Avalanche d’accidents

J’aime bien aussi rencontrer des gens en montagne, mais moins quand il y a une trop grande foule, on perd alord une grande partie de la magie du « wilderness ».
Pour ce qui est de l’équipement je suis aussi du genre à emporter de la nourriture et des vêtements chauds en plus, une couverture de survie, etc… Mais en cas de grosse tempête en altitude, s’il n’y a pas de possibilité de s’abriter du vent, la survie est difficile. Les vêtements actuels de montagne sont beaucoup plus fins et légers que ceux qu’on avait avant et même s’ils sont plus techniques je les trouve trop ajustés près du corps.
Le bilan de cette nuit de tempête en montagne est terrible, cela m’interpelle sur l’équipement qu’il faudrait avoir pour y faire face.

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Mais réussir ( ou non ) à s’orienter, et réussir à contacter les secours, sont quand même deux choses différentes ?

Oui et même si les secours sont vite contactés ils ne peuvent pas toujours intervenir vite, entre autres lorsqu’il y a trop de vent.
Le GPS peut être super utile pour s’orienter, mais pas toujours suffisant, par exemple s’il y a des crevasses…
Et parfois cela est trop difficile d’avancer en pleine tempête, contre les bourrasque de vent.

C’est sûr. Mais mentalement, ça peut déjà être très utile ?

Et même si les secours, selon la situation, ne peuvent agir tout de suite, ils seront prêts ? Ça va quand même faire gagner du temps je pense ( = sauver des vies parfois ). Après ce n’est pas donné ( téléphone satellite, balise ) … Mais quel est le coût de la vie ?

Ce que peuvent déjà faire les secours c’est effectivement booster le moral des alpinistes bloqués et leur donner des conseils.
Je rejoins @Paul-G : la meilleure solution si l’on ne peut joindre le refuge à temps est de pouvoir s’arrêter à un endroit où on peut creuser un abri.
Mais une autre meilleure solution aurait été de rejoindre le refuge à temps, si cela avait été possible…
Le problème est de choisir si on continue pour rejoindre le refuge ou si on s’arrête pour passer la nuit dans un abri de fortune.

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https://www.lenouvelliste.ch/articles/valais/canton/les-premiers-temoignages-sur-le-drame-d-arolla-754600

Ils n’ont pas l’air mal équipés dans l’ensemble ( peut être discutable pour certains, mais nous ne sommes pas là pour juger ).

« Quand tu te trouves dans le whiteout, une sorte de brouillard de neige, de vent fort et de gel, il n’y a pas d’erreur humaine qui tienne, parce qu’on ne voit plus rien. Si tu n’as pas une expérience exceptionnelle, tu perds la tête. Et si tu ne trouves pas un endroit protégé, même un bon équipement et un GPS ne sert plus à rien. » Messner ( LOL )

"C’était une étape difficile à ne pas accomplir en un jour où le mauvais temps était annoncé pour 10 heures. Il ne fallait même pas y penser." Un survivant

Ils sont arrivés à 500m du refuge… Le guide avait plusieurs 8000 à son actif, semble-t-il… Quel tragique dénouement.

Je connais mal le coin, mais de mémoire (lointaine), la descente du glacier du Pigne est un peu complexe.
Par beau temps, on contourne facilement les séracs, mais sans visi, c’est bien différent. On cumule les risques de se perdre, de se faire prendre ds une coulée, de tomber ds une crevasse et de dévisser.

Il y a presque 30 ans, ds le mauvais temps, on était descendu direct par les séracs sans visi, notre organisateur avait également chuté en cherchant le passage - et s’il ne s’en était pas sorti sans dommage et était remonté, je ne sais pas comment on aurait fini…

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slt Paul,
non ce n’est pas 1 blague:
certaines personnes ont des capacités supérieures aux autres et 1 mémoire phénoménale et sont en phase avec la nature,même hostile!

J’avoue que retenir 15km de progression ds une topographie complexe en hivernale sans visibilité… ca m’épate !!!

Si celui qui a ses super-pouvoirs disparait… c’est bien qu’une personne lambda ait une trace… Surtout, si tu es entre amis ou seul ok, mais en 2018 je ne connais pas d’encadrant qui n’ait pas une trace pour un truc sérieux avec la responsabilité d’un groupe.

Peut-être que cet encadrant connaissait le coin comme sa poche, pas forcément en ayant enregistré tous les cailloux, mais qu’il était capable de ressentir où il était par rapport aux passages-clé.
Il avait peut-être aussi le petit carton magique de préparation de l’étape où il avait noté les altitudes des passages-clé et les orientations et distances des tronçons.
@zoo je n’encadre plus dans mon club CAF depuis plusieurs années mais je crois que maintenant il est demandé beaucoup de moyens aux encadrants.

J’ai eu une expérience similaire sur les Hauts Plateaux du Vercors, dans le secteur du Jardin du Roy. C’est un endroit que je parcours été comme hiver depuis plus de 40 ans et où j’aime aller pour son côté sauvage peu fréquenté. Ma (bonne) connaissance des lieux ne m’a pas empêché de m’y perdre à plusieurs reprises : je n’aurai jamais la prétention de dire que je connais BIEN.
J’étais à ski avec un copain (alpiniste expérimenté) qui n’avait jamais mis les pieds sur les Hauts Plateaux.
Dans le mauvais temps entre Tussac et Chamousset, secteur de la Croix du Lautaret (pour les connaisseurs), nous nous sommes progressivement retrouvés avec une visibilité d’à peine 50 m et un relief du genre uniforme, habituel ici en hiver. Je savais « à peu près » où j’étais, mais de toute évidence on tournait en rond depuis un moment… (nous n’avions pas de GPS).
Mon camarade a pris la carte (qui ne me servait à rien !), et en scrutant le terrain, avec un oeil sur son alti, il a mis à peine 5’ avant de me montrer un point sur la carte : "on est là " !
Je n’imaginais pas qu’on puisse avoir une telle faculté de faire la relation carte / terrain (avec la mémoire du cheminement précédent), surtout dans de telles conditions de visibilité.
Petite précision qui a son importance, ce copain a été plusieurs fois champion de France de Course d’Orientation…
Toutefois, aussi étonnant que ça puisse paraitre, nous nous sommes retrouvés au sommet du Cotopaxi (Equateur), au coeur d’une tempête dantesque. Ce même copain a bien failli descendre à l’opposé de l’endroit prévu (d’où nous étions montés quelques instants avant). L’altitude, son acclimatation sans doute insuffisante, la tempête qui effaçait toutes traces en quelques instants, le vent et le froid intense, ont été autant de facteurs qui auront eu raison de sa lucidité.

Bonjour,

Ouf, je me sens moins seul. La dernière fois, en revenant par là, j’ai raté le collet pour redescendre dans le vallon de Combau, et je me suis retrouvé à l’ouest de la Montagnette. Heureusement, je me suis rendu compte que j’arrivais dans une zone imprévue, et comme je n’envisageais pas de contourner la Montagnette par le Grand Pas à ski de fond, j’ai fait demi-tour et rapidement retrouvé le bon itinéraire…

Bernard

Pas spécialement « beaucoup de moyens » : concernant le GPS on peut maintenant considérer que pratiquement tout le monde a un smartphone, donc un GPS. C’est quand même pas compliqué d’y ajouter une appli de cartographie ( coût ridicule voire nul si on est un peu « border-line » sur les licences) et surtout apprendre à s’en servir ( ultra-simple surtout si on s’y connait déjà en orientation classique ce qui est nécessairement le cas d’un encadrant)

On peut parfaitement s’en passer dans la plupart des cas mais c’est un apport de sécurité considérable si on se fait surprendre par l’absence de visi et que ses super-pouvoirs de champion d’orientation ne marchent plus…
On peut aussi facilement faire en sorte que plusieurs membres du groupe soient équipés ce qui permet de se donner un joker en cas de panne et surtout au cas où celui qui mène la course a un accident.

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Lire les récits d’exploration du Sahara, il y a des récits de pisteurs hallucinants. Le touareg qui trouve la source où personne n’est passé depuis 15 ans, en pleine tempête, etc

On discute d’orientation ici, mais le gros soucis dans cette tragédie est qu’il fallait creuser un trou a temps et en heure et non se mettre sur une arête sèche (de plus sur les 14 alpinistes, il y avaient au moins un dizaine de pelles).
Et c’est la qu’il y a des leçons a apprendre:

  • intuitivement on préfère aller vers un endroit sec (arête) que vers les profondeurs de la neige
  • on se concentre trop longtemps sur l’orientation et le but final (refuge), au lieu de de commencer a aménager un bivouac confortable.
  • et tout a coup on est frigorifié, sans plus de force/motivation pour se mettre a l’abris du vent/froid.

Et a mon avis juste de savoir que le refuge n’était pas bien loin, n’a pas du arranger la motivation pour aménager un bivouac. Si ils avaient été dans l’immensité de l’Antarctique tout le monde se serait probablement accordée pour le faire. Mais bon, je n’y été pas et ce sont juste des suppositions d’un type assis au chaud derrière son ordi…

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Si on est dans un white out tu ne peut pas voir neanmoins tes pieds. Tu peut avoir aussi un gps avec la trace mais tu ne sais pas où poser ton pied. Tu vas perdre ton equilibre. Les troupes militaires alpines font des esecitations specifiques pour gerer le white out. Tu peut avoir aussi un bon gps avec la trace et tu n’est pas capable d’avancer d’un metre.

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Comme quoi, même un champion de France en course d’orientation peut faire une erreur de 180° avec la tangente à la courbe…

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sur le white out et l’équilibre,mon cerveau s’y habitue en 10mn et après plus de chutes bêtes!
moi c’est sans gps le white out et suis déjà sorti avec la burle sur le Tanargue mais c’était court et vent de face et de dos 15mn après…