Posté en tant qu’invité par davidB:
L’apport des chaussons en tant que matériel spécifique pour grimper des voies beaucoup plus difficiles est tout à fait évident. Je ne vois d’ailleurs pas pourquoi ce qui serait vrai pour les « grimpeurs moyens » ne le serait pas pour les grimpeurs de haut niveau. D’ailleurs préfèrent-ils grimper en grosses ?
Par contre, et je n’apprendrai rien à personne, mais je le souligne, les chaussons font mal, voire très mal aux pieds. Constatation banale, certes, mais qui de mon point de vue a son importance, au moins en falaise.
Une des solutions pour remédier au mal de pieds c’est de retirer ses chaussons le plus rapidement possible après avoir fait une voie. D’où, au moins en partie, le succès de la moulinette, qui permet d’être au pied de la voie en un rien de temps. Bien sûr je vois d’autres raisons qui vont dans le même sens, (changement de qualité du rocher, sorties terreuses, terrain privé, etc.) mais celle-là me semble déterminante.
Qu’est-ce que cela change ?
Pour moi deux choses.
Le plaisir de la grimpe en falaise reste pour moi inséparable du plaisir d’être en pleine nature. Entre le haut et le bas d’une falaise, même si il n’y a que 20 m de dénivelé qui les sépare, le paysage, la végétation, les lumières et le vent sont tout autres Chaque fois que je fais une moulinette parce qu’il n’y a pas d’autre choix pour redescendre, si ce n’est le rappel, arrivé au point le plus haut, je lève la tête pour voir ce qu’il y a au-dessus de moi. J’ai souvent alors l’impression d’une certaine forme d’inachevé, je ressens comme de la frustration.
Le geste sportif a pris une place démesurée. Même en falaise a nature s’est éloignée.
Arrivé en haut des voies j’avais l’habitude pendant que j’assurais mon second d’observer les voies proches de moi, c’est quelque chose qui a quasiment disparu et qui manque. Bien sûr rien ne m’empêche de faire comme avant et de poser un rappel. Mais cela ne sera pas vrai en général.
David
[%sig%]