Bon si on commence à penser que c’est un grand alpiniste on n’a pas fini… (je l’ai très bien connu, on a grimpé, bivouaqué ensemble, en montagne, dans les calanques, Sainte victoire etc…)
Avez-vous déjà croisé un alpiniste de légende ?
Oui, j’ai croisé quelques uns qui ont été cités.
Je prendrai peut-être le temps de vous raconter…
Ben oui. Prends le remis qu’il te faudra.
Pas d’autres que ceux qui ont été cités ?
Si aussi !
Fais comme moi. Prends ton temps.
La rencontre ne m’a pas marqué sur le moment. Vraiment rien de spécial. C’est même que quelques années plus tard que je me suis demandé mais qui c’était au fait ? (je le savais sur le moment parce qu’on m’avait dit son nom mais quelques années plus tard je n’étais plus sûr )
Août 99, Skardu,
De retour au K2 Motel après la traversée du col de Gondogoro. Le K2 Motel pour ceux qui ne connaissent pas c’était l’étape incontournable de toutes les expés vers le Baltoro et ses 8000 et on y trouve (en 99 en tout cas c’était le cas) des photos dédicacées affichées sur les murs de quelques légendes (Maurice et Liliane Barrard, Jerzy Kukuczka, et bien d’autres…) Bref un lieu chargé d’histoire de l’alpinisme comme il en existe peu au monde.
Je me retrouve dans la salle à manger avec quelques-uns des mes acolytes. Pas grand monde à part nous et à une table à côté un groupe d’occidentaux (7 ou 8 de mémoire) au look barbu typiquement « retour d’expé », Un pakistanais me souffele en déisgnant l’un deux « Very famous climber » et me précise son nom. Ah oui ça sonne, ça me dit quelque chose même si je ne sais plus exactement ce qu’il a fait.
Je finis par m’approcher d’eux et m’adresse à lui, je suis curieux de savoir ce qu’ils ont fait ou ce qu"ils projettent. Il me répond très simplement (on devait parle en anglais j’imagine) qu’ils ont tenté le K2, dans le but si je comprends bien de le descendre à ski mais n’ont pas pu atteindre le sommet faute de créneau météo suffisant. Pfff, loooser. Il me demande en retour ce que j’ai fait comme si ça l’intéressait « Oh just gondogoro pass ». Bon puis voila je crois que ça s’arrête çà peu près là.
Cet épisode ne m’avait pas particulièrement marqué, en fait c’est tout le voyage qui m’avait marqué. Puis plusieurs années plus tard j’y repense et je ne suis plus sûr. Au fait c’était qui? Un nom germanisant…oui mais il y en a quelques unes des légendes au nom germanisant. Deux noms me viennent à l’esprit. Ah mais j’avais écrit un « note book » où je notais tous les soirs les petites anecdotes de la journée, ça doit bien s’y trouver. Et ben non. je parle de tas de choses anecdotiques mais pas trace de ça. J’en viens à me demander si j’ai rêvé…
Quelque recherches sur mon moteur de recherche préféré et je finis quand même par retrouver de qui il s’agit avec quasi certitude.
Vous avez deviné?
Euh c’est possible…
2,3 français cités dans le post dans la benne ou en refuge autour de Cham’, rien d’excpetionnel. Mais je me souviens avoir pris mon petit déjeuner à Skardu avec Gerlinde Kaltenbrunner en 2007 à la table à côté
A noter que dans le lot il devait aussi y avoir Konrad Auer
http://www.k2news.com/jul99k2.htm
Cf update 7/18/99
Gaston Rebuffat le 2 aout 1982 en face de chez Snell à Cham. Rencontre magique, Un moment sur-réaliste : nous sommes, Philippe, Bertrand et moi, de retour via une dernière benne choppée in-extremis ( le machiniste a arreté la benne qui partait) après avoir parcouru la Bacquet / Rebuffat à l’Aiguille du midi. Découverte du massif, du granit, première voie d’alpi. j’ose à peine le dire ici, pour grimper léger, nous sommes partis en chaussons ( Parragot et EB pour les connaisseurs) juste recouverts de grosses chaussettes pour la descente de l’arête. Knickers, sweat fushia et veste de toile Roggé . le topo, c’est les 100 plus Belles. emprunté à la Maison de la presse peu avant… C’est tout. Au pied de l’arête , on se fait engueuler par un guide … Qui nous passe devant. Qu’on redouble dans la voie, qui essaie de nous redoubler, mais sa cliente coince… Une cordée de 3 emmêlée dans une autre. Découverte des usages et des usagers…
Pour nous cette voie est un mythe , la grande porte d’accès à l’alpinisme que nous voulons pratiquer. Nous sortons de justesse, heureux, comblés mais bien laminés.
45 mn plus tard, nous croisons Gaston Rebuffat en ville. Nous lui parlons de notre aventure et de sa voie. Il s’agace un brin du manque de respect pour le beau livre coincé dans le sac à dos pour grimper. Une dédicace sur la page de garde du bouquin ferme la boucle du bonheur de cette journée initiatique magique.
ça me fait penser que je dois pouvoir retrouver les diapos pour un autre post de l’alpi d’avant par ici sur le forum.
Bertrand, Philippe, dont j’ai perdu la trace, si vous lisez ces quelques lignes…
Ah ben pour grimper léger…
Au refuge de la Charpoua, Stephane Benoist a table a cote de moi, qui partait sur la traversée des drus, pendant que mon guide et moi allions grimper la Contamine. On s’est croisé au dernier rappel de nuit, oui il a du equipé en lunule sur rocher et a nouveau au refuge a 23.00 ou on a mangé dehors sous les etoiles le repas préparé par la gardienne Sarah.
Patrick Behrault dans un salon en 2000 a Grenoble je crois.
Patrick Edlinger a la terrasse d’un café du Verdon
Bon, je vais essayer de raconter mes croisements avec quelques personnalités. Je vais commencer en reprenant certains qui ont déjà été cités :
Vu à Laval (Coupe du monde escalade 1993), elle était au micro pour commenter. Je le lui ai pas parlé. Mais du coup, j’y ai vu quelques forts grimpeurs par la même occasion.
La même année à Serre-Chevalier, j’ai croisé Isabelle Pâtissier et Thierry Lhermitte (pas un alpiniste mais son fils grimpouillait à côté de nous).
J’ai croisé Sam Bié à Ax-Les-Thermes au festival Explos en 200… (peut-être 09, l’année de l’Ariège?). Il était à la table d’à côté à boire un coup.
Tiens à Explos en 2014 ou 2015, j’ai recroisé et discuté avec Caroline Ciavaldini et James Pearson. J’avais déjà croisé quelques année Caroline en Sierra de Guara car elle sortait avec un pote à l’époque.
Tiens, en parlant de ce pote… ça me fait pensé à ça :
Aux championnats de France UNSS en 1992, l’ouvreur était un certain Jackie Godoffe… En catégorie cadet, un petit jeune pas du tout connu avait rivalisé avec le junior (ils avaient fait une super finale tous les 2, juste pour le fun). Ce jeune inconnu m’avait impressionné et j’avais senti qu’il irait loin. C’était Daniel Dulac, que j’ai recroisé, notamment à Oloron Sainte-Marie en 2012, lors d’une semaine de préparation de l’équipe de France. Il coachait avec le pote cité au-dessus. J’ai passé la semaine entre mon boulot (je venais d’arriver et je ne connaissais personne à Oloron), la salle d’escalade ou les quelques sorties en ville avec eux.
Je les ai vu en concert à un Festival en Vendée en 1998 (Les Feux de l’Eté), il y avait aussi notamment Matmatah (découverte, ils n’étaient pas encore connus mais ça m’avait plu) et Zebda ! Mais je doute qu’ils fassent partie des alpinistes de légende…
En 1997, championnats de France FNSU à Albertville. Je grimpais juste après Stéphanie Bodet. On attendait notre tour et à un moment, l’ouvreur, un certain Arnaud Petit (ils étaient déjà ensemble), vient et demande à qui est-ce le tour. Et là, j’ai vu un truc que je n’ai jamais revu, Stéphanie et Arnaud se sont regardés et j’ai vu un éclair (d’amour) entre leurs regards. 25 ans après, je m’en rappelle encore (même si je n’ai que 10 ans, tout le monde le sait…)
Enfin, en 1995, aux Championnats du Monde Jeunes (d’escalade) à Laval (53), un des ouvreurs était
Je venais d’arriver à Laval pour mes études et j’étais bénévole pour la préparation des Championnats du Monde (Edit précision : là encore je ne connais pas grand monde à part des grimpeurs). J’ai donc passé une semaine de mes soirées avec la troupe des organisateurs et ouvreurs.
était à notre (grande) table au moins à une soirée.
Il y avait bien évidemment
Mais le plus fort, c’est qu’en 2008, lors de la Coupe du Monde de bloc à Montauban, j’ai recroisé Robyn et ses enfants pour l’open régional de l’après coupe du monde. Evidemment, moi je l’ai reconnu. Je lui ai dit bonjour (mais comme à n’importe qui) et elle m’a répondu avec un bonjour très appuyé (et avec son accent américain) et m’a demandé si j’allais bien !
Je lui ai dit : mais tu te rappelles de moi ?
Elle m’a répondu : oui !
J’étais scotchée ! J’avais juste mangé avec elle quelques soirées 13 ans plus tôt (mais au milieu de pas mal de monde) mais je n’ai pas le souvenir qu’on avait spécialement échangé… En fait je suis en train de me dire qu’il ne devait pas y avoir d’autres nanas à la table, est-ce pour ça qu’elle se rappelait de moi ? Est-ce qu’elle me confondait avec quelqu’un d’autre ? Franchement, sur le moment je n’ai pas eu l’impression.
Ca reste quand même un drôle de souvenir pour moi.
Bon sinon, en participant à quelques Championnats de France, et ayant été bénévole sur un certain nombres d’événements internationaux, j’ai croisé d’autres forts grimpeurs…
Facile : j’ai vu Gaston à la fête des guides… il y avait quelques légendes à chaque fois. Très émouvant pour un jeune alpiniste comme moi.
Ah oui, Claude Jager ! Mont Dolent : années 70, ma première en ski rando dans les Alpes (invité par le Jo Goujon et Alain qui l’avaient pris comme guide, Alain si tu me lis). Pour moi, à l’époque le couloir des Drus avec Cecchinel c’était un truc totalement surréaliste !
oui, mais c’était pour pouvoir moi aussi faire du name dropping…
Dans le cadre de mon boulot de technicien du son, j’ai eu le plaisir de sonoriser Maurice Bacquet ( déjà plus tout jeune ) . Un homme absolument charmant et débordant d’anecdotes en tous genres…mais je n’avais pas encore escaladé la Rébuffat-Bacquet à ce moment là …
Charmant et avec beaucoup d’humour pour lui et son instrument
Ce fil m’a fait me plonger dans mes souvenirs, et le bilan est assez étoffé des pointures que j’ai eu pu côtoyer. Je ne parle pas de ceux aperçu dans les rues de Cham, dans un téléphérique, un refuge, un camp de base exotique ou même une voie.
Mon âge avancé signifie que j’ai commencé ma fréquentation de la montagne dans les années 75, une période où la fréquentation était tout de même assez limitée, avec par exemple seulement 3 ou 4 « gros » clubs à Grenoble (CAF, STD, JDA), et pas un seul dans les communes alentour ou même plus loin. Rencontrer les ténors de l’époque était chose courante.
Dans les années 80 / 90, il se tenait à Grenoble un salon pour la montagne réservé aux professionnels (fabricants d’équipements et matériels) où les détaillants venaient faire leurs commandes ; l’équivalent français de l’ISPO de Munich qui existe toujours. Ce salon était donc le lieu de passage obligatoire des ténors du moment qui venaient voir leurs sponsors ou pour en trouver.
J’ai également eu la chance de faire partie du comité d’organisation du CO.500 pour la célébration du 500° anniversaire de la 1ère ascension du Mont-Aiguille. Il y avait à cette occasion une pléthore de figures célèbres de tous pays, et à cette occasion j’ai partagé un moment et un repas avec Anderl Heckmair, Serge Coupé (que je connaissais par ailleurs pour avoir été en contact avec lui pour des topos), Roger Frison-Roche, René Desmaison, Marc Batard, Patrick Gabarou, Gilbert Robino, entre autres ; j’ai fait la voie Normale du Mont-Aiguille avec les trois derniers cités.
J’ai eu aussi l’occasion d’échanger avec Lynn Hill et Jim Bridwell et grimper avec Edlinger à Ailefroide, mais c’était facile, mon compagnon de cordée habituel sortait avec sa soeur !