Posté en tant qu’invité par vieux greffier:
sauf qu’en matière d’avalanche, comme le dit Alain Duclos (et quand on le connait on sait que pour lui c’est une évolution importante) on n’est pas dans la prévision scientifique fondée sur des données objectives, mais dans la probabilité à partir des facteurs constatés dans les accidents analysés, et que l’erreur humaine est un facteur important dans les probabilités, notamment dans l’erreur sur l’appréciation des conditions. Quand on cherche la réponse à la question "pourquoi des tous bons n’ont-ils pas vu le danger évident qui crevait les yeux ? on se rend compte que le facteur humain est source de la majorité des accidents
exemples :
groupe mixte homme/femme multiplie le risque d’erreur fatale par deux
groupe hiérarchisé par rapport à un groupe avec plusieurs leaders : multiplie également par deux le risque
groupe sur un itinéraire où il y a un ou plusieurs autres groupes : multiplie encore le risque d’erreur par deux
à chaque fois parce que cela rend plus difficile de renoncer lorsque il le faudrait.
Moralité, un groupe mixte avec un guide sur un itinéraire fréquenté a beaucoup beaucoup plus de « chances » d’avoir des ennuis que deux mecs (ou deux filles !) de même niveau seuls dans leurs traces, en fait huit fois plus …
je ne parle pas des groupes trop nombreux, par exemple la catastrophe de la crète du Lauzet n’aurait pas eu lieu avec un groupe de cinq ou six personnes, ou dont certains participants n’ont pas la capacité d’aller assez vite pour finir la rando assez tôt en neige de printemps ou avant l’arrivée du mauvais temps en raid …
Les méthodes actuelles sont fondées sur le calcul des probabilités, et tout ce qui influe sur les probabilités comme le montre l’expérience de l’analyse concrète des accidents est à prendre en compte. Si on retient le facteur humain, c’est qu’il influence expérimentalement la probabilité d’accident, peu importe comment et pourquoi.