Avalanche d’accidents

D’abord paix à leurs âmes et condoléances aux familles.

Ensuite je me pose différentes questions sur cet accident. Après tout le retour d’exoérience est super important car il fait progresser toute la communauté alpine.

D’abord après avoir lu le témoignage de Tommaso Piccioli, il me parait étrange qu’une cordée guidée se « perde 4 ou 5 fois » après 10h en ski de printemps et soit finalement dirigée au GPS par un des participants et non le guide. Difficile à imaginer, non?

Ensuite les aspects physiologiques ; le témoin s’en sort sans aucune séquelles physiques (e.g. engelures) alors que d’autres sont morts alors qu’ils ont subi les mêmes conditions. Qu’est ce qui peut expliquer cette immense différence ? En vrac, le mental, la constitution physique, peut-être la position exacte où on passe la nuit (par exemple exemple un peu plus/moins de vent 10m plus haut/bas). Quoi d’autre pourrait expliquer cette variance?

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Attention à prendre ce témoignage indirect avec des pincettes, tout ça est « à chaud » par une personne en état de choc et avec peut-être des interprétations journalistiques…

J’espère qu’on aura un retour par les enquêteurs. Je ne sais pas comment ça se passe en Suisse mais je trouve qu’en France le retour d’expérience par rapport aux accidents de montagne n’est pas bon. On comprend bien qu’il y a le temps judiciaire (très long en général) mais les enseignements qu’on pourrait tirer des enquêtes et expertises ne parviennent quasiment jamais aux pratiquants. C’est bien dommage.

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D’après ce que je comprends de son récit, il a utilisé son GPS pour tenter de conduire le groupe vers le refuge après que le guide se soit tué accidentellement.

Bernard

Quelle histoire tragique. Qu’est ce qui a fait la différence entre ces naufragés? Thermicité des fringues, moral, alimentation, acclimatation, exposition au vent… Certainement un mix de tout ça.

D’autres accidents ou incidents dus au froid dans ce coin :

  • Avez vous déja eu un accident qui aurait pu vous couter la vie?
  • Je ne retrouve plus de source, mais il y a 5 ou 10 ans, il y a eu un bivouac improvisé au dessus d’Arolla par des skieurs qui s’entrainaient à la PDG, à cause du foehn, et il y a eu un mort. L’hélico avait pu venir les voir de nuit, mais pas pu se poser. Les secours terrestre ont pu les atteindre.

C’était le 2 avril 2000, à Tête Blanche.

bjr,
il y a 20 ans entre la cabane des dix et des vignettes,par mauvaise météo,nous avions attendu 1 jour de plus à l’un de ces refuges!
après qd un groupe perd son guide ou son leader ds des conditions difficiles,c’est critique…
condoléances aux familles et aux guides

et qd je lis que le guide n’aurait pas disposé d’un gps,ça me fait penser à son obligation de moyens…
le mauvais temps en montagne il faut s’y préparer,s’y confronter et pas avant un raid et savoir que faire ds une situation de survie:
creuser 1 cercueil,sortir les couvertures de survie,bougies,réchaud etc,se blottir les uns contre les autres et couvrir le cercueil avec skis,bâches etc…
tt cela ne s’improvise pas!

J’avais ce truc là en tête jeudi dernier quand j’ai annulé mon week-end dans le coin… Je ne me suis jamais fait prendre mais le foehn a l’air d’être particulièrement redoutable dans ce secteur.

En l’occurrence ils étaient sur une arête en partie rocheuse et peut-être en neige dure donc impossible de creuser (et probablement le pire endroit pour l’exposition au vent) Pourquoi n’ont-ils pas essayé de se déplacer, on ne sait pas.
Que le groupe qui avait perdu son guide soit en détresse totale ça se comprend (quoique la compagne du Guide était accompagnatrice diplomée). Je comprends moins que le groupe de 4 (français ?) qui s’était joint à eux se soit retrouvé dans la même détresse, mais il doit y avoir des explications.

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Avant d’affirmer quoique ce soit, il est de bon ton de savoir ce qu’il s’est passé exactement. Comme personne ici ne le sait (ce n’est pas l’interview du rescapé qui nous donne des infos), il vaut mieux ne rien dire. Les familles des victimes pourraient lire les messages de cette discussion. Il est donc préférable de rester très prudent et respectueux des victimes de ce drame.

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C’est vrai en France, mais est-ce que ça l’est en Italie ? Le guide semble italien, non ? Ou le droit qui s’applique est celui du pays ? ici la Suisse ?

Il y a tellement de choses qui peuvent expliquer la variance dans la lutte contre le froid. Les réponses sont personnelles et parfois en contradiction : vasoconstriction pour protéger le central (mais augmenter le risque des gelures périphériques) ou l’inverse (mais consommer plus d’énergie), thermogenèse avec frisson, sans frisson (disparaît à deux ans chez le nourrisson, mais toujours possible chez certains travailleurs en extérieur).

Cela dépend aussi grandement de ta lucidité sur la position, les vêtements qui se recouvrent ou pas, comment tu les tuiles, comment tu les gardes …

Cela dépend de ta déshydratation au moment du blocage, de si tu es encore capable de te mobiliser pour aller pisser ou pas. On a pas tous le même capital graisseux pour lutter et produire de l’énergie. Certains traileurs bien secs, au plis adipeux très faible ne peuvent pas aller très loin dans cette lutte.

Cela dépend aussi du contexte psychologique, il est montré qu’un chargé de famille heureux va tenir bien plus longtemps qu’un célibataire en déprime par exemple, même pour les gelures périphériques. Et entre, tu as tous les panels.

Et tous ça avec exactement la même veste … Si tu rajoutes que les gonzes n’avaient pas le même équipement, il n’y a aucune raison pour ne pas avoir des amputés, des morts, des fringants et des entre-les-deux dans le même groupe soumis aux mêmes conditions.

La variabilité peut être très importante dans ce contexte de lutte pour sa survie.

En général on ne sort pas la carte avec des raffales de vent à 70km/h : on prépare la course avant !
Je suis d’une génération qui a fait de la montagne et du ski de randonnée avant l’apparition pour le grand public des tel portables et gps. Ces outils sont bien utiles maintenant, (quoiqu’il y a des circonstances où ça ne fonctionne pas) mais pour nous il fallait se débrouiller sans. Bon on avait quand même cartes, altimètre, boussole, et il y avait des techniques pour s’orienter dans le mauvais temps.

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Un téléphone satellite aurait pu être utile ? Une balise ?

Il y a 40 ans environ j’ai passé avec un copain le Pigne d’Arolla dans la tempête avec une maudite peau de l’époque complètement décollée… (je crois que sur la même traversée on avait trouvé Valsorey à l’altimètre, ouf), beurk… Une autre fois bloqués deux jours aux Bouquetins, visi zéro, on est finalement descendu à Arolla modestement en suivant un guide avec ses 2 clients : il s’orientait au son des cascades !!! je ne regrette pas du tout cette époque !! Et préparer la course : il s’agit ici de ne pas y voir à plus de 10m sur des grands cols ou glaciers plats… tu as beau préparer ta course… si tu es paumé et bien tu sors la carte et l’alti, sur une traversée d’une semaine tu ne peux pas tout avoir dans la tête…
Dimanche, j’ai très mal dormi à Aosta car tout ça m’est revenu, je me suis fait tous les scénarios (sûr que je pense aux proches des victimes), mais mes potes étaient très sereins, c’est le plus important…

Encore une fois, une trace gps (avec les traces de variantes de replis!) avec un bon fonds de carte, c’est pas mal non ?

un copain m’ a raconté une course faite ds les Cerces, du Lauzet au ref des Drayères, il y a 4-5 ans.
Visi info à 10m, ceux qui tombaient avait du mal à se relever tant la neige était profonde.
Le guide (un ancien guide militaire) n’a sorti ni carte, ni GPS, il est arrivé sur le refuge en fin de journée.
Il connaissait tout le parcours par coeur !!!

Je me suis fait confirmer plusieurs fois - et je pense que ce n’est pas une blague…

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Non bien sûr difficile de tout avoir dans la tête, mais pour une rando de plusieurs jours on préparait les sorties en notant les azimuts, distances, points caractéristiques etc… sur des petits cartons qu’on révisait bien la veille et qu’on suivait au fur et à mesure.
Le hic étant ne pas avoir prévu par exemple une arrivée de brouillard sur une étape mal préparée…
Mais c’est vrai que même bien préparée, s’il y avait un gros brouillard ou la tempête, ce n’était pas toujours facile de s’orienter.
Je ne dirais surtout pas beurk pour cette époque qui était géniale, où on vivait de superbes aventures avec nos skis droits immenses, nos chaussures en cuir, nos peaux de phoque trima, nos sacs super lourds… et où il n’y avait pas tant de monde en montagne.

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:cry: triste week end…ça interroge…on voulait aller en Oberland en raid on a annulé à cause de la météo, et plan B grimpe à Oltre Finale …au soleil
pour moi Haute Montagne = beau temps sinon en cas de pépin tout est plus compliqué…

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Ah zut, je suis content alors de n être né qu’en 1982 et de n’avoir pas connu cette époque-là :slight_smile: J’aime bien rencontrer des gens en montagne et voir que nous sommes toujours plus à l’aimer ! :wink:

J’avais un beau jugement rapide en tête - du coup je le soumets au groupe !
Personnellement, je pars toujours en montagne, été comme hiver, comme si j allais devoir bivouaquer. Donc l été avec une micro doudoune, au printemps automne avec une doudoune moyenne, en hiver et à +3500m avec la grosse doudoune -30 (du coup, j ai l impression dans ce cas de partir avec un sac de couchage :frowning: Et si en plus je campe, le sac devient bien lourd et moi un escargot)
Faites-vous pareil ?
Ces personnes n’auraient elles pas été victimes de vêtements trop light ? (Ces « doudounes d effort », ces bonnets dans lesquels on ne transpire pas…)

  • parce qu aujourd’hui les fabriquants en raffolent et que les gens en achètent
  • et parce que ces personnes dormaient en refuge bien chauffé ?
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Je pense que passer un nuit en cette période à plus de 3000 ds une tempête de neige sans avoir d’abri… c’est qd même risqué, quels que soient les vêtements.
A mon sens, mieux vaut parfois ne pas insister pour rejoindre le refuge, choisir un endroit favorable et se faire un abri pour attendre que ca se passe.
Ca prend moins d’une demi-heure de faire un abri avec des skis, couverture de survie et de la neige. Une fois dedans, la température est positive, il n’y a pas de vent, et on a le temps de voir venir… Mais ca se fait dans des zones « plates », et avec une neige pas trop dure - certainement pas sur une arête rocheuse battue par les vents.