Posté en tant qu’invité par OR:
Bon, j’ai bien hésité avant d’intervenir sur ce sujet.
Je ne connais pas les Vosges, et l’escalade en tant que discipline autonome (je veux dire indépendante de l’activité consistant à gravir les montagnes) ne me motive guère.
Et même pas du tout, s’il faut le dire.
« Rhhhhhôôôôôôô, lui : il n’a pas de compétence, il sait même pas de quoi il parle, et il veut quand même parler ! »
Ben voui.
Depuis au moins Montesquieu et ses lettres persanes, on a la démonstration qu’un regard naïf peut être pertinent (surtout si, par ailleurs, il est impertinent. Je ne m’en priverai pas).
Quoi de mieux qu’un regard étranger pour voir à quel point sont étranges ses propres usages et coutumes ?
Donc : j’y vais.
Je viens de bien tout relire, et je suis au regret de dire à ses nombreux détracteurs que, de très, très loin, les interventions les plus éclairantes (pour un ignare et un béotien, je l’ai déjà dit), sont celles de bofitude.
Il est parfaitement clair que les voies ferraillées honnies, infâââmes, et scandaleuses ne sont que la poursuite d’une logique d’équipement par spits, gougeons …etc, afin de sécuriser la fréquentation d’un milieu vertical.
Il n’y a pas à ce quereller la dessus : qui ne voit ?
Ce n’est même pas un raisonnement « à la limite » (laquelle serait sans doute de causer téléphériques et ce genre de choses …), c’est juste un cran de plus, un petit cran, pas plus.
Dès lors, les grimpeurs de falaise sont tout simplement parfaitement disqualifiés pour user d’arguments environnementaux contre la création d’une voie ferraillée.
D’autant plus qu’ils ne font même pas l’amorce d’une critique de leur pratique, ni par le discours, ni par les actes bien entendu (si,si, J Marc, c’est possible de faire marche arrière quant on a fait/dit une connerie).
C’est, ni plus ni moins, ce que dit bofitude depuis le début.
Deux autres arguments ont été utilisés :
-
L’Histoire elle-même a été appelée en renfort contre bofitude. (HS : « rappel historique », J Marc : « A la Martins, l’escalade est entrée dans l’histoire »).
Diantre.
J’ai été très marqué par une phrase par extraite d’un film (Le déclin de l’empire américain - Denys Arcand). C’est un historien qui parle : « Il y a trois choses importantes en histoire : premièrement le nombre, deuxièmement le nombre, troisièmement le nombre ».
Oh pôvres, pôôôôvres grimpeurs …
Et ne voyez-vous pas, vous autres qui fustigez la masse plébéienne et vulgaire qui suit une voie ferraillée, que vous en êtes vous-même une fameuse, fustigée à l’égal par les pratiquants exclusifs du TA ?
C’est, ni plus ni moins, ce que dit bofitude depuis le début. Avec un autre, aussi, qui parlait de paille/poutre. -
« Préserver ce qui peut l’être » … en terme de « wildernesss », si l’on a bien suivit.
OK d’ac !
Il va de soit que l’on va dès lors, par le plus élémentaire des soucis de cohérence, arrêter incontinent tout équipement de quelque falaise que ce soit, dans quelque endroit que ce soit. Tout le monde est bien d’accord là-dessus, hummmmmm ???
Et puis, pourquoi pas, démontrer sa bonne foi, en libérant de leurs lignes de spits scintillant les endroits qui en sont le plus défigurés. C’est parti ???
Par ailleurs, pour ce site-là (que je ne connais que par les descriptions qui en ont été faites ici), on est pas un peu après la bataille, dans un combat d’arrière garde ? Il serait intéressant de rapprocher cette affaire de la préservation de l’ours dans les Pyrénées, il ne semble.
D’un coté, les combats d’arrière garde peuvent être magnifique ! Ça fait la Chanson de Roland, à la sortie.
Mais ça se termine rarement bien.
Alors que faire ?
Pour ce qui me concerne, ces voies ferraillées me semblent le pire du pire de ce qu’il est imaginable, en terme de récupération utilitaire et mercantile d’un espace naturel. Je milite depuis longtemps pour limiter autant que faire se peut leur développement.
Peut être le bon compromis est-il de les cantonner dans des lieux déjà bien urbanisés, comme celui dont on parle, à ce qui me semble …
En tout cas, l’argument consistant à dire : « Pas à coté de « ma » falaise, de « mon » terrain de jeu, de « ma » ligne de spit … » relève d’une mauvaise foi que n’eût sans doute point désavoué Tartuffe.
Ce que démontre bofitude, en élargissant de débat de manière bien utile et bien intelligente.
PS : Par ailleurs, sur la forme, bofitude, je l’ai toujours trouvé factuel, et argumenté. Non dans l’invective ou l’insulte.
Ce qui n’a pas été le cas de tout le monde.