Analyse d'un accident de plaque à Gavarnie

Non, si tu as un truc pour les détecter appelles tout de suite l’ANENA. A moins que quand tu dis qu’elle sont décelables en les abordant tu veux dire en les déclenchant.

[quote=Bubu]Remarque qu’alors, tu sais qu’il y a une plaque, mais tu ne sais toujours pas si elle tient ou non.
Et lorsque ce n’est pas possible de différencier, comment fais-tu (pas de signe visible depuis le bas de la pente, il faudrait mesurer l’épaisseur sur 2 versant différents) ?[/quote]
Si je pense qu’il y a une plaque je vais éviter, dans la mesure du possible, d’aller voir si elle tient ou pas.

On parle bien évidement de l’épaisseur qui va être entrainée par l’avalanche, pas d’une éventuelle sous-couche qui ne va pas bouger. Et je crois pouvoir affirmer sans crainte que plus l’épaisseur de neige pouvant partir est importante et plus il y a de risque de déclenchement (et également de dégats)

Non non, sans les déclencher : tout dépot de carton sur de l’ancienne neige un peu poudreuse (même trafollée) est une plaque. Toutes les fois où l’on lit dans les sorties « neige dure mais sèche, bon grip », ou « neige à grain fin », c’est que les gars ont skié sur du carton, et donc aussi souvent sur une plaque (La neige à grain fin n’est pas toujours du carton, ça peut être moins dur et un peu poudreux, mais lorsque les gars indiquent « neige à grain fin », c’est pour ne pas avouer qu’ils ont eu du carton et que la peuf attendue n’était pas au RDV : c’est un but qualité de neige, mais en disant « neige à grain fin » ça perturbe le lecteur qui croie que c’est ce qu’ils étaient venus chercher, alors qu’ils se sont juste planté lamentablement dans leur prévision de qualité de neige).
Regarder dans les couloirs en carton : en creusant un peu, on voit un couche de carton, une couche de neige sans cohésion, une couche de carton, … avec des fois 5 ou 6 empilements de ce genre !
Donc le carton est souvent une plaque. Mais souvent aussi, cette plaque tient, parce que la couche fragile ne l’est pas assez, que les ancrages sont trop solides, que l’on est pas assez lourd pour solliciter la couche fragile, …
Mais en tout cas, on peut facilement détecter ce genre de plaque. Ce qui est difficile, c’est de savoir si on peut passer dessus ou non.

Si je pense qu’il y a une plaque je vais éviter, dans la mesure du possible, d’aller voir si elle tient ou pas.[/quote]
Lorsqu’il y a des signes de vents, tu penses qu’il y a une plaque et tu renonces. Mais lorsqu’il n’y a pas de signe, comment fais-tu pour penser qu’il y a une plaque ou non ?
Je ne dis pas que ce n’est pas possible. Mais que dès lors que tu es capable de soupçonner des plaques friables sans voir des signes de vent, et bien les signes de vent sont secondaires. Souvent, ça sert à confirmer un risque trop élevé évalué à partir d’autres infos que les signes de vent.
Dans le cas de plaques en carton c’est différent : on recherchera où sont ces plaques pour les éviter facilement (elles sont localisées et non généralisées sur une pente), et donc on recherchera en premier les signes de vent.

Je pense que Bubu (mais que l’intéréssé me corrige si je me trompe) veut dire que suite à un épisode prolongé de vent, les plaques formées risquent d’acquérir une forte cohésion et par la même présentées un aspect facilement reconnaissble: neige cartonnée et autres signes reconnaissables que tu cites: [quote=J2LH]parle bien sur de zone dénudés, de corniches, de vaguelettes à la surface de la neige, d’un manteau irrégulier en qualité et en épaisseur, de neige sur les objets verticaux comme les troncs d’arbre ou les poteaux, etc…[/quote]
Donc:
peu de vent => plaques difficilement détectable car friables et diagnostic plaque à vent / plaque pas à vent quasiment impossible à faire à l’oeil nu
plus de vent => plaque à vent plus facilement reconnaissable mais peu friables

(Merde trop rapide le Bubu)…

Posté en tant qu’invité par yop:

Non non, sans les déclencher : tout dépot de carton sur de l’ancienne neige un peu poudreuse (même trafollée) est une plaque. Toutes les fois où l’on lit dans les sorties « neige dure mais sèche, bon grip », ou « neige à grain fin », c’est que les gars ont skié sur du carton, et donc aussi souvent sur une plaque (La neige à grain fin n’est pas toujours du carton, ça peut être moins dur et un peu poudreux, mais lorsque les gars indiquent « neige à grain fin », c’est pour ne pas avouer qu’ils ont eu du carton et que la peuf attendue n’était pas au RDV : c’est un but qualité de neige, mais en disant « neige à grain fin » ça perturbe le lecteur qui croie que c’est ce qu’ils étaient venus chercher, alors qu’ils se sont juste planté lamentablement dans leur prévision de qualité de neige).
Regarder dans les couloirs en carton : en creusant un peu, on voit un couche de carton, une couche de neige sans cohésion, une couche de carton, … avec des fois 5 ou 6 empilements de ce genre !
Donc le carton est souvent une plaque. Mais souvent aussi, cette plaque tient, parce que la couche fragile ne l’est pas assez, que les ancrages sont trop solides, que l’on est pas assez lourd pour solliciter la couche fragile, …
Mais en tout cas, on peut facilement détecter ce genre de plaque. Ce qui est difficile, c’est de savoir si on peut passer dessus ou non.

Si je pense qu’il y a une plaque je vais éviter, dans la mesure du possible, d’aller voir si elle tient ou pas.[/quote]
Lorsqu’il y a des signes de vents, tu penses qu’il y a une plaque et tu renonces. Mais lorsqu’il n’y a pas de signe, comment fais-tu pour penser qu’il y a une plaque ou non ?
Je ne dis pas que ce n’est pas possible. Mais que dès lors que tu es capable de soupçonner des plaques friables sans voir des signes de vent, et bien les signes de vent sont secondaires. Souvent, ça sert à confirmer un risque trop élevé évalué à partir d’autres infos que les signes de vent.
Dans le cas de plaques en carton c’est différent : on recherchera où sont ces plaques pour les éviter facilement (elles sont localisées et non généralisées sur une pente), et donc on recherchera en premier les signes de vent.[/quote]
La cohesion de fritage dont resulte le grain fin n’est pas due qu’a l’action du vent. Un gradient de temperature faible peut aussi etre a l’origine de la transformation en gains fins. Donc une couche de grains fins n’est pas forcement une plaque…

L’avalanche de plaques a vent depend tres peu de la sous-couche. C’est la plaque elle-meme la couche fragile ! Elle pourra glisser sur n’importe quel type de sous-couche, parce que justement il n’y a pas de cohesion entre elle et la sous-couche…

Enfin, il ne faut pas croire que tu peux localiser si facilement une plaque cartonnee. Le transport par le vent parvient parfois a tres bien dissimuler ses effets. Et si la plaque te parait localisee a un endroit precis, sache qu’elle peut s’etendre en fait beaucoup plus largement. C’est un peu comme un pont de neige sur une crevasse, il est parfois difficile de dire ou commence la crevasse.

Ben tiens, c’est là qu’on voit l’importance de différencier le cas particulier des plaques à vent, tu ne sais même plus de quoi tu parles là, tu réponds à côté de la plaque en quelque sorte. Tu disais pouvoir détecter les plaques à vent dans une pente, je te demande comment et tu réponds par des généralité sur les plaques.

Je reprends donc mon message :

Je crois que tout le monde voudrait connaitre ton truc.

Si je n’ai aucun signe je ne risque pas de detecter quelque chose.

[quote=Bubu]Je ne dis pas que ce n’est pas possible. Mais que dès lors que tu es capable de soupçonner des plaques friables sans voir des signes de vent, et bien les signes de vent sont secondaires. Souvent, ça sert à confirmer un risque trop élevé évalué à partir d’autres infos que les signes de vent.
Dans le cas de plaques en carton c’est différent : on recherchera où sont ces plaques pour les éviter facilement (elles sont localisées et non généralisées sur une pente), et donc on recherchera en premier les signes de vent.[/quote]
Tu n’as jamais été dans des pentes qui sont une alternance de zones poudreuses et de zones cartonnées ? Tu fais un pas et tu t’enfonces, un autre pas et tu es sur du dur et tu es incapable de dire si ton prochain pas va s’enfoncer ou non. Si tu ne peux pas savoir ce qui est à 1m devant toi (par visibilité excellente) je ne vois pas comment, sans y mettre les pieds, tu pourras estimer la qualité d’une neige dans une pente qui a ainsi été travaillée par le vent.

Même dès leur formation les plaques peuvent acquérir une forte cohésion, même pas besoin d’un épisode prolongé. Les plaques à vent c’est du grain fin et qui dit grain fin dit cohésion de frittage.

N’est pas forcément un plaque à vent tu veux dire. Une plaque peut se former par l’apparition d’une couche fragile dans un manteau constitué de grains fins. Tu auras une couche de grains fins avec une bonne cohésion au dessus d’une couche fragile.

Non, une plaque à vent ne peut pas toujours est qualifiée de fragile, le problème est comme tu le dis la cohésion entre les deux couches.

J’écris « un peu ancienne » et tu traduis par « très ancienne » comment veux tu ensuite avoir une discussion constructive après ça ? Je te faisais juste remarquer que les nivologue préconisent maintenant d’abandonner le schéma avec la pente au vent, la corniche et la pente sous le vent où se forme la plaque parce que c’est loin d’être la seule situation de formation de plaques à vent.
Si ta définition est la seule, comment appelles tu une couche de neige apportée par le vent et qui se dépose sur le versant au vent, et non sous le vent ?[/quote]
En même temps, pour moi, quelques mois c’est pas non plus vraiment très vieux… et mes sources sont celles des chercheurs du Cemagref que je juge assez dignes de confiance…
J’ai pas trop le temps de tout lire et d’en discuter beaucoup donc je vais vous laisser à vos longs débats derrière vos claviers. :slight_smile:

Bien sûr !
Mais je ne parlais que du cas où le vent forme du carton en transportant la neige. Si ce carton repose sur de la neige plus ou moins poudreuse, c’est une plaque à 100%. Le problème est supportera-t-elle ton poids ?
Attention, je n’ai pas dit que lorsque le carton ne repose pas sur de la neige poudreuse, il n’y a pas de plaque ! Il peut y en avoir. Mais ce n’est pas à tous les coup, contrairement à une sous couche poudreuse.

En effet, parfois le vent a formé le carton, puis a changé et a déposé de la neige avec beaucoup moins de cohésion (enfoncement comme dans de la poudre). Le carton est alors caché, totalement ou partiellement.
Mais partout où le carton est visible ou sensible au baton, on peut détecter ces plaques. Et par contre désolé, au baton je peux reconnaitre du carton à tout les coups :smiley: Comment ? Et bien tout simplement en définissant moi-même ce qu’est le carton : au delà d’une certaine cohésion, c’est du carton, en dessous, c’est de la plaque friable.
Et j’ai choisi la cohésion limite de telle sorte que le carton soit obligatoirement dû à du transport par le vent, ce qui me permet de communiquer facilement : quand je parle de carton, il n’y a pas de doute possible, c’est de la neige transportées par le vent. Pour détecter les plaques en carton, il n’y a donc qu’un seul paramètre à gérer : le vent qu’il a fait.
Alors que dans ma zone « plaque friable », on trouve de tout. Pour une même cohésion, on peut avoir de la plaque formée par le vent, ou par le soleil, ou par l’isotherme, ou par le gradient, … Elles se ressemblent toutes, mais vu qu’elles ont été formées différemment, elles n’ont pas du tout la même étendue. Il y a alors bien plus de paramètres à gérer pour les détecter, et donc on renonce plus (on renonce au pied d’une pente à 35°, alors qu’avec une plaque en carton, on renonce devant la plaque, au 3/4 de la pente par exemple).

Posté en tant qu’invité par yop:

Bien sûr !
Mais je ne parlais que du cas où le vent forme du carton en transportant la neige. Si ce carton repose sur de la neige plus ou moins poudreuse, c’est une plaque à 100%. Le problème est supportera-t-elle ton poids ?
Attention, je n’ai pas dit que lorsque le carton ne repose pas sur de la neige poudreuse, il n’y a pas de plaque ! Il peut y en avoir. Mais ce n’est pas à tous les coup, contrairement à une sous couche poudreuse.

En effet, parfois le vent a formé le carton, puis a changé et a déposé de la neige avec beaucoup moins de cohésion (enfoncement comme dans de la poudre). Le carton est alors caché, totalement ou partiellement.
Mais partout où le carton est visible ou sensible au baton, on peut détecter ces plaques. Et par contre désolé, au baton je peux reconnaitre du carton à tout les coups :smiley: Comment ? Et bien tout simplement en définissant moi-même ce qu’est le carton : au delà d’une certaine cohésion, c’est du carton, en dessous, c’est de la plaque friable.
Et j’ai choisi la cohésion limite de telle sorte que le carton soit obligatoirement dû à du transport par le vent, ce qui me permet de communiquer facilement : quand je parle de carton, il n’y a pas de doute possible, c’est de la neige transportées par le vent. Pour détecter les plaques en carton, il n’y a donc qu’un seul paramètre à gérer : le vent qu’il a fait.
Alors que dans ma zone « plaque friable », on trouve de tout. Pour une même cohésion, on peut avoir de la plaque formée par le vent, ou par le soleil, ou par l’isotherme, ou par le gradient, … Elles se ressemblent toutes, mais vu qu’elles ont été formées différemment, elles n’ont pas du tout la même étendue. Il y a alors bien plus de paramètres à gérer pour les détecter, et donc on renonce plus (on renonce au pied d’une pente à 35°, alors qu’avec une plaque en carton, on renonce devant la plaque, au 3/4 de la pente par exemple).[/quote]
oui et non… je pense que tu melanges un peu les termes meme si sur le fond je suis assez d’accord avec toi. Il ne faut pas confondre une croute de regel (due a l’action du soleil, au printemps surtout) avec une plaque. Entendons-nous bien, la plaque, c’est la plaque a vent. Sa cohesion n’est due qu’a l’action du vent dans un phenomene de fritage. La cohesion de regel est differente et beaucoup moins avalancheuse. L’isotherme a tres peu d’importance, ce qui compte c’est le gradient, donc la difference de temperature entre la base et la surface de la couche de neige. Mais la on sort du theme de la plaque pour entrer dans une etude des differentes transformations des grains de glace.

Je suis d’accord avec ton sondage au baton. En clair, ce qu’il faut essayer de detecter, c’est une couche de neige qui resiste a ton baton et qui va en forcant ceder pour laisser apparaitre une couche de neige beaucoup moins resistante. La, tu peux craindre d’etre en presence d’une plaque a vent. Mais tu peux aussi tres bien avoir une plaque a vent posee sur une autre plaque dure (neige deja tassee), auquel cas, au sondage tu devrais (mais pas toujours) sentir comme un intervalle entre ces deux couches. C’est cette forme de poche d’air dont je parlais plus haut. Mais encore une fois, pour vraiment s’en assurer il faudra se demander s’il a neige pendant/depuis le dernier episode neigeux.

Euh non, quand je parle de plaque sans plus de précision, c’est toute sorte de plaque : carton, friable, humide, …

Hé hé, je savais que j’allais être mal compris.
Le soleil peut donner de la cohésion, sans humidifier la neige pour autant. Pareil pour l’isotherme : de la neige en dessous de l’iso 0°C peut prendre de la cohésion sans s’humidifier (typiquement un redoux avec nuages). Après ce processus, on peut donc avoir de la neige de plaque friable, avec pas mal de cohésion (enfoncement à ski sur 40% de l’épaisseur), alors qu’avant c’était de la faceplanisante par exemple (donc en cours de perte de cohésion : enfoncement sur 70%).
Il y a encore d’autre phénomènes (en plus de ceux-là et du gradient) qui peuvent donner de la cohésion de plaque friable…

Posté en tant qu’invité par yop:

Euh non, quand je parle de plaque sans plus de précision, c’est toute sorte de plaque : carton, friable, humide, …

Hé hé, je savais que j’allais être mal compris.
Le soleil peut donner de la cohésion, sans humidifier la neige pour autant. Pareil pour l’isotherme : de la neige en dessous de l’iso 0°C peut prendre de la cohésion sans s’humidifier (typiquement un redoux avec nuages). Après ce processus, on peut donc avoir de la neige de plaque friable, avec pas mal de cohésion (enfoncement à ski sur 40% de l’épaisseur), alors qu’avant c’était de la faceplanisante par exemple (donc en cours de perte de cohésion : enfoncement sur 70%).
Il y a encore d’autre phénomènes (en plus de ceux-là et du gradient) qui peuvent donner de la cohésion de plaque friable…[/quote]
Soleil, nuages, redoux… on ne parle que d’une chose la, la temperature a la surface du manetau neigeux.
Or une fois la neige au sol, tu ne peux avoir que trois causes de transformation des grains :

  1. le vent --> cohesion de fritage et plaques a vent (dures ou friables), peu importe la temperature a la surface du manteau…
  2. le gradient (faible, moyen ou fort) --> ca va aller de la cohesion de fritage (tassement) aux faces planes (pas cool) puis aux gobelets (le pire de tout), la temperature a la surface du manteau est importante mais ca ne depend pas du tout que d’elle…
  3. la fonte et eventuellement le regel (presence d’eau liquide dans le manteau neigeux) --> attention aux avalanches de printemps mais tres bonne cohesion de regel ! La temperature a la surface du manteau est essentielle, c’est elle qui va entrainer le processus de fonte.

Il est aussi possible de trouver du givre de surface quand l’humidite de l’air au contact de la neige va se transformer en glace = givre et la encore la temperature de l’air est importante.

Il s’agit la de grandes lignes, de schemas theoriques voire scolaires, dans lesquels on va pouvoir trouver differentes etapes. Mais si tu reflechis bien, tu dois pouvoir classer tous les types de neige que tu rencontres dans ce schema. Il ne faut pas croire que le soleil tout seul ou l’isotherme ont une influence comme ca sur ton manteau neigeux. C’est un processus assez complet et complexe…

En tout cas, c’est bien sympa de discuter comme ca, ca me rappelle mes formations :wink:

Les miennes me semble tout aussi valable, il s’agissait de F.Sivardière (directeur l’ANENA à l’époque) qui nous disait que ce schéma ne devait plus être enseigné.

Donc on est d’accord, tu détectes la plaque quand tu es dessus, mais c’est trop tard. C’est ce que je te disais tu détectes la plaque en prenant le risque qu’elle se déclenche mais tu ne peux pas affirmer qu’il y a une pente sans y aller, tu ne peux qu’observer les signes de vents (une corniche par exemple). Dans le cas de l’incident dont on parle qu’est-ce que tu aurais fait ? tu serais aller voir pour sonder ?

Pour ceux qui veulent s’informer, et qui n’y comprennent plus rien suite à cette partie de ping pong,
lisez par exemple, à partir du lien donné par Bubu, les remarques de Frédéric jarry, et sutrtout le lien qu’il donne sur l’article de Duclos au sujet des avalanches de plaques.

Eh oui, on parle d’avalanches de plaques, et plus trop de plaques « à vent »
(comme ont expliqué Bubu, Bastien et d’autres).
Les études de A.Duclos ne datent pas d’hier, mais les modèles se sont affinés, et l’explication par la propagation de l’effondrement d’une strate fragile (plutôt que la propagation d’une contrainte) correspond bien à ces phénomènes.
Et on comprend enfin le processus des avalanches de plaques friables.
D’ailleurs l’étude de vidéos au ralenti lors de stages avec A.Duclos est vraiment instructif.
Si vous avez l’occasion de suivre un tel stage, faites-le : c’est vraiment super.

La vidéo et le texte mis en ligne sur le site des Timuzapata sont très intéressants, merci à eux !
Pour ce que j’en ai vu, il semble que le 3ème a en fait sollicité une strate fragile tout près d’un rocher : là, la strate fragile était plus proche de la surface, ou plus fragile. L’effondrement s’est propagé dans cette couche fragile.
Il a eu le bon réflexe, mais aussi de la chance car il a quand même été bousculé !

J’ai regardé vite fait sur le site Data-Avalanche mais je n’ai pas trouvé de rapport sur cette avalanche, j’espère qu’il y en aura un…

En tous cas, pour ma part, j’ai l’impression qu’on avance encore dans l’explication de ces phénomènes, on comprend mieux ce qui se passe, mais pour ce qui est de prévoir… c’est autre chose ! Il y a bien trop de paramètres !
Donc, prudence, méfiance, méthodes 3x3, 4x4, Munter, nivotest, …

Tu dis ça comme si le terme de « plaque à vent » devait être remplacé par le terme « avalanche de plaque » mais il s’agit de 2 choses bien distinctes : d’un côté le phénomène d’avalanche et de l’autre la configuration du manteau neigeux, une plaque n’est pas une avalanche donc le terme « plaque à vent » ne peut être remplacé par le terme « avalanche de plaque ».
Si on veut parler du type d’avalanche on peut parler d’avalanche de plaque par exemple par opposition avec une avalanche de fonte.
Si on veut parler de la configuration du manteau, des couches qui le constitue et de leur origine on va parler de croute de regel, de couche de gobelets, de neige récente, etc… comment appeler une couche de neige apportée par le vent si ce n’est « plaque à vent » ?

Il faut être vraiment très fort pour voir ça sur ce genre de vidéo.

Oui, mais comme tu as pu voir dans la discussion, les plaques formées par un transport de neige par le vent peuvent être de nature très différente : neige très dure, carton, neige friable. Ces différentes plaques ont un comportement différents, déjà par le simple fait que l’on enfonce dedans ou pas à ski. Donc rassembler ces différentes plaques sous le même terme est joli, mais en fait ça ne sert pas à grand chose, donc on a fini par abandonner son utilisation.
Et c’est vrai, je n’ai quasiment jamais mentionné une présence de « plaque à vent » dans mes sorties : le terme est bien trop vague à mon goût, dèjà que j’en met des tartines malgré des néologismes en pagailles pour mettre 1 mot au lieu de 10… Je remarque la même chose sur les autres sorties : la mention « plaque à vent » est très rare (et parfois fausse).

Personne n’a remis en cause à aucun moment que certaines plaques pouvaient être formées par le vent. Ce en quoi certains trouvent que ton analyse n’est pas la plus judicieuse c’est que tu cherches à qualifier l’avalanche comme étant causée par une « plaque à vent » or ce qui apparait c’est que la plupart du temps, la variabilité des configurations ne permet pas dans ce cas d’avalanche de plaques friable (un peu de cohésion mais pas tant que ca) de déterminer l’origine exacte de la prise de cohésion. Ce qui conduit à des comportements à risque à savoir: pas de vent = pas de plaques = pas de risque.

Posté en tant qu’invité par yop:

Oui, je suis plutot dacodac avec Catherine et Bubu… Cette discussion commence a perdre un peu de son sens dans la mesure ou je pense que nous pinaillons sur de la terminologie, alors que nous nous entendons sur le fond.

« effondrement de strate fragile » ou « propagation d’une contrainte », on cherche finalement a renouveler des concepts pour expliquer au plus pres des avalanches deja produites. Ca me rappelle les formations de secourisme ou chaque annee on vous apprend a oublier ce que vous aviez appris l’annee derniere. Gardons tout de meme a l’esprit les bases, et laissons aux chercheurs le soin d’approfondir. Nous ne sommes pas sur le forum de l’ANENA ou du CNRS et les neophytes qui nous liraient (s’il y en a encore) y auraient deja perdu leur latin.

Il y a 3 types d’avalanches :

  • neige fraiche,
  • plaques,
  • fonte.

Nous sommes bien en presence d’une avalanche de plaque (certes friable, mais ca reste une plaque). Ces plaques sont parfois parfaitement visibles, parfois tres bien cachees. Les plus experimentes s’y sont deja laisses prendre !

Pour limiter au maximum les risques, il y a des actions a prendre avant la sortie : suivre attentivement la meteo, chercher des indices de l’action du vent, discuter avec des personnes experimentees (pisteurs, guides, nivologues) parce que l’action de tel ou tel vent va avoir un impact propre a chaque vallee, a chaque versant; des actions a prendre pendant la sortie : sonder regulierement les pentes, descendre un par un, ne pas couper une pente, s’arreter quand on est « a l’abri », envisager une solution de repli ou une porte de sortie, et bien sur etre equipe du celebre trio arva-pelle-sonde; et des actions a prendre apres la sortie : communiquer sur les conditions de neige rencontrees (les nivologues/pisteurs y sont tres attentifs) et eventuellement sur les accidents survenus (merci encore !).

Voila, tout ca pour dire que pour la plupart des gens sur ce forum, la montagne c’est avant tout de la pratique ! Merci bien sur a tous ceux qui travaillent et recherchent dans l’etude de la neige mais il ne faudrait surtout pas embrouiller les pratiquants avec tout ce « charabia ».

Arvi pa

yop

Oui mais elles ont au moins 4 caractéristiques communes :

  • Elles ont été formées par le vent (ça parait évident mais c’est le plus important quand il s’agit de les repérer)
  • Elles forment une couche supplémentaire de neige
  • Elles ont une certaine cohésion (=> avalanche de plaque)
  • La cohésion avec la couche sur sous-jacente est faible.

L’important pour le randonneur n’est pas d’analyser la nature exacte de la plaque mais de déceller sa présence par des signes afin d’éviter si possible d’aller dans la pente où elle se trouve.

Ce n’est qu’une simple supposition dans le cas de cette avalanche. En fait je me demande ce qui pouvait alerter avant de s’engager dans la pente. Ca ressemble à une plaque à vent mais je n’affirme rien (Le vent ayant un rôle dans 80% des accidents d’avalanches je ne m’engage pas beaucoup)

Celui qui pense ça ne sait pas qu’une plaque à vent peut rester dangeureuse très longtemps après l’épisode venteux. Ce n’est pas quand il y a du vent qu’il y a un risque de plaque à vent, c’est quand il y a eu du vent.

Il est question qq part, dans cette discussion, de sondage au bâton et de « déminage ».

Deux remarques en vrac à ce sujet :

1/ Sondage au bâton :
C’est du pipeau. Déjà, si on éprouve le besoin de sonder au bâton, c’est qu’on est dans un endroit toxique. Et puis, estimer la présence d’une couche fragile (dont l’épaisseur n’excède parfois pas le mm) par un sondage au bâton me semble un peu illusoire.
Je nuance :

  • Détecter au bâton la présence d’une couche fragile indiquera que « à l’endroit du sondage » il y a effectivement une couche fragile. Vu l’hétérogénéité du manteau neigeux, on ne peut en tirer de conclusion générale. C’est nez en moins un signe d’alerte.
  • A contrario, ne pas détecter de couche fragile ne signifie pas qu’il n’y en a pas.
    Personnellement, je me méfie des sondages en général.

2/ Le déminage :
Manœuvre dangereuse, à utiliser en toute dernière extrémité.
Même remarque que ci-dessus. Si on éprouve le besoin de déminer, c’est qu’on pense, a priori, être dans un endroit toxique. Avant de déminer, il faut se poser des questions (ces questions montrent d’ailleurs que la manœuvre est dangereuse) :

  • Y a-t-il quelqu’un dans le couloir ? (Il est rare que, du haut, on puisse voir l’intégralité d’un couloir ou d’une pente).
  • Y a-t-il un itinéraire qui passe au pied du couloir ou de la pente ?
  • Le démineur est-il bien assuré ? (Attention : une corde est faite pour retenir la chute d’un bonhomme, mais pas la chute d’un bonhomme + qq tonnes de neige ! Cf. l’accident et le décès de Jean-Louis Georges - expert ès avalanches - dans les années 70).
  • Si le démineur « fait partir », est-ce que tout est parti ? Comment savoir ?
  • Si, malgré tous les efforts du démineur, rien ne part, est-ce qu’on peut considérer qu’on peut y aller ?
  • Si on arrive en bas sans encombre, est-ce qu’on peut dire que « pas de problème, c’était sûr » ? (Jugement « a posteriori »).