Apport du chausson dans l'évolution de l'escalade

Posté en tant qu’invité par Brikke:

Quel a été selon vous l’apport du chausson dans l’évolution de la grimpe en général depuis son invention (pour les plus agés) et dans votre usage personnel, quel serait vos remarques?

Tous les commentaires sont bienvenus (c’est pour un mémoire…)
Merci d’avance

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par ju:

j’aime quand ça plonge, je trouve ça mieux, mais quand on sait que Güllich a fait action directe 10 ans avant tout le monde en Lasers … faut surtout savoir grimper quoi !

Posté en tant qu’invité par Bob161:

aujourd’hui le chausson est rigide mais precis, c’est a dire qu’on sent la roche sous le pied mais que la rigidité a etait gardé car comme ils sont petit, c’est la semelle tendus qui rigidifie l’ensemble (et plus un plaque de feraille!!! ou je ne sais quoi qu’on peut trouver dans les chaussure de rando)

Pour voir l’evolution des chose faut surement avoir à l’esprit que l’escalade n’etait juste une extension de l’alpinisme…

L’apport pour moi aujourd’hui serait pas dans les reglettes a prendre du bout de chausson ou sur une carre mais plutôt les adhérence, le fait que le pied puisse encore se déformer (suffisament) pour etre au contact du pico qui dépasse et qui se plante sous le pouce (orteille) a travers le coutchou…mais qui tiend!

Posté en tant qu’invité par J2LH:

Bob161 a écrit:

aujourd’hui… patati, patata…

Aujourd’hui il existe surtout toutes sortes de chaussons, très rigides ou très souples, plus ou moins asymétriques, à lacets, à velcro, des ballerines, etc…

A chacun de trouver le chausson qui lui convient

Posté en tant qu’invité par Stéphane:

En ce qui me concerne, les changements que je constate de toute évidence en passant des souliers de montagne à semelle rigide, aux chaussons d’escalade, c’est d’abord le poids, une plus grande sensation de liberté et de légèreté.

Ensuite, la sensibilité au contact des prises et du rocher en général, dûe aux semelles mi-souples ou même rigides, mais plus fines. Les souliers de montagne, à l’époque, avec leurs semelles rigides, nous isolaient du rocher, question sensibilité. On pratiquait surtout le « Grattonage ».

Ensuite encore, l’adhérance dûe à la qualité du caoutchouc des chaussons et à leur souplesses, la libre mobilité au niveau des chevilles, ont aussi contribué à révolutionner l’escalade dans la difficulté pure, et à franchir désormais des passages qu’il ne nous aurait, de toute évidence, pas été imaginable de passer, avec des gros souliers à semelles rigides. De plus, un sentiment de sécurité nettement supérieur nous est donné par le biais des chaussons d’escalade, dans les voies dures, rien qu’à cause du poids et de la souplesse de ceux-ci.

Posté en tant qu’invité par Pascal F:

Peut-on dire que sans l’apparition et l’évolution du chausson, le niveau en escalade ne serait pas celui d’aujourd’hui ? Perso, je ne m’y risquerais pas, cas comme l’a déjà fait remarquer ju, des grimpeurs très forts, il y en a toujours eu, il y en aura toujours et ça n’est pas le chausson qui fait le niveau. Ceci dit, par rapport à l’évolution de la grimpe en général, je pense que l’évolution moyenne des grimpeurs « moyens » a suivi l’évolution des chaussons. Le grimpeur moyen en chaussure rigide n’aurait surement pas fait les pas d’adhérence en dalle qu’il se permet en chausson, n’aurait surement pas fait les chargés sur petits grattons en quart qu’il fait et n’aurait surement pas fait les crochetages qu’il fait. L’apparition du chausson et son évolution ont, je pense, révolutionné le niveau moyen de la grimpe.

Sur le plan personnel, et même si je ne suis encore pas un trop vieux crouton, j’ai connu les PA (Pierre Allain) et les EB bleu montante à laçets (pas du tout ceux d’aujourd’hui), puis l’apparition des Fire et de leur première gomme révolutionnaire, puis les ninja et enfin ceux que vous connaissez tous aujourd’hui. En ce qui me concerne, une fois de plus, c’est effectivement la révolution permanente :wink: De mes premières voies à la Dibona en grosses (des Rébuffat) à la voie des Savoyards en EB, il y a déjà eu un monde.

Les gommes très adhérentes (auto-collantes :wink: ont bien changé des choses aussi, surtout, pour moi, à Bleau, en permettant de charger des prises que je ne sentais pas du tout. Enfin, les nouveaux chaussons (pour moi des Miura) apportent encore des plus : gomme encore meilleure, poussée incroyable et précision font que je peux encore progresser sans pour autant m’astreindre a m’entraîner pour compenser.

Posté en tant qu’invité par ju:

La seule vériatable évolution fut peut-être de comprendre qu’il fallait un matériel spécifique. Après c’est la pratique qui guide les évolutions et recherches à mener.

Posté en tant qu’invité par olo:

Salut,
    Par rapport à ce que tu dis sur les chaussons des années 60-70, je grimpais à l'époque avec des RD (René Desmaison) qui étaient assez performants ; la grande différence c'est que pratiquement tous les grimpeurs utilisaient des chaussons à Bleau, par exemple, mais retournaient aux vibram dans la montagne, et  qu'il eût été considéré comme incongru, voire ridicule de grimper en chaussons à Chamonix ou en Oisans...L'une des raisons, pas la seule sans doute, était que beaucoup de guides- y compris parmi les meilleurs- considéraient avec une certaine suspicion les innovations en matière de matériel et qu'à cet égard, la Compagnie des Guides de Chamonix faisait preuve d'un grand traditionalisme : on le retrouvait aussi dans leur scepticisme à adopter les crampons à pointes avant, et à leur préférer le cramponnage "toutes pointes",malgré la véritable torture qu'il infligeait aux chevilles...et les performances plus modestes qu'il autorisait.

Posté en tant qu’invité par J2LH:

Pascal F a écrit:

Perso, je ne m’y risquerais pas, cas comme l’a déjà fait
remarquer ju, des grimpeurs très forts, il y en a toujours eu,
il y en aura toujours et ça n’est pas le chausson qui fait le
niveau.

Comme si l’escalade n’etait qu’établir une hierarchie entre grimpeurs ? Non bien sûr, les chaussons permettent au grimpeur de passer là où en grosse il ne passe plus et c’est ce qu’ils apportent.

Posté en tant qu’invité par Pascal F:

Toujours le même, J2 !! MDR :wink:

Posté en tant qu’invité par ju:

Pas question de hiérarchie, mais quand on parle d’évolution de l’escalade on parle aussi un peu du niveau non ? « Aller plus haut » … (c’était qui déjà ?)

Posté en tant qu’invité par J2LH:

ju a écrit:

Pas question de hiérarchie, mais quand on parle d’évolution de
l’escalade on parle aussi un peu du niveau non ?

Très précisément mais de quel niveau parle-t-on ? de cotations ou de hierarchie des grimpeurs ?
Quand on lit « des grimpeurs très forts, il y en a toujours eu, il y en aura toujours et ça n’est pas le chausson qui fait le niveau » on ne parle plus d’atteindre le haut d’un bout de cailloux (plus ou moins élevé) avec l’équipement adapté mais de comparer les niveaux des grimpeurs dans certaines conditions, bref, de compétition.
A moins bien sûr qu’on ne montre qu’on peut grimper du 9 en grosses aussi bien qu’en chaussons on ne peut pas dire que ce n’est pas le chausson qui fait le niveau même si bien sûr il ne fait pas tout.

Posté en tant qu’invité par ju:

Ben de cotation dans l’absolu, après qui fait quoi je m’en fout … « aller plus haut » c’était figuré (Eve Angeli ?). Je parle d’évolution de l’escalade, pas de celle de machin par rapport à truc qui à part pour machin et même pas forcément truc, n’a rien de très intéressant.

Posté en tant qu’invité par J2LH:

ju a écrit:

Ben de cotation dans l’absolu, après qui fait quoi je m’en fout
… « aller plus haut » c’était figuré (Eve Angeli ?). Je parle
d’évolution de l’escalade, pas de celle de machin par rapport à
truc qui à part pour machin et même pas forcément truc, n’a
rien de très intéressant.

L’escalade, à la base, ça consiste quand même à grimper sur des cailloux et si les chaussons apportent quelque chose c’est de pouvoir grimper sur des cailloux plus difficiles (sans même parler de cotation). Un grimpeur en grosse ne passe pas partout là où il passe en chaussons et c’est ce qu’il faut retenir, sans chercher à se demander si en grosses un bon grimpeur reste un bon grimpeur ou non.

Posté en tant qu’invité par ju:

Nous avons trouvé le terrain d’entente. Et ben c’était pourtant pas compliqué !

Posté en tant qu’invité par davidB:

L’apport des chaussons en tant que matériel spécifique pour grimper des voies beaucoup plus difficiles est tout à fait évident. Je ne vois d’ailleurs pas pourquoi ce qui serait vrai pour les « grimpeurs moyens » ne le serait pas pour les grimpeurs de haut niveau. D’ailleurs préfèrent-ils grimper en grosses ?
Par contre, et je n’apprendrai rien à personne, mais je le souligne, les chaussons font mal, voire très mal aux pieds. Constatation banale, certes, mais qui de mon point de vue a son importance, au moins en falaise.
Une des solutions pour remédier au mal de pieds c’est de retirer ses chaussons le plus rapidement possible après avoir fait une voie. D’où, au moins en partie, le succès de la moulinette, qui permet d’être au pied de la voie en un rien de temps. Bien sûr je vois d’autres raisons qui vont dans le même sens, (changement de qualité du rocher, sorties terreuses, terrain privé, etc.) mais celle-là me semble déterminante.

Qu’est-ce que cela change ?

Pour moi deux choses.

Le plaisir de la grimpe en falaise reste pour moi inséparable du plaisir d’être en pleine nature. Entre le haut et le bas d’une falaise, même si il n’y a que 20 m de dénivelé qui les sépare, le paysage, la végétation, les lumières et le vent sont tout autres Chaque fois que je fais une moulinette parce qu’il n’y a pas d’autre choix pour redescendre, si ce n’est le rappel, arrivé au point le plus haut, je lève la tête pour voir ce qu’il y a au-dessus de moi. J’ai souvent alors l’impression d’une certaine forme d’inachevé, je ressens comme de la frustration.
Le geste sportif a pris une place démesurée. Même en falaise a nature s’est éloignée.

Arrivé en haut des voies j’avais l’habitude pendant que j’assurais mon second d’observer les voies proches de moi, c’est quelque chose qui a quasiment disparu et qui manque. Bien sûr rien ne m’empêche de faire comme avant et de poser un rappel. Mais cela ne sera pas vrai en général.

David

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par J2LH:

davidB a écrit:

Par contre, et je n’apprendrai rien à personne, mais je le
souligne, les chaussons font mal, voire très mal aux pieds.

Ben… moi je garde mes chaussons plusieurs heures sans le moindre pb et si je les retire en couenne c’est uniquement pour les garder cleans.

Le geste sportif a pris une place démesurée. Même en falaise a
nature s’est éloignée.

Je pense au contraire que les grimpeurs ont toujours le même plaisir de grimper dans de jolis endroits. Pourquoi en serait-il autrement ?

Posté en tant qu’invité par davidB:

J2LH a écrit:

Je pense au contraire que les grimpeurs ont toujours le même
plaisir de grimper dans de jolis endroits. Pourquoi en
serait-il autrement ?

Ce que j’ai écrit n’est qu’un témoignage pour Brikke. Il est différent du tien. À ton interrogation (voir citation) je crois avoir répondu par avance, mais seulement en ce qui me concerne, et non pas en ce qui concerne « les grimpeurs ».

Si je n’ai pas été assez clair, il sera toujours temps de clarifier ce qui ne le serait pas.

Posté en tant qu’invité par Pascal F:

davidB a écrit:

L’apport des chaussons en tant que matériel spécifique pour
grimper des voies beaucoup plus difficiles est tout à fait
évident. Je ne vois d’ailleurs pas pourquoi ce qui serait vrai
pour les « grimpeurs moyens » ne le serait pas pour les
grimpeurs de haut niveau. D’ailleurs préfèrent-ils grimper en
grosses ?

Par rapport à mon premier post auquel, je pense tu réponds, je ne peux pas affirmer que sans le chausson, le niveau d’escalade max d’aujourd’hui n’aurait malgré tout pas été atteint. Que le chausson ait été utile et ait permis une évolution plus rapide, oui. Qu’il ait été indispensable, je ne sais pas. Je connais quelques grimpeurs de bloc, très forts, qui passent des voies très dures (disons jusqu’à 7c) en mythos ou en ninja. Une voie comme l’abattoir (7a+) se fait pieds nus et a été ouverte avec des chaussons qu’on qualifierait de charentaises aujourd’hui. Des traversées en 8b existent depuis plusieurs dizaines d’années parfois et ont été ouvertes avec des chaussons assez peu évolués par rapport à ce que l’on connait aujourd’hui. Et s’il n’y avait eu que les grosses, cela aurait-il été impossible pour ces grimpeurs ? Je n’en suis pas sur.

Posté en tant qu’invité par Nukem:

ju a écrit:

Nous avons trouvé le terrain d’entente. Et ben c’était pourtant
pas compliqué !

Avec J2LH, tout est compliqué …