Posté en tant qu’invité par Mid:
[quote=« baghirati, id: 1456535, post:63, topic:128653 »]
délicat c’est quand c’est compliqué à analyser : vent, variations de températures etc.
là il avait juste neigé…[/quote]
Premièrement, ça peut largement suffire… et souvent c’est piégeux, car on s’en méfie moins…
Deuxièmement, il avait quand même beaucoup soufflé pendant une partie des chutes de neige. Le bulletin du SLF du 7 décembre à 17h commence d’ailleurs comme ceci : « Le vent et, dans certaines régions, des quantités supplémentaires de neige fraîche donnent lieu à nouveau à la formation de neige soufflée. Les liaisons entre la neige fraîche et les couches, nouvelles ou plus anciennes, de neige soufflée sont fragiles sur une grande partie du territoire. »
Les sorties au Teysachaux (puisque c’est de là qu’a été initié ce post) mentionnent d’ailleurs des déplacements de neige dus au vent :
- Sortie du 7 : « Comme d’hab, la crête est peu couverte du au vent donc attention les cailloux en haut. »
- Sortie du 8 : « Les 2 autres couloirs sont pas encore tarcé mais c’est un peu venté, donc possible qu’il y ait quelques plaques en haut. »
Il ne faut donc pas dire n’importe quoi juste pour avoir raison… Ou pour se persuader soi-même que son analyse de la situation nivologique a été bonne? (Cela ne serait-il pas le signe d’un certain manque de capacité à l’autocritique?
).
Après, je ne dis pas qu’il ne fallait pas y aller. Dans la sortie du 8, on constate d’ailleurs une réflexion un peu plus poussée qui justifie la décision d’y aller. Mais ça ne veut pas dire non plus qu’ils n’ont pas pris de risque.
Ce que je voulais exprimer dans mes précédents messages, c’est juste que beaucoup de pratiquants surestiment la valeur de leur analyse, dans une problématique, celle des avalanches, qui les dépasse, qui est au-delà de leur capacité de compréhension, étant donné la complexité du phénomène et l’impossibilité d’en connaître toutes les variables. Ceci est dû à leurs précédentes et souvent nombreuses expériences positives, car statistiquement, ça a toutes les chances de bien se passer. Mais statistiquement, sur le nombre, l’accident finit aussi par arriver. D’autant plus quand on « joue » par risque 3/4, quand la probabilité de déclenchement est plus élevée. Devant une pente poudreuse de 35-40°, on ne peut qu’interpréter des signes, relever des facteurs plus ou moins favorables, mais très difficilement avoir des certitudes. Même par degré 1, il arrive des pépins (rarement, mais il en arrive…).
Par rapport à cela, je trouve que, de la part de certains pratiquants, souvent, il y’a :
- un manque d’humilité par rapport aux conclusions qu’ils tirent de leur analyse (Du genre, pour shématiser, « c’était stable, on s’est gavé, vous avez qu’à y aller »)
- un manque de conscience de ce risque résiduel et surtout de ce qu’il peut impliquer…
- un manque « d’adaptation » des comportements afin de minimiser les conséquences de ce risque résiduel (Du genre, mettre des distances de délestage/sécurité suffisamment grandes, ne pas skier à plusieurs en même temps dans une pente, etc…)
Je ne crie pas au loup, je veux juste dire que je comprends la réaction de « voisine ». Chacun est libre de prendre les risques qu’il veut, mais ça serait bien si c’était en toute connaissance de cause et sans en faire une apologie ambigüe. Et je pense que je suis comme les autres, j’ai aussi, à l’occasion, minimisé plus ou moins inconsciemment les risques.