Posté en tant qu’invité par Bis47:
Bonjour,
Paul G a écrit:
Tetof parle de « la société qui n’arrive pas à accepter que
quelques individus décident en leur âmes et conscience de
prendre des risques. »
Pour ma part, je ne suis pas sûr que la société n’accepte pas cela. Certes, toute société protège ses citoyens, mais la nôtre ne s’oppose pas à toute une série de pratiques sportives dangereuses. Nous sommes toujours dans une société d’hommes, avec nos instincts guerriers …
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Si les mères prennaient le pouvoir ce serait autre chose … (Bah … ce seraient des femmes de pouvoir, dures, aggressives plus pestes encore que les hommes … ) ;=)
]
Dans une certaine mesure, l’état reconnait même « l’utilité » des ces disciplines, où se retrouvent les éléments les plus audacieux de notre société. Souvent aussi les plus dynamiques parmi les jeunes, les plus porteurs d’avenir. Ces disciplines sont des écoles de vie … et personne ne remet cela en cause.
Le plus souvent, l’Etat délègue ses pouvoirs règlementaires aux fédérations sportives, qui représentent leurs pratiquants. En quelque sorte, le pouvoir se « rapproche » des pratiquants. La FFME n’a rien à voir avec la fédération de foot … c’est déjà un premier pas dans la bonne direction.
Rien n’est parfait, bien sûr. Mais du moment que l’on cherche à améliorer les choses, on est sur la bonne voie.( A condition d’avoir une bonne méthode de travail.)
L’idée initiale de cette discussion visait à s’inspirer d’un système utilisé en aéronautique pour améliorer la connaissance des risques, pour aider à la prise de conscience … C’est une démarche positive, à mon avis.
En fait c’est une démarche fondamentale, dans de très nombreuses activités humaines. Y compris dans toute entreprise commerciale soucieuse de « faire bien ». C’est un « pilier » des systèmes qualité.
Tetof, je crois, anticipe les mesures préventives, éventuellement brutales et liberticides, que la société pourrait prendre si elle se penchait d’un peu trop près sur la pratique de l’alpinisme. Ce n’est pas une crainte absurde, loin de là … Surtout si de telles mesures devaient être prises par démagogie, sur le coup d’un drame exploité à outrance par les médias. Ce risque là est bien réel.
Mais je crois qu’une meilleure connaissance « documentée » des risques, une connaissance plus « fine » des causes, sont nécessaires pour justement éviter des mesures stupides, inadaptées … C’est vrai en entreprise aussi …
Montrer que la fédération gère sérieusement cette problématique … protègerait aussi les alpinistes de décisions hâtives conçues par des fonctionnaires mal informés.
L’idée initiale de cette discussion émane d’un pratiquant … Nous avons vu aussi qu’au moins un dirigeant de club l’appliquait en fait depuis un certain temps …
Si d’autres pratiquants, d’autres dirigeants de club pensent que c’est une idée « à creuser », alors, il ne faut pas avoir peur, à mon avis, de « faire remonter » cette idée, de confronter les méthodologies, de partager les premiers résultats, de mettre en commun des moyens …
Cette idée que certains prennent des risques en leur âme et
conscience me laisse dubitatif.
Les pratiquants d’une actvité « à risques » en connaissent en général la dangerosité. On ne fait pas du paruchutisme ou de la plongée sans savoir qu’il y a des accidents mortels. La plupart des clubs ont connu des deuils, ou des accidents graves. Les membres « se sont fait peur », à un moment donné … Les risques sont connus, au moins globalement …
Mais pas les conséquences …
Est-il possible de réaliser pleinement la signification d’une ou de plusieurs vies brisées? Oui, et non … Le « Oui » est trop insupportable, alors on « efface » mentalement.
Nous avons tous cette capacité à ne pas imaginer vraiment le pire, la vie courante serait impossible autrement.
Mais les secouristes … régulièrement confrontés aux corps brisés, au désespoir des familles … eux réalisent mieux que quiconque. Et on peut comprendre qu’ils soient scandalisés par les morts stupides, et qu’ils le disent.
AVANT le pépin, tout le monde revendique de prendre des risques
en son âme et conscience.
Oui, mais APRES ?
Qd j’entend qq un parler d’un accident (en montagne ou sur la
route), c’est rarement avec « voici les erreurs que j’ai
commises, c’est parce que j’avais accepté les risques ». C’est
plutôt la faute de qq un, ou « la fatalité ».
Et plus l’accident a des conséquences graves, plus il me semble
observer ce phénomène.
Là aussi, on se protège, juridiquement, ou psychologiquement. C’est dur de se sentir responsable d’un drame, d’accepter sa propre défaillance …
C’est pourquoi le système de reporting des « quasi-accidents » est moins biaisé par cette charge juridique ou psychologique.
Cas vécu :
« Jai failli prendre l’autoroute à l’envers … » ce n’est pas très traumatisant comme aveu.
Chercher le pourquoi, ce n’est pas comme chercher à se disculper après un drame …
Pour finir …
Liberté, égalité, fraternité …
Oui, la liberté est encore un principe respecté … dans la mesure où nous vivons dans une société complexe, virtuellement plus dangereuse que jamais, aux interconnexions multiples … Les vrais dangers qui mettent en péril cette liberté sont sournois. Pensons simplement au mensonge omniprésent dans les médias … (mensonges grossiers, et mensonges « doux » … les plus pervers)
Egalité … égalité des chances, des devoirs et des droits, égalité des « dignités » individuelles; oui, l’argent donne un « pouvoir » supplémentaire, cela ne me gène pas trop, moi qui ne suis pas riche.
Fraternité … solidarité organisée, refus de l’indifférence …
La France a une belle, une très belle devise …