Posté en tant qu’invité par Etienne:
Je peux ?! Je peux?! C’est hors-sujet, parce que ça ne se passe (même )pas en montagne, mais il est question de deux-trois sujets de discussion récents.
Il s’agit d’un petit site oublié de l’arrière-pays montpelliérain. Il est équipé « moderne », spits et relais avec chaîne, mais n’est quasiment pas connu, car n’est pas répertorié sur les topos actuels, que la marche d’approche sur éboulis raides est longue et pénible, qu’il y a en tout moins de 10 voies de une ou deux longueurs, que le style d’escalade proposé est très spécifique et pas du tout à la mode.
… nous en étions à la dernière voie. Tellement peu fréquentée qu’un petit chêne kermès commençait à pousser un peu en-dessous du relais, en rendant l’accès bien désagréable. Juste au-dessus du relais, c’était le crux de la voie, trois-quatre mètres avant le premier point. C’était une dalle lisse en 6b, d’aspêct débonnaire, mais couverte d’une matière (champignons??? mousse??? lichen ???) à peine visisble, qui une fois écrasée donnait une traînée brun-verdâtre gluante qui rendait la pose de pied pour le moins aléatoire.
Le relais étant béton au sens J2LHien du terme, nous n’avons pas hésité à mettre le renvoi sur le point le plus haut de la chaîne. Finalement, nous sommes passés, quittes pour quelques battements de coeur supplémentaires.
Au retour, pour gagner un peu de temps, je passe un brin de corde dans le maillon rapide de mon compagnon de cordée, l’y attache, et le mouline jusqu’en bas ( générant ainsi ce fameux effet poulie qui semble inquiéter tant de forumistes ). Celui-ci arrivé sans encombre en bas, je lance l’autre brin, et entame la descente en rappel.
N’ayant pas envie de me griffer une fois de plus, je saute par-dessus le kermès. A la réception du saut, je sens la corde se détendre brusquement. Je bascule en arrière, et, durant une interminable seconde de terreur, je me vois, sur le dos, tête en bas, glisser vers le sol 20m plus bas.
Un petit choc, et je m’arrête. Le temps de reprendre mes esprits, je me retourne et je constate:
Le relais s’était arraché, et la chaîne comme la corde, étaient venues s’emmêler dans les branchettes du kermès, me sauvant la vie!
Je suis remonté tant bien que mal, en escalade, jusqu’à l’arbuste. Je m’y suis attaché avec la sangle de ma vache à demeure ( étant en principe sur un site moderne, je n’avais aucune autre grande sangle sur moi ), j’ai passé la corde autour du pied du chêne et suis descendu finalement sain et sauf jusqu’en bas.
J’avaoue ne pas avaoir regardé de près ce qui avait lâché, chaîne, plaquettes, ou goujons. J’ai cependant laissé la chaîne pendre du kermès, en guise d’avertissement pour d’improbables successeurs.
Je vous laisse tirer la poignée de conclusiosn de cette anecdote que j’y ai moi-même trouvées. Il est question de solidité de relais, de points de renvois, de sollicitation comparée d’un point entre moulinette sage et rappel fou-fou, d’auto-assurance, de sangles, de chute dynamisée -quoi qu’en dise Monsieur de La Fontaine - et même … d’orthographe quand on parle d’un point (unique ) de rappel :oD !!!