Les lecteurs et contributeurs de camptocamp n’ont peut-être pas tous une connaissance précise des coûts relatifs aux secours, ni même des dispositifs existants, mais en revanche, tous ont en point commun l’intérêt de la montagne et des sujets qui s’y rapportent. Le secours en montagne fait partie de ces sujets qui intéressent, surtout si on ne le réduit pas à la seule question du « coût » (regard minimaliste sur la question, souvent l’argument des plus profanes).
D’ailleurs, le sujet lancé ici ne s’intéresse pas prioritairement au coût, mais aux difficultés rencontrées par les 2 acteurs historiques (crs et gendarmes) avec l’arrivée des pompiers dans (ou parallèlement) aux dispositifs existants.
Tous les lecteurs et contributeurs (ou presque sans doute) savent que depuis plus de 60 ans le secours en montagne est assuré par les CRS et gendarmes (PGHM). Ces 60 ans d’expérience ont permis de conforter le professionnalisme de ces dispositifs. Le sujet de ce débat (et d’autres débats précédents) concerne l’arrivé dans ces dispositifs (ou parallèlement à ces dispositifs) des sapeurs pompiers. Les 2 acteurs historiques soulèvent des difficultés de fonctionnement liés à l’arrivé de ce troisième corps professionnel! Les coûts relatifs aux secours ne sont pas l’objet central du sujet.
Oui, tous les lecteurs ou contributeurs de camptocamp (ou autre) peuvent se faire une idée du sujet en s’interrogeant sur deux questions simples :
- Faut-il modifier une organisation, un dispositif, qui depuis 60 ans assure un service de qualité et qui répond aux besoins des victimes?
- En quoi l’intégration d’un troisième corps (pompiers) permettrait-il d’apporter une plus-value aux dispositifs existants (amélioration des services aux victimes et/ou diminution des coûts)?
Le débat met souvent en avant, et à tord (à mon avis), le rapport de la cour des comptes sur le secours en montagne. La cour des comptes, comme son nom l’indique,… s’intéresse à l’aspect financier de la question. Ce « regard » très ciblé (approche exclusivement basée sur les coût) ne prend généralement pas en compte des facteurs pourtant essentiels comme peuvent l’être l’expérience, la formation, les relations inter-personnelles…! D’ailleurs, comment ce rapport pourrait-il servir d’argument efficace dans la mesure ou ils n’intègre pas les dépenses des SDIS (pompiers)?
Bref, l’argument « coût », il faut être franc, n’est en rien au cœur du débat actuel…, débat qui soulève davantage les difficultés concrètes rencontrées par les CRS et gendarmes depuis que les pompiers investissent (directement ou parallèlement) le secours en montagne.
Là où les lecteurs et contributeurs ne sont pas dupes non plus, c’est sur l’objet même de cette volonté pour les pompiers d’assurer le secours en montagne (je parle ici de la corporation, non pas des personnes physiques). Le secours en montagne est un fleuron, l’image qu’il véhicule est positive à tous points de vue, et l’aura qui l’entoure est le moyen de communication rêvé que tout corps professionnel aimerai revendiquer!
Les réelles difficultés rencontrées sur le terrain par les CRS et gendarmes (c’est l’objet de ce sujet) sont bien le fruit de volontés politiques ou institutionnelles de permettre aux pompiers (la corporation) d’assurer cette mission « honorifique ». Et tant que le « flou » institutionnel subsiste, les acteurs de terrain en subissent les conséquences (absence de coordination, formations professionnelles différentes, concurrence sur les secours, compétences hétérogènes… de quoi exacerber la sensibilité des hommes… ce dont ne se soucie pas le rapport de la cour des comptes!!!)
Malheureusement, là où des réponses institutionnelles devraient être apportées, chacun se retranche derrière des positions égo-centrées pour justifier de son bon droit à intervenir en montagne, arborant la médaille de guide ou … crachant avec agressivité sur le voisin en qui l’on a rien à envier, en oubliant que les petits justificatifs personnels n’ont jamais fait avancer une cause collective.
Bref, je trouve bien que ces débats soient animés (un peu plus de respect et d’humilité seraient bienvenus), comme je trouve bien, pour répondre à élion, que chacun puisse y participer, quelle que soit sa connaissance sur le sujet. Mais par pitié, arrêtons de réduire ce débat à la seule question du coût supporté par la société ou par le contribuable, alors même que ce n’est pas l’objet central de cette discussion!
Pour finir, je reprends les 2 questions qui me semblent liées à ce sujet… 2 questions pour lesquelles chaque lecteur ou chaque contributeur peut se faire sa propre idée…, quel que soit son expérience de la montagne :
- Faut-il modifier une organisation, un dispositif, qui depuis 60 ans assure un service de qualité et qui répond aux besoins des victimes.
- En quoi l’intégration d’un troisième corps (pompiers) permettrait-il d’apporter une plus-value aux dispositifs existants (amélioration des services aux victimes et/ou diminution des coûts)?
A suivre…