Avalanche d’accidents

Tu as été témoin de ce genre de comportement ou tu supposes ?
Il y a un temps où j’ai pas mal skié dans des groupes avec guide je n’ai jamais entendu la moindre contestation à une décision du guide liée à la sécurité.

Franchement tu vois un guide de 59 ans avec une grosse expérience se faire mettre la pression pour faire le Pigne malgré le mauvais temps ? Je n’y crois pas une seconde. Si il y est allé c’est parce qu’il pensait (à tort) que ça passerait.

Mais il écrit justement l’inverse : que Nacamuli est plus éloigné de l’endroit où il sont que les Vignettes.

(mentre il gruppo si apprestava a scendere verso il percorso diretto al rifugio Nacamuli in Valpelline, in Italia, a una quota più bassea del più vicino Cabanne Des Vignettes, : pendant que le groupe se préparait à descendre vers le parcours direct pour le refuge de Nacamuli en Valpeline, à une altitude plus basse que la plus proche cabane des Vignettes)

C’est la phrase suivant qui cloche : Ma Castiglioni, visto che il meteo era sfavorevole, aveva pensato, anche allungando il viaggio di qualche ora, di raggiungere un punto più protetto
Mon italien est extrêmement approximatif mais j’ai du mal à comprendre que rejoindre les vignettes allonge la route de quelques heures par rapport à Naccamuli (et je ne vois pas non plus en quoi c’est plus protégé…)

Mais il n’y a rien d’extraordinaire.
La météo prévoit correctement ces tempêtes à 24-48h.
Alors bien sûr, quand il est prévu 100km/h de vent à 4000m hors sol, il faut savoir que sur une frontière climatique à 3500m ça double la vitesse du vent par rapport à la vitesse hors sol (ça donne environ 80km/h à 3500m hors sol, et 150km/h sur une crête).
Tout comme quand il y a 100km/h de vent hors sol à 2000m vers Grenoble, ça donne 180km/h à la Croix de Chamrousse (2250m), qui n’est pas sur une frontière climatique, mais dans un angle entre 2 vallées.

Si ça n’a rien d’extraordinaire, pourquoi donc un guide quasi local et très expérimenté s’est retrouvé dans ce piège et pourquoi « Ma la tempesta era di una violenza inaudita e la guida ci disse di non aver mai visto nulla di simile »

Parce qu’il s’est gourré !
Je regarde la météo précise quasi tous les jours, et quand il y a des situations avec des petits créneaux, ou du beau mais plein de vent, ou du assez beau mais trop chaud ou trop froid, il y a des gens qui décident d’y aller sans trop regarder la météo précisément, ou ne savent pas ce que ça va donner sur le terrain ou la neige, et vont un peu n’importe où. Et le soir ou le lendemain on peut lire des CR rigolo, avec parfois des buts d’anthologie.
Il y a la prévision météo, et il y a une prévision dérivée qui est la prévision de la qualité des buts :slight_smile:
Et tout ça au chaud devant son PC ou son smartphone.

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Tu a acquis tes connaissances météo où ? Ça m’intéresse

La phrase ne cloche pas ! Elle signifie : Mais Castiglioni, vu que le météo était défavorable, avait pensé, même si cela allongeait le trajet de quelques heures, rejoindre un endroit plus protégé (Nacamili qui se trouve à une altitude plus basse).
Puis :
In pochi secondi la visibilità da 200 metri s’è ridotta a zero, il mix di vento, ghiaccio e neve ha fatto sì che la temperatura percepita scendesse da più 5 a - 20 gradi sottozero.
Solo a questo punto la guida aveva deciso di deviare verso il più vicino Cabanne Des Vignettes, a un paio di chilometri di distanza in linea d’aria ma che li obbligava a salire di quota e ad affrontare il cuore del whitout.
En quelques secondes, la visibilité qui était de deux cents mètres s’est réduite à zéro. Le mélange de neige et de vent a fait descendre précipitamment la température de +5 à -20 degrés. Seulement à ce moment le guide a décidé de dévier vers la cabane de Vignettes plus proche, à quelques kilomètres seulement à vol d’oiseau, mais cela les obligeait à remonter en altitude et à affronter le cœur du whitout.

A mon avis ce n’est pas encore assez clair. Selon le ministère public début mai « Le guide n’a pas quitté son groupe durant la nuit ».
Cela veut-il dire qu’il est resté avec, ou peut-il vouloir dire qu’il l’aurait quitté « avant » ou « après » ?

cette histoire est qd meme un peu bizarre.

  1. Les previsions meteo ce jour etaient assez precises. Ils annoncaient un creneau entre 6-11h dans le coin. Nous on etait vers le Velan et on s’est dit qu’a 11h on est de retour. En voyant la grosse barriere du foehn on a laisse tomber la traversee du Velan, car si le mauvais temps venait plus tot se retrouver dans un couloir aleatoire de l’autre cote n’etait pas vraiment un bon plan. Du coup, changement pour un couloir sans traversee avec possibilite de faire un demi-tour tres rapide et etre a la bagnole vite. Le mauvais est venu plus tot, vers 10h-10h15, fort vent, brouillard, mais pas trop de problemes, retour rapide
  2. GPS, carte et boussole se completent. Surtout en raid pas mal d’economiser les batteries alors que la boussole marche toujours. D’ailleurs en reportant les traces de GPS a la maison, parfois je vois que le GPS deconne, rarement, mais ca arrive. Donc faut qd meme avoir une idee du coin et pas suivre betement (concernant sortir la carte par mauvais temps… idealement tu prepares tes azimuts a la maison ou en refuge…)
  3. D’apres les articles ils etaient tout pres des Vignettes, ca m’interpelle, car depuis pres du sommet du Pigne avec un « azimut » et une « courbe de niveau » tu pourrais arriver au refuge, donc a priori c’est pas une navigation mega-complexe (ouais, je sais y a un sorte de serac/crevasse 200-300m sous le sommet donc dans l’azimut faudra faire une « deviation » de 50-100 pas et retour…)
  4. 2 semaines avant j’allais dans le coin pour faire le Pt Mont Collon mais pas mal de vent, meteo moyen, potentiellement danger d’avalanche et j’etais seul, du coup, je me suis rabattu sur le Pigne. Par moments visibilite zero, par contre vent suelement moyen/fort et pas tempetueuex. A 100m du sommet j’au eu une eclaircie et en voyant un groupe de 10-15 personnes 300m plus bas je me suis dit, c’est qd meme mieux ne pas etre seul en cas de pepin. Du coup depeautage rapide et en 2min je l’ai rejoint, mais ils avancaient vraiment tres lentement (bon, la skiabilite etait moyenne), du coup lors d’une eclaircie coup d’accelerateur vers le bas et j’etais en 3min aux Vignettes: morale de l’histoire, faut avoir de la marge et quand la visibilite est la etre capable de skier vite

Merci Andras, avec des infos plus précises tu résumes bien ce que j’avais en tête.
Pour moi le guide n’avait vraiment pas les bonnes cartes en main pour se lancer : très grand groupe donc potentiellement très lent, prévisions météo qui était assez claire depuis plusieurs jours (qui m’a fait renoncer), itinéraire glaciaire avec des passages à plus de 3500m…
Et comment a-t-il pu ne pas voir le « mur de foehn » que tu as vu arriver alors que c’était un pratique du coin.

Le mauvais est arrivé quelques heures plus tôt que prévu, vers 7h il faisait grand beau au N du pas de Chèvres, ils ont pu penser qu’ils auraient le temps de passer.
Tirer un azimut dans la tempête quand on ne voit pas à 1 m, je sais pas comment c’est possible…

@richardweng
bon, d’hab on voit pas devant a 1m, mais tu vois quasi toujours une personne de ton groupe a au moins 5m. Du coup sur glacier et si risque de chute tu es encorde, tu envoies ton premier en direction de l’azimut a la limite de visibilite (et comme ils etaient 10 tu es vraiment tranquille que le 1er va etre retenu par les 9 que ce soit une crevasse ou une pente plus raide que prevue, donc le 1er peut vraiment y aller vite ce qui est nettement moins le cas si tu 2 ou meme 3, car sur 3 un est devant, l’autre est qd meme pas mal concentre sur la boussole/GPS, donc le 3ieme doit etre vraiment attentif). Quand le 1er est a la limite de la visibilite dans la direction de l’azimut, tu l’arretes et tu le rejoins (et les autres a la queueleuleu). Et tu repetes ca 400 fois jusqu’au refuge :wink: c’est chiant comme pas possible, mais tu avances, ca te garde chaud et tu arrives a destination. On a fait la Valle Blanche depuis 3600m comme ca en Fevrier un coup, bah, ca a ete longue, mais on est arrives a Montenvers :slight_smile:

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Mouais à lire les derniers messages tout parait presque facile.

Pourtant, même pour les allemands qui étaient le même jour au Mt-Rose, et qui s’en sont sortis, cela ne paraissait pas si simple…

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Tout paraît si simple et évident lorsqu’on lit certains messages… Ils avaient tout le matos nécessaire, le guide était très expérimenté, ils se sont surement dit que ça allait passer sur le créneau horaire annoncé…
Mais apparemment la tempête est arrivée plus tôt que prévue et était d’une violence rare.

Le guide était plus expérimenté que toutes les personnes qui interviennent dans cette discussion, alors vous pensez bien que toutes les techniques pour s’orienter en conditions extrêmes, il les connaissait très bien, mais ça devait être juste impossible à appliquer à ce moment là.

Quand on lit que le GPS était illisible car glacé instantanément, sincèrement vous croyez vraiment que c’est possible de lire votre boussole précisément. Dans des conditions pareilles tu peux probablement passer à 5m du refuge sans le voir…

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L’expérience du guide, bien sûr. Mais il a du composer avec son très gros groupe et ce n’est plus pareil. Seul, il sauvait sa peu. Il a du se battre comme un forcené jusqu’au bout. Mais avec des gens épuisés, démoralisés, congelés, déroutés par le White out, ça du être un calvaire.
Et encore un détail pour la discussion sur le très mauvais temps. Un GPS, ça ne gèle pas mais ça ne fonctionne bien que si on peut avancer.

Digression dictionnaire casse-c*

Pourquoi ne dit-on pas « blizzard » ? Terme qui existe aussi en anglais, et est bien plus précis que whiteout, qui lui n’est qu’un élément du blizzard.

Je n’ai pas réfléchi plus que ça; Whiteout, pour moi, c’est jour blanc dans la tempête. "blizzard de surface de montagne » , « brouillard blanc » « poudrerie »… . Blizzard c’est un terme plutôt en usage en Amérique du Nord, non ?
En tout cas ce sont des conditions extrêmement stressante et épuisante par les efforts et la vigilance extreme qu’elles imposent. Même quand tout va bien…

Apparement essayer de s’orienter dans ces condis semble faire perdre la notion de l’heure qui tourne.
Selon le survivant (Tomaso) souvent cité par les médias, ils seraient arrivés au sommet du Pigne vers 20h (à vérifier) ce qui ferait 10h d’errement entre Serpentine et sommet !
Les 3 allemands du Mt-Rose, peut-être similaire puisqu’ils semblaient surpris de voir qu’il était déjà 17h.

Dans le jour blanc, on avance désespérément lentement, moins de 1km/h…