroles peu à peu s’organise dans mon cerveau et je distingue un « mais il y a quelqu’un » puis un « elle s’était pas mis là Josette ? » puis un « mais non là haut » bientôt le dortoir est pleins de « petits vieux » joyeux et braillards qui se mettent finalement d’accord pour dire qu’ils préfèrent les couchettes sur lesquelles on dort à celles d’à côté… et qui nous demandent courtoisement de changer de couchette; bonnes pommes, nous nous exécutons. Hélas, la soirée ne fait que commencer, je vous raconte pas ! Quoique, si, cela pourrait vous amuser.

Donc je vous passe en avance rapide les allers/retour toilette, les « je met mon pyjama », les « Yvonne raconte sa vie à Jeannine ». Ça y est, tout le monde il est couché, les volets sont fermés, il fait nuit. On dort. En fait, je vous remets quand même un petit coup de racontage de vie en chuchotement - dans un dortoir on entend tout ce qui se dit -, soupoudré de rires à droite à gauche, le tout pendant 20 minutes. Les « petits vieux », passé un certain âge, si tu les mets en groupe, c’est comme des gosses, c’est l’excitation de la montagne, il faut les comprendre… Ne partez pas vous aller voir la crise ! Ce n’est pas un pamphlet anti-vieux, là je pose encore les préliminaires.

Donc je continue, 21h40 exactement (montre luminescente suisse), un bruit étrange commence à percer parmi les rires et autres chuchotements. Genre brame du cerf en rut ou quelque chose comme ça. Ca se précise, on dirait une respiration haletante, s’intensifiant secondes après secondes. Et là, on perçoit des bribes : « c’est Marcel, il a sa crampe » dit Josette. « Marcel, tu veux te lever ? » demande Yvonne. « Non, ça va aller » répond Marcel entre deux respirations. Après un nombre incalculable de « ça va Marcel ? », « c’est embêtant », « ça fait mal ? », « mais non ça va », « ah, ah, ahhh, ahhh », « ça doit être dur », et croyez moi j’en passe, la crampe passe, la crise aussi, on va enfin pouvoir dormir tranquille.

Mais voilà une nouvelle attaque à l’horizon -une crampe peut en cacher une autre-, et notre ami Marcel repart de plus belle. Josette et Yvonne recommencent leur discours se voulant réconfortant, puis, décident d’un commun accord de passer à l’action -en ayant assez d’être aux premières loges, lassées de leur condition de spectatrices inutiles-. Donc, je disais, elles veulent agir -toute la scène suivante est encombrée de bruits divers, toujours le fameux brame- :
Jeannine « c’est où Marcel, ta crampe ? »
Marcel « sous la cuisse »
Josette « tu la sens ? »
Jeannine « non »
Jeannine « ah, oui, attends, là, c’est tout dur »
Josette « où ça, je la sens pas »
Jeannine « Marcel, ça te fait du bien ? »
Marcel « … »
Josette « ça y est, je la sens, c’est là »
-Rires de Josette et Jeannine-
Jeannine « ça passe pas Marcel ? »
Josette « non, c’est toujours aussi dur, je la sens bien »
Ca s’enchaîne tellement vite, que c’est à ne plus rien n’y comprendre. Finalement, Marcel à dû se détendre, puisque le calme est revenu. Mais une question me hante encore : à quels talents de Josette et Jeannine ce retour au calme est-il dû ? Le mystère reste entier, je vous le rappelle, la scène s’est passée dans la pénombre la plus obscure…

Ce qui est sûr, c’est que même si on a perdu une heure de sommeil (endurant, le Marcel !), on a eut droit a un « two old women show » d’anthologie.

Posté en tant qu’invité par C2C Star Ac’:

Et dire que certains ne veulent pas aller en refuge. Et pourtant, à vous lire, il y a des moments à ne pas rater…

Merci de vos nombreuses contributions à ce post. Les histoires sont de mieux en mieux :-))

Posté en tant qu’invité par Jade Galet:

Un rêve me trottait dans la tête depuis toujours, aller dans l’ Himalaya.
Et enfin, aujourd’hui, ça y est je suis dans l’ avion qui va atterrir à Leh au Laddakh.
Le survol de la chaîne himalayenne est extraordinaire, il ne fait pas très beau mais malgré tout, nous avons une vue fabuleuse sur tous les sommets enneigés. Le contraste avec le sol aride de Leh est surprenant, nous sommes à 3500 mètres, mais à part la rareté de l’ oxygène, nous n’ avons pas la sensation d’ être si haut.
Après quelques jours d’ acclimatation à se balader dans la ville et à visiter les somptueux monastères du coin, nous partons pour notre trek de 14 jours qui relie deux célèbres monastères, Hémis et Lamayuru. Nous sommes déjà dans l’ ambiance bouddhiste, calme, zen, nous sommes ailleurs, au bout du monde…
Nous sommes un groupe d’ une dizaine de personnes avec toute l’ infrastructure nécessaire, cuisiniers et muletiers.
Nous rejoignons le premier camp en car, nous dormons dans les tentes sous un magnifique monastère, puis c’ est le début de la grande aventure.
Nous allons passer 2 semaines sublimes à marcher dans des coins désertiques, passant de montagnes d’ une sécheresse déconcertante à des vallées plus vertes où coulent de magnifiques torrents.
Notre objectif est le Kang Yatse, sommet d’ un peu plus de 6000 mètres. Plus nous nous en rapprochons, plus la végétation est abondante. Et tout d’ un coup au détour d’ un chemin, un magnifique cône blanc apparaît : Le Kang Yatse.
Nous avions un peu d’ appréhension, ce sommet, nous en rêvions K et moi, même si nous nous disions que ce n’ était pas le but de notre voyage, mais pour moi ce serait le premier 6000, et peut-être le dernier aussi, car ce n’ est pas tous les jours qu’ on a de pareilles occasions.
Et, il y a toujours les incertitudes de notre forme ce jour là et du temps.
Nous marchons deux jours avec le sommet en toile de fond, puis enfin nous nous installons au camp de base à 4900 mètres d’ altitude. Le grand jour est pour le lendemain.
Nous voilà debout à 3 heures après une nuit où nous n’ avons pas beaucoup dormi à cause du stress ou de l’ excitation.
Mais, malgré tout, nous sommes en forme, nous attendions tellement ce jour là.
Nous partons à 5, dans la nuit avec nos frontales, nous essayons de voir les cairns dans la moraine, l’ itinéraire n’ est pas évident, mais nous avons un bon guide. Nous avons 1100 mètres à faire donc le rythme est assez rapide et la marche dans les éboulis est assez pénible, si bien que Christina a le moral qui ne suit plus, nous faisons quelques pauses, mais elle pense qu’ elle ne pourra pas aller plus loin. Après mûre réflexion, Gégé, son compagnon, se résout à redescendre avec elle, difficile, mais sage décision. Il faisait trop froid pour qu’ elle nous attende et elle ne se sentait pas capable de redescendre seule.
Nous repartons à trois, le guide, K et moi. Au pied du glacier, nous nous équipons, nous encordons et entamons la montée qui commence assez raide.
Au bout d’ un moment, K n’ en peut plus, le mal d’ altitude se fait sentir, elle veut abandonner, mais si elle ne monte pas, pour moi aussi, ce sera un semi échec. Nous avons fait tellement de choses ensemble que nous devons faire le sommet toutes les deux pour partager notre bonheur.
Nous avons un guide super, patient et qui veut notre réussite. Donc nous repartons tout doucement en nous arrêtant régulièrement. La fin est longue car nous sommes sur une arête et nous n’ en voyons plus la fin.
Mais le sommet se rapproche et enfin, il n’ y a plus rien devant nous que le ciel.
Une joie immense me traverse, nous sommes à 6000, au cœur de l’ Himalaya, nous avons réussi.
Après quelques instants de sérénité totale, il a quand même fallu songer à redescendre.
L’ accueil au camp de base nous fait chaud au cœur car nous arrivons sous des tonnes d’ applaudissement. Nous sommes un peu gênés car nous n’ avons pas fait un exploit, mais c ‘ est très sympathique.
Nous finissons la journée en état de grâce.
Le lendemain, nous repartons en faisant un petit extra hors des sentiers. Après 2 semaines de marche au-dessus de 4000 mètres, nous avons la forme et voulons en profiter avant que le voyage se termine. Nous prenons un col pour cible et après quelques heures de marche, nous arrivons sur un immense plateau désertique, fabuleux.
Puis nous rejoignons le camp et le lendemain le passage du dernier col marque la fin de notre aventure.
C’ est fini, mon rêve s’ est transformé en expérience. Nous avons vécu une épopée inoubliable au milieu de gens fantastiques dans un décor extraordinaire. Les autochtones que nous avons croisé au détour des chemins et nos compagnons, cuisiniers ou muletiers, nous ont transmis un peu de leur sérénité et de leur simplicité.
Et dans ma tête, je suis toujours un peu là-bas, c’ est mon antidote. Quand je n’ ai pas le moral, il suffit que je revive en pensée, ce grand moment de ma vie pour avoir le sourire.
Une chose est sûre, j’ y retournerai.

Posté en tant qu’invité par Alban K:

C’ est là- bas que t’ est venue l’ idée d’ ouvrir une nvelle voie aux Drus ? Au fait, j’ ai un petit pot de peinture rouge à la cave ( reste d’ une petite sortie au Cap, où j’ ai répété le Nose en charentaises…) et une belle callection de galets au dessus de la cheminée… Si t’ en as besoin pour l’ Eiger ou le Cervin, n’ hésite surtout pas !!! Scout toujours, allez, bye et à la prochaine… :-). AlbanK

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Posté en tant qu’invité par Jade Galet:

C’ est peut-être là-bas que l’ altitude m’ a grillé le neurone. Comme quoi, c’ est pas anodin de monter si haut.

Posté en tant qu’invité par Alban K:

Si c’ est pour encore nous régaler de ta fraîcheur et de ta répartie , alors on se cotisera pour te permettre de t’ envoyer au sommet de l’ Everest ce coup-ci, tu nous en ramèneras, je pense , encore d’ incroyables " galets, Jade !!! " ( PS : envoies- nous un peu du gros sur ce forum, sinon, on va devenir jaloux des acharnés du forum « escalade »; a+, bonnes courses et prudence.AlbanK.

Posté en tant qu’invité par Helmut:

Allez, jme lance, pour une foi qu un post est plutot positif, autant y contribuer.

Alors c etait plutot au debut de mes courses en montagne, avec un pote, on decide d aller faire l arete Young au Weisshorn. Sur le topo, ca a pas l air trop complique, c est probablement une voie pas trop parcourue, ca pourrait etre sympa.

Tout se passe bien, montee en cabane, approche de nuit, et on trouve meme le depart de la voie, bel exploit. C est apres que les choses se gatent. Les premieres longeurs sont plutot verglacees, meme si on est en plein ete, et la suite, de l escalade plutot plus dure que prevu. Mon pote se tape toutes les longueurs dures, parce qu il est bien sur plus fort que moi… mais tout ca nous fait quand meme deboucher au sommet de l arete vers les 18h00. Bon, on se dit, a priori, le vrai sommet du Weisshorn ca sera pour une autre foi, on pourrait ptetre songer a descendre. Sitot dit, sitot fait. ou presque, la descente par l arete Nord nous avait paru une bonne idee sur le topo, bcp moins en pratique… Apres quelques desescalades, rappels et autres, dont la moitie ne sont bien sur pas mentionnes dans le topo, il nous fait bien nous rendre a l evidence, on arrivera jamais a la cabane Tracuit aujourd hui.

Mais ca tombe bien, nous venons justement de trouver une petite vire qui ira tres bien pour un bivouac improvise… Ladite vire faisant a peu pres dans le m2, mais petit le m2, ca ira tres bien a 2. Sitot dit sitot fait, ou presque. Ma joie d avoir avec moi une couverture de survie ne durera que le temps que je la sorte du sac et qu elle se dechire en 12 morceaux qui vont s eparpiller gaiement dans le vent du soir et notre soif ne pourra que tres legerement etre contentee par le demi-decilitre qui nous reste dans nos gourdes…

La nuit se passe donc relativement bien, a chanter « étoile des neige… ». Si si, je vous assure on arrive tres bien a chanter en claquant des dents… Et le lendemain matin nous pouvons gaiment saluer la cordee montant sur cette arete qui nous trouve entrain d essayer de degeler au soleil matinal…

Bon, j arete, c est deja trop long, mais j ai quand meme trouve 2 moralites a cette histoire: 1) la feuille d aluminium, ca vieilli mal… et 2) tout a souvent l air plus facile sur un topo…

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Posté en tant qu’invité par Mahili:

Humour tout britannique…une expédition himalayenne à suivre avec intêret…

http://www.mary-woodbridge.co.uk

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Posté en tant qu’invité par AlbanK:

En descendant du Rochail, il y a ques années, au niveau du lac du Vallon, ns étions tombés, mon ami et moi sur un « brave homme », habitant de Chantelouve, venu faire un p’tit tour par là ( sic ). Comme on n’ était pas des plus frais, on s’ est arrêtés manger un bout et faire un brin de causette tous les trois. Au bout d’ un moment, notre promeneur tira de son sac une belle tomme et ns en proposa un morceau ( qu’ on accepta bien sûr ); Comme on vint à lui dire qu ‹ on revenait du Rochail, il ns expliqua, gentiment , que par le passé il avait des bêtes à lui qui paissaient chaque été là-haut et ns balança , d › un coup la plus extraodinaire tirade qui me fut donnée d’ entendre : " là-haut, zou la mountagna, ay oun tripio di tchoura et des pétité tchourinés qué faïa " pchi-pchi" et qué faÏéri la touma dé la choura bian faouta !!!" Voilà, moi je suis matheysin alors j’ ai compris et vous ?? C’est pas la plus pittoresque des histoires de montagne, mais d’ en parler ça me ramène un peu chez moi. Allez bye, bonne nuit à tous. AlbanK ( nostalgie, quand tu ns tient…).

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Posté en tant qu’invité par nicolas:

A l’epoque, j’habitais encore a Paris et je commencais juste a tâter les petites voies d’escalade semi-equipees. Un copain m’avait invite a son mariage a Gresse en vercors, et je m’etais dit qu’entre l’arrivee du dernier TGV vendredi soir a Grenoble, et le debut de la ceremonie a 16h, j’avais bien le temps de faire l’ascension du mont aiguille.
Je parviens donc a convaincre ma copine d’aller bivouaquer au parking de la richardiere - et de prendre une douche rapide dans le torrent avant de nous changer au retour.
Vendredi soir, dans le TGV : j’ai bien pense a prendre la cordre, les chaussons, le costard… Par contre, ma paire de sandales prevue pour l’approche devra aussi faire l’affaire pour le reste du week-end, vu que j’ai oublie les autres chaussures. Argh. Tant pis, a 23h a grenoble, il n’ a pas de magasins ouverts de toutes facons. J’essaierai de ne pas etre sur les photos.
Lever 7h du matin sur le parking, direction le pilier Sud (pas la voie normale, ca serait trop facile, et puis on a le temps: 1h d’approche, 4h de montee, 1 de rappel, 1h de descente, douche et a 15h on est sur le parvis de l’eglise). A 2 longueurs du sommet, une prise casse, et je fais un vol de 10m sur un vieux piton, le seul depuis le dernier relais. Une cheville cassée, une bonne entorse a l’autre. Je parviens tant bien que mal a descendre en rappel, ensuite je rampe pendant 2h sur le chemin. Vers 22h, je me pointe pour le dessert, en pantacourt et carline ensanglantee. Bonjour, felicitations, au revoir, et en route pour les urgences.
Finalement, c’etait pas si grave d’avoir oublie les chaussures…

Posté en tant qu’invité par PicLoup:

HIer soir, y’avait Vertical Limit à la télé. Super drôle!!!
Entre autres, j’ai beaucoup aimé l’ambiance ‹ barbecue sur la plage › du camp de base…
Programmation de très bon goût par les temps qui courent…
Enfin, y’avait des jolies montagnes, c’est toujours ça…

Posté en tant qu’invité par Flo:

Quelques copains m’ avaient proposé de me joindre à eux pour faire le Mont Blanc un week-end de juillet. Pourquoi pas ? Ils s’ occupaient des réservation, et nous avions un montagnard confirmé avec nous, je pouvais donc m’ octroyer facilement le plus haut sommet d’ Europe.
Quel prestige, ce serait pour moi, la grimpeuse, ainsi surnommée par mes nouveaux amis cafistes, un tantinet dédaigneux, en rapport avec mon goût très prononcé du rocher.

Nous nous étions donnés rendez-vous à Chamonix un samedi matin tôt pour monter au goûter. Il y avait un alpiniste chevronné, un débutant et trois filles, dont moi. Nous les filles, nous étions inexpérimentées, mais nous ne le savions pas, nous étions surtout jeunes et insouciantes.

Les prévisions météo étaient mauvaises. Peut-être est-ce pour ça que nous sommes les seules personnes à avoir connu un refuge loin d’ être bondé. Nous avions une couchette chacun, il semblerait que ce soit rare.

Après une bonne nuit, et oui, ça arrive là-haut, de 8h00 du soir à 2 ou 3 h00 du matin, je me suis levée pleine d’ enthousiasme.
Nous avons fait cordée à trois, nous, les filles, pendant que Bernard prenait le débutant sur sa corde.

Et nous voilà, partis dans la nuit noire. Nous avions la pêche, nous avançons donc d’ un bon pas, obnubilés par notre objectif : Le Mont Blanc.

Un petit grésil nous fouette le visage, mais, peu importe, nous sommes passés de la nuit au jour blanc, sans nous rendre compte de rien. Il y a des cordées devant, l’ itinéraire est évident, nous suivons bêtement la foule, ivres d’ air pur et d’ endomorphines.

Bernard est loin derrière, forcément, avec son débutant, il a été obligé de prendre une cadence plus lente. Mais, ce n’ est pas grave, nous n’ avons pas besoin de lui.
Mais, arrivées à Vallot, nous avons des remords d’ autant plus que toutes les cordées se réfugient dans le refuge. Et, nous n’ avons plus personne à suivre, alors en filles solidaires, nous nous sommes dit : « Peut-être pourrions-nous attendre les autres, quand même».

Nous voilà donc à Vallot , entassés avec tous les autres montagnards, venus se réchauffer un peu. Et Bernard fait une entrée fracassante : « Vous n’ êtes pas un peu folles, les filles ? N’ avez-vous pas vu que le mauvais temps arrivait »
« Ah bon, il y a bien un petit crachin et quelques bourrasques, mais c’ est si grave que ça ? »

« Pas question de monter là-haut » répond l’ ancien, qui devait avoir à peine la quarantaine, à l’ époque « on fait demi-tour »
« Quel dégonflé, celui-là » me suis-je dit « il tombe trois gouttes et il renonce »
Mais, bon, c’ est le chef, nous n’ avons pas le choix.

Et, nous voilà, dehors pour attaquer la descente. Un brutal coup de vent m’ emporte une moufle, catastrophe, je n’ en ai pas de rechange. Heureusement, notre ancien a de la ressource, il me passe une chaussette de laine en guise de gant. Et, c’ est parfait, ma main se retrouve bien au chaud.

Mais, maintenant qu’ il n’ y a plus les cordées devant nous, c’ est une autre paire de manches. Où doit-on aller ? Il neige et nous ne distinguons rien. Nous n’ avons aucun repère. Heureusement, nous avons Bernard, c’ est un grand spécialiste de l’ orientation et il fait le point régulièrement. Il nous envoie devant et nous dirige avec sa boussole.

Nous parvenons enfin au goûter, sains et saufs.

Après un petit casse-croûte pour nous remonter, nous reprenons la descente. Nous croisons du monde qui monte. Et juste avant la traversée du fameux déversoir de pierre, je m’ arrête pour laisser passer deux énergumènes très pressés qui ne daignent même pas dire bonjour.
Quand tout à coup une grosse pierre, partie sous les pieds d’ un des deux clampins, 10 mètres au-dessus de moi, vient atterrir violemment sur mon bras. Je hurle de douleur, j’ imagine déjà que j’ ai le bras cassé.
Mon cri n’ a même pas arrêté les deux pèlerins qui continuent tranquillement leur montée.

Je m’ en suis tiré avec une grosse bosse toute bleue sur l’ avant-bras et un certain ressentiment contre les montagnards si peu soucieux des autres. Non seulement je n’ ai pas eu le mont blanc, mais j’ ai eu mon bleu.

Mais, heureusement que ce jour là un être sensé nous a fait renoncer à la gloire, car elle aurait probablement été posthume.
Et depuis, je n’ y suis jamais retournée car mon envie de mont blanc m’ est passée, à part pour le dessert sous forme de crème.
Il y a tellement d’ autres sommets au moins aussi intéressants et surtout bien moins fréquentés.

Posté en tant qu’invité par loac:

Les pieds ballant ds le vide qques secondes, je venais de me retablir au dessus de la rimaye… Je rendis son piolet à S. qui l’attrapait a bout de bras pendant que M. assurait vaillament!
Un bref regard des deux amis de toujours, pas plus…
ceux qui veulent dire « vas y, on a confiance mais gaffe qd meme… »
En m’elevant de quelques metres je me retrouvais desormais en plein soleil!, la confiance revenait d’un coup en meme temps qu’ un bon pieu a neige planté a grand renfort de jurons…
20m, 30, une broche foireuse, 40, 45, Bout de corde!!!
Argh il ne reste rien…meme pas 5 metres et les deux zigomars qui ne peuvent pas franchir la rimaye ss assurance…
Bricolage en bas , bruits de mousquetons…
Vas y continue!!
3m, 4m putain il m’ont ammaré a un char d’assaut ou quoi?
encore un effort et me voila sur l’arete!!
Basculant de l’autre bord, relais sur pieux, gaz palpable, Ice flute comme ds le livre de desmaison… consulté pendant l’hiver a la bibliotheque municipale… et s’il savait que c’est lui et ses extraordinaires photos qui nous avez conduit jusque la…
Départ!!!
grognement en bas, bruits divers, il n’ont qu’un seul piolet pour franchir la rimaye alors que j’en avais deux…
Mais ils en ont vu d’autres ces deux la!
Ils ont tot fait de me rejoindre et meme de grimper rapidement sur la facile arete sommitale!
La nous nous retrouvons, peu de mots…
C’est sur nous y sommes!! mais il faut encore contenir sa joie, parcourir ces 100 derniers metres faciles qui nous separe du sommet.
Marchant sur l’arete cornichée, chacun peut savourer ce moment extraordinaire, lever de soleil sur la mer de nuage coté amazonie, cordillere noire, cordillere blanche, pas un nuage pas un souffle d’air…Au loin on se plait a imaginer le pacifique…
Bientot je m’assois au sommet et regarde marcher mes deux amis ds le ciel!!
Je me met a penser a des choses bizarres, au pourquoi de notre voyage, a pourquoi eux, a la vie qui passe trop vite, aux grands garcons raisonnables que nous sommes devenus, aux vies réussies…
Ils s’approchent lentement et je les voie comme il y a quinze ans, l’un avec ses cheveux et l’autres avec ses tenues dont il a seul le secret, jogging, mocassins, chemise de bucheron… au dernier rang de la classe de sixieme…
Maintenant nous nous serrons ds les bras les uns des autres, nous hurlont des balivernes a qui voudraient bien les entendre…
Et me reviens soudainement en memoire ce texte de Rebuffat " les compagnons de la grande aventure" se concluant par cet enigmatique:
« Et puis il y a l’amitié… »
Certainement la réponse a toutes mes questions.

Bonne montagne a tous

Posté en tant qu’invité par C2C Star Ac’:

Joli! Eh oui, une corde, ça crée des liens!

Mon post est tjs là sur la 1e page, c’est chouette! Continuez de l’alimenter, surtout pendant ces prochains jours de mauvais temps. Merci de votre contribution :-))

Posté en tant qu’invité par Benoït:

Histoire de prénoms…
C’est une histoire de tout tout début, vous savez, quand un encore débutant emmène pour la première fois sa copine et un copain, tous les deux franchement novices, faire leur première course d’alpi…Ceux qui doivent tout apprendre de celui qui ne sait qu’un peu.
L’encore débutant c’était moi, la copine aujourd’hui compagne B. et le copain A. et on s’attaquaient à un carrément gros morceau, pensez-donc, l’index, par sa VN !
Pas impressionnés par ce que l’on considéraient comme une grosse ambition et puisqu’on étaient trois… zou ! on grimpe en flèche…On gagnera du temps on ne sait jamais. Et puis B. ne sera jamais seule aux relais, ce sera mieux, vu qu’elle est sujette à un vertige…qui se soigne en bavardant !
En fait de bavarder, A. et B. n’ont pas cessé de jacassé, je trouvais même qu’il montraient peu de considération, pour mes efforts, en tête et en flêche s’il vous plaît.
On arretaient pas de « croiser » une cordée française et une cordée japonaise (on venaient de découvrir qu’il pouvait y avoir du monde à l’index)? Soit on partageaient un bon relais, soit on le fixait à quelques mêtres. Et voilà qu’il se mettent à jaccasser aussi avec les autres grimpeurs !
Et moi qui, au gré des relais, ne peux suivre que des bribes de conversation. Je les entends qui font des commentaires sur le sympathique François, leader de la cordée française et sur le serieux apparent de Yamamoto de la cordée Jap.
Vraiment, ils se foutent de mes efforts héroîques ! La journée est superbe, j’en profite et me régale, mais bon François par-ci, Yamamoto par là, ça commence à bien faire.
Nous voici au sommet, pique nique de rigueur, on revien sur nos explois, on discute (c’est que moi aussi je suis bavard).
Et j’apperçois François qui cherche le point de rappel dans une direction qui ne me semble pas la bonne d’après la description qu’un autre copain m’a fait du sommet.
On a vécu la même aventure, on est presque ami puisque François est maintenant le copains de mes copains…Alors je l’interpelle franchement, devant Yamamoto et les autres pique niqueurs de sommet. Je l’interpelle de plus en plus franchement, il va se fourvoyer, c’est sur. Mais le bougre ne semble pas m’entendre…je vocifère franchement « François, le rappel est par là ! » en même temps que j’entend glousser derrière moi. François, décidément mal embouché fini par comprendre que je m’adresse à lui, me regarde étonné : « je m’appele Sylvain » !
Derrière moi le gloussement se transforme en franche poilade de B. et A.
En fait, ils n’avaient échangés que quelques mots avec nos compagnons d’ascension, avaient inventés leur prénom, le jap c’était forcément Yamamoto, alors le Français…va pour François ! Ils avaient inventé les prénoms et discutés des personnalités qui allaient avec.
Absorbé par ma grande tâche de héros, je n’avais rien suivi et rien compris.
L’histoire fini avec un « OK, Sylvain, je crois que le rappel est plutôt par là… » mi-rigolard mi-désolé.
Je te salut Sylvain, si tu nous lit.

Voilà c’est pas super drôle mais comme je trouve le sujet sympa…j’ai faît de mon mieux, comme aux scouts.
J’espère encore d’autres de vos histoires.
Salut

Posté en tant qu’invité par yann:

merci françois…heu benoit

Posté en tant qu’invité par San:

A propos des couvertures de survie: j’avais l’habitude d’acheter la version « fine » (la plus legere), mais apres une nuit forcee au fond d’un canyon (pendant une descente en canyioning) ou on a tous detruit notre couverture de survie en 12 morceaux sauf 1 qui etait la version plus epaisse, nous sommes tous passes a cette version epaisse pour nos futures peripeties. Franchement, ca veut son pesant de poids supplementaire…

Posté en tant qu’invité par Benoït:

Pitié !
Ne laissez pas cette belle discussion s’achever sur ma médiocre histoire…l’impression d’avoir gâcher, je voulais relancer…
Star Ac, mobilise les troupes ! Et les autres, allez, une dernière pour la route…
Salut

Posté en tant qu’invité par Marie B:

Bon, alors la mienne se passe au refuge Albert 1er. Nous sommes une table de 6 personnes. A ma gauche, un ami qui vient en refuge et sur un glacier pour la première fois, à ma droite, mon ami guide et chamoniard. En face de nous, trois montagnards du coin dont un gardien de refuge. Mes amis et moi, nous nous attablons après nos compagnons de table. Ceux-ci ont commandé une bouteille de vin. Nous les saluons et commençons à discuter assez agréablement quand soudain, mon ami de gauche, croyant que la bouteille de vin est sur la table pour tous les pensionnaires (je vous rappelle que c’est sa première visite en refuge) se sert un verre. Imaginez la réaction de nos trois voisins de table. Après plusieurs remarques sans doute justifiées mais surtout très piquantes, nos trois amis ne nous ont plus adressé la parole de tout le repas malgré les excuses les plus sincères de mon compagnon. Seul mon ami guide et chamoniard a eu le droit, du coup, à leur très grande attention. Je me suis sentie bien petite, moi qui n’avait même pas eu l’idée de boire une goutte de ce vin. En conclusion, les montagnards sont des gens charmants et je les aime beaucoup mais il faut éviter de les chatouiller de trop près :slight_smile:
Le lendemain soir, nous serons attablés avec quatre anglais et deux autres personnes dont un vosgien. Là, d’entrée de jeux, heureuse de ma journée, je décide de détendre l’atmosphère et comme nous avions eu le plaisir de plaisanter un peu avant avec les deux autres montagnards, je continue sur la lancée en restant dans ce ton de bon humeur et de plaisanteries. L’ambiance est très agréable et très détendue. J’aime bien ça et nous sommes même un peu dissipés par rapport aux autres tablées du réfectoire. Le plat arrive. Il est posé au milieu de la table. Chacun attend poliment que je me serve. Du moins c’est ce que je pense, étant la seule femme à table. Je crois encore à la galanterie. Devant les insistantes politesses « non,non, vas-y », je prend la cuillère et… ces messieurs tendent leur assiette, y compris les 4 anglais. :slight_smile: En conclusion, il n’y a point de galanterie chez les montagnards mais ils aiment bien se faire servir à table si y a une femme. J’ai donc servi « ma fratrie » non sans les mettre en « boîte ».