Posté en tant qu’invité par Bubu:
Si les 2 gars ont pu me voir, je leur fait comprendre qu’ils auraient du attendre que je m’en aille, ou au moins m’avertir si je ne les avais pas vu (si je suis vivant, je ne vais pas leur faire un procès, et si je suis mort, je m’en fout).
Si de l’endroit où ils délenchent la plaque, ils ne peuvent me voir, il tient aussi à moi à faire attention à ce qui peut m’arriver dessus : ça aurait tout aussi bien pu partir tout seul.
Le problème, c’est que par risque 3 et pour certaines pentes (pas trop raides avec des ancrages assez bons), on ne s’attend pas à des départs spontannés, donc on regarde vite fait une pente et on passe dessous sans vérifier toutes les 15s. Du coup, on a des chances d’être surpris par la coulée.
Ben ouais, c’est le risque. Statistiquement pour moi, c’est passé jusqu’à maintenant. Mais c’est vrai qu’une avalanche déclenchée est la plus traitre, car on a déjà du mal a gérer les risques d’avalanches naturelles et celles que l’on déclenchent soi-même, alors si on ajoute un nombre indéfini d’éléments déclencheurs supplémentaires, on s’en sort plus.
C’est bien pour ça que j’essaie de m’isoler dans des vallons plus ou moins perdu, ou en tout cas de fuir la fréquentation. Plus il y a de monde au même endroit, plus il y a de risque d’emmerdes, allant de la pente tracée avant moi à la coulée déclenchée que je me prends sur la gueule, en passant par le gars parti seul, qui pète une fixation ou qui se blesse lors d’une chute et qu’il faut prendre en charge pour la descente, et tout plein de sources de boulettisation permettant de s’offrir une fin descente en nocturne.
C’est aussi pour ça que je pense que le plus grand danger en montagne l’hiver est le lièvre variable. On a beau être tout seul dans un vallon que l’on connait bien (on y est allé la veille et il a neigé la nuit par exemple), on connait les pièges à éviter, mais malgré tout, on se prendra une avalanche déclenché par un lapin. Sans n’avoir rien pu détecté avant, car il a dormi dans la plaque qu’il a fait partir, et c’est juste en se balladant après son réveil qu’il l’a déclenchée.
Il n’y a pas plus imprévisible. A moins de supposer que chaque pente cache un lapin, et donc toujours considérer que l’on est en risque 4 (avalanches spontannée probables mais localisées) lorsque sans lapin ce serait 3 (avalanches spontannées rares). Donc on passerait directement de 2 à 4, c’est à dire que l’on ne skierait pas souvent, ou toujours au même endroit (sans boucle et traversée possible).