Posté en tant qu’invité par Bubu:
J2LH a écrit:
J’ai en mémoire un jour particulier (21/02/04 ?) c’était un
samedi de départ en vacances, risque 2, des touristes qui
montaient en station ont été bloqués par des congères
(Val-Thorens). Il y a eu au moins 2 morts ce jour là, 2
raquettistes.
Ca concernait plusieurs massifs (73,74). J’étais dans les
Bauges le samedi où le vent était fort, le dimanche j’étais
dans le Beaufortain où on a eu de nombreux whoumfs. Pour ceux
qui s’en souviendraient il y avait une couche de sable qui
avait jauni la neige.
C’était bien le 21 février 2004.
Partis pour un tour en Belledonne Maurienne, nous renonçons à St Rémy devant le mauvais temps. Nous voyons des nuages défiler vite au dessus de la Maurienne, mais on se dit qu’en versant W ça va le faire, on est loin de la frontière.
Direction Gleyzin : au parking à 8h, c’est tout bouché, un peu de vent descendant du vallon (vent du S) : étonnant, abrité 1800m sous les crêtes… oulala, il se passe des choses là haut. Les conditions ne sont pas comme prévu, et le brouillard empêche de voir s’il tombe qqch dans les qq couloirs que l’on doit traverser pour contourner le 1er verrou : trop d’inconnu, il m’en faut pas plus pour renoncer, les autres aussi.
Direction Prabert : ça passe, le vent s’est un peu calmé on dirait, c’est plus dégagé (il est 10h). Nous avons fait la Dent du Pra en traversée, pas de problème, mais nous avons assisté à la dépose du sable : des petits nuages jaunes arrivant du S, s’écrasant sur une montagne, et s’évacuant en lambeaux, laissant la pente toute jaune ! Tout ça en 2mn.
En Isère, il y a eu 1 mort à Gleyzin, sous le refuge, à l’endroit de la plaque classique. Mes critères de renoncement étaient bons, et m’ont encore sauvé la vie.
Le BRA annonçait risque 2 sauf sur la frontière (Cerces, Haute Maurienne), en réalité il y avait risque 3.
Le BRA était erroné à cause de la météo erronée. Elle n’annonçait pas autant de vent le vendredi midi, mais le soir elle annonçait plus fort. Pas de bol, les BRA sont faits avec la météo de midi.
Le vendredi soir, je m’étais fait la réflexion qu’avec l’augmentation du vent, ça changeait tout, et que si les gars foncent tête baissée sans vérifier que le vent n’a pas été plus fort que prévu durant la nuit, il y aurait de la casse…
Mais j’avais l’habitude qu’en cas de changement de météo entre le vendredi midi et le soir, c’est celle de midi qui était le plus souvent juste : aller, ça devrait le faire. Pour cette fois-ci, ce na pas marché (ça marchait mieux pour des flux de N, et là c’était S). Aujourd’hui, les prévisions sont meilleures, c’est la météo du soir qui est le plus souvent la plus juste.
Claude a écrit:
J’aimerais bien que l’on me démontre qu’en l absence de
couche
fragile il ne s’agisse pas d’une avalanche de plaque du à
l’action combiné du fond présentant un bon plan de glissement
et du vent accumulant une neige fraiche et en lui donnant une
certaine cohésion.
Les plaques d’hier étaient dû en partie au vent, mais cen’était pas des plaque « pure vent ».
La majeure partie du surplus de neige accumulé sous les crêtes n’était pas de la neige arrachée par le vent en versant S et déposé en versant N. C’était simplement la chute de neige plus intense sous la crête et sous le vent, car à cet endroit le vent est plus faible, et les flocons ont le temps de tomber. Comme il y a quand même du vent, la couche a une certaine cohésion (mais 20km/h suffisent), et c’est un premier élément pour une plaque.
Ensuite pour la couche fragile, c’est simplement la fraiche elle même : les premiers mm ou cm tombés avec moins de vent, ou sous forme de grésil. Ou alors qq mm de givre. Lorsque la plaque part, comme le fond est bien lisse, il ne reste rien de la couche fragile.
Mais s’il n’y a pas cette couche fragile, la fraiche tient bien sur de la vitrifiée. On le vérifie souvent au printemps en altitude (pente glaciaire), où le lendemain d’une chute de neige on se surprend à toucher de la glace : il n’y avait rien avant la chute, mais la fraiche adhère bien à la glace (suffisement pour ne pas partir en plaque, mais insuffisemment si on tombe et que l’on glisse en pousasant la neige).