Belle avalanche à Bella Cha!

Posté en tant qu’invité par Oncle Bill:

Entre le discours de Sivardière qui dit que le vent est en
cause dans 80% des accidents d’avalanches (propos qui datent de
2003, il ne s’agit pas d’archaïsmes) et le tiens je fais
rapidement un choix surtout après avoir constaté sur le terrain
à quelle vitesse on passe d’une situation tranquille à une
situation chaude au cours d’un épisode venteux. Je trouve grave
que le rédacteur du BRA pense que le vent soit un facteur
secondaire dans ce domaine.

Ok, il faudra donc que j’en parle avec FS la prochaine fois que je le verrai. Je pense plutôt que tu déformes ses propos. Je pense plutôt qu’il dit que 80% des accidents de skieurs sont dûs à des « plaques à vent » car il parle toujours de « plaque à vent » quelque soit la plaque.

Comment expliques-tu alors les grand nombre d’accidents de début 2006 ? Et que d’une manière générale ils se produisent en début et non fin de saison ?

Comment expliques-tu que malgré les connaissances eronnées des nivologues, les accidents se produisent en général en risque 3 et 4 et on en 2 ?

Posté en tant qu’invité par Real Flo:

Oncle Bill aurais tu sous la main (je suppose que oui!) des graphes de sondages « typiques » de plaque à vent montrant la couche fragile (peu de resistance) surmontée d’une couche plus dure (plaque); histoire d’illustrer que si le vent « forme » la plaque c’est la sous-couche qui détermine le danger; quelquefois un bon dessin est aussi efficace que de longues discussions. A mettre en parallèle par exemple avec un autre graphe ou la couche dure (plaque) repose sur grosse épaisseur de grains fins et ou là, malgré la même action du vent il y aura bien moins de risque??
Je me permet aussi de te demander ton avis sur la dangerosité des sous couches très dures (formées par la pluie) comme c’est évoqué plus haut: il parait évident que la neige récente va avoir du mal à adhérer la dessus et donc va glisser: vrai / faux?
Dernier débat sur le vent: est-ce que trop de vent tue le vent? Je veux dire que sur des périodes de neige et de vent vraiment fort, le fait que toutes les pentes soient littéralement « damées, mattées » par le vent implique t-il un risque moins fort que des transport de neige plus localisé et moins « violents »?
Merci

Pour finir la dessus je pense que beaucoup de gens font l’association neige + vent = danger; mais que peu de personne ont une idée précise de ce qu’il advient de la neige tombée en fonction de la température… (métamorphose en fonction du gradient entre autres); à partir de ce moment là il devient difficile de pousser l’analyse plus loin que vent =danger

Posté en tant qu’invité par J2LH:

Oncle Bill a écrit:

Ok, il faudra donc que j’en parle avec FS la prochaine fois que
je le verrai. Je pense plutôt que tu déformes ses propos. Je
pense plutôt qu’il dit que 80% des accidents de skieurs sont
dûs à des « plaques à vent » car il parle toujours de « plaque à
vent » quelque soit la plaque.

Effectivement il parle de plaques à vent mais dans un chapitre consacré au vent.

Il est clair sur ce qu’est pour lui une plaque à vent : « D’où le nom de plaque à vent (i.e. plaques formées sous l’effet du vent) »

Pour moi il n’y a aucun doute sur sa définition de plaque à vent dans son bouquin (p.53)

Comment expliques-tu alors les grand nombre d’accidents de
début 2006 ? Et que d’une manière générale ils se produisent en
début et non fin de saison ?

Pour qu’il y ait une formation de plaque à vent il faut que le vent puisse transporter la neige de surface, en fin de saison du vent qui souffle sur une croute de regel va rarement provoquer des plaques à vent.
La plaque à vent est également une surcharge qui peut localement solliciter une couche de surface relativement fragile sur une couche plus fragile. Une situation qui serait sans grand danger sans la surcharge peut devenir explosive et se rencontre essentiellement en début de saison. Par exemple si la faible épaisseur du manteau et les basses températures ont provoqué la formation de grains anguleux sous une petite croute plus solide.
Et puis le vent n’est pas le seul en cause et n’est pas un facteur nécessaire.

Comment expliques-tu que malgré les connaissances eronnées des
nivologues, les accidents se produisent en général en risque 3
et 4 et on en 2 ?

Je n’ai pas dit que généralement le BRA est faux, j’ai simplement en mémoire des journées où le BRA annonçait risque 2 et où suite au vent la situation a totalement changé en cours de journée. En prenant en compte le vent le BRA aurait du être plus alarmiste.

Posté en tant qu’invité par Oncle Bill:

Oncle Bill aurais tu sous la main (je suppose que oui!) des
graphes de sondages « typiques » de plaque à vent montrant la
couche fragile (peu de resistance) surmontée d’une couche plus
dure (plaque);

Je vais chercher ça, mais ça sera surtout des plaques tout court, pas des plaques à vent.

A mettre en parallèle par exemple avec un autre
graphe ou la couche dure (plaque) repose sur grosse épaisseur
de grains fins et ou là, malgré la même action du vent il y
aura bien moins de risque??

Une couche dure sur des grains fins, c’est pas une plaque, c’est une couche dure.

Je me permet aussi de te demander ton avis sur la dangerosité
des sous couches très dures (formées par la pluie) comme c’est
évoqué plus haut: il parait évident que la neige récente va
avoir du mal à adhérer la dessus et donc va glisser: vrai /
faux?

A priori, sans structure de plaque, il n’y a pas de possibilité de propagation de cassure. Donc en cas de poudreuse sur fond dur, ça risque surtout de partir en départ ponctuel, d’où risque qu’un skieur fasse partir une coulée sur une personne en aval. Ceci dit, des structures de plaques friable dans une même couche de neige poudreuse, c’est presque indétectable.

Dernier débat sur le vent: est-ce que trop de vent tue le vent?
Je veux dire que sur des périodes de neige et de vent vraiment
fort, le fait que toutes les pentes soient littéralement
« damées, mattées » par le vent implique t-il un risque moins
fort que des transport de neige plus localisé et moins
« violents »?

Bien sûr, les grosses tempêtes sont en général stabilisatrices : les pentes au vent sont décapées, il ne reste plus que de la neige béton, pentes sous le vent on en général des accumulations de grosse épaisseur et très dures, donc difficiles à déclencher.

Pour finir la dessus je pense que beaucoup de gens font
l’association neige + vent = danger; mais que peu de personne
ont une idée précise de ce qu’il advient de la neige tombée en
fonction de la température… (métamorphose en fonction du
gradient entre autres); à partir de ce moment là il devient
difficile de pousser l’analyse plus loin que vent =danger

Le chemin va être long pour faire changer le discours de professionnels de la montagne donc celui des journalistes. Commençons par enlever le terme « à vent » de « plaque ».

Posté en tant qu’invité par Oncle Bill:

Pour moi il n’y a aucun doute sur sa définition de plaque à
vent dans son bouquin (p.53)

Je n’ai pas son bouquin.

Pour qu’il y ait une formation de plaque à vent il faut que le
vent puisse transporter la neige de surface, en fin de saison
du vent qui souffle sur une croute de regel va rarement
provoquer des plaques à vent.

En mars, avril et mai, il y a quand même des passages de mauvais temps accompagnés par du vent. Pourtant le lendemain, quand la neige est encore poudreuse, il y a bien moins d’accidents qu’en début de saison.

La plaque à vent est également une surcharge qui peut
localement solliciter une couche de surface relativement
fragile sur une couche plus fragile.

Oulala, je comprends rien !

Une situation qui serait
sans grand danger sans la surcharge peut devenir explosive et
se rencontre essentiellement en début de saison. Par exemple si
la faible épaisseur du manteau et les basses températures ont
provoqué la formation de grains anguleux sous une petite croute
plus solide.
Et puis le vent n’est pas le seul en cause et n’est pas un
facteur nécessaire.

C’est bien ce que je dis : les chutes de neige étant la plupart du temps ventées, intéressons nous aux couches fragiles !

Je n’ai pas dit que généralement le BRA est faux, j’ai
simplement en mémoire des journées où le BRA annonçait risque 2
et où suite au vent la situation a totalement changé en cours
de journée. En prenant en compte le vent le BRA aurait du être
plus alarmiste.

Un bulletin de prévision n’est pas toujours juste. Tu cite peut-être un seul ou de rares exemples. Pour ces situations : l’augmentation du risque a-t-elle été prouvée (par des déclenchements) ou n’était-ce qu’une sensation ? N’était-ce pas qu’une augmentation locale du risque et non à l’échelle du massif ? L’augmentation du risque était-elle suffisante pour justifier un indice supérieur ? (d’après l’échelle européenne, un 3, si mes souvenirs sont bons, je n’ai pas mes notes sous les yeux, ça correspond à 10%>30% des pentes >30° où un seul skieur peut déclencher une plaque).

Posté en tant qu’invité par Claude:

Je me permet aussi de te demander ton avis sur la dangerosité<
des sous couches très dures (formées par la pluie) comme c’est<
évoqué plus haut: il parait évident que la neige récente va<
avoir du mal à adhérer la dessus et donc va glisser: vrai /<
faux?<

"<A priori, sans structure de plaque, il n’y a pas de possibilité de propagation de< <cassure. Donc en cas de poudreuse sur fond dur, ça risque surtout de partir en <<<départ <<ponctuel, d’où risque qu’un skieur fasse partir une coulée sur une personne <<en aval. Ceci dit, des structures de plaques friable dans une même couche de neige< <<poudreuse, c’est presque "<

Certe ce n’est pas un des cas les plus courant mais pour la journée d’hier c’était flagrant et cela dans différent type d’orientation car on pouvait en observer en SE.
je ne vois pas ou est le problème : on pouvait voir sur le terraion les choses suivantes : certaines zones étaient dépourvues de neiges fraiche et laissaient apparaitrent un neige lisse trés dure voir verglassée, le vent ayant déposé cette neige un peu plus loin.
Puis dans certains endroits ou cette neige c’était accumulée il y avait des restes de coulées plus ou moins importantes avec départ linéaire( et non ponctuel) avec une cassure nette et franche, laissant ainsi apparaitre la couche inférieur composé de neige trés dure,et lisse(il s’agissait d’avalanche de plaque friable).

J’aimerais bien que l’on me démontre qu’en l absence de couche fragile il ne s’agisse pas d’une avalanche de plaque du à l’action combiné du fond présentant un bon plan de glissement et du vent accumulant une neige fraiche et en lui donnant une certaine cohésion.

A+

Posté en tant qu’invité par Real Flo:

Histoire de peut-être mettre un visage sur un pseudo, interviens-tu dans la formation des accompagnateurs ou pisteurs (auxquels cas on aurait pu déjà se rencontrer?

Posté en tant qu’invité par Oncle Bill:

J’aimerais bien que l’on me démontre qu’en l absence de couche
fragile il ne s’agisse pas d’une avalanche de plaque du à
l’action combiné du fond présentant un bon plan de glissement
et du vent accumulant une neige fraiche et en lui donnant une
certaine cohésion.

J’aimerais bien avoir aussi cette démonstration ou celle du contraire. Ton observation ne prouve en tous cas rien du tout. J’ai déjà vu la même chose sans fond dur.

Posté en tant qu’invité par Oncle Bill:

Pisteurs 1° à Arêches les 2 dernières années, une fois aussi à Chatel et Argentière. Pisteur 2° en météo.

Posté en tant qu’invité par J2LH:

Oncle Bill a écrit:

En mars, avril et mai, il y a quand même des passages de
mauvais temps accompagnés par du vent. Pourtant le lendemain,
quand la neige est encore poudreuse, il y a bien moins
d’accidents qu’en début de saison.

Tu as des chiffres là dessus ?

La plaque à vent est également une surcharge qui peut
localement solliciter une couche de surface relativement
fragile sur une couche plus fragile.

Oulala, je comprends rien !

Imagine un manteau neigeux avec par exemple de bas en haut 1m de neige bien stabilisé, 5cm de gobelets, 1 cm de croute de regel. La situation est peu dangereuse il me semble. Là dessus arrive 10 cm de neige fraiche et du vent qui dénude certaines pentes et accumule là neige dans d’autres. Cette surcharge, à laquelle tu peux ajouter le poids d’un skieur, peut être particulièrement dangereuse alors que les 10 cm de neige fraiche n’auraient posé aucun problème si ils n’avaient pas été accumulés par endroits par le vent. La couche fragile existe bien mais c’est le vent qui va créer la situation dangereuse.

C’est bien ce que je dis : les chutes de neige étant la plupart
du temps ventées, intéressons nous aux couches fragiles !

A mon avis tu peux presque considérer qu’elle existe toujours en surface au moment où un épisode venteux va former des plaques à vent. Ne serait-ce que parce qu’il faut une neige avec assez peu de cohésion pour qu’elle puisse être accumulée par le vent et former des plaques. Bien sûr la couche en cause peut être une autre couche déjà enfouie.

Un bulletin de prévision n’est pas toujours juste. Tu cite
peut-être un seul ou de rares exemples.

C’est ce que j’ai pensé mais quand j’entends un prévisionniste dire qu’on surestime le danger représenté par le vent je me pose des questions.

Pour ces situations :
l’augmentation du risque a-t-elle été prouvée (par des
déclenchements) ou n’était-ce qu’une sensation ?

J’ai en mémoire un jour particulier (21/02/04 ?) c’était un samedi de départ en vacances, risque 2, des touristes qui montaient en station ont été bloqués par des congères (Val-Thorens). Il y a eu au moins 2 morts ce jour là, 2 raquettistes.

N’était-ce pas
qu’une augmentation locale du risque et non à l’échelle du
massif ?

Ca concernait plusieurs massifs (73,74). J’étais dans les Bauges le samedi où le vent était fort, le dimanche j’étais dans le Beaufortain où on a eu de nombreux whoumfs. Pour ceux qui s’en souviendraient il y avait une couche de sable qui avait jauni la neige.

L’augmentation du risque était-elle suffisante pour
justifier un indice supérieur ?

A mon avis oui.

Posté en tant qu’invité par Claude:

J’aimerais bien que l’on me démontre qu’en l absence de couche
fragile il ne s’agisse pas d’une avalanche de plaque du à
l’action combiné du fond présentant un bon plan de glissement
et du vent accumulant une neige fraiche et en lui donnant une
certaine cohésion.

<J<'aimerais bien avoir aussi cette démonstration ou celle du contraire. Ton observation <ne prouve en tous cas rien du tout. J’ai déjà vu la même chose sans fond dur.<

Bien sur qu’il existe la même chose sans fond dur et même comme tu le dis bien sur avec une couche fragile, d’ailleur c’est même bien plus fréquent, je n’ai jamais dit le contraire.
Le seul objet de mes postes c’était de dire qu’hier ily avait les deux cas de figure et que le deuxième cas est aussi à l’origine d’avalanches de plaques.

Posté en tant qu’invité par Oncle Bill:

Tu as des chiffres là dessus ?

Non, c’est de mémoire, il faudrait consulter les chiffres sur le site de l’ANENA (il y a les archives)

Imagine un manteau neigeux avec par exemple de bas en haut 1m
de neige bien stabilisé, 5cm de gobelets, 1 cm de croute de
regel. La situation est peu dangereuse il me semble. Là dessus
arrive 10 cm de neige fraiche et du vent qui dénude certaines
pentes et accumule là neige dans d’autres. Cette surcharge, à
laquelle tu peux ajouter le poids d’un skieur, peut être
particulièrement dangereuse alors que les 10 cm de neige
fraiche n’auraient posé aucun problème si ils n’avaient pas été
accumulés par endroits par le vent. La couche fragile existe
bien mais c’est le vent qui va créer la situation dangereuse.

C’est vrai dans ce cas où la couche de neige fraîche est très mince. Dans ce cas en effet, le vent joue un rôle majeur.

A mon avis tu peux presque considérer qu’elle existe toujours
en surface au moment où un épisode venteux va former des
plaques à vent. Ne serait-ce que parce qu’il faut une neige
avec assez peu de cohésion pour qu’elle puisse être accumulée
par le vent et former des plaques. Bien sûr la couche en cause
peut être une autre couche déjà enfouie.

Oui mais ça le fait que de manière localisé en général dans ce cas (sauf si la chute commence par exemple très légère et sans vent puis devient plus compacte sous l’effet du redoux et/ou du vent). Par contre, si on est pas dans le cas cité entre parenthèses et qu’il y a une couche fragile préexistante, les plaques deviennent beaucoup plus nombreuses, dans les secteurs ventés comme dans le secteurs non ventés.

Posté en tant qu’invité par Oncle Bill:

Le seul objet de mes postes c’était de dire qu’hier ily avait
les deux cas de figure et que le deuxième cas est aussi à
l’origine d’avalanches de plaques.

Sans aucun doute ! Ma première intervention était de dire : Il ne faut pas dire, suite à l’avalanche de Bellacha, que le danger est provoqué par le vent. Il faut dire que la cause principale du danger actuel est dû au fait que la neige fraîche s’est déposée, dans de nombreuses pentes des versants nord, sur de la neige sans cohésion formée pendant la période de beau temps qui a précédé, même si d’autres plaques moins nombreuses se sont formées uniquement sous l’action du vent.

Posté en tant qu’invité par bazé:

Je suis très étonné de voir que lorsqu’on décrit une avalanche et qu’on essaye d’en expliquer la cause on relève souvent un seul critère. Exemple :
C’est une plaque à vent ….
Forcément, avec une telle chaleur…
Avec ce froid, la neige ne s’est pas stabilisée….
La sous-couche était gelée…
Il y avait des gobelets…
Etc, etc…

Et ceci, à mon avis, c’est que la description en question émane d’une personne qui a des connaissances limitées, peut-être pas en théorie, mais surtout en pratique. Si on prend la peine, pour chaque cas de réfléchir et de trouver deux ou plusieurs critères qui ont fait qu’une avalanche s’est déclenchée à tel endroit et à tel moment on a une vision différente du problème.

La plus connues ou la plus discutée : l’avalanche de plaque. Oncle Bill le répète inlassablement, il faut une strate fragile + une plaque qui peut être tendre ou dure + contrainte par passage pour une avalanche accidentelle ou + surcharge ou montée des températures pour une avalanche spontanée.
Il est vrai que le vent est un élément important de formation des plaques, mais il faut, précipitations + vent ou bien neige mobilisable + vent. Ce n’est pas dans tous les cas que le vent forme des plaques, comme il n’y a pas toujours besoin de vent pour former une plaque.

Lorsque de nouvelles chutes de neige surviennent sur un fond dur, on pense tout de suite que ça va craindre. Contrairement à ce qu’on peut penser, ce fond dur a souvent une certaine rugosité qui fait que la nouvelle neige y adhère assez bien. Et si vous avez constaté le départ d’une plaque, avez-vous pris la peine d’examiner s’il n’y avait pas une couche de givre peu visible (comme c’est généralement le cas pour les couches de givre).
Le cas dont on a parlé sur un post récent : départ de coulées de neige sous les skis : plaque dure +neige fraîche + réchauffement. + passage d’un skieur.
Coulées de neige sèche : Neige fraîche + ensoleillement (avec ou sans montée des températures)

Pour les coulées de neige humide il y a de nombreux cas différents où interviennent en plus de la chaleur : qualité de la neige + regel nocturne ou non + couverture nuageuse ou non + exposition de la pente + etc.
A propos de ces avalanches de printemps, il est utile de retenir ceci :
Ce n’est pas parce que j’ai chaud que les avalanches partent.
Ce n’est pas parce que j’ai froid que c’est sûr.
Ce qui compte, c’est la température réelle de la neige et non pas celle que tu ressens.

Il y a évidement beaucoup de choses à dire à ce sujet et je ne pense pas connaître tous les paramètres possibles mais je vous laisse le soins d’y réfléchir.
Et comme il va neiger, on va aller regarder out ça sur le terrain.

Posté en tant qu’invité par Bubu:

J2LH a écrit:

J’ai en mémoire un jour particulier (21/02/04 ?) c’était un
samedi de départ en vacances, risque 2, des touristes qui
montaient en station ont été bloqués par des congères
(Val-Thorens). Il y a eu au moins 2 morts ce jour là, 2
raquettistes.
Ca concernait plusieurs massifs (73,74). J’étais dans les
Bauges le samedi où le vent était fort, le dimanche j’étais
dans le Beaufortain où on a eu de nombreux whoumfs. Pour ceux
qui s’en souviendraient il y avait une couche de sable qui
avait jauni la neige.

C’était bien le 21 février 2004.
Partis pour un tour en Belledonne Maurienne, nous renonçons à St Rémy devant le mauvais temps. Nous voyons des nuages défiler vite au dessus de la Maurienne, mais on se dit qu’en versant W ça va le faire, on est loin de la frontière.
Direction Gleyzin : au parking à 8h, c’est tout bouché, un peu de vent descendant du vallon (vent du S) : étonnant, abrité 1800m sous les crêtes… oulala, il se passe des choses là haut. Les conditions ne sont pas comme prévu, et le brouillard empêche de voir s’il tombe qqch dans les qq couloirs que l’on doit traverser pour contourner le 1er verrou : trop d’inconnu, il m’en faut pas plus pour renoncer, les autres aussi.
Direction Prabert : ça passe, le vent s’est un peu calmé on dirait, c’est plus dégagé (il est 10h). Nous avons fait la Dent du Pra en traversée, pas de problème, mais nous avons assisté à la dépose du sable : des petits nuages jaunes arrivant du S, s’écrasant sur une montagne, et s’évacuant en lambeaux, laissant la pente toute jaune ! Tout ça en 2mn.

En Isère, il y a eu 1 mort à Gleyzin, sous le refuge, à l’endroit de la plaque classique. Mes critères de renoncement étaient bons, et m’ont encore sauvé la vie.

Le BRA annonçait risque 2 sauf sur la frontière (Cerces, Haute Maurienne), en réalité il y avait risque 3.
Le BRA était erroné à cause de la météo erronée. Elle n’annonçait pas autant de vent le vendredi midi, mais le soir elle annonçait plus fort. Pas de bol, les BRA sont faits avec la météo de midi.
Le vendredi soir, je m’étais fait la réflexion qu’avec l’augmentation du vent, ça changeait tout, et que si les gars foncent tête baissée sans vérifier que le vent n’a pas été plus fort que prévu durant la nuit, il y aurait de la casse…
Mais j’avais l’habitude qu’en cas de changement de météo entre le vendredi midi et le soir, c’est celle de midi qui était le plus souvent juste : aller, ça devrait le faire. Pour cette fois-ci, ce na pas marché (ça marchait mieux pour des flux de N, et là c’était S). Aujourd’hui, les prévisions sont meilleures, c’est la météo du soir qui est le plus souvent la plus juste.

Claude a écrit:

J’aimerais bien que l’on me démontre qu’en l absence de
couche
fragile il ne s’agisse pas d’une avalanche de plaque du à
l’action combiné du fond présentant un bon plan de glissement
et du vent accumulant une neige fraiche et en lui donnant une
certaine cohésion.

Les plaques d’hier étaient dû en partie au vent, mais cen’était pas des plaque « pure vent ».
La majeure partie du surplus de neige accumulé sous les crêtes n’était pas de la neige arrachée par le vent en versant S et déposé en versant N. C’était simplement la chute de neige plus intense sous la crête et sous le vent, car à cet endroit le vent est plus faible, et les flocons ont le temps de tomber. Comme il y a quand même du vent, la couche a une certaine cohésion (mais 20km/h suffisent), et c’est un premier élément pour une plaque.
Ensuite pour la couche fragile, c’est simplement la fraiche elle même : les premiers mm ou cm tombés avec moins de vent, ou sous forme de grésil. Ou alors qq mm de givre. Lorsque la plaque part, comme le fond est bien lisse, il ne reste rien de la couche fragile.
Mais s’il n’y a pas cette couche fragile, la fraiche tient bien sur de la vitrifiée. On le vérifie souvent au printemps en altitude (pente glaciaire), où le lendemain d’une chute de neige on se surprend à toucher de la glace : il n’y avait rien avant la chute, mais la fraiche adhère bien à la glace (suffisement pour ne pas partir en plaque, mais insuffisemment si on tombe et que l’on glisse en pousasant la neige).

Posté en tant qu’invité par J2LH:

Oncle Bill a écrit:

C’est vrai dans ce cas où la couche de neige fraîche est très
mince. Dans ce cas en effet, le vent joue un rôle majeur.

J’ai pris l’exemple d’une couche de 10cm pour isoler le facteur vent, avec 50 cm de neige fraiche tu pouvais dire que le risque provenait de cette quantité importante sans même que le vent ne vienne jouer un rôle. Mais si le vent peut jouer un rôle majeur quand la quantité de neige fraiche est peu importante c’est tout aussi vrai quand la couche est importante.

Oui mais ça le fait que de manière localisé en général dans ce
cas (sauf si la chute commence par exemple très légère et sans
vent puis devient plus compacte sous l’effet du redoux et/ou du
vent). Par contre, si on est pas dans le cas cité entre
parenthèses et qu’il y a une couche fragile préexistante, les
plaques deviennent beaucoup plus nombreuses, dans les secteurs
ventés comme dans le secteurs non ventés.

Là tu associes chute de neige et vent mais il faut dissocier les deux. Je parle d’un vent arrivant sur une neige suffisament légère pour être transportée mais pas obligatoirement d’une nouvelle chute de neige (l’exemple donné plus haut n’est pas là pour illuster cette situation).
Prends l’exemple du samedi 27 janvier 07, temps très froid (environ -15°C à 1000m) et très beau mais vent dans les Bauges où j’étais (et également dans le Beaufortain d’après la météo, je ne sais pas si les deux victimes au Grand Mont ce jour là étaient dues à une plaque à vent formée par cet épisode). Au sol il y avait une couche de givre de surface. On était dans un endroit sûr, l’enneigement était faible, mais on constatait de accumulations et en passant un petit col on a même vu des fissures caractéristiques se former autour de nous. La couche fragile était le givre de surface et ce qui avait rendu la situation dangereuse dans les pentes venait uniquement des accumulations faites par le vent sur cette couche fragile.

Posté en tant qu’invité par cervin:

Ca m’aggggace les élucubrations de personnes (toujours les (la)mêmes) qui pensent détenir la vérité (parce qu’ils "maîtrisent "qq petites notions…)et donc se permettent de contredire systématiquement les propos des gens du métier!

Posté en tant qu’invité par Loïc:

C’est vrai ça J2, tu retombes dans tes errements du passé, ressaisis-toi !

Posté en tant qu’invité par quelVocabulaire!:

Il faut dire que le vocabulaire des avalanches est assez pernicieux, par exemple peu de gens differencient avalanche de plaques et depart en plaque. En plus on continue a toujours entendre chaque fois que l’on sort en hiver : attention, il y a des plaques a vent !
Peut-etre faudrait il choisir un vocabulaire un peu plus differencie pour designer differents phenomenes.
Pourquoi ne pas parler d’interface pour designer la jonction entre deux couches differentes ? A l’image des materiaux, il me semble que la neige a tendance a « casser » au niveau de l’interface comme une piece mecanique casse generalement au niveau de la soudure. Une couche tendre et mince ne represente au niveau macroscopique qu’une mauvaise soudure et donc une interface fragile.

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Nicolas:

quelVocabulaire! a écrit:

Pourquoi ne pas parler d’interface pour designer la jonction
entre deux couches differentes ?

Parce que la rupture se situe DANS une couche fragile et pas à l’interface entre deux couches, au moins dans la très grande majorité des cas.