Réponse un peu globale (et qui ne va pas trop me rajeunir )
Avant 1985, avec les copains, on n’assurait qu’à l’épaule. Cf ci-dessous dans la Directissime de la Concave
On voyait pas trop l’intérêt de trimballer des bidules (8 ou autres) qui servaient qu’à un truc et pesaient lourd, alors que l’assurage à l’épaule et le rappel en S pesaient rien et que pour les rappels vraiment taquets, on descendait sur mousquetons.
On a donc retenu un certain nombre de chutes du second ou du premier à l’épaule sans problème, c’était juste une question d’habitude, comme celle ci-dessous, où le copain a dû attendre que je remonte sur les prussiks pour se détendre un peu ! (Je précise que sur cette photo, la corde du haut est la corde d’attache, la corde du dessous, c’est la corde de tirage pour monter le matos )
D’ailleurs, l’assurage en moulinette on le faisait aussi à l’épaule, ce qui n’était pas forcément très confortable pour l’assureur quand on travaillait les passages.
Pour ma part, c’est le fait de devenir moniteur à l’UCPA en 1985 qui m’a fait passer à l’assurage au 8. Avec les stagiaires fallait faire les choses bien, même mettre un autobloquant en rappel… le comble
Et donc pour répondre à la question de départ, sans redire tout ce qui a été déjà dit, je pense que ça vaut le coup de se préparer au truc à l’avance. Pour ma part dans ces cas-là, je préfère assurer à la taille plutôt qu’au demi-cab, en étant bien calé, avec n’importe quoi pour me vacher et éventuellement m’aider à soutenir un peu le poids, si possible le moins pire possible : prussik sur les touffes d’herbe, tête d’alouette sur romarin, sac poubelle enterré dans la neige… la liste est longue.
D’expérience, je sais que si je m’y prends bien, je peux tenir les 80 kg du copain un bon moment. Bon. Je sais aussi que si je m’y prends mal, je peux le retenir d’une seule main tout en attrapant au vol, de l’autre main… juste avant de plonger dans le vide… le becquet dont la corde vient de sauter Mais ça, c’est le genre de manoeuvre que je n’ai jamais enseigné à mes stagiaires D’ailleurs j’ai évité de la reproduire trop souvent, on va dire pas plus d’une fois tous les 50 ans, ça suffit largement.
Faut aussi bien anticiper d’autres possibilités, par exemple, si t’es encordé en double, ravaler un brin et monter en simple 50 m plus haut chercher un meilleur relais ; ou alors se décorder, jeter les cordes en bas et dire au second que tu l’attends au bar, etc.