Comment le sais-tu ?
Le plus probable dans les déclenchements de plaque friables, c’est que c’est la couche de peuf seule qui glisse, sans avoir besoin d’une plaque en carton mal solidarisée avec la sous couche pour se déclencher.
Le cas que tu décris (couche de peuf sur plaque en carton) est très minoritaire dans les déclenchements accidentels.
Pourquoi ? Tout simplement parce que les plaques en carton se stabilisent assez vite (qq heures à qq jours, les cas où elles restent fragiles plusieurs semaines est très rare), et que pour avoir une couche de fraiche par dessus, il faut donc souvent plusieurs jours après la formation de la plaque en carton. D’autant plus que la couche de fraiche répartie encore le poids du skieur, limitant la sollicitation de la couche fragile.
Car c’est quasiment toujours la rupture d’une couche fragile en neige qui déclenche la plaque même en carton. Le cas où le carton est posé sur piloti sur de la neige trafolée avec de l’air dessous est très rare. Les « wouf », « wif » et autre bruits lors du « tassement » de la plaque est juste la propagation de la rupture de la couche fragile. Si la couche fragile s’effondre de qq mm, il y a bien un peu d’air à évacuer, mais ce n’est pas son échappement qui fait du bruit, c’est la rupture de la faible (mais non nulle) cohésion entre la sous couche et la couche fragile, et entre la couche fragile et la plaque.
Mais c’est incroyable que vous n’avez toujours pas assimilé un fait : en versant N (et aussi ailleurs, mais ça dépend de l’avancement de la saison et de l’ensoleillement), 80% du temps on skie sur des plaques ! C’est à dire que si on creuse, on voit une structure de plaque. Sauf qu’elle est le plus souvent assez solide pour le poids du skieur et pour la pente considérée. Donc ce n’est pas étonnant qu’il y ait une plaque déclenchable dans du 40°, mais que la même plaque dans du 34° ne soit pas déclenchable. C’est toujours comme ça : on skie sur des plaques, mais la pente n’est pas assez raides, les ancrages trop solides, la couche fragile trop enfouie… donc on ne déclenche rien. Mais si on met la dose (un éboulement de 20 tonnes de roches par exemple), on peut déclencher la plaque.
Et oui, on ski la plupart du temps sur des oeufs, c’est prêt à partir mais c’est gentil et ça te laisse passer. Sympa, non ?
Il faut se mettre ça dans la tête ! Il n’y a pas à un endroit une plaque, et à un autre pas de plaque : il y a des plaques sur la majorité des pentes N, mais elles sont plus ou moins solides. Il faut donc juste passer aux endroits les plus solides.