Pour les pistes forestières, je signale que c’est l’ONF qui ne veut pas de touristes sur « ses » pistes, encombrement avec ses engins, peur des responsabilités, etc.
Pour moi, juriste, la question est d’abord celle de l’égalité républicaine, et du refus de laisser se créer le privilège de parcourir certains espaces parce qu’on a pu se payer le vroum-vroum ou la zapetoku qui va bien pour le faire. C’est un enjeu politique de cohésion sociale, et qu’on le perde de vue sous la pression du lobby de la droite tracteur/4x4 me parait typique de la décadence républicaine de ce pays
Autrement, bof, il y a piste et piste et 4x4 et 4x4. Outre la gène pour les piétons, je vois surtout le véritable massacre de la faune du à la pollution sonore des moteurs provoquant des paniques meurtrières par épuisement. Il y a aussi des enjeux d’urbanisme et de charges communales lorsque un propriétaire demande la viabilisation de sa parcelle accessible en 4x4, de sécurité notamment hivernale par la coexistence de diverses pratiques incompatibles, bref une déruralisation rampante des espaces de ce pays, pourtant limités. Rien contre les 4x4 ou les motos-neige au Canada ou en Sibérie, mais là-bas ce sont des engins utiles, ici ce sont des jouets de luxe dès qu’on les sort des routes. Rien non plus contre lorsque il y a une utilité économique, notamment en alpage.
Ceci dit, un 4x4 sur route hivernale montagneuse, c’est bien utile, et même difficilement contournable. D’ailleurs, j’en ai un, et en ce moment je ne pourrais même pas sortir de chez moi autrement, suaf à passer mon temps à peller et à chainer et déchainer.